Pérou : Le Président Vizcarra dissout le Congrès et convoque des élections législatives
Le président du Pérou, Martín Vizcarra, a annoncé lundi sur une chaîne nationale la dissolution du Congrès étant donné qu'il a refusé d'appliquer des mécanismes démocratiques et transparents pour l'élection des magistrats de la Commission Constitutionnelle.
« Face au refus factuel de la confiance et du respect de la Constitution politique du Pérou, j'ai décidé de dissoudre le Congrès conformément à la Constitution et à appeler à des élections législatives. Cette décision est prévue par la Grande Charte, » a déclaré le président Martín Vizcarra.
Il a réaffirmé que les parlementaires actuels sont loin de la réalité péruvienne en rejetant des projets présentés par le Gouvernement qui cherchait, en posant la question de confiance, à faire des réformes constitutionnelles comme l'évaluation de l'immunité parlementaire, l'interdiction à des personnes condamnées d'être candidates, l'élimination du vote préférentiel, la parité dans la participation des femmes et l'interdiction d’utiliser de l'argent illégal dans les campagnes électorales.
« Les congressistes ont refusé la Loi d'Immunité (…) Le Congrès souligne l'absence de pudeur du Parlement, divorcé de la réalité des Péruviens. Nous cherchons à créer un mécanisme plus transparent et participatif des membres du Comité Constitutionnel pour éviter les partages de butin et l’utilisation des institutions pour que quelques-uns se servent d'elles, » a souligné le Président.
Bien que la majorité de la population péruvienne exige que le Congrès ne puisse pas élire les magistrats, dans la soirée, ils en ont choisi 2 sur 6. Le premier, Gonzalo Ortíz Ceballos, est le cousin du président du Parlement et le second, Manuel Sánchez Paiba, a des antécédents judiciaires.
Après l'annonce de la dissolution du Parlement, des milliers de personnes sont sorties dans la rue pour fêter la décision du Président. On sait aussi que les congressistes se trouvent en session plénière pour renverser le Gouvernement pour « porter un coup à la démocratie. »
Selon des fonctionnaires du Gouvernement et des analystes politiques, le Parlement a rejeté l'initiative de réforme car plusieurs de ses membres avaient reçu de l'argent pour leurs campagnes de la part de l'entreprise Odebrecht.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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