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Semaine de la Solidarité Internationale: Quelle solidarité envers l’Amérique Latine après les changements dus aux dernières élections

8 Décembre 2018, 19:52pm

Publié par Bolivar Infos

PAYS D'AMERIQUE LATINE AYANT EU CHANGEMENT DE GOUVERNEMENT EN 2017-2018

 

  1. NICARAGUA : Daniel Ortega réélu le 7 novembre 2016 (71,3%)

 

Il commence son nouveau mandat le 10 janvier 2017 et celui-ci s'étendra jusqu'en 2022.

 

Le 3 octobre 2017, le Congrès des Etats-Unis approuve à l'unanimité le Nica Act (Ley Nicaraguan Investment Conditionality) qui sera débattu au Sénat.

 

Le Nica Act cherche à interdire les prêts des institutions financières internationales au Gouvernement du Nicaragua. Il impose des sanctions au Gouvernement de Daniel Ortega pour de soi-disant « violations des droits de l'homme et recul de la démocratie au Nicaragua. »

 

Quelles seraient les conséquences pour le pays si le Nica Act était appliqué ?

 

Une chute de la qualification des agences de notation et une baisse conséquente des investissements étrangers directs. Ce financement étant utilisé en grande partie pour améliorer les conditions structurelles de vie de la population et stimuler le développement de l'économie, politiques appliquées jusqu'à présent pour améliorer les conditions de vie et diminuer la pauvreté se trouveraient en grande difficulté.

 

Par ailleurs, des troubles sont fomentés au Nicaragua depuis les Etats-Unis sur le modèle des guarimbas vénézuéliennes : étudiants, secteurs de la classe moyenne, une partie de l'Eglise qui les soutient et les protège. Et un seul discours : renverser le Gouvernement élu par la grande majorité. Ce coup d'Etat est naturellement organisé avec la collaboration des médias hégémoniques. Daniel Ortega appelle au dialogue mais les incidents ne cessent pas. Mieux encore, les médias font porter exclusivement la responsabilité des violences et des morts au Gouvernement.

 

Cette vague de violence durera jusqu'au mois de juillet. 

 

5 juillet, les Etats-Unis appliquent des sanctions à à des fonctionnaires proches d'Ortega parmi lesquels son trésorier Francisco López Centeno, son beau-père, directeur de la Police Nationale le premier chargé de mission Francisco Díaz Madriz et le conseiller politique, secrétaire de la Mairie de Managua, Fidel Moreno.

 

Le 27 novembre 2018, le président nord-américain Donald Trump émet un ordre exécutif intitulé « Blocage de la propriété de certaines personnes qui contribuent à la situation au Nicaragua, » identique à celui que Barack Obama avait émis contre le Venezuela et le Bureau de Contrôle des Actifs Etrangers (OFAC) sanctionne la vice-présidente Rosario Murillo et le conseiller du Président Daniel Ortega, Néstor Moncada.

 

2) EQUATEUR: Lenin Moreno élu le 2 avril 2017

 

Lenin Moreno a pris possession de sa charge le 24 mai 2017, succédant à Rafael Correa dont il avait été le vice-président mais rapidement, il prend le contre-pied de sa politique.

 

Aussitôt au pouvoir, il rencontre 250 représentants de différents secteurs sociaux du pays, dans leur majorité d'opposition et ennemis de la Révolution Citoyenne.

 

Le 4 février 2018, il organise une consultation populaire pour déterminer le changement de cap aussi bien économique que politique que devrait faire l'Equateur pour sortir de la « crise économique », en finir avec le caudillisme et la corruption qui « ont caractérisé les 10 années du Gouvernement de Correa » et reconstruire une authentique démocratie dans le pays.

 

En fait, ce qui intéresse le plus le président est de « dépolitiser » le pays.

 

Un an après être arrivé au pouvoir, il demande la démission de tous ses ministres (8 mai 2018).

 

María Fernanda Espinosa – ex-chancelière à présent secrétaire générale de l'ONU, considérée comme très proche de l'ex-président Correa est remplacée par José Valencia, diplomate de carrière et précédemment en poste à l'OEA. 

