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Venezuela : Les Etats-Unis et l'Union Européenne cherchent à donner de l'oxygène à l'anti-chavisme

17 Novembre 2017, 18:15pm

Publié par Bolivar Infos

 

Mission Vérité, 14 novembre 2017

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Ce lundi, les sanctions de l'Union Européenne (UE) contre le Venezuela ont coïncidé dans le temps et dans la forme avec la réalisation d'une réunion non officielle sur la situation du pays au Conseil de Sécurité de l'ONU. Ces 2 manœuvres cherchent à affermir la position de l'opposition dans la nouvelle ronde de dialogues organisée ce mercredi en République Dominicaine.

 

Sanctions de l'Union Européenne et menace contre des fonctionnaires chavistes

 

Les 28 pays qui font partie du Conseil de l'Europe ont voté en faveur d'un embargo sur les armes et le matériel qui pourrait servir à « réprimer le peuple vénézuélien. » Dans ce même projet, un cadre juridique est établi pour que dans l'avenir, on applique des sanctions particulières aux fonctionnaires vénézuéliens qui « ne respectent pas les principes démocratiques et de l'Etat de Droit, » selon ce qu'affirme le communiqué de l'organisme.

 

Il a été très difficile d'obtenir la voix de la Grèce et du Portugal, nécessaires pour que cette décision soit unanime et les sanctions sont beaucoup plus modérées que ce qu'exigeaient les Etats-Unis dans le domaine économique étant donné que l'embargo sur les armes n'affecte pas sensiblement l'appareil militaire vénézuélien qui se tourne aujourd'hui vers des accords de coopération avec la Russie et la Chine et que d'éventuelles sanctions contre des fonctionnaires vénézuéliens sont loin de pouvoir briser la cohésion interne du haut commandement politique et militaire bolivarien.

 

Cependant, le communiqué de l'Union Européenne sur les sanctions est éclairant parce qu'il les fait apparaître comme une façon d'exercer des pressions pour que « le Gouvernement revienne à la table de dialogue avec l'opposition » dans un ordre du jour préétabli focalisé sur la libération des prisonniers politiques, l'adoption d'un calendrier électoral et une composition « pis équilibrée » du Conseil National Electoral (CNE), tout cela exigé par l'anti-chavisme. Pour cette raison, l'Union Européenne appelle l'opposition à être unie pour « atteindre une négociation crédible qui permette le retour de al légalité démocratique au Venezuela. »

 

Les raisons de ces sanctions, montrent justement le parti pris politique évident de l'Union Européenne, opposée à la validation d'un accord qui ne représenterait pas le départ du Gouvernement de Nicolás Maduro, étant donné qu'elle les justifie par la formation de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) plus de soi-disant irrégularités lors des récentes élections régionales basées sur les différences entre les estimations préalables et le résultat des élections. Tout cela dans le cadre d'une violation répétée du principe de non ingérence dans les affaires des autres pays contenu dans le Droit International.

 

Réunion non officielle du Conseil de Sécurité de l'ONU à des fins de propagande

 

Quelques heures après les sanctions de l'Union Européenne, la représentante des Etats-Unis à l'ONU, Nikki Haley, a présidé une session non officielle, sans valeur juridique, du Conseil de Sécurité concernant le « problème Venezuela. » Une convocation à laquelle a répondu le créateur de ce mécanisme de consultations non officielles, l'ex-ambassadeur du Venezuela à l'ONU, Diego Arria, qui, il y a quelques jours, a dénoncé la tentative d'une partie de l'opposition de boycotter cette réunion.

 

Comme Mission Vérité l'a avancé début octobre, l'intention des Etats-Unis est d'amener le « problème Venezuela » au sein du Conseil de Sécurité une fois épuisée la possibilité d'agir grâce à l’Organisation des Etats Américains (OEA), voie naturelle d'intervention dans le pays.

 

Dans cette intention, à cette session ont participé le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro, le Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein, et Julio Henríquez, représentant international de l'ONG Forum Pénal, financé par le Département d'Etat. Tous obsédés par un blocus et l'asphyxie diplomatique et économique du Venezuela.

