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Bolivie : Complot et silence de l'OEA

16 Novembre 2019, 17:19pm

Publié par Bolivar Infos

Le moment est venu pour tous les Latino-américains et les Caribéens de s'unir pour dire non aux coups d'État et à leurs sponsors de l'Organisation des États américains.

 

Auteur: Elson Concepción Pérez | internet@granma.cu

14 novembre 2019 14:11:28

 

INSTITUTION conçue sur mesure pour répondre aux intérêts des États-Unis, financée et soutenue par ses maîtres à Washington, l’Organisation des États américains (OEA) a montré ses griffes dans la conception, l'organisation et l'exécution du coup d'État en Bolivie.

 

Une fois le président Evo Morales déchu, cette organisation n'a pas dit un mot. Condamner les événements serait trop lui demander. L'appel au dialogue aurait dû être être le comportement à suivre, mais elle ne l’a jamais fait. Agir pour que les vies humaines soient préservées, notamment celles du président, du Vice-président et d'autres dirigeants boliviens, ne fait pas non plus partie de son programme. Le pire de tout, c'est que son Secrétaire général, Luis Almagro, et cet appendice illégal qu'est le Groupe de Lima, ont gardé le silence dans cette affaire, dans l’attente, vraisemblablement, d’un signal du Département d'État étasunien.

 

C'est incompréhensible, mais il y a encore des gouvernements en Amérique latine, comme ceux du groupe de Lima, qui non seulement appartiennent à cette institution néfaste, mais qui se prêtent aussi aux plans les plus diaboliques pour renverser des gouvernements et mettre fin à des projets sociaux qui bénéficient à des millions de citoyens pauvres dans nos pays.

 

Je dois avouer que ce lundi, je pensais à tort pouvoir trouver dans le réseau des réseaux une déclaration de condamnation de la part de l'OEA – d’autant plus que c’est bien plus grave qu’un oubli – sur ce qui se passe en Bolivie, et que j’ai été profondément déçu de ne rien trouver.

 

Alors que le gouvernement digne et solidaire du Mexique, conscient de la nécessité d'assumer une position de défense de la paix en Bolivie, a appelé à une réunion urgente de cette institution, le revers de la médaille, le gouvernement péruvien, s'est limité à demander de nouvelles élections dans le pays voisin et que l'OEA accompagne le processus dans son ensemble.

 

Je pense que le moment est venu – peut-être aurions-nous dû le faire beaucoup plus tôt – pour les peuples d'Amérique latine de dénoncer l'OEA, pour imposer la dignité, l'éthique et les aspirations de nos nations aux manœuvres les plus sombres d'un organisme qui a démontré au cours de son histoire sa soumission à Washington, passant outre aux intérêts des peuples.

 

Je le répète, il est grand temps d’effacer, une fois pour toutes, ce lourd fardeau qui nuit tant aux processus d'indépendance et de développement de nos peuples. L’heure est venue de démasquer devant le monde des individus comme son Secrétaire général, Luis Almagro, capable de comploter les pires coups d'État comme celui perpétré en Bolivie contre un président constitutionnel, démocratiquement élu, aimé de son peuple, un exemple de travail et de dignité.

 

Cette institution devrait, en outre, être accusée d'avoir laissé filtrer des informations contenues dans son rapport sur les élections boliviennes, lesquelles auraient dû être rendues publiques le mardi et, bizarrement, sont parues le samedi à l'aube.

 

Quel était le but de cette filtration, sinon de créer de l'incertitude et d'allumer la mèche du chaos et de la violence ?

 

Cela mérite une sanction, s'il y a des lois pour juger les misérables de ce monde.

 

De plus, ce rapport a été rédigé dans un langage ambigu et peu convaincant.

 

J'imagine qu'Evo, qui a toujours fait preuve de droiture et de dignité, a compris ce que signifiait pour son pays, pour l'Amérique latine et pour le monde, que d'avoir fait confiance à une organisation aussi discréditée que l’OEA, d'abord pour l'observation des élections, puis leur audit.

 

Mais il n'est pas trop tard. Le moment est venu pour tous les Latino-américains et les Caribéens de s'unir pour dire non aux coups d'État et à leurs sponsors de l'Organisation des États américains.

 

Agissons, sans perdre de temps. Les victimes d’insultes xénophobes et tabassés en Bolivie, les manifestants éborgnés par les carabiniers au Chili, les paysans, les indigènes, les ex-combattants et les dirigeants autochtones qui sont assassinés chaque jour en Colombie, ceux qui meurent ou sont blessés dans les favelas du Brésil pour le seul crime de demander du travail et de la nourriture, les millions qui sont acculés à la pauvreté et l'extrême pauvreté en Argentine, tous exigent, absolument tous, que les peuples agissent, et la seule manière de le faire, c’est d’agir dans l’unité, avec dignité et avec courage. Ces ingrédients sont essentiels. Et l'OEA n'en a aucun.

