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CUBA-ÉTATS-UNIS : Obama défend le processus de normalisation

21 Octobre 2016, 15:12pm

Publié par Bolivar Infos

 

Une nouvelle série de mesures a été adoptée, d’une portée très limitée, entre autres questions, du fait de la persistance du blocus économique, financier et commercial. Droits humains… Relations civilisée en dépit de profondes différences

 

Auteur: Laura Bécquer Paseiro | laura@granma.cu

20 octobre 2016 11:10:00

 

Conférence de presse Josefina Vidal, directrice générale chargée des États-Unis au ministère cubain des Relations extérieures, en conférence de presse. Photo: Jose M. Correa

LE président des États-Unis Barack Obama a émis, le 14 octobre, une directive présidentielle favorable à l'amélioration de la normalisation des relations bilatérales, dans laquelle il souligne la nécessité de poursuivre de manière progressive ce processus avec le gouvernement et le peuple cubains.

 

Dans son annonce, le président Obama reconnaît le rôle de l'Île comme un interlocuteur sérieux et il confirme les changements qui ont eu lieu jusqu'à ce jour, tout en encourageant davantage les échanges entre les deux peuples et les deux pays.

 

« Ce document reflète les sentiments de larges secteurs de ce pays concernant le fait que le processus actuel est la voie convenable et contient des questions qui peuvent servir de référence », a déclaré à La Havane, Josefina Vidal, directrice générale chargée des États-Unis au ministère cubain des Relations extérieures.

 

S’adressant à la presse, Josefina Vidal a déclaré que dans le contenu de la directive présidentielle sur les politiques, on apprécie des éléments qui peuvent être utiles dans le cas où un gouvernement déciderait de poursuivre le processus d'amélioration des relations.

 

L’annonce du président Obama était accompagnée par la nouvelle de modifications par les Département du Trésor et du Commerce de certaines dispositions de blocus imposé à Cuba, et qui sont la poursuite de la série de mesures adoptées à d'autres occasions.

 

« Ces mesures, à l’instar d'autres prises précédemment, sont très limitées », a dit Vidal, qui a réaffirmé que le commerce économique, financier est toujours en vigueur.

 

À titre d’exemple exemple elle a signalé à cet égard que les restrictions concernant les importations de produits cubains aux États-Unis sont maintenues, en particulier ceux du secteur d’État. La seule exception : les produits pharmaceutiques, dont la vente est désormais autorisée aux États-Unis, a-t-elle dit.

 

La diplomate a également affirmé que dans la sphère financière, l'interdiction d’ouvrir des comptes bancaires de correspondants cubains dans les banques des États-Unis reste en vigueur, en dépit de l'autorisation d'utiliser le dollar dans les transactions avec notre pays.

 

« Ces mesures bénéficient davantage aux États-Unis qu’à Cuba », a-t-elle souligné.

 

Cette nouvelle série de mesures comprend l'autorisation de l'importation, la promotion, la vente et la distribution aux États-Unis de produits pharmaceutiques cubains, approuvés par la Food and Drug Administration (Agence étasunienne des produits alimentaires et médicamenteux).

 

Par ailleurs, le feu vert a été donné à la mise en œuvre de projets de recherche médicale communs à des fins commerciales ou non, entre personnes et les institutions des deux pays ; ainsi que l'ouverture de comptes bancaires à Cuba des personnes et entités liées seulement à ces activités.

 

Cependant, il n’est toujours pas possible de créer des entreprises mixtes pour le développement et la commercialisation des produits de cette industrie.

 

Une autre des mesures adoptées : la suppression de la limite d'un maximum de 400 dollars (dont 100 en rhums et cigares) pour l’importation aux États-Unis de produits cubains, acquis à Cuba ou dans des pays tiers, pour un usage personnel par des Étasuniens, alors que Cuba ne peut toujours pas vendre ces produits sur le marché nord-américain.

 

La portée et l'application pratique de ces mesures sont conditionnées à certains intérêts aux États-Unis, en dépit de la volonté politique montrée par l'administration du président Obama.

 

Cette même journée, après les déclarations d’ingérence de la Conseillère à la Sécurité nationale, Susan Rice, au Centre Woodrow de Washington, Josefina Vidal a déclaré que le gouvernement des États-Unis n'a pas renoncé aux autres politiques datant de temps anciens.