 

Le 2 avril 2018, Lenin Moreno présente un plan économique qui comprend une réduction du déficit fiscal qui était de 5,64% en 2018 à 2,47% en 2021, une restructuration de l'Etat avec une réduction de sa taille et une politique d'austérité, un contrôle de la sortie de devises, un renforcement du secteur privé en tant que moteur de croissance économique, une réduction de moitié du nombre de conseillers dans les institutions,. 

 

Il parle aussi d’abroger la Loi sur les Médias promulguée sous le Gouvernement de Rafael Correa – en mettant en avant les limites à la « liberté de la presse » et de «  transformer les médias publics en médias auto-suffisants pour qu'ils ne soient pas une charge pour l'Etat, »  c'est à dire détruire le secteur public de la communication en le lançant d'un coup sur le marché dominé par le secteur privé.

 

Ecuador TV, Radio Pública, Agencia Andes, les hebdomadaires El Tiempo et El Telégrafo ont été déclarés « libres » du soutien et de la tutelle du Gouvernement pour qu'ils « puissent respirer la liberté avec le pays, » selon le conseiller du Président, Andrés Michelena et « pour que les médias publics puissent se permettre d'accorder la parole à toutes les voix, aussi bien critiques que positives. » 

 

Le 23 novembre 2018, il suspend le signal de la Chaîne de Télévision par Satellite (TVS) de l'Equateur fondée par Ricardo Rivera, oncle de l'ex-vice-président de l'Equateur, Jorge Glas également en prison pour sa soi-disant implication dans l'affaire Odebrecht. Télévision par Satellite, dirigée par les fils de Rivera, était un média bien connu d'opposition à la politique de Lenín Moreno et dénonçait des illégalités et des violations survenues sous son gouvernement.

 

Pour couronner le tout, il charge l'ex-directeur général de l'un des journaux les plus anti-corréistes, El Comercio, Hernán Ramos, qui a toujours qualifié les médias publics du Gouvernement de « moutons » et de « tracts du Gouvernement » de diriger la ligne éditoriale des médias publics de l'Etat. 

 

Mais le plus grave se situe sans doute au niveau de la politique étrangère du Gouvernement de Lenin Moreno. Jusqu'à présent, l'Equateur faisait partie de tous les organismes d'intégration latino-américaine : l'Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique -Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), UNASUR, CELAC mais depuis quelques temps, Moreno semble envisager une sortie de l'Equateur de l'ALBA-TCP, ce qui contribuerait à briser l'architecture d'intégration et de concertation régionale que l'Amérique Latine et les Caraïbes ont construite da façon souveraine pendant ces dernières années. En juillet dernier, Lenín Moreno demande la restitution à l'Equateur de l’immeuble qui sert de siège à l'UNASUR, un organisme qui selon lui « ne sert à rien !... »

 

 

De plus en plus, il se rapproche des Etats-Unis, jusqu'à accepter sur son territoire le retour du FBI et la présence militaire de l'Empire !

 

C'est l'explosion d'une voiture piégée, le 27 janvier 2018 à San Lorenzo, près de la frontière nord avec la Colombie et la faiblesse de la réaction du Gouvernement à cet événement qui a fourni le prétexte au retour du FBI. Rafael Correa avait expulsé les Etasuniens de la base militaire de Manta. Avec Lenin Moreno, on n'en est plus là : aujourd'hui, les USA ne veulent pas une base militaire mais quelque chose de plus dévastateur : ils veulent «coopérer avec les institutions de l'Etat liées à la sécurité nationale. » C'est pourquoi Lenin Moreno a supprimé le Secrétariat National du Renseignement (SENAIN). 

 

L'affaire Jorge Glas

 

Élu le 17 février 2013 Vice-président de la République de l'Équateur en binôme avec Rafael Correa avec 51,11 % des voix, réélu le 2 avril 2017 en binôme avec Lenin Moreno et destitué par celui-ci, Jorge Glas aura été Vice-président de la République de l'Équateur du 24 mai 2013 au 2 janvier 2018.

