Amérique Latine : Rapport CELAC 2016 – 2017
Par: Maria Florencia Pagliarone / CELAG, 25 janvier 2017
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Avec de nombreux thèmes à traiter et de nombreux défis à affronter pour renforcer l'unité latino-américaine dans la diversité, hier, mardi 24, a débuté en République Dominicaine le V° Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté des Etats Latino-américains et Caribéens (CELAC). Construire les consensus dans cette communauté de pays avec des Gouvernements aux priorités très hétérogènes est un grande réussite et permet de continuer sur la voie tracée depuis la constitution de la CELAC en 2010 comme un forum d'unité.
Cette nouvelle rencontre fait penser que la région continue à consolider un lieu de discussion sur les sujets sensibles pour tous les pays au sud du Río Grande dans lequel on prenne en compte les voix des pays historiquement isolés par rapport aux décisions du continent. Le 27 janvier 2016 a eu lieu en Equateur le IV° Sommet des Chefs d'Etat de la CELAC. A ce moment-là, il y avait 2 objectifs essentiels : stimuler l'intégration régionale et freiner les inégalités. A ce Sommet, l'Equateur a remis la présidence tournante à la République Dominicaine.
La Déclaration de Quito signée à cette occasion contenait 20 points. Parmi les plus importants se trouvaient la sécurité alimentaire, la restitution de Guantánamo à la République de Cuba, la nécessité de mettre fin au blocus des Etats-Unis envers Cuba, la protection des migrants d' Amérique Latine et des Caraïbes, la lutte contre la corruption, la restructuration de la dette souveraine et le soutien au processus de paix en Colombie.
Pour sa part, le Plan d'Action para 2016 contenait entre autres sujets essentiels : la sécurité alimentaire et l'éradication de la faim et de la pauvreté, la mise en place de l'agriculture familiale, la prévention et la lutte contre la corruption, la promotion de l'équité, de l'égalité et le renforcement du pouvoir de la femme, les migrations, le problème mondial des drogues, le Plan d'Action pour la décennie des Afro-descendants latino-américains et des Caraïbes et des sujets comme l'éducation, le travail, les sciences, la technologie et l'innovation, la culture et le dialogue entre les cultures, le développement soutenable, l'environnement, le changement climatique.
Après cette rencontre, en avril 2016 a eu lieu le conclave des chanceliers pendant lequel on a révélé l'ordre du jour de la Présidence de la République Dominicaine. En ce qui concerne les relations avec les associés étrangers à la région, au mois d'octobre a eu lieu le Sommet des Chanceliers de la CELAC et de l'Union Européenne. A cette occasion, on a établi la nécessité d'avoir une meilleure coopération dans les questions fiscales. En plus, la déclaration de Saint Domingue établit la nécessité de donner une plus forte impulsion à l'association économique entre les 2 régions et d'intensifier les relations pour le financement du développement et du changement climatique.
Il y a quelques jours, à la IV° Réunion du Groupe de Travail sur le Coopération Internationale de la CELAC, la République Dominicaine a établi dans son ordre du jour 4 sujets fondamentaux : la nécessité de définir la politique de coopération de la CELAC, la conception d'une plateforme pour recueillir les capacités et les forces des Etats en gestion publique, le financement et le processus de correction des pays de moyenne rente, le contrôle et l'actualisation des priorités de coopération pour le développement d'Haïti.
Dans la situation actuelle de l'Amérique Latine, la corrélation des forces rend plus difficile d’obtenir un consensus pour un ordre du jour d'intégration. Ce n'est pas rien que Michel Temer (Brésil), Mauricio Macri (Argentine) et la présidente Michelle Bachelet (Chili) soient absents. C'est l'indice d'un retournement vers des relations extra régionales qui laisse au second plan les relations latino-américaines à quoi il faudrait ajouter le changement apporté dans la géopolitique mondiale l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis.
A ces sommet assisteront les chefs d'Etat au moins 13 pays de la région parmi lesquels les présidents de Cuba Raúl Castro, du Venezuela Nicolás Maduro, de la Colombie Juan Manuel Santos, du Mexique Enrique Peña Nieto, de l'Equateur Rafael Correa. Cela signifie que l'intérêt pour cette rencontre perdure et envoie un message aux présidents qui ont décidé délibérément de ne pas assister à cette rencontre qui leur montre que la région doit être unie face aux « énigmes » comme le Secrétaire Général de l'UNASUR Ernesto Samper, a appelé les relations nord-sud sous le mandat du président des Etats-Unis Donald Trump.
Parmi les sujets à traiter au V° Sommet se trouvent la demande de mettre fin au blocus économique, commercial et financier des Etats-Unis contre Cuba, ce qui concerne la sécurité alimentaire, les problèmes des migrations, du développement et des drogues. Cet événement s'achèvera avec la Déclaration Politique de Punta Cana dans laquelle on pense que seront inclues ces problématiques qui ont déjà été abordées dans des sommets antérieurs mais qui, à cette occasion, devront être envisagées dans une situation régionale très différente de celle des années antérieures. Dans ce contexte, la CELAC devra se réaffirmer comme un organisme régional de totale identité latino-américaine en affrontant les multiples défis de la région sans négliger les importantes avancées en termes de souveraineté et d'unité régionale obtenues pendant ces dernières décennies comme base essentielle du développement de sociétés plus justes et inclusives.
Article publié sur :
http://www.celag.org/la-v-cumbre-celac-y-los-desafios-del-cambiante-escenario-regional/
Source en espagnol :
http://www.telesurtv.net/opinion/Informe-CELAC-2016---2017-20170125-0036.html
URL de cet article :
http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2017/01/amerique-latine-rapport-celac-2016-2017.html