Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Venezuela : Interview de l'Ambassadeur du Venezuela devant l'OEA

5 Juin 2016, 10:38am

Publié par Bolivar Infos

Par: Rosa Miriam Elizalde

Cubadebate, 3 juin 2016

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

« Je suis surpris par l’impact de la discussion au Conseil Permanent. Les gens attendaient et beaucoup m'ont appelé de toute part » déclare d'entrée Bernardo Álvarez, l'ambassadeur du Venezuela devant l'Organisation des Etats Américains (OEA) où mercredi, s'est déroulé une extraordinaire partie d'échecs politiques qui a laissé à terre pour l'instant, les intentions du Secrétaire Général de l'organisation d'expluser le gouvernement bolivarien de cet organisme.

Álvarez, qui est aussi secrétaire général de l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA) est arrivé dans la matinée de vendredi à La Havane pourparticiper au VII° Sommet de l'Association des Etats des Caraïbes. Il a lu la Déclaration de la chancellerie cubaine concernant le débat à l'OEA qui l'a qualifié de « dure et victorieuse bataille diplomatique » du Venezuela.

« Cette déclaration est très importante, surtout dans le contexte de ce Sommet des Caraïbes qu'on traite souvent comme quelque chose de négligeable. Les Caraïbes ont eu un rôle fondamental dans dette histoire. Les peuples caribéens ont un grand sens de la dignité et de l'Etat de Droit. Il est évident pour tous que l'Amérique Latine est sortie renforcée de ce débat mais je veux souligner le rôle notable des Caraïbes, la force des Caraïbes, la dignité des Caraïbes », a-t-il dit.

- Quelles leçons donne à nos pays le débat de mercredi au Conseil Permanent de l'OEA ?

- Le Conseil Permanent était devenu le convive de pierre d'Almagro. Il était dans l'ostracisme, dans l'anonymat. Dans le cas du Venezuela, il s'agissait d'imposer une vision personne en tant qu'opinion des Etats souverains parmi lesquels il y en a qui ont des différences avec le Venezuela mais finalement, tous ont avec notre pays des relations de non ingérence dans les affaires intérieures. Que certains de ces Etats n'aient pas une ligne politique de gauche ne signifie pas qu'ils n'ont pas de principes. Sous-estimer cela a été une erreur très grave du Secrétaire Général.

Mercredi, au Conseil Permanent, le scénario a changé complètement. Il y a eu une confrontation à l'intérieur même de l'OEA mais entre les Etats et le Secrétaire Général Luis Almagro qui a agi pour son propre compte et a voulu entraîner l'organisation vers ses propres intérêts politiques. Voyez comme la réaction contre cette situation a été catégorique : mercredi, ils n'ont pas laissé parler le chef de cabinet d'Almagro.

-Ne suppose-t-on pas que c'est le Secrétaire Général qui doit aobéir aux Etats de l'Organisation et non l'inverse ?

-C'est pire que cela. Le Secrétaire Général n'est pas un acteur neutre qui essaie d'exercer une médiation sur la situation d'un pays. Non, lui, il a pris comme sa position propre celle de l'opposition vénézuélienne. Dans ce débat, c'est en réalité, un autre membre de l'opposition, c'est pourquoi il s'est discrédité lui-même et ne peut jouer aucun rôle dans un débat qui implique le Venezuela. C'est ce que nous avons dit.

-Quel est exactement le conflit qui s'est réglé mercredi ?

-C'est un double conflit qui s'est révélé mercredi à l'OEA : d'un côté des secteurs qui essaient d'intervenir au Venezuela et de l'autre, les Etats handicapés face à un Secrétaire Général qui veut s'imposer face aux nations qu'il doit représenter avec une attitude insolente et obsessionnelle. La preuve que c'est une vision personnelle, c'est son écrasant développement médiatique et cela a été d'une telle ampleur qu'il a encoreplus détérioré l'image de l'OEA.

-Alors, la bataille est finie ?

-Cette bataille n'est pas terminée. Le Secrétaire Général, comme cela a déjà été annoncé, va insister pour amener son document dans lequel il invoque la charte Démocratique contre le Venezuela, au Conseil Permanent entre le 10 et le 20 juin. C'est presque surréaliste parce que les Etats, maîtres de l'OEA, se sont déjà prononcés pour le dialogue. Cette déclaration du Conseil Permanent, l'instance délibérante réelle de l'OEA, a déjà été transmise à son Secrétaire Général. Cette différence entre les Etats maîtres de l'organisation et Luis Almagro est très importante en ce moment.

-Maintenant, plus de 24 heures après le débat au Conseil Permanent, comment qualifiez-vous la personne Luis Almagro ?

-,C'est un grand irresponsable. Beaucoup de gens se demandent comment un homme qui venait d'un gouvernement progressiste est devenu l'axe central du soutien aux secteurs qui ne cachent même pas leur intention d'intervenir militairement au Veneeula. Il est obsédé par l'intervention. Nous n'avions rien vu de tel à l'OEA ni dans aucun autre mécanisme de l'hémisphère.

-Vous le disiez à Democracy Now avant la discussion au sein de l'Organisation, que vous ne vous souveniez pas d'une campagne aussi brutale contre le Venezuela.

-Pendant que j'étais ici, à Washington avec Bush - Álvarez fut ambassadeur de son pays aux Etats-Unis de 2003 à décembre 2010 – je ne me souviens pas d'un moment où se soit produite une campagne aussi massive dans les médias, accusant le Venezuela de tout.

Le Washington Post nous a consacré 8 éditoriaux depuis janvier. Dans le premier, « qui reçoit les éloges ? Almagro, le journal disait quelque chose comme « enfin, il y a une voix qui vient d'Amérique Latine... » Sans aucun doute, c'est une campagne orchestrée qui cherche l'intervention dans un pays latino-américain en commençant par la légitimer avec l'OEA. C'est pourquoi, la bataille qu'ont livrée l'Amérique Latine et les Caraïbes mercredi à Washington a été si importante.

Avec Chávez, ils nous accusaient d'être le soutien du « gouvernement communiste de Cuba », ils nous faisaient endosser la responsabilité de la politique nucléaire de l'Iran et nous rendaient responsables du financement de « l'organisation terroriste des FARC ». Bien. Ils ont rouvert les ambassades de Cuba et des Etats-Unis dans les capitales des deux pays, les Etats-Unis parlent directement avec les Iraniens du problème nucléaire et les FARC négocient avec le Gouvernement de Colombie avec la participation du Venezuela. Sans doute, ils n'ont plus personne à qui faire appel et par conséquent, l'OEA est devenu le dernier relent de la Guerre Froide contre mon pays.

Est-ce que le fait qu'auparavant, les attaques venaient directement du gouvernement des Etats-Unis n'attire pas ton attention ? Maintenant, ils utilisent Almagro mais comme nous l'avons vu, son opinion n'est pas celle de tous les Etats. Cela, en plus, est une grande leçon pour nos pays. La politique contre nos peuples se tertiarise. Permettre ce genre de choses serait un suicide, une folie.

(…)

source en espagnol :

http://www.cubadebate.cu/noticias/2016/06/03/embajador-de-venezuela-ante-la-oea-almagro-es-un-gran-irresponsable/#.V1KVUISGcRE

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/06/venezuela-interview-de-l-ambassadeur-du-venezuela-devant-l-oea.html