Bolivie : Le Groupe de Puebla condamne l'interdiction du sigle du MAS
Pour le respect de la Démocratie, de la liberté et de l'autodétermination du peuple bolivien
Nous analysons avec inquiétude les tentatives de suppression du sigle du Mouvement Vers le Socialisme (MAS), le parti du Président Evo Morales, qui ont été acceptées par le président du Tribunal Suprême Electoral bolivien, Salvador Romero Ballivian, récemment nommé par le Gouvernement putschiste de Jeanine Áñez.
La demande de cette interdiction a été faite par les mouvements Résistance Union de La Paz et le Bloc Génération 21 qui argumentent en accusant le MAS et le Gouvernement du Président Morales de « sédition, de séparatisme et de coup d'Etat. » Ainsi, avec l'acceptation de cette demande, le TSE a engagé un processus « d'assainissement « de ses registres électoraux. Tous ces faits nous font craindre une nouvelle tempête parfaite pour la démocratie.
Premièrement, parce que les soi-disant arguments sur lesquels s'appuie cette demande sont inadmissibles d'une part parce qu'aucun rapport n'a déclaré l'qu'il y avait eu des fraudes aux élections d'octobre en Bolivie. Pas même le rapport de l'OEA remis en retard qui, malgré sa partialité, accrédite la victoire du Président Morales et ne remet en cause que l'écart avec le second (Carlos Mesa) et encore moins les rapports académiques – du Centre de Recherche Economique et Politique (CEPR) dont le siège est à Washington et de Walter Mebane, de l'Université du Michigan – qui, après avoir analysé les résultats des élections d'octobre et le rapport même de l'OEA, déclarent non seulement qu'il n'y a pas d'indices de fraude mais que la victoire de Morales était non seulement possible mais également probable. D'autre part, parce que le Président Morales a été déposé de son mandat obtenu démocratiquement en 2014 et qui devait durer au moins jusqu'en 2020 par un mouvement civil et militaire putschiste qui a été accusé de violer les Droits de l'Homme des Boliviens.
Deuxièmement parce que la procédure concernant cette demande est réalisée par un Tribunal Suprême Electoral nommé arbitrairement par un Gouvernement putschiste et par conséquent, sans responsabilité démocratique.
Troisièmement, parce que l'annonce « d'épuration » des registres électoraux réalisée par le nouveau président du TSE peut ouvrir la voie à la persécution politique des membres du MAS. L'interdiction de partis et de militants ainsi que la persécution et la violation des Droits de l'Homme pour raisons idéologiques que nous pensions avoir surmontées après les dictatures militaires du XX° siècle pourraient se reproduire.
C'est pourquoi nous, les signataires de ce document, demandons à la communauté internationale de partager cette inquiétude et de condamner les décisions que le Gouvernement putschiste dirigé par Áñez est en train de prendre contre la démocratie, les libertés et le respect des Droits de l'Homme.
Aloizio Mercadante
Gabriela Rivadeneira
Camilo lagos
Carlos sotelo
José Miguel Insulza
Rafael Correa
Ernesto Samper
Verónika Mendoza
Fernando Lugo
Alejandro Navarro
Guillaume Long
Marco Enríquez-Ominami
José Luis Rodríguez Zapatero
Esperanza Martínez
Jorge Taiana
Carlos Ominami
Groupe de Puebla
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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