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Venezuela : L'Italie, le Venezuela et la matrice d'opinion

3 Septembre 2018, 14:32pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Geraldina Colotti

La vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodríguez a dénoncé le fait qu'on est en train de construire une matrice d'opinion contre son pays : celle de la « crise humanitaire. » Un prétexte pour « justifier » l'intervention militaire des Etats-Unis avec l'approbation de la « communauté internationale. » De quel droit ? Du droit de l'arrogance impérialiste avec laquelle ont été démembrés et dévastés des pays entiers. Si le Venezuela doit être envahi parce qu'il est en « crise humanitaire, » a ajouté Rodríguez, nous devrions envahir « tout le monde capitaliste » parce qu'il provoque de vraies catastrophes humanitaires et des millions de réfugiés.

 

Comment se construit une matrice d'opinion ? Il suffit de regarder l'Italie, où l'un des journaux les plus légitimes pour la bourgeoisie a fait une interview très « obéissante » du fuyard Antonio Ledezma, simplement appelé « ex-maire de Caracas. » Pas un mot sur son passé de shérif sous la IV° République, sur la façon dont il a fini en prison (pour un temps très bref après avoir été sous arrêt domiciliaire à cause d'une maladie et comment il a fui immédiatement vers l'Espagne de ses parrains), sur la violence ou les morts qu'il a causées, que ce soit sous la IV° République ou contre le Gouvernement de Maduro.

 

Pire. On a permis au fuyard de faire des éloges de l'attaque qui aurait tué le Président vénézuélien avec des drones explosifs et aurait pu faire un massacre qui a été déjouée.

 

L'image putride qu'on a donnée aux Italiens, c'est celle du « démocrate sincère » légitime pour tuer le « tyran. » Comme si ce n'était pas suffisant, le « journaliste » a aussi permis en question l'authenticité de cette attaque, ressuscitant une autre des thèses préférées des valets de Washington: celle de l'auto-attaque.

 

Ces perles peuvent être lues ou entendues tous les jours en Italie et en Europe. Pendant ce temps, comme une infection, la droite vénézuélienne a étendu ses ramifications dans les endroits qui comptent et pu profiter de solides complices aussi bien dans son camp que dans celui de l'ancienne gauche qui a préféré s'aplatir en donnant l'accolade au grand capital. L'opposition vénézuélienne la plus extrémiste s'impose dans les médias, les universités, les institutions. Le Gouvernement précédent lui a ouvert toutes les portes et le Gouvernement actuel ne semble pas vouloir les fermer si peu que ce soit.

 

Par conséquent, à l'approche de la réunion entre le Pape Bergoglio et la Conférence Episcopale Vénézuélienne enragée, on prépare le terrain pour renforcer cette matrice d'opinion.

 

En Emilie Romagne – qui étant une « région rouge, » avait l'habitude de faire la distinction entre les exploités et les exploiteurs – la présidente du Conseil Régional (du Parti Démocrate, PD) patronne une exposition au siège de cette institution. Pas seulement une exposition-spectacle mais une partie de ce “show Hollywoodien” dont le président de l'Assemblée Nationale Constituante, Diosdado Cabello, a parlé pour définir la propagande de guerre construite autour du « grand exode » des migrants vénézuéliens.

 

Cette exhibition s'appelle « Venezuela, le droit à la santé. »

 

Il y a des photos de « jeunes malades qui attendent des médicaments, de femmes désespérées et de la colère de leurs maris. » Et il y a un film dramatique comme accompagnement. Cette exposition durera presque 1 mois : le temps que l'Association Des Ailes pour le  Venezuela, Caritas et les « volontaires » du Programme aide Humanitaire pour le Venezuela puissent mener à bien leur propagande et « collecter des médicaments. »

 

On ne verra certainement pas sur ces photos le corps en flammes du pauvre Figuera, les travailleurs assassinés par les pièges que l'opposition a mis en place, la police et les étudiants assassinés, les bombes et tout le reste. On ne racontera certainement pas que les biens volés, les prix élevés malgré les lois, leurs bénéfices sales sur le dos des gens.

 

Ce sera un hymne à « l'humanitaire, » demander à Mr. Trump, un défenseur bien connu des « droits de l'homme » intervienne dans leur pays.

 

En Italie, d'où ils construisent leurs propres proclamations pleines de mensonges pour justifier l'assassinat de Maduro, cette invasion a déjà commencé. Et nous avons vu cette sorte de « volontaires » derrière les “guarimbas”.

 

Et le pire, c'est qu'ici, les gens avalent ces histoires, même la gauche. Un peu de logique serait suffisante.. si la droite veut le bien du pays, pas seulement celui de leur portefeuille, elle devrait être heureuse qu'il y ait un rétablissement de l'économie. Mais non : parce que la récupération, avant tout, favorise les secteurs populaires alors, ces « manifestants pacifiques » veulent abolir la Constitution pour remettre le pays aux mains des maîtres habituels.

 

Le vice-président exécutif pour l'Economie, Tareck El Aissami, a dit clairement : « Tous les bénéfices seront investis dans des dépenses sociales. Nous démontrons que nous pouvons faire une politique alternative au capitalisme. »

 

Un chemin différent de celui qui a obligé la Grèce à se mettre à genoux et qui revient pour faire sombrer l'Argentina. Différent de celui qui prévaut en Colombie où ceux qui s'opposent sont simplement éliminés et où la seule paix à laquelle elle a droit est celle de la tombe. Un chemin différent du jeu sale qui se joue au Brésil où, pour éviter que Lula gagne les élections, on le met en prison.

 

Un chemin qui, au Venezuela, fait confiance à l'organisation du pouvoir populaire : sans déléguer les résultats aux cours et aux nominations de la « démocratie procédurière » comme au Brésil et comme ça s'est passé pendant le « procès politique » contre Dilma Rousseff.

 

Le Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), le plus important d'Amérique Latine, a réagi à la défaite électorale , de 2015, à la guerre économique, aux défauts internes en se basant sur des idéaux, des principes ; une conscience politique. Cela s'est vu au cours de ce IV° Congrès qui accompagne les mesures économiques lancées par le Gouvernement.

 

Maintenant, il dépend du JPSUV, la jeunesse de la fête, de faire son propre congrès. L'un des changements les plus importants, c'est l'obligation d'élire pour chaque poste un jeune homme et une jeune femme ayant entre 15 et 30 ans pour être en conformité avec la loi qui établit l'égalité de genre en politique. Après 10 ans de vie du parti et presque 20 de chavisme au Gouvernement, la chose la plus évidente est la participation des jeunes à la vie politique. Sur les 20 millions d'électeurs inscrits sur les listes électorales, 7,5 millions sont des jeunes. Ils votent, ils participent et s’organisent dans le parti. Beaucoup de délégués sont très jeunes, ils n'ont pas encore l'âge de voter. Ce qui aura lieu entre le 10 et le 12 septembre, c'est le troisième congrès de la JPSUV. On attend plus de 2 millions de membres du parti.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2018/09/01/italia-venezuela-y-la-matriz-de-opinion/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/09/venezuela-l-italie-le-venezuela-et-la-matrice-d-opinion.html