 

Dès sa prise de fonction le 24 mai, il se voit attribuer par décret présidentiel la présidence de deux comités liés à la gestion économique du pays : le conseil sectoriel de la production et le comité pour la reconstruction et la réactivation de la production et de l'emploi pour les zones affectées par le tremblement de terre du 16 avril. Le 22 juin, un deuxième décret le nomme à la présidence du comité exécutif du conseil productif et fiscal.

 

Le 2 août 2017, visé par des accusations de corruption dans le cadre de l'affaire Odebrecht, Glas s'adresse au public dans une longue lettre dans laquelle il clame son innocence, annonce qu'il ne démissionnera pas et attaque très durement le président Moreno, lui rappelant que tous deux ont été élus pour poursuivre la politique initiée par l'ancien président Rafael Correa. 

 

Le 3 août, Lenín Moreno le suspend par décret exécutif de ses fonctions au Conseil sectoriel de la Production et à sa coordination, au Conseil Consultatif, de Production et Fiscal et au Comité pour la Reconstruction et la Réactivation de la Production et de l'Emploi dans les zones touchées par le tremblement de terre du 16 avril 2016 dont il était président. Il cessera aussi de présider l'Assemblée de Régulation de la Loi Organique de Régulation et de Contrôle du Pouvoir du Marché.

 

Le 2 octobre 2017, il est arrêté et mis en détention préventive, le 4 octobre, María Alejandra Vicuña est nommée pour assurer son intérim mais le 13 décembre, il est condamné à six ans de prison par la Cour suprême et finalement destitué le 2 janvier 2018. 

 

en fait, les tensions entre Moreno et Glas se sont aggravées à partir du moment où Lenin Moreno a fait connaître dans une allocution publique les chiffres de la dette publique équatorienne et a affirmé que le pays se trouvait dans une situation économique délicate. Glas a remis en question les chiffres donnés par Moreno et le dialogue que le président avait eu avec des secteurs de l'opposition. 

 

Le 13 décembre, il est jugé par le Tribunal de la Cour Nationale de Justice (CNJ) pour avoir soi-disant reçu des pots-de-vin de l’entreprise brésilienne Odebrecht. Le Procureur demande la peine maximum de 6 ans de prison pour association illicite, un délit mineur qui se transforme en détournement de fonds, corruption et enrichissement personnel, des délits qui ne peuvent être prescrits et sont passibles de 13 ans de prison maximum.

 

Un procès politique s'ensuit. Jorge Glas est toujours en prison et actuellement en grève de la faim.

 

Le cas de l'asile accordé à Julian Assange

 

C'est Rafael Correa qui avait accordé l'asile à Julian Assange, un asile que Lenin Moreno qualifie d'obstacle aux relations avec les Etats-Unis . 

 

« Ce qui est sûr, c'est que Julian Assange est gênant pour le Gouvernement actuel de l'Equateur à cause des câbles publiés sur la page de Wikileaks sur Lenín Moreno quand il était vice-président (2007-2013). Ces documents rendent compte d'une inquiétude excessive des Etats-Unis concernant les problèmes de santé de Moreno qui semblaient alors l'empêcher d'être candidat à la présidence en 2013 en remplacement de Correa. Ces câbles confidentiels montraient aussi que l'Ambassade étasunienne à Quito avait pour informateurs des personnes très proches de l'actuel président. Des amis du cercle rapproché de Moreno étaient chargés d'informer l'Ambassade de l'évolution des décisions de l'ex-vice-président concernant son éventuelle candidature à la présidence. Est-ce que ces câbles sont la cause de l'abandon d'Assange par Lenín Moreno? Ou est-ce l'amitié retrouvée entre l'Equateur et les Etats-Unis ? Peut-être un mélange des 2 » se demandent Javier Calderón et Arantxa Tirado, auteurs d'un article intitulé « Lenin Moreno lorgne vers les Etats-Unis. » (http://bolivarinfos.over-blog.com/ 2018/06/equateur-lenin-moreno-lorgne-vers-les-etats-unis.html)

 

On parle de plus en plus, depuis quelques temps, d'une révocation de l'asile accordé par l'Equateur à Julian Assange à qui l'Equateur a déjà limité son accès à a communication... 

