Venezuela : Etre ou ne pas être (de gauche) soutenir ou ne pas soutenir (le Vénézuela)
par Françoise Lopez
Un certain nombre de textes circulent en ce moment dans toutes les langues en soi-disant soutien à la République Bolivarienne du Venezuela. Un titre accrocheur et même souvent raccoleur, quelques idées toutes faites et surtout une avalanche de critiques envers le Gouvernement du Président Nicolas Maduro sous prétexte de « ne pas soutenir n'importe quoi, d'être lucides, etc... » Des arguments bien fallacieux dans la situation actuelle.
Certains vont même jusqu'à expliquer les raisons qui peuvent faire que la gauche ne réagit pas au danger qu'affronte le Venezuela. On nous détaille donc les arguments de la droite, on nous explique doctement que « les médias ont bien fait leur boulot » sur un air qu'on veut ironique, sous-entendant que contre la campagne de diffamation mise en place par les médias, celui qui reçoit l'information ne peut rien.
Donc, la gauche serait aussi démunie que des analphabètes devant les mensonges et les déformations de la réalité qu'on nous présente. Moi, qui suis naïve, je croyais que les gens de gauche lisaient une autre presse que la presse hégémonique, allaient sur d'autres sites que les sites de désinformation de droite, avaient, en bref, une lucidité face aux informAtions qu'on leur donnait et exerçaient leur libre arbitre dans le choix de leurs sources d'information.
A lire ces articles, on a l'impression que seul leur auteur connaît la vérité et que personne ne peut rien contre la désinformation. Mais lorsque ces textes sont écrits par des intellectuels de gauche, on pourrait leur rétorquer que si la campagne de discrédit est si difficile à contrer, c'est avant tout parce qu'ils ont mal fait leur boulot qui est, en tant « qu'intellectuels de gauche » de rétablir la vérité...
On se rend parfaitement compte, par ailleurs, qu'ils comprennent tout à fait (c'est le message subliminal que nous envoient leurs textes) qu'on puisse ne pas soutenir le Venezuela. Or, si on est vraiment de gauche, c'est inimaginable. Les arguments mis en avant pour expliquer la tiédeur des réactions de la gauche sont tous des arguments de droite : les droits de l'homme à l'Américaine, c'est à dire les droits individuels privilégiés au détriment des droits collectifs, la critique vague et impécise d'un Gouvernement qui jusqu'à présent, malgré la terrible situation dans laquelle il se trouve, a toujours réussi à contrer les coups bas de l'opposition soutenue et financée par les Etats-Unis sans jamais sortir de la légalité et que certains de ces « intellectuels de gauche » ne craignenent pas de qualifier de « régime ». Or, quand on est de gauche, on peut parler du régime de Vichy ou du régime de Batista mais pas du « régime » de Maduro. Cela dénote pour le moins une ignorance de la Constitution et des lois vénézuléiennes ou pire encore, une intention de discréditer le Gouvernement de Maduro en jouant les innocents.
Que peut signifier appeler à soutenir un pays tout en le critiquant ? Quel est le vrai message transmis ? Pour nous, c'est clair : les auteurs qui se livrent à ce petit exercice vicieux ne sont pas de gauche et ils n'ont aucune envie de soutenir la Républqiue BolivarIenne du Venezuela comme pendant longtemps, ils n'ont pas eu envie de soutenir la Révolution Cubaine. En fait, jusqu'à ce qu'Obama leur en donne la permission.
Au fait, s'agirait-il alors ici de ménager la chèvre et le chou, de ne pas trop s'attaquer aux Etats-Unis (qui, après tout, sont nos alliés et puis, on ne sait jamais...) ou pour mieux dire, d'être du côté du manche le jour du coup de balai. Parce que c'est cela qu'ils prévoient : le coup de balai... En ce qui nous concerne, s'il y a un coup de balai, nous ne serons pas du côté du manche, peut-être mËme qu'un jour, nous aurons des problèmes pour avoir soutenu le Venezuela mais nous les acceptons d'avance pour pouvoir continuer à nous regarder dans la glace.
Françoise Lopez
24 juillet 2017 (anniversaire de la naissance du Libérateur Simon Bolivar )
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