Cuba : Le Conseil des ministres s’est penché sur l’actualité économique et sociale du pays
Sous la conduite du président Miguel Diaz-Canel Bermudez, le Conseil des ministres s'est réuni mercredi dernier pour passer en revue diverses questions liées à la situation économique et sociale du pays
Leticia Martínez Hernández27 avril 2018 16:04:23
Sous la conduite du président Miguel Diaz-Canel Bermudez, le Conseil des ministres s'est réuni mercredi dernier pour passer en revue diverses questions liées à la situation économique et sociale du pays.
À cette occasion, l'ordre du jour comprenait l'affectation des diplômés formés dans les centres rattachés au ministère de l'Enseignement supérieur pendant l'année scolaire 2017-2018 ; les répercussions économiques causées par les irrégularités dans les opérations de commerce extérieur et les plans de lutte contre les irrégularités en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme.
De plus, il a été procédé à l'analyse de l'état des comptes débiteurs et créditeurs, des résultats de la 12e Vérification nationale du système de contrôle interne, ainsi que du comportement du Plan d'économie au cours du premier trimestre de l'année.
L'AFFECTATION DE DIPLÔMÉS DE NIVEAU SUPÉRIEUR
Comme il est d'usage à cette époque de l’année, le Conseil des ministres a pris connaissance, par l'intermédiaire de Margarita Gonzalez Fernandez, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, de la proposition d'affecter des diplômés formés dans les centres rattachés au ministère de l'Enseignement supérieur durant l'année universitaire 2017-2018.
Dans la préparation du document, il a été tenu compte des demandes présentées par les organes de l'administration centrale de l'État et les conseils d'administration provinciaux, ainsi que des résultats des bilans territoriaux de la main-d'œuvre qualifiée pour la période 2018-2022.
Plus de 9 000 étudiants obtiendront leur diplôme cette année dans nos universités, dont 94 % ont déjà trouvé un emploi, et une proposition de placement pour tous sera présentée à la fin de l'année universitaire.
Cette question a suscité un large débat parmi les participants à la réunion, qui ont mis en exergue, entre autres aspects, la faible satisfaction des besoins dans des activités telles que l'économie et le droit.
José Ramon Saborido Loidi, ministre de l'Enseignement supérieur, a rappelé qu'environ 10 000 étudiants sont actuellement inscrits à des cours par rencontre avec le professeur et par enseignement à distance, un chiffre qui a également une incidence sur l’affectation de la main-d'œuvre et qui requiert donc l'attention directe des entités dans lesquelles ce personnel est affecté.
La ministre de l'Éducation, Ena Elsa Velazquez Cobiella, a abordé la question des techniciens moyens et des ouvriers qualifiés, une force de travail importante, que souvent les organismes ne demandent pas.
Le président Diaz-Canel a fait référence à l'attention dont les nouveaux diplômés doivent faire l'objet, d'abord et avant tout de la part des dirigeants des entités, afin qu’ils restent à leur poste. Au-delà du salaire, qui est un vrai problème, a-t-il signalé, il faut insister sur la responsabilité qui leur est attribuée, qu'ils se sentent engagés dans la tâche qu'ils accomplissent et que les décisions soient partagées avec eux, car tous les lieux ne leur assurent pas le soutien nécessaire.
Il a reconnu la nécessité d'encourager les étudiants diplômés comme techniciens moyens à poursuivre leurs études supérieures et les étudiants universitaires à suivre des études de 3e cycle afin d'améliorer constamment leur formation.
Le président a signalé qu’il fallait changer la façon d'analyser la question du placement des diplômés et la considérer comme une gestion des ressources humaines. Nous devons inclure dans cette évaluation la relation permanente entre les organismes qui emploient les diplômés et ceux chargés de leur formation, sur la base de la prise en compte des besoins de formation de chaque organisme, ainsi que de ceux des jeunes qui commencent leur vie professionnelle, a-t-il dit.
PRÉJUDICES ÉCONOMIQUES DUS AUX PROBLÈMES DANS LE COMMERCE EXTÉRIEUR
Un autre des sujets examinés concernait les problèmes économiques causés par les opérations de commerce extérieur, qui affichent toujours une tendance à la baisse.