 

Le 26 et 27 novembre 2018, le chancelier José Valencia Amores, nouvellement nommé après que Lenin Moreno ait à nouveau demandé à tout son Gouvernement de démissionner, s'est rendu à Washington et y a rencontré le secrétaire d'Etat des Etats-Unis Michael Pompeo et le secrétaire général de l'OEA Luis Almagro.

 

Cela ne va pas arranger les affaires de Julian Assange... et montre clairement la soumission du mal nommé Lenin Moreno aux intérêts des Etats-Unis.

 

  1. HONDURAS : Juan Orlando Hernández élu le 26 novembre 2017

 

fraude massive aux élections présidentielles 

 

les bureaux de vote à 16 h et non à 17 heures comme d'habitude. Salvador Nasralla était en tête avec 5 points d'avance quand subitement, les machines tombent en panne. Après la panne, Juan Orlando Hernández est passé en tête. 

 

Malgré les protestation des partis politiques et du peuple et les manifestations gigantesques dans tout le pays, violemment réprimées par le Gouvernement, Juan Orlando Hernández est déclaré vainqueur et investi comme Président de la République. Ce qui est tout à fait anticonstitutionnel car l'Article 3 de la Constitution du Honduras stipule que : « Personne ne doit obéissance à un Gouvernement usurpateur ni à ceux qui assument des fonctions ou des emplois publics par la force des armes ou en utilisant des moyens ou des procédures qui brisent ou ignorent ce que cette Constitution et les lois établissent. Les actes vérifiés par ces autorités sont nuls. Le peuple a le droit de recourir à l'insurrection pour défendre l'ordre constitutionnel. »

 

  1. PEROU : Martín Vizcarra vice-président de la République et ambassadeur au Canada devient président après la destitution de Pedro Pablo Kuczynski suite au scandale des vidéos de l'achat de voix présumé, le 21 mars 2018

     

Gouverneur de Moquegua de 2011 à 2014, pendant son mandat, la situation sociale s'améliore et il évite la corruption ce qui est salué par le Washington Post comme un « exemple rare au Pérou ». Il se pose aussi en médiateur entre la compagnie minière Anglo American et les habitants, inquiets que l'eau potable ne soit contaminée par une mine de cuivre.

 

Il convoque pour décembre 2018 un référendum portant sur le retour au bicaméralisme, la limitation du nombre de mandats des élus ainsi que du financement des campagnes électorales, et une réforme du conseil judiciaire national, dans un contexte de lutte contre la corruption.

 

Membre de l'APRA : L'idéologie apriste présente d'importantes similitudes avec le marxisme-léninisme : comme lui, elle entend réaliser l'union de l'ouvrier et du paysan, préconise l'internationalisme, veut arracher le pouvoir à l'oligarchie des propriétaires des moyens de production et est anti-impérialiste. Mais à la différence du communisme, l'aprisme récuse la lutte des classes et conserve sa filiation avec le libéralisme latino-américain. Ainsi, si l'aprisme est au début allié au marxisme contre l'adversaire commun interne (l’oligarchie) et externe (l'impérialisme des États-Unis), l'alliance s'érodera peu à peu, 

Action contre l’impérialisme Yankee ;

Lutte pour l’unité politique de l’Amérique latine ;

Nationalisation progressive des terres et des grandes entreprises ;

Internationalisation du canal de Panama ;

Solidarité avec tous les peuples et classes opprimées dans le monde.

 

  1. COSTA RICA : Carlos Alvarado élu le 1° avril 2018

 

Ancien ministre du Travail et de la Sécurité sociale, diplômé en communication, titulaire d'un master en sciences politiques de l'université du Costa Rica et d'un master en développement de l'université du Sussex, il se définit lui-même comme de « centre progressiste. » Candidat du Parti d'action citoyenne à l'élection présidentielle de 2018 il est élu au second tour avec 60,7 % des voix face à Fabricio Alvarado du parti Restauration nationale.

