Bolivie : Le Mexique et l'Espagne réagissent à l'expulsion de leurs diplomates
Les Gouvernements du Mexique et de l'Espagne se sont exprimés sur la décision du Gouvernement de fait d'expulser des diplomates des 2 pays après un incident survenu dans la résidence de la représentante mexicaine où se trouvent 9 fonctionnaires du Gouvernement du président constitutionnel Evo Morales.
Le Gouvernement du Mexique considère que cette mesure mise ne place par la présidente de fait Jeanine Áñez répond plus à des intérêts politiques qu'à des intérêts diplomatiques tandis que l'Espagne, en réciprocité, a expulsé 3 membres de la représentation bolivienne à Madrid.
Le Ministère des Relations Extérieures du Mexique a émis un communiqué dans lequel il déclare que la décision de déclarer persona no grata l'ambassadrice du Mexique en Bolivie, María Teresa Mercado, est de “caractère politique” et il demande à la fonctionnaire de rentrer « pour sauvegarder sa sécurité et son intégrité. »
« Je reconnais l'action courageuse de l'Ambassadrice María Teresa Mercado en Bolivie qui a parfaitement représenté le Mexique et sa cause en faveur de l'asile et de la paix. Son intégrité et son attachement à a meilleure tradition de politique étrangère de notre pays sera toujours une cause de fierté. »— Marcelo Ebrard C. (@m_ebrard) December 30, 2019
Dans un autre twitt, le chancelier a écrit : « Nous devons tout notre soutien au personnel qui sera à la tête de notre ambassade à La Paz Bolivie, dirigés par la Conseillère Ana Luisa Vallejo. »
A La Paz, la présidente du Sénat, Eva Copa, a déclaré que la décision du Gouvernement de fait n'était pas appropriée : « Malheureusement, je vois avec beaucoup d'inquiétude la décision de la présidente de donner 72 heures à ces 2 ambassades qui ont beaucoup aidé à la pacification du pays (...). Je pense qu'il est important que madame Áñez tienne compte de leurs déclarations et revienne sur sa position. »
Ricardo Monreal, coordinateur de Morena au Sénat a qualifié d'excès diplomatique la décision de déclarer María Teresa Mercado, ambassadrice du Mexique en Bolivie persona non grata. Il signale que « l'absence d’arguments et l'isolement international de ce Gouvernement de fait l'amène à commettre des excès diplomatiques. »
Le président de l'Association de Coordination Politique de la Chambre Haute affirme que cette décision est un mauvais signe pour la convivialité et le respect du Droit International : « Face à ces actes d'hostilité, la majorité législative au Sénat soutient notre représentante diplomatique en Bolivie. Nous formons des vœux pour que la raison et la compréhension bilatérale reviennent. »
Le député fédéral du Mexique Mario Delgado a indiqué que le Gouvernement putschiste a expulsé arbitrairement notre ambassadrice María Teresa Mercado qui a toujours agi conformément au Droit International.
Cette action qui met en évidence une fois de plus un Gouvernement illégitime, autoritaire et répressif est condamnables, a écrit la Delgado sur son compte Twitter.
Pour Minerva Citlalli Hernández Mora, femme politique et activiste sociale mexicaine, cette décision est une vilenie. Elle reconnaît le travail de l'ambassadrice María Teresa Mercado qu'elle remercie pour ses services.
Le Gouvernement espagnol a répondu en expulsant 3 membres de la délégation diplomatique bolivienne à Madrid. C'est une mesure de réciprocité habituelle dans cette sorte d'affaires.
Dans un communiqué, le Gouvernement espagnol a réfuté « catégoriquement les accusations du Gouvernement par intérim de la Bolivie » et les qualifie de « calomnie destinée à porter atteinte à nos relations bilatérales avec de fausses théories de conspiration. »
L'ambassadrice Mercado a remercié le chancelier mexicain pour le soutien qu'il lui a témoigné.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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