À cet égard, Antonio Carricarte Corona, Premier vice-ministre du Commerce extérieur et des Investissements étrangers, a fourni des détails sur plusieurs actions de commerce extérieur qui ont eu des conséquences sur l'économie du pays, ainsi que sur les procédures pénales en cours et certaines des sanctions imposées aux personnes impliquées.
Le président du Conseil d'État et du Conseil des ministres a rappelé les propos du général d'armée Raul Castro Ruz, selon lesquels des faits extraordinaires de ce type doivent être traités avec la plus grande rigueur.
Il a souligné la nécessité de renforcer le rôle dirigeant du ministère du Commerce extérieur et des Investissements étrangers dans ces domaines.
« En plus des avantages économiques que procurent les exportations, il s'agit de l'image et du prestige du pays », a-t-il indiqué.
Diaz-Canel Bermudez a signalé que dans le cadre de ces analyses, il faut non seulement évaluer le rapport des cas détectés, mais aussi que les entités responsables des affectations économiques rendent des comptes devant le principal organe du gouvernement afin de tirer d’en tirer leçons.
LA LUTTE CONTRE LES ILLÉGALITÉS EN MATIÈRE D'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE ET D'URBANISME
Le Conseil des ministres a reconnu le travail accompli au cours des dernières années dans la lutte contre les illégalités en matière d'aménagement du territoire et d'urbanisme, ce qui a permis d'éradiquer un nombre important de violations.
Le rapport présenté par Samuel Rodiles Planas, président de l'Institut de l'aménagement du Territoire, montre une meilleure organisation de la lutte et un renforcement de l'action du Parti, des gouvernements des territoires et des organes de l'Administration centrale de l'État pour diriger, exécuter et contrôler cette mission.
Toutefois, les données fournies indiquent également qu'il existe encore des illégalités, dont l'élimination dépend dans une large mesure de l'allocation des ressources, qui ont été distribuées en fonction des possibilités économiques du pays.
L'analyse a clairement montré que les gouvernements provinciaux et municipaux ont identifié les quartiers ayant besoin d'investissements pour assurer leur gestion, et où les principales infractions concernent les réseaux électriques et hydrauliques, ainsi que l’évacuation des eaux pluviales.
Parmi les illégalités les plus courantes figurent le non-respect de la réglementation en matière d'urbanisme et de projets, la construction, l'agrandissement et le renouvellement de logements sans les documents requis, l'occupation illégale du sol et l'exercice d'une activité à son compte en dehors des zones autorisées.
Les participants à la réunion ont convenu que l'adoption de la Politique du logement contribuera à régler définitivement cette question.
À ce sujet, le président du Conseil d'État et du Conseil des ministres a affirmé que, indépendamment du fait que cette politique n'ait pas encore été approuvée, des mesures pratiques peuvent être accélérées en chaque lieu pour atténuer les problèmes d'aménagement du territoire et en matière d'urbanisme.
COMPTES DÉBITEURS ET CRÉDITEURS
L’état des comptes débiteurs et créditeurs a donné lieu à un vaste débat entre les participants. Une situation qui, à la suite de la mise en œuvre d'un ensemble de mesures il y a quelques années, a pu être réorganisée et a connu une tendance à la baisse.
Selon la ministre des Finances et des Prix, Lina Pedraza Rodriguez, à la fin de 2017 les montants les plus importants des comptes créditeurs dont le terme est échu sont concentrés au niveau des organisations supérieures de direction d’entreprises Azcuba, Élevage y Agricole, l'Union des chemins de fer cubains et des entreprises de détail des conseils de l'Administration provinciale d'Artemisa, Camagüey, Santiago de Cuba et La Havane.
Les comptes débiteurs échus des entités mentionnées connaissent une situation similaire.
Le Conseil des ministres a estimé que cette situation est imputable, entre autres, à l'absence d’un contrôle systématique des dépôts en espèces pour les ventes quotidiennes dans les unités de vente au détail ; au mauvais fonctionnement des groupes d’entrées et de sortie de trésorerie au niveau des entreprises, des OSDE et des OACE, ainsi qu'au manque de rigueur dans l'exécution des contrats économiques entre les entreprises.
