Bolivie : Qu'est-ce qu'un coup d’État ?

Le président de la Bolivie, Evo Morales, qui s'est vu forcé de démissionner dimanche dernier et de partir en exil au Mexique, a réaffirmé qu'il a été victime d'un coup d’État « civil, politique et policier » et souligne que son principal péché est « d'être indigène. »

Hier mercredi, dans une interview accordée à Telesur, Morales a déclaré que ce coup d’État est une conspiration politique et économique qui vient des Etats-Unis.

Qu'est-ce qu'un coup d’État ? 

Selon les experts, le terme «  coup d’État » évoque la prise du pouvoir politique de manière radicale par un groupe qui brise l'ordre constitutionnel même s'il a été élu démocratiquement.

Caractéristiques

Dans le cas de la Bolivie, on trouve ces éléments d'un coup d’État : le mandat d' Evo Morales a été interrompu et la procédure n'a pas été conforme à la Constitution : ça a été une démission forcée « suggérée » par les chefs de la police et de l'Armée et non une destitution par le Parlement.

De plus, ce sont les Forces Armées qui ont déterminé le dénouement, selon Andrés Malamud, chercheur principal à l'Institut des Sciences Sociales de l'Université de Lisbonne, consulté par le journal El País.

Erica De Bruin, professeur au Hamilton College, dans l'état de New York, États-Unis, consultée par la BBC,pense de même. Elle a dit : « Les coups d’État se produisent chaque fois grâce à des protestations publiques généralisées et il est très difficile que ces protestations soient un succès sans le soutien d'une faction de l'Armée.»

Quand le commandant des forces Armées de Bolivie, Williams Kaliman, a demandé publiquement, dimanche, au président Morales de démissionner, c'était un coup d’État, affirme l'analyste.

« Cette sorte de déclarations publiques amène implicitement une menace de violence que ce soit de la part de l'Armée elle-même ou de la part des manifestants qui ne seront pas arrêtés par les militaires, » ajoute De Bruin.

Le ministre mexicain des Relations Extérieures, Marcelo Ebrard, qui a coordonné le transfert de Morales de la Bolivie à Mexico a aussi défini ce qui se passait en Bolivie comme un coup d’État « parce que l'Armée a demandé le démission du président et que cela viole l'ordre constitutionnel du pays. »

Pour l'ex-chancelier du Chili ex-secrétaire général de l'Organisation des Etats Américains (OEA), José Miguel Insulza, en Bolivie, il y a eu un coup d’État : « Cela ne demande aucun raisonnement politique pour ou contre. Quand on chasse un gouvernant avant la fin de son mandat, c'est un coup d’État. Certains pourront dire qu'il était nécessaire et d'autres qu'il ne l'était pas mais il n'y a aucun doute qu'il y a eu un coup d’État. Les Forces Armées ont demandé au président Morales de démissionner, et le coup d’État a réussi parce qu'il a démissionné, » a dit Insulza dans une interview accordée au journal eldiario.es.

Evo Morales dit qu'en plus des militaires, derrière ce coup d’État, il y a les opposants Carlos Mesa, Luis Fernando Camacho, le Gouvernement des Etats-Unis et le secrétaire général de l'OEA, Luis Almagro.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

https://www.telesurtv.net/news/bolivia-golpe-de-estado-definicion-caracteristicas-20191114-0005.html

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