 

Le Costa Rica fait partie du Groupe de Lima.

 

  1. CUBA : Miguel Diaz-Canel, élu le 19 avril 2018

 

Premier président de Cuba ne faisant pas partie de la « génération historique, » il est élu le 19 avril 2018. 

 

Il organise une réforme de la Constitution après consultation de tout le peuple pour y inclure des dispositions concernant l'investissement étranger, le travail à son compte et une modification de la structure du Gouvernement : le Président du Conseil d'Etat et des Ministres sera remplacé par un Président de la République, le Vice-président par un Premier Ministre. Les discussions pour la mise en place de la nouvelle Constitution n'étant pas encore achevés, nous ne savons pas exactement ce qu'elle sera dans sa version définitive, cependant Diaz-Canel et la presse cubaine affirment que rien d'essentiel ne sera changé et qu'elle affirmera, comme la Constitution précédente, le caractère socialiste du système politique, économique et social cubain ainsi que le rôle de direction du Parti Communiste de Cuba. Le principe de propriété socialiste de tout le peuple sur les moyens fondamentaux et de planification demeure inchangé mais on y ajoute la reconnaissance du rôle du marché et de nouvelles formes de propriété non étatiques, y compris la propriétéprivée.

 

En ce qui concerne la politique étrangère, il conserve les mêmes positions que Fidel et Raùl et soutient ouvertement le Venezuela et le Nicaragua face aux attaques étasuniennes.

 

  1. PARAGUAY : Mario Abdo Benítez élu le 22 avril2018

 

Président de la République depuis le 15 août 2018, fils de Mario Abdo Benítez, secrétaire personnel du général Alfredo Stroessner qui a dirigé le Paraguay de 1954 à 19891, il fait ses études aux États-Unis où obtient un diplôme en marketing.

 

En 2006, il participe aux funérailles de l'ex-dictateur, exilé au Brésil, et propose un hommage du Parti Colorado dont il est membre.

 

Vice-président du Parti Colorado en 2005, élu sénateur en 2013, puis président du Parlement en 2015, il s'oppose par la suite au président Horacio Cartes, issu du même parti que lui.

 

Candidat à l'élection présidentielle de 2018, il soutient notamment la poursuite de la politique économique du Gouvernement et la réforme du système judiciaire, jugé corrompu. Tout comme son adversaire libéral, il s'oppose à la légalisation de l'avortement et au mariage homosexuel. Il est finalement élu avec 46,49 % des voix, contre 42,72 % pour son adversaire Efraín Alegre mais l'opposition dénonce des fraudes et réclame un nouveau décompte des bulletins.

 

En septembre 2018, il annule la décision de son prédécesseur de transférer l'ambassade paraguayenne de Tel Aviv à Jérusalem, estimant ne pas avoir été consulté, et déclare avoir pris cette décision pour « contribuer à l'intensification des efforts diplomatiques régionaux et internationaux dans le but de parvenir à une paix élargie, juste et durable au Moyen-Orient ». 

 

  1. VENEZUELA : Nicolas Maduro réélu le20 mai 2018

 

Elu pour un second mandat. Continue à être confronté à une situation très délicate et à des attaques incessantes de la part des Etats-Unis, de la Colombie et des membres du Groupe de Lima. Aussitôt après les élections, ce Groupe composé par l'Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Guyana, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay, le Pérou et Sainte Lucie émet une déclaration dans laquelle il affirme ne pas reconnaître le résultat des élections présidentielles, décider de réduire le niveau de ses relations diplomatiques avec le Venezuela, déplorer la grave situation humanitaire du Venezuela et vouloir prendre des mesures pour « aider les pays voisins à faire face au flux d'émigrés vénézuéliens, » décider de coordonner des actions pour que les organismes financiers internationaux et régionaux n'accordent pas de prêts au Gouvernement du Venezuela, alerter les institutions financières sur la corruption dans le secteur public vénézuélien et vouloir préserver les attributions de l'Assemblée Nationale vénézuélienne dans l'illégalité depuis qu'elle a fait prêter serment à 3 députés élus frauduleusement.

