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Bolivie : Des médias attaqués pour empêcher les journalistes de faire leur travail

10 Novembre 2019, 17:54pm

Publié par Bolivar Infos

 

Le président de l'Etat Plurinational de Bolivie, Evo Morales, a appelé samedi le peuple à défendre la démocratie et les politiques sociales mises en place dans le pays sous son Gouvernement après la tentative de coup d'Etat organisée par les secteurs radicaux de l'opposition en cours en ce moment : « Frères et sœurs, nous avons la responsabilité historique de défendre notre démocratie et les politiques sociales. Je demande aux professionnels patriotes, aux travailleurs des champs et des villes de rejeter pacifiquement cette tentative de coup d'Etat qui porte atteinte à l'ordre constitutionnel, » a écrit Morales sur Twitter.

 

Le chef de l'Etat a aussi lancé un appel « urgent » à installer une table de dialogue avec des représentants des partis qui ont eu des députés aux élections et il a invité le Pape François et les différentes églises à accompagner ce dialogue pour préserver la paix en Bolivie.

 

Dans une autre publication, le président réélu le 20 octobre avec 47% des voix a demandé « au peuple qui a récupéré la démocratie, aux personnalités qui défendent les Droits de l'Homme et aux organismes internationaux d'accompagner notre dénonciation contre ces groupes antidémocratiques qui ont mis en marche un coup d'Etat en Bolivie. Défendons, unis, la démocratie, la Patrie et la vie. »

 

Pour leur part, les assemblées de quartier d'El Alto et la confédération syndicale Unique des Travailleurs des Champs de Bolivie (CSUTCB) ont annoncé samedi soir qu'ils entreraient en action contre les mouvements putschistes d'opposition avec « un encerclement, de la pression et de la mobilisation. Ce sera le début de la controffensive contre l'offensive putschiste qui a pris de la force, » rapporte le journaliste argentin Marco Teruggi, présent sur les lieux.

 

Attaque des médias

 

Des groupes violents de l'opposition ont attaqué samedi les installations de la télévision d'Etat Canal Bolivia TV, a fait savoir la présidente de Telesur, Patricia Villegas. « le gérant de l'information de la chaîne Canal Bolivia TV nous a confirmé qu'ils attaquent les installations de la chaîne d'Etat. Nous le dénonçons devant le monde. Nous appelons à respecter tous les travailleurs et leur travail, » a écrit la journaliste sur son compte Twitter.

 

Le président Morales a twitté samedi soir : « Les médias d'Etat Bolivia TV et RPN (Radio Patria Nueva) ont été attaqués par des groupes organisés qui après avoir menacé et effrayé les journalistes, les ont obligés à abandonner leur poste de travail. Ils disent défendre la démocratie mais ils agissent comme en dictature. »

 

Il a aussi dénoncé « l'attaque lâche et sauvage de la radio» de la CSUTCB. Il a indiqué qu'en tant que membre de cette « organisation mère du mouvement paysan indigène originaire du Pacte d'Unité » il considérait cette attaque comme « dans e style des dictatures militaires » car « les putschistes attaquent des sièges de syndicats. »

 

A ce sujet, Patricia Villegas a dénoncé le fait que José Aramayo, le directeur de la radio CSUTCB, « a été attaché à un arbre pour l’empêcher de faire son travail. Nous dénonçons l'attaque de journalistes  d'Abya Yala TV avec de la dynamite.» Abya Yala TV se décrit elle-même comme la seule télévision multilingue du pays qui diffuse en aymara, en quechua et en anglais.

 

2 autres jeunes mineurs ont été attachés à un arbre pendant que les opposants attaquaient les installations de la CSUTCB en es accusant d'avoir soi-disant fait éclater une cartouche de dynamite.

 

Ivan Maldonado, le directeur de Radio Patria Nueva, a dénoncé le fait que les travailleurs de cette station et de Bolivia TV ont été retenus, que des opposants ont menacé de détruire leur matériel et les ont appelé instamment à abandonner leur travail d'information. Le signal de Bolivia TV dans le département de Santa Cruz de la Sierra a aussi été interrompu et on ne permet pas à ceux qui y travaillent de sortir dans la rue pour informer sur ce qui se passe : « C'est le renforcement d'un coup d'Etat, il faut le dire et il est en plein développement, » a-t-il déclaré.

 

La réponse de Carlos Mesa

 

En réponse, l'ex-candidat à la présidence de l'alliance d'opposition Communauté Citoyenne, Carlos Mesa, a déclaré que le temps du dialogue était « déjà passé. » « Nous en sommes à un autre moment et pour être clair : je n'ai rien à négocier avec Evo Morales et son Gouvernement. » 

 

L'opposant a dit que le président Morales « cherche à refiler à une partie de la société bolivienne – nous, les partis politiques – une responsabilité qui est exclusivement la sienne » et il a demandé de ne pas appeler à une négociation qui n'est pas pertinente aujourd'hui. »

 

Pour sa part, l'analyste international Alexis Matute affirme que les derniers événements dans lesquels des agents boliviens se sont manifestés font partie d'un courant influencé par l'élite de droite sur le continent pour faire taire les Gouvernements progressistes.

 

Un peu plus tôt, le président Morales avait dénoncé le fait qu'un « coup d'Etat est en marche, » perpétré par des groupes violents, c’est pourquoi il a convoqué une mobilisation pacifique pour défendre la démocratie, la patrie et les conquêtes sociales obtenues pendant 13 ans.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://albaciudad.org/2019/11/evo-morales-llama-a-rechazar-intento-de-golpe-de-estado-y-repudia-ataques-a-medios-de-comunicacion/

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