Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Venezuela : La grande défaite de Trump 

24 Mai 2018, 21:46pm

Publié par Bolivar Infos

 

par Carlos Aznárez

Le plus important de ce qui s'est passé le dimanche 20 mai, c'est qu'en vainquant les menaces de toutes sortes, le peuple vénézuélien est à nouveau allé voter et a imposé démocratiquement, au vu et au su de centaines d'observateurs internationaux, la réélection tant attendue de Nicolás Maduro. Ce détail, précisément, cette défense renouvelée de la souveraineté populaire avec pour arme une urne est la pratique qui, depuis ce mois de décembre 1998 qui n'est pas encore très loin, amène les Gouvernements étasuniens successifs au bord de l'hystérie.

 

En parcourant les bureaux de vote et en parlant dès l'aube avec ceux qui au son de la diane chaviste qui est toujours dans les mémoires, faisaient la queue pour déposer leur bulletin, nous avons pu entendre, à Caracas et dans ses environs, des raisons qui ensuite expliqueraient le triomphe. La paix en était une mais formulée non comme un recours officiel mais comme une preuve d'indigestion : « Qu'ils nous fichent la paix, qu'ils ne fassent pas dépendre notre avenir de menaces, » nous a dit un jeune dans un collège de Catia. Quelques heures plus tard, dans un autre bureau de vote de l'état de Vargas, l'expression se répétait sus cette forme : « Moi, je parie sur Maduro parce que cette Révolution est notre espoir. » Près de là, des voisins dansaient, mangeaient des gâteaux et racontaient à qui voulait les entendre que « ce quartier que vous soyez là, le commandant Chávez l'a fait et celui qui est un peu plus loin, le Président Ouvrier nous l'a donné. » Ils parlaient d'immeubles impeccables avec toutes leurs installations en fonctionnement qui font partie des 2 millions de logements que la Révolution construira pour les plus démunis. En se rendant compte que certains d'entre nous venaient d'Argentine, une femme plus très jeune nous a embrassés et a crié pour que ce soit bien clair : « Si vous avez besoin d'aide pour chasser ce Macri, dires-le nous, que là, nous sommes tous à genoux. » Il faisait très chaud mais personne ne bougeait parce qu'on attendait l'annonce par le Conseil National Electoral du triomphe tant souhaité.

 

Plus tard, dans un autre quartier de Caracas, les réponses que nous obtenions continaient à être une accumulation de raisons : « Je vote contre Trump et contre ceux du Groupe de Lima, » a précisé une étudiante en médecine qui a ajouté : « Ce qui est bon et ce qui ne nous plaît pas dans ce Gouvernement, nous allons le dire nous mêmes, ce ne sera pas un Yankee millionnaire ou ces Européens qui n'ont rien à faire ici. » Des témoignages de rogne contre tant d'ingérence, des voix dignes prêtes à défendre ce qui a été conquis, des expressions de gratitude pour nous qui étions venus confirmer qu'au Venezuela Bolivarien le peuple est toujours fidèle à l'héritage d'Hugo Chávez.

 

Après, les résultats sont arrivés et au milieu des feux d'artifice, de l'ovation affectueuse et même des larmes qui ont salué le nouveau Président devant le Palais de Miraflores, l'opposition et ses « protecteurs » internationaux ont mis en marche un plan prévu depuis longtemps. Ce qu'on appelle les « démocrates » attaquent avec plus de sanctions économiques, avec des cris dissonants de hurlements à la fraude (même avant que les résultats ne soient connus, comme le candidat Henry Falcón) ou avec des articles venimeux dans la plupart de la presse mondiale hégémonique. La plus grossière de toute une série d'insultes, on l'a lue dans la presse argentine : « Une organisation criminelle a gagné les élections vénézuéliennes, etc... »

 

Ce qui est sûr, c'est que l'Empire et ses hommes de main des Gouvernements de droite du continent n'ont pas pu supporter cette victoire héroïque surgie des entrailles d'un peuple qui souffre de nombreux besoins mais ne se brise pas devant eux, prend sa force dans sa propre mémoire de lutte et fait des scénarios même les plus obscurs les plus lumineux.

 

Maintenant vont venir les ennuis, les expulsions d'ambassadeurs, les conspirations pour isoler encore plus un pays dont le seul péché a été de vouloir le bonheur de sa population et d'avoir osé se montrer en exemple au reste du monde ou rappeler à eux-mêmes et aux autres que les grands exploits coûtent des sacrifices. Vouloir vivre dans une société socialiste en pleine avancée politique, économique et militaire du néolibéralisme est le pire défi qu'on puisse lancer à ceux qui, à Washington, Miami ou Madrid croient encore que la vie d'un homme ou d'une femme s'achète et se vend comme sur un marché.

 

Maintenant vont sonner les sirènes d'alarme sur les terres latino-américaines et il faudra redoubler de solidarité internationaliste, comme on l'a fait quand Cuba a été expulsée de l'OEA et qu'ils ont voulu l'isoler de ses frères de la région. Comme alors, les peuples devront gérer un ensemble d'actions fraternelles pour embrasser la Patrie de Bolívar et montrer à Trump que ses menaces peuvent mettre le feu à la prairie comme en d'autres temps, la patience a des limites. Il est certain qu'il y a des collabos et des entremetteurs qui protègent ces politiques d'agression ou qui, à la chaleur de tant d'ingérence, arrivent à instiller la peur dans le corps de certains hommes politiques qui se disent “progressistes” dans leurs campagnes électorales (comme en Colombie et au Mexique) mais adhèrent au Groupe de Lima et ne reconnaissent pas le triomphe de Maduro ou ne veulent pas mentionner le nom du pays agressé parce que ses conseillers ou eux-mêmes considèrent qu'il « retranche des votes. » Ces personnages sont pauvres en âme, ceux que l'Empire méprise et ils n'échapperont pas à ses attaques. Mais il y a aussi dans chacun de nos pays des ouvriers, des étudiants, des paysans qui admirent tout ce qui a été fait par Chávez et aujourd'hui est représenté par Maduro. Des gens ordinaires, qui savent que souhaiter l'impossible coûte trop cher et ne regrettent pas d'être comme ils sont. Eux, précisément, sont ceux qui n'entrent pas dans les analyses de pourcentages de participation aux élections ou ne se demandent pas si Maduro « n'est pas comme Chávez » comme avaient l'habitude de le faire certains monsieur-je-sais-tout de la politique de « gauche. » Pour ces gens au cœur sensible et à la décision presque militante (ou tout à fait) le plus impressionnant qui soit arrivé pendant ces heures, c'est que « Maduro a gagné »  et « que les Yankees crèvent ! » C'est sûr. Comme en sport, gagner se gagne en gagnant. Le reste sera discuté dans le fracas des mille batailles qu'il faudra livrer à partir de maintenant.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/05/21/la-gran-derrota-de-trump-en-venezuela-por-carlos-aznarez/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/05/venezuela-la-grande-defaite-de-trump.html