 

Le 21 mai également, le président des Etats-Unis Donald Trump impose de nouvelles sanctions au Gouvernement vénézuélien en signant un ordre exécutif par lequel il limite la vente de la dette et des actifs publics du Gouvernement de Nicolas Maduro sur le territoire étasunien. Ces sanctions incluent la Banque Centrale et l'entreprise pétrolière d'Etat PDVSA. Aujourd'hui, le Venezuela ne peut utiliser le dollar comme monnaie internationale et ne peut traiter aucune transaction internationale avec cette monnaie. C'est ce qui provoquera la création de la monnaie virtuelle Petro et le détachement du pays du dollar étasunien.

 

En fait, depuis que Barack Obama a signé son Ordre Exécutif du 9 mars 2015, le Venezuela est sous blocus, comme Cuba...

 

Mais chaque blocus a ses modalités particulières. Pour le Venezuela, nous pouvons en distinguer 4 : 1°un blocus imposé par des décrets extra-territoriaux, 2° un blocus mis en place grâce à des intermédiaires, 3° un blocus imposé grâce à des agences de notation, 4° un blocus de l'information mis en place par les corporations de médias.

 

15 boxeurs vénézuéliens n'ont pas pu participer aux qualifications pour les Jeux d'Amérique Centrale et des Caraïbes 2018 (CAC) parce qu'ils n'ont pas pu arriver à un accord avec les agences qui ont mis diverses limites parmi lesquelles le prix du billet qui est passé de 300 à 2 100 dollars par personne quand l'entreprise a appris qu'il s'agissait du transport de la Fédération Vénézuélienne de Boxe. Quand, ensuite, une compagnie privée a proposé un vol charter pour transporter l'équipe, la Colombie et le Panamá n'ont pas autorisé le survol de leurs espaces aériens et la Mexique a fait la même chose. Auparavant, une situation similaire s'était présentée avec l'équipe féminine de volleyball. Cette année, le Guatemala a refusé des visas à la sélection vénézuélienne de rugby pour qui devait participer au Sud-américain 4 Naciones B et également à la sélection nationale de lutte qui devait participer aux Championnats Pan-américains.

 

Des artistes et des sportifs d'autres pays refusent d'aller au Venezuela et parlent avec désinvolture du Gouvernement vénézuélien et du chavisme et c'est un puissant outil pour construire une idée générale négative envers le Venezuela étant donné la popularité de ceux qui font de la propagande négative.

 

La troisième modalité s'exprime à travers l'injuste et arbitraire notation du risque faite par les agences de notation. Le risque pays du Venezuela a continué à augmenter malgré l'augmentation du prix du pétrole. Actuellement, le RP attribué par JP Morgan (EMBI +) est de 4 820 points, c'est à dire 38 fois plus haut que celui qu'ils attribuent au Chili bien que ce pays ait un ratio dette/PIB identique à celui du Venezuela. Tout cela fait monter le prix des crédits et empêche pratiquement leur obtention. »

 

l'entreprise Euroclear bloque 1 400 millions de dollars du Venezuela, des ressources destinées à à l'achat de médicaments et à d'aliments pour le peuple.

 

Le 4 août 2018, le Président Nicolas Maduro et tout le haut commandement civil et militaire du Venezuela sont victimes d'une tentative d'assassinat organisée, financée et soutenue par les Gouvernements des Etats-Unis et de Colombie (celui de l'ex-président Juan Manuel Santos, prix Nobel de la Paix !).

 

En novembre 2018, la Banque d’Angleterre refuse de restituer au Venezuela 14 tonnes de barres d’or d’une valeur approximative de 550 millions de dollars.

