Bolivie : Le Mouvement Vers le Socialisme se réorganise pour affronter les nouvelles élections
Le responsable de la communication Gualberto Arispe a annoncé la convocation d'un réunion importante nationale immédiate destinée à analyser la situation du pays et en particulier à définir la façon d'affronter les prochaines élections de 2020 en Bolivie. Celle-ci aura lieu à La Paz.
Par Verónica Zapata,journaliste et psychologue bolivienne.
De cette réunion sortiront les lignes directrices et les tâches de la structure nationale, la façon d'affronter les prochaines élections qui auront lieu dans les mois qui viennent et les grandes orientations des organisations départementales, des confédérations et des directions départementales pour tout le pays.
Gualberto Arispe déclare : « Dans d'autres départements, il faut faire des ajustements étant donné que nos candidats ont renoncé après avoir subi des pressions. C'est ce qui va petre évalué dans cette réunion nationale. »
Ainsi, le MAS se réorganise au niveau des départements et au niveau nationa pour affronter les prochaines élections présidentielles de 2020 dans une situation de coup d'Etat, de persécution politique des dirigeants, des ex-fonctionnaires et des militants du MAS IPSP comme par exemple Gerardo García, vice-président du MAS IPSP, en prison sans aucune raison. On connaît beaucoup de demandes d'arrestation d'ex-focntionnaires accusés de « terrorisme, » de « sédition » et uniquement pour professer une autre idéologie politique.
Evo Morales lui-même a été dénoncé récemment pour « sédition » et « crimes contre l'humanité » sur la seule base d'un montage vidéo artisanal fourni par le Ministre du Gouvernement sur lequel on voit soi-disant Morales donner des ordres depuis le Mexique pour bloquer les villes.
Le contexte de l'absence de liberté d'opinion et d'expression est également complexe : le Gouvernement de fait a à sa disposition un monopole de médias qui s contente de vociférer ce qu'il dit.
Pendant qu'ils massacrent le peuple, les médias boliviens diffusent grâce à la TV « des romans » comme l'a déclaré lors d'une récente conférence de presse le journaliste argentin Mariano García de TELEFÉ, qui a évoqué le moment de terreur qu'il a vécu et les menaces qu'il a reçues en Bolivia, raison pour laquelle il a dû quitter le pays contre sa volonté. Ces témoignages de journalistes étrangers qui ont quitté le pays dans les même s conditions se multiplient par dizaines sur les réseaux sociaux.
Le MAS n'a pas de médias. Depuis le coup d'Etat, ils sont tous passés aux mains du Gouvernement de fait et beaucoup de radios communautaires ont été détruites, pillées et incendiées par des groupes paramilitaires comme par exemple la station de radio des cultivateurs de coca qui a été totalement détruite le 8 novembre dernier.
Il ne semble pas que le terrain électoral fasse bon ménage avec la garantie d'élections « transparentes et justes » comme le disait le Gouvernement de fait ni que l'arbitre sot « neutre. » Récemment, des photos du conseiller Salvador Romero, choisi par la présidente autoproclamée Áñez, très amical avec Carlos Mesa et plusieurs personnes de Communauté Citoyenne ont tourné sur les réseaux sociaux.
Tous les jours s'ajoutent de nouvelles photos qui montrent les relations étroites du Gouvernement de fait avec le personnel qu'il nomme au Tribunal Electoral bien qu'il ait déclaré que celui-ci devait être composé de personnes « neutres » qui « ne militent dans aucun parti. »
Comme si cela ne suffisait pas, le haut commissaire de la Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme (CIDH) qui dépend de l'OEA a déclaré : « Ce qui s'es passé en Bolivie est un massacre, » « la situation est alarmante, » réfutant ainsi le « Ici, il ne se passe rien » ou le « On s'entre-tue » du Gouvernement de fait. Par cela, les massacres de Senkata et de Sacaba sont également prouvés au niveau international.