 

Dans le cadre de ce processus de construction de relations d’un nouveau type avec les États-Unis, la partie cubaine a insisté sur le fait que les questions telles que la souveraineté ou le fonctionnement du système politique cubain ne sont pas sur la table des négociations, a déclaré la diplomate.

 

Des discours comme celui de Rice sont un exemple que les États-Unis ne cachent pas leur objectif de promouvoir des changements dans l’ordre politique, économique et social de Cuba, ni ne renonce à leur intention de mettre en œuvre des programmes d’ingérence.

 

DROITS HUMAINS : DES RELATIONS CIVILISÉES EN DÉPIT DE PROFONDES DIFFÉRENCES

 

Le vendredi 14 octobre a eu lieu le deuxième dialogue sur les droits de l'Homme entre Cuba et les États-Unis au cours duquel notre pays a réaffirmé sa volonté d’entretenir des relations civilisées avec sa contrepartie, sur un pied d'égalité, de respect et de réciprocité, en dépit des profondes différences existantes quant aux conceptions et à l'exercice de cette question, a déclaré le sous-directeur général des Affaires multilatérales et du Droit international au ministère des Relations extérieures, Pedro Luis Pedroso Cuesta.

 

Depuis le siège du ministère des Relations extérieures, le diplomate, qui a présidé la délégation cubaine, a déclaré à la presse que la réunion s’était déroulée dans une atmosphère professionnelle et respectueuse.

 

Il a également signalé que la partie cubaine a défendu des positions telles que l'universalité, l'indivisibilité et l'interdépendance de tous les droits humains, qui doivent être traités sur un pied d'égalité avec les droits civils et politiques, comme les droits économiques, sociaux et culturels.

 

Lors de cette réunion, qui est la continuité de celle du mois de mars dernier, à partir d'une proposition cubaine, il a souligné la nécessité de mettre en place des échanges de ce genre dans le plein respect de l'égalité souveraine, l'indépendance et la non-ingérence dans les affaires intérieures.

 

Pedroso a indiqué que la délégation cubaine a expliqué la réalité de Cuba sur des questions telles que les acquis dans la promotion et la protection des droits de l'Homme, non seulement au bénéfice de la population, mais aussi de nombreux autres pays.

 

Un exemple de l'engagement de l'Île envers la protection des droits de l'Homme est le niveau élevé de ratification par le pays des instruments internationaux en la matière – 44 sur les 61 reconnus –, alors que les États-Unis n’en ont ratifié que 18, selon le sous-directeur général des Affaires multilatérales et du droit international au ministère des Relations extérieures.

 

Selon Pedroso, la délégation cubaine a fait part à sa contrepartie étasunienne, présidée par le Secrétaire adjoint pour la Démocratie, les droits de l'Homme et du travail du Département d'État, Tomasz Malinowski, de ses préoccupations concernant le respect et la garantie des droits de l'Homme aux États-Unis, et il a cité à ce propos la brutalité policière, en particulier contre les Afro-nord-américains, l'insécurité citoyenne et l'augmentation du nombre de décès morts par armes à feu.

 

D'autres questions telles que la discrimination des migrants et la discrimination raciale ont également été abordées par la délégation cubaine.

 

Les actes de torture dans les centres de détention et les prisons secrètes, les exécutions extrajudiciaires dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sont également des exemples de violations des droits de l'Homme commises par Washington dans d'autres parties du monde.

 

Pedroso a déclaré dans ce sens que Cuba a critiqué en particulier la permanence du centre de détention sur le territoire illégalement occupé de la Base de Guantanamo et les tortures et les graves violations qui y ont été commises.

 

La délégation a également fait référence à la pratique des deux poids deux mesures et la sélectivité qui prévaut en la matière.

 

Au cours de l’échange, il a été souligné que le blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba depuis plus de 50 ans est une violation flagrante, massive et systématique des droits de l'Homme des Cubains, a-t-il dit.

 

Pedroso a conclu en réitérant que si les États-Unis veulent vraiment impulser des politiques qui aident les Cubains, l'impératif est d'éliminer les restrictions afin de contribuer de manière décisive à démanteler une politique qu’il a qualifiée d’injuste.

 

http://fr.granma.cu/cuba/2016-10-20/le-president-etasunien-defend-le-processus-de-normalisation