 

En novembre 2018 également, au moment où le Venezuela engage le processus de certification de 32 champs aurifères qui feront certainement du pays le second pays possédant les plus importantes réserves d'or du monde, Washington impose de nouvelles restrictions contre le Venezuela visant les exportations d’or du pays. Ces sanctions, qui visent les individus et les firmes étasuniennes qui font commerce d’or vénézuélien, ont été annoncées par John Bolton, Conseiller à la Sécurité Nationale étasunienne, qui a qualifié Caracas de membre d’une « troïka de la tyrannie », aux côtés de Cuba et du Nicaragua. 

 

Face à ces restrictions, le Gouvernement vénézuélien a fait un effort pour réduire sa dépendance envers les institutions et les instruments financiers contrôlés ou dirigés par les USA, y compris envers le dollar, et s’est engagé à réaliser ses échanges commerciaux en euros, en yuan, ou en « d’autres devises convertibles ».

 

 

9) COLOMBIE : Ivan Duque élu le 17 juin 2018

 

En fonction depuis le 7 août 2018

 

Membre du Sénat de la République du 20 juillet 2014 – 10 avril 2018, il fait notamment voter une loi sur la liberté d'entreprise et l'économie de l'innovation.

 

Diplômé de Université Sergio Arboleda de Bogotá, de l'American University, et de l'Université de Georgetown. Juriste de Profession, il a travaillé à la Banque Interaméricaine de Développement et à l'Organisation des Nations Unies. Membre du parti de droite Centre démocratique et proche d'Álvaro Uribe.

 

Pendant la campagne présidentielle, il reçoit l'appui explicite des milieux d'affaires colombiens et des anciens présidents Álvaro Uribe, Andrés Pastrana et César Gaviria. Après être arrivé en tête du premier tour, il est élu au second, le 17 juin, avec 54,0 % des voix contre 41,8 % pour le candidat de gauche, Gustavo Petro.

 

Qualifiant le gouvernement vénézuélien de Nicolás Maduro de dictatorial, il n'exclut pas une forme d'intervention armée contre lui.

 

Depuis son arrivée au pouvoir, les négociations de paix entre l'ELN et le Gouvernement sont au point mort et l'accord de Paix signé entre le Gouvernement et les FARC n'est toujours pas mis en place correctement. Les assassinats de dirigeants sociaux, de défenseurs des Droits de l'Homme, d'ex-combattants des FARC se multiplient ainsi que les provocations sur la frontière avec le Venezuela destinées à justifier une intervention militaire déguisée en « intervention humanitaire ». Ses déclarations hostiles au Venezuela et à Nicolas Maduro sont nombreuses et il accueille sur son territoire des Vénézuéliens recherchés par la justice pour leur implication dans l'attentat raté contre Nicolas Maduro.

 

Le 27 novembre 2018, il refuse de reprendre les négociations de paix avec l'ELN malgré la demande pressante de la Commission de Paix du Congrès colombien.

 

  1. MEXIQUE : Andrés Manuel López Obrador élu le 1° juillet 2018

 

Seul président de gauche élu récemment pour la première fois, il a pris ses fonctions le 1° décembre.

 

Avant même sa prise de fonctions, il forme son Gouvernement, travaille en coopération avec son prédécesseur Enrique Peña Nieto pour une transition réussie, fait des propositions à Trump pour résoudre le problème des migrants et annoncé un certain nombre de mesures de gauche (des hausses de salaire qui seront appliquées le jour même de son investiture). Il participe avec les membres de son futur Gouvernement aux négociations concernant le traité de libre commerce entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada qui sera signé le 30 novembre 2018 et remplacera le TLCAN. Il exige de reprendre la souveraineté sur le pétrole et l'énergie.

 

Les 25 et 26 novembre, lors d'un referendum organisé par la parti Morena, 10 de ses projets prioritaires sont approuvés par les 946 081 citoyens qui y ont participé, ce qui représente une bonne participation.

 

Les 10 projets :

Construire le Train Maya : 89,9%.

Relier par train les océans Pacifique et Atlantique pour développer le tourisme de l'Isthme de Tehuantepec, Oaxaca : 90,3%.

Construire une raffinerie à Dos Bocas, Tabasco : 91,6%.

Planter des arbres fruitiers et des arbres à bois sur 1 000 000 d'hectares : 94,7%.