La CIDH envisage de constituer un groupe international d'experts pour enquêter en profondeur sur les événements violents survenus après la démission d'Evo Morales avec 2 massacres prouvés qui ont fait plus d'une vingtaine de morts, tués par balles. « Bine que le récit officiel parle d'affrontements entre civils, nous ne trouvons pas une situation qui apporte les garanties d'une enquête impartiale et ferme, » a déclaré le commissaire.
Nous envisageons que la CIDH fasse une visite rapidement dans le pays pour discuter avec les autorités, les organisations civiles, la presse, les victimes et leurs familles à propos de ces événements. De plus, il a ajouté : « Il est très alarmant que l'un des massacres se soit produit le lendemain du jour où le Gouvernement par intérim ait sorti ce décret très discutable dans lequel il est dit que les forces Armées sont déchargées de toute responsabilité pour leurs actions. »
A propos de la presse bolivienne, il a affirmé : « Une certaine presse est réduite au silence par la répression et il y a un silence délibéré d'une autre presse. » Ainsi, le discours officiel tombe devant la communauté internationale qui nie la répression et la censure. D'autre part, on laisse la porte ouverte pour que les responsables de ces crimes contre l'humanité soient jugés dans l'avenir.
La réunion nationale de la direction du MAS IPSP, des directions départementales et le pacte d'unité
Le jeudi 28 a eu lieu une réunion nationale du Comité Exécutif de la Direction Nationale du MAS IPSP, des directions départementales et du Pacte d'Unité qui font partie des organisations qui résistent au coup d'Etat. Là, on a ratifié le fait que le MAS IPSP est toujours en vigueur sur la scène politique actuelle et qu'il est toujours la force qui a le plus grand nombre de militants dans le pays et une présence dans 9 départements et 340 municipalités.
On a analysé le coup d'Etat qui a été mené à bien dans le pays contre l'ordre démocratique par la droite bolivienne financée par l'impérialisme yankee en coordination avec les comités civils, les partis politiques de droite, les Forces Armées, la police bolivienne, l'église et les médias.
Les putschiste ont réalisé des actions destinées à démobiliser les protestations pacifiques contre le coup d'Etat. Pour cela, ils ont fait un usage disproportionné de la force de la police et des militaires qui a fait 34 morts, des centaines de blessés et provoqué plus de 1300 arrestations et ils ont persécuté des dirigeants politiques et des dirigeants sociaux.
Résolutions :
1.Ratifier en tant que président indiscuté du MAS IPSP le Président Evo Morales Ayma.
2.On demande au groupe national des députés et des sénateurs du MAS IPSP d'approuver le Loi sur les Droits et les Garanties Constitutionnelles.
3.La direction nationale et le Pacte d'Unité demandent aux organismes internationaux des Droits de l'Homme de rester sur notre territoire national jusqu'aux élections générales qui auront lieu en 2020.
4.La direction nationale du MAS IPSP en coordination avec le Pacte d'Unité émettra une convocation à la réunion élargie nationale du MAS IPSP.
5.Les directions départementales et régionales du MAS IPSP en vigueur actuellement, sur le présupposé de l'unité du MAS IPSP, doivent convoquer des réunions élargies régionales et départementales jusqu'au 20/12/1019 pour renforcer la structure organique du parti et la stratégie à mettre en place en vue des élections générales de 2020.
6.Les directions départementales doivent faire connaître à la direction nationale du MAS IPSP la décision organique et politique issue des réunions élargies départementales.
7.On demande au groupe national des sénateurs et des députés de l'assemblée Législative, des Assemblées Départementales, aux gouverneurs, aux maires, aux conseillers municipaux et à toutes les autorités élues du MAS IPSP de ne pas convoquer elles-mêmes les militants du MAS IPSP.
8.On demande à toute la structure organique et aux militants du MAS IPSP de déclarer l'état d'urgence et de soutenir toute décision et toute mesure de fait adoptée par les organisations du Pacte d'Unité.
9.Nous exigeons de l'actuel Gouvernement de transition la libération du vice-président du MAS IPSP, Gerardo García Mendoza à qui nous apporterons tout notre soutien moral et matériel jusqu'à ce que nous