Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cuba: Lettre ouverte aux députés français et aux députés européens 

20 Novembre 2018, 17:29pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Pour la 27 fois consécutive, la résolution « Nécessité de mettre fin au blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis d'Amérique »a été approuvée par l'écrasante majorité des pays membres des Nations Unies. Une condamnation sans équivoque d’une politique unilatérale qui viole depuis 60 ans le Droit international, est contraire aux buts et aux principes de la Charte des Nations Unies, aux règlementations du système commercial international et de la liberté de navigation et constitue une violation flagrante, massive et systématique des droits humains des Cubains.

En 2018, 189 États ont voté en faveur de la Résolution cubaine, seuls les États-Unis et Israël ont voté contre. 

En dépit des condamnations successives, le blocus demeure en place. Il s'est même renforcé à la suite de la signature par le président Donald Trump, en juin 2017, du Mémorandum présidentiel de sécurité nationale sur le renforcement de la politique américaine à l'égard de Cuba et de la publication, en novembre 2017, des règlements et des dispositions par les Départements du Trésor, d’État et du Commerce des États-Unis, lesquels ont imposé des contraintes supplémentaires aux possibilités limitées du secteur commercial étasunien à Cuba et restreint davantage le droit des citoyens nord-américains à voyager sur l'île. 

Plus de 70% de la population cubaine est née après le 3 février 1962, date à laquelle le gouvernement des États-Unis, par le décret présidentiel 3447, a mis en place le blocus économique, financier et commercial contre la République de Cuba avec la ferme détermination de renverser son gouvernement et d’appliquer sa politique de « changement de régime ». Un siège qui, à ce jour, est le plus long de l'histoire de l'Humanité et qui vise à provoquer la faim, la maladie et le désespoir parmi la population cubaine. 

Nous souscrivons au message de l'actuel président de la République de Cuba, Miguel Díaz-Canel Bermúdez, né le 20 avril 1960, qui n'avait pas encore deux ans lorsque le blocus a été établi, posté sur son compte Twitter : « le blocus est destiné à étrangler l'économie cubaine, à générer de la pénurie et à altérer l'ordre constitutionnel. C'est une politique cruelle qui punit les familles cubaines [...] porte préjudice au peuple cubain, mais aussi, en raison de son application extraterritoriale agressive, porte atteinte à la souveraineté et aux intérêts de tous les pays ».

 

Même l'ancien président Barack Obama a déclaré en 2014 : « Nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose et attendre un résultat différent. Cela ne sert ni les intérêts des États-Unis ni ceux du peuple cubain d'essayer de mener Cuba à l'effondrement. »

 

Pourtant, au milieu des difficultés économiques et financières, le peuple cubain a résisté et a maintenu sa volonté de construire la société qu'il a choisie en pleine souveraineté, en partageant avec d’autres peuples ce qu'il a et non ce qu'il lui reste.

Aujourd'hui, il est temps pour le peuple cubain de vivre en paix avec tous les peuples, y compris celui des États-Unis, qui dans sa majorité condamnent le blocus injuste et cruel.

 

Aujourd'hui, il est temps pour le peuple cubain de bénéficier des acquis qu’il a obtenus avec tant de sacrifices.

 

Nous félicitons l'Union européenne pour l'adoption de l'Accord de dialogue politique de coopération, ainsi que l'élimination de la Position commune européenne. Nous espérons que les mesures mises en œuvre par Donal Trump et son administration pour renforcer le blocus n'affecteront pas les relations entre l'UE et Cuba.

 

Il est inacceptable que des cas d'application extraterritoriale du blocus se produisent sur le territoire européen. Deux banques françaises ont été condamnées par le Département du Trésor des États-Unis pour avoir effectué des transactions financières avec des entités cubaines en dollars : la BNP Paribas a dû payer une amende de 
8 milliards de dollars et le Crédit Agricole, plus de 700 millions d’euros.

Nous espérons que le Parlement français et le Parlement européen, en défense des entreprises et des banques sur leur territoire, appliqueront pleinement le Règlement (CE) n° 2271/96 du Conseil du 22 novembre 1996 portant protection contre les effets de l'application extraterritoriale d'une législation adoptée par un pays tiers, ainsi que des actions fondées sur elle ou en découlant.

Nous espérons également que le règlement d'application de la Commission (UE) 2018/1101 du 3 août 2018 sera appliqué dans le cas de Cuba. 

Nous vous demandons d’user de votre influence pour promouvoir la pleine application de la résolution adoptée – même si elle n'est pas contraignante – pour la 27e fois consécutive.

Nous formons des vœux pour que le blocus économique, financier et commercial de Cuba soit éliminé une fois pour toute et qu’ainsi justice soit rendu au peuple cubain.

 

Association Raíces Cubanas-Racines Cubaines, (Loi 1901) 

Paris, le 19 novembre 2018

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2018/11/cuba-lettre-ouverte-aux-deputes-francais-et-aux-deputes-europeens.html