Sur ce point, Diaz-Canel Bermudez a insisté sur le fait qu'il était urgent de parvenir à la durabilité dans l’organisation de ces questions économiques qui, en plus de constituer des problèmes comptables majeurs, sont à l'origine de la perte de ressources financières et matérielles.
Il a souligné que mettre de l'ordre signifie s'attaquer au problème et promouvoir une plus grande rigueur dans les analyses effectuées au niveau des conseils de direction des ministères et des entités, ainsi qu’au niveau des gouvernements locaux, où le contrôle doit être systématique avec le soutien du Parti et du syndicat.
VÉRIFICATION NATIONALE DU SYSTÈME DE CONTRÔLE INTERNE
Entre novembre et décembre 2017, le 12e Audit national du système de contrôle interne a été effectué dans le pays, au cours duquel 339 inspections du Bureau du Contrôleur général de la République et 22 audits spéciaux ont été réalisés dans des entités subordonnées aux conseils de l'Administration provinciale et à la municipalité spéciale de l'île de la Jeunesse, ainsi que dans 20 OSDE, la Douane générale de la République et le Bureau national des statistiques et de l'information.
Selon la contrôleuse générale, Gladys Bejerano Portela, les vérifications visaient à évaluer le contrôle et l'utilisation des inventaires, l'exécution des processus de conclusion de contrats économiques, les comptes débiteurs et créditeurs, le contrôle du carburant et le paiement aux travailleurs à leur compte.
Dans le cas des inventaires, des manquements répétés ont été constatés dans les normes établies. En outre, il existe encore des produits inactifs ou à rotation lente, sans que les analyses correspondantes soient effectuées, et leurs conditions de stockage sont inadéquates.
Par ailleurs, souvent les procédures de contrats commerciaux ne sont pas ceux qui conviennent, les cycles d'approvisionnement et la couverture des produits n’étant pas respectés.
En ce qui concerne le paiement aux travailleurs à leur compte, il a été signalé que la Vérification a détecté des paiements à des personnes sans licence pour effectuer le travail, dans d'autres cas pour des activités non autorisées et pour des biens ou services de travailleurs à leur compte qui n'ont pas été effectués dans les entités de l'État.
Pour ce qui est du contrôle des combustibles et des ressources énergétiques, il a été signalé que certaines déficiences subsistent, qui doivent faire l'objet d'un examen plus approfondi au niveau des conseils de direction.
D'une manière générale, les analyses effectuées révèlent une plus grande rigueur visant à éviter l'impunité en cas de violations.
LE PLAN DE L’ÉCONOMIE AU PREMIER TRIMESTRE
La réunion du Conseil des ministres s'est achevée par la présentation d'un bilan sur le comportement des principaux aspects du Plan économique au cours du premier trimestre de l'année.
À ce propos, le Premier vice-ministre de l'Économie et de la Planification, Alejandro Gil Fernandez, a expliqué que « les tensions continuent de peser sur la disponibilité de devises étrangères en raison du non-respect des exportations et des difficultés d'approvisionnement en carburant ».
Il est prévu de respecter 90 % du plan d'investissements du premier trimestre. Parmi les principaux problèmes qui entravent l’exécution du plan, figure un déficit dans un groupe de fournitures d'importation attendues, un déficit de main-d'œuvre dans la construction et le manque de formations des acteurs impliqués dans le processus d'investissements.
En dépit des tensions, la performance de l'activité industrielle à la fin du mois de mars a montré que les principales productions industrielles destinées à l'État avaient été respectées, notamment les produite d’hygiène, notamment le savon, la pâte dentifrice, la parfumerie et les cosmétiques, les contenants de médicaments, les sacs en polypropylène et le mobilier.
Dans le cas des serviettes hygiéniques, une question sensible pour la population féminine, il a été souligné que les matières premières nécessaires étaient déjà arrivées dans le pays et que la situation devrait revenir à la normale en mai.
Pour conclure, il a été estimé que des facteurs météorologiques tels qu'une sécheresse intense, suivie d’une longue période de pluie ont eu un impact sur l'exécution du plan de production de sucre, sans compter les effets de l'ouragan Irma.