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Amérique Latine : La souveraineté de l'Amazonie est-elle en danger ?

1 Septembre 2019, 19:44pm

Publié par Bolivar Infos

La sociologue brésilienne Flavia Braga Vieira affirme que la proposition d’attribuer un statut international à l'Amazonie répond à des intérêts économiques et géopolitiques des pays européens en Amérique Latine.

 

Des organisations environnementales internationales et des Gouvernements comme celui du Venezuela et de Cuba pensent que la véritable menace sur la souveraineté de la région amazonienne, c'est la politique non environnementale de Jair Bolsonaro.

 

L'Amazonie, partagée entre 9 pays latino-américains, est en flammes depuis plus de 20 jours. Les incendies ne semblent pas céder malgré les actions de Gouvernements comme celui de la Bolivie et la solidarité internationale. Maintenant, on est préoccupé par un autre problème : région souveraine ou statut international ?

 

La polémique est née d'une proposition lancée par le président de la Francia, Emmanuel Macron, le 26 août dernier, pendant le Sommet du G7 à Biarritz. Le président a suggéré de qualifier l'Amazonie de « bien commun universel » et d'internationaliser la gouvernance de la région.

 

« C'est une vraie question qui s'imposerait su un Etat souverain prenait des mesures concrètes qui s'opposeraient clairement à l'intérêt de la planète, » a dit Macron. Ses paroles ont été le point de départ du débat sur la souveraineté de l'Amazonie, actuellement partagée entre le Brésil, le Pérou, la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, l'Equateur, le Guyana et le Suriname.

 

Macron a également dit que la discussion sur le statut international « est une voie qui restera ouverte dans les prochains mois et les prochaines années » et qu'elle n'est pas liée à l'aide de 20 000 000 de dollars offerte par le G7 (Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume Uni) pour réparer les dégâts occasionnés par les incendies en Amazonie.

 

Cependant, la proposition de Macron a été perçue négativement par divers secteurs de la société internationale et le président brésilien Jair Brasileño a même protesté et exigé que son homologue se rétracte. Dans le cas contraire, il refuserait l'aide financière du G7.

 

Qui doit protéger l'Amazonie ?

 

La sociologue brésilienne Flavia Braga Vieira déclare que la proposition de Macron répond à des intérêts économiques et géopolitiques des pays européens dans la région amazonienne. « Il ne me semble pas que ce soit pertinent. L'aide internationale est la bienvenue mais qu'on parle, au G7, d'internationaliser l'Amazonie, n'est pas acceptable non seulement pour le Brésil qui en possède la plus grande partie mais aussi pour la souveraineté des peuples de notre région, » explique-t-elle.

 

Braga signale que le Brésil a, depuis les années 80, des lois et des institutions destinées au contrôle de l'Amazonie et à la prévention qui doivent être soutenues par le Gouvernement de Bolsonaro. C'est le véritable problème car le président a engagé en janvier (quand il est arrivé au pouvoir ) une politique anti-environnementale pour ouvrir la voie à l'activité économique en Amazonie.

 

« Le plus important, maintenant, est que les institutions qui agissent depuis plus de 30 ans aient l'autonomie nécessaire par rapport à l'Etat pour faire leur travail mais un pays étranger ou une organisation internationale ne peut pas s'impliquer dans cette question, » déclare Braga. Et elle ajoute que le rôle de la communauté internationale et de la société civile mondiale est d'être attentives à ce qu'on garantisse que les institutions brésiliennes agissent en Amazonie, plus que d'intervenir avec un organisme international.

 

Elle reproche aussi aux Etats et aux Gouvernements qui partagent l'Amazonie leur division parce que cela « renforce les intérêts internationaux de l'Europe et des Etats-Unis. »

 

Elle explique que la position du Brésil, du Pérou, et de la Colombie ne fait qu'affaiblir la position de la région sur l'Amazonie et elle qualifie de pertinents les appels des présidents du Venezuela et de la Bolivie à convoquer une réunion de l’Organisation du Traité de Coopération de l'Amazonie (OTCA), créée en 1978 et destinée au développement économique, à la conservation de l'environnement et à la qualité de vie des habitants de l'Amazonie. 

 

« Il y a un forum, une instance de décision officielle dans la région qui doit être le lieu de décision de ce que nous allons faire dans les jours qui viennent et les mois prochains pour contrôler la situation, » souligne Braga.

 

La véritable menace sur la souveraineté de l'Amazonie

 

Le président du Venezuela, Nicolás Maduro, a condamné « l'attitude du Gouvernement de Jair Bolsonaro qui remet l'Amazonie à l'oligarchie des propriétaires terriens brésiliens qui est en train de la détruire » et, dit-il, « nous élevons notre voix pour protester et en solidarité. » Les paroles du président concordent avec les dénonciations des organisations environnementales et des pays du monde concernant la politique non environnementale du gouvernement brésilien à visées commerciales.

 

Danicley Aguidar, de l'organisation Greenpeace, a affirmé à la BBC que les ONG environnementales ne discutent pas de l'internationalisation de l'Amazonie mais se concentrent sur la fait « que l'Etat brésilien ne peut continuer d'aucune façon sa politique environnementale. » C'est à dire qu'elles disent que les incendies en Amazonie sont le résultat «  de l'incapacité du Gouvernement de Bolsonaro à exercer un contrôle sur la région. »

 

Pour sa part, la sociologue Braga rappelle que Bolsonaro a été permissif envers l'extension de l'industrie agro-alimentaire illégale et des mines illégales qui ont atteint à présent des parties de l'Amazonie qui sont des zones de préservation de l'environnement ou des zones légalement délimitées pour les communautés indigènes.

 

La position anti-environnementale de Bolsonaro est évidente depuis son accession au pouvoir, le 1° janvier de cette année. « Je ne vais pas protéger un millimètre de terre qui peut être exploitée, » a-t-il déclaré pendant sa campagne électorale. Et c'est ce qu'il a fait :

 

  • Il a supprimé les secrétariats au Changement Climatique

  • Il a supprimé l'Agence Nationale de l'Eau

  • Il a transféré le Service Forestier Brésilien du Ministère de l'Environnement au Ministère de l'Agriculture

  • Il a démantelé les organismes de protection des peuples indigènes et les unités de conservation.

 

Braga assure qu'en ce moment, le plus important est d'éteindre les incendies en Amazonie avec toute l'aide technologique disponible mais qu'ensuite, vient un processus très complexe de reforestation. Celui-ci doit être l'axe central de l'action des 9 pays de cette zone et du soutien envoyé par les autres pays du monde.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.telesurtv.net/telesuragenda/amazonia-brasil-soberania-o-estatus-internacional--20190829-0031.html

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2019/09/amerique-latine-la-souverainete-de-l-amazonie-est-elle-en-danger.html