 

Cependant, la réunion organisée par les Etats-Unis et d'autres pays a été loin d'obtenir un consensus dans l'offensive contre le Venezuela étant donné que des pays comme l'Uruguay ont beaucoup insisté pour faire baisser le ton des propos de Haley qui a assuré que la République Bolivarienne est « un narco-Etat qui menace la sécurité du monde et de la région. »

 

La déclaration du représentant de l'Uruguay a mis en évidence le fait que le Venezuela n'est pas une menace pour le monde et ne fait pas partie de l'ordre du jour du Conseil de Sécurité de l'ONU.

 

Ceci est très important puisque les Etats-Unis ont besoin de 9 voix sur 15 au Conseil de Sécurité pour pouvoir convoquer une session non officielle sur le Venezuela. Le refus de l'Uruguay de rejoindre complètement leurs positions et l'absence évidente de 5 membres sur les 15 du Conseil à cette session non officielle montrent que cet ordre du jour doit surmonter plusieurs écueils pour avancer.

 

Même s'il y avait un vote contre le Venezuela, des pays comme la Chine et la Russie qui ont le droit de veto à ce Conseil n'accepteront pas cette initiative selon ce qu'ont déclaré lors d'une conférence de presse l'ambassadeur du Venezuela à l'ONU, Rafael Ramírez et le représentant de la Bolivie à cet organisme, Sacha Llorenti.

 

Connaissant très bien ce rapport de forces, l'ambassadrice étasunienne Nikki Haley a utilisé cette réunion pour que les hauts fonctionnaires proches de son orbite comme Almagro demandent un embargo pétrolier contre la République Bolivarienne et tire contre toute instance de dialogue qui n'obtienne pas une « négociation crédible au Venezuela. »

 

Les 2 actions diplomatiques s'insèrent dans une situation politique vénézuélienne proche de la réalisation d'une ronde de dialogue en République Dominicaine dans laquelle l'opposition vénézuélienne, aujourd'hui divisée entre positions électoralistes et positions d'affrontement se trouve en évidente position de faiblesse face au chavisme après avoir perdu les élections régionales. De sorte que tout soutien du dehors cherche à donner plus d'oxygène à l'anti-chavisme pour suppléer son manque dans le domaine politique.

 

Dans ce contexte, la Table de l'Unité Démocratique (MUD) menace de ne pas venir à la nouvelle ronde de dialogue en République Dominicaine si les accompagnants choisi par les 2 parties n'y participent pas. Cette position, indiquée dans un communiqué succint cherche à nouveau à imposer des conditions au Gouvernement Bolivarien pour l'obliger à céder sur des sujets définis comme importants par l'opposition vénézuélienne comme la nouvelle composition du CNE et des conditions favorables à leurs candidats aux élections.

 

Sous ce même mode opératoire, les Etats-Unis ont essayé de donner un point de négociation aux secteurs les plus réactionnaires représentés par les partis Primero Justicia et Volonté Populaire avec l'annonce qu'une éventuelle restructuration de la dette pourrait éviter les sanctions économiques de Washington si l'Assemblée Nationale l'approuve et si les fonctionnaires sanctionnés par le Département du Trésor comme le ministre des finances Simón Zerpa et le vice-président exécutif Tareck El Aissami ne font pas partie de l'équipe des négociateurs.

 

Tout cela montre un menu complet d'extorsions mis en place de l'étranger pour renforcer les positions les plus belliqueuses contre le pays avec un mépris évident de la reconfiguration du système politique vénézuélien et l'assentiment de partis politiques d'opposition favorables à une négociation réaliste avec le chavisme, les Etats-Unis et l'Union européenne étant totalement opposés à ce que la cycle de crise politique au Venezuela s'achève avec Nicolás Maduro au pouvoir en tant que président.

 

A le dernière heure, ils jouent toutes leurs cartes pour éviter la défaite politique par des mesures qui violent le même Droit International qu'ils ont créé pour protéger leurs intérêts.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://misionverdad.com/columnistas/ofensiva-diplomatica-contra-venezuela-eeuu-y-la-ue-intentar-darle-oxigeno-al

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2017/11/venezuela-les-etats-unis-et-l-union-europeenne-cherchent-a-donner-de-l-oxygene-a-l-anti-chavisme.html