Doubler la pension des personnes de plus de 68 ans : 93,3%.

Accorder des bourses et des formations de travail aux jeunes : 91,1%.

Accorder des bourses à tous les étudiants des écoles publiques du niveau secondaire supérieur : 90,1%.

Donner des pensions à 1 million de personnes handicapées : 92,9%.

Garantir les soins médicaux et les médicaments à la population : 95,1%.

Donner accès gratuitement à Internet sur les routes, les places publiques, dans les centres de santé et les écoles de tout le pays : 91,6%.

Jesús Ramírez Cuevas, coordinateur général de la Communication Sociale du Gouvernement élu a indiqué que cette consultation a été bien accueillie par les citoyens et que cela fait avancer le renforcement de l'exercice de la démocratie et confirme que les gens veulent être écoutés et prendre part aux décisions. Ce genre de consultations sera prévu dans la Constitution.

 

Le 4 décembre 2018, il met en place une Commission de la Vérité pour faire la lumière sur l'assassinat des 43 normaliens à Ayotzinapa.

 

Le Mexique, sous le Gouvernement d'Enrique Peña Nieto avait intégré le Groupe de Lima mais avec AMLO, les choses risquent de changer puisqu'il n'a pas cédé aux pressions et a invité Nicolas Maduro à son investiture disant que son pays voulait être « ami avec tout le monde. »

 

Son accession au pouvoir constitue donc un grand espoir pour le Mexique et pour l'Amérique Latine.

 

  1. BRESIL : Jair Bolsonaro élu le 28 octobre 2018

 

Militaire de profession, il est élu en 1990 député fédéral à Rio de Janeiro, sous l’étiquette du Parti démocrate chrétien. Constamment réélu jusqu'en 2014, avec le soutien successif de plusieurs partis de droite.

 

Ses prises de position à l'égard des femmes, des homosexuels, des Noirs et des peuples indigènes, ainsi que sa nostalgie de la dictature militaire1de 1964-1985 et son admiration pour Augusto Pinochet choquent et lui valent d'être classé à l'extrême droite.

 

Mettant l’accent sur la sécurité publique, il est partisan de la majorité pénale à 16 ans, du port d'armes, de la peine de mort (abolie depuis 1979 pour les crimes de droits communs) et de l'utilisation de la torture contre les trafiquants de drogue. En 2008, pour réduire la criminalité et la pauvreté, il se prononce pour un contrôle des naissances grâce à la stérilisation forcée des individus pauvres n’ayant pas reçu d'éducation et des criminels.

 

Lors de la campagne présidentielle de 2018, il affirme que son objectif est de faire que le Brésil « ressemble à ce qu'il était il y a 40 ou 50 ans », que s'il est élu président, il lancera une purge « comme jamais le Brésil n'en a connue » et que les dirigeants du Parti des travailleurs « devront tous pourrir en prison », 

 

Son futur ministre des Affaires Etrangères considère que le réchauffement climatique est « un complot marxiste » destiné à soutenir le développement de la Chine et il a choisit comme ministre de la Justice le juge Sergio Moro qui a condamné Lula à la prison et à l'inéligibilité.

 

Prendra ses fonctions le 1°janvier 2019 mais a déjà fait de gros dégâts.

 

Par ses déclarations méprisantes et les conditions qu'il leur fixe (repasser leur diplôme de médecine au Brésil) il obtient le départ des médecins cubains qui participaient au programme « Plus de médecins » mis en place par Dilma Roussef et reconduit par Michel Temer, laissant sans aucun soins médicaux environ 28 000 000 de Brésiliens, selon le Conseil National des Secrétaires de Mairie de la Santé (CONASEMS) du Brésil.

 

D'autre part, il est favorable au retrait du Brésil de l'Accord de Paris sur le climat et des organismes latino-américains d'intégration et prévoit de déplacer l'ambassade du Brésil en Israël de Tel Aviv à Jerusalem et de supprimer l'Ambassade de Palestine au Brésil (« la Palestine n'est pas un pays, ») affirme-t-il.