 

FIDEL À PROPOS DE L’OEA

 

« Et que veulent les Yankees ? Ils veulent dire que nous, nous désobéissons à l’OEA ? S’ils veulent le dire, magnifique, qu’ils disent ce que nous disons : qu’ils ont l’OEA pour empêcher les révolutions en Amérique. »Discours prononcé par Fidel Castro lors de la cérémonie de clôture du 1er Congrès latino-américain de la jeunesse, le 6 août 1960.

 

«… L’Organisation des États Américains n’a aucune autorité morale et aucun droit de juger et de sanctionner Cuba. » Discours prononcé par Fidel Castro le 26 juillet 1964, à l'occasion du 11e anniversaire de l'attaque de la caserne de Moncada.

 

« Notre position est que cet organisme a été un instrument de la pénétration et de la domination impérialiste en Amérique Latine. Notre position est que cet organisme devra disparaître. Notre position est qu’un jour, nous devrons être unis, nous, les peuples latino-américains, pour arriver à être une communauté humaine digne de respect dans le monde, en unissant nos forces pour que nous ne soyons plus ce que nous sommes aujourd’hui, où nous sommes victimes d’agressions. Est-ce que c’est ou non un égout ? Est-ce que c’est ou non un cloaque ? Est-ce que c’est ou non le ministère des Colonies Yankee ? Historiquement, cette institution symbolise l’oppression impérialiste sur nos peuples, et lorsque nos peuples seront libres, cette institution disparaîtra. Et nous n’aurons pas besoin de l’OEA quand il existera une communauté des peuples latino-américains. » Fidel Castro, entretien avec la presse, le 4 décembre 1971.

 

« Existe-t-il donc une CIDH (Commission interaméricaine des Droits de l’Homme)dans cette institution putride ? Je me dis : Oui, elle existe. Et quelle est sa mission ? Juger de la situation des droits de l’Homme dans les pays membres de l’OEA. Les États-Unis sont-ils membres de cette organisation ? Oui, ils en sont même l’un des membres les plus honorables. La CIDH a-t-elle condamné une seule fois le gouvernement étasunien ? Non, jamais. Même pas les crimes génocidaires perpétrés par Bush qui ont coûté la vie à des millions de personnes ? Non, jamais, comment peut-elle commettre une telle injustice ! Pas même les tortures sur la base de Guantanamo ? Que je sache, pas un mot. »

 

Réflexion de Fidel : « De nouveau la putride OEA », le 8 mai 2009.

 

RAUL À PROPOS DE L’OEA

 

« Nous n'oublierons jamais que l'OEA – l'Organisation des États américains, fondée par les États-Unis à la fin du dernier demi-siècle, au début de la Guerre froide – n'a servi que des intérêts contraires à ceux de Notre Amérique. Cette organisation, qualifiée à juste titre de « ministère des Colonies » des États-Unis par notre ministre des Relations extérieures de la Dignité, le camarade Raul Roa Garcia, a sanctionné Cuba et était prête à soutenir et reconnaître un gouvernement fantoche si l'invasion mercenaire de Playa Giron s’était consolidée. La liste de ses actions contre la naissante Révolution cubaine et d'autres gouvernements révolutionnaires et progressistes est interminable. Bien que nous n'ayons jamais encouragé d'autres pays à quitter cette organisation, je dois rappeler les paroles prononcées au Brésil il y a quelques années, pour paraphraser José Marti : avant que Cuba ne rentre à l’OEA,"la mer du Nord s’unira à la mer du Sud, et un serpent naîtra d’un œuf d’aigle". » Rapport central au 7e Congrès du Parti communiste de Cuba, présenté par le Premier Secrétaire du Comité Central, le général d’armée Raul Castro Ruz, La Havane, le 16 avril 2016.

 

DIAZ-CANEL À PROPOS DE L’OEA

 

Le système interaméricain réactive des mécanismes qui éveillent des souvenirs odieux pour la région, tels que le Traité d'assistance réciproque (TIAR) et l'OEA immorale, qui se consolide comme un instrument de pression politique des États-Unis et des oligarchies qui défendent le néolibéralisme. (...) C’est certain, l'OEA est une chose très laide. Et très cynique. Ses « préoccupations » ne parviennent pas jusqu’aux profondeurs de la colère des peuples qui s'élèvent contre le néolibéralisme et reçoivent des balles, des gaz et du plomb lorsqu’ils manifestent pacifiquement.». Discours prononcé par Miguel M. Diaz-Canel Bermudez, Président de la République de Cuba, à la clôture de la Rencontre de solidarité anti-impérialiste, pour la démocratie et contre le néolibéralisme, au Palais des Conventions de La Havane, le 3 novembre 2019.

 

http://fr.granma.cu/mundo/2019-11-14/complot-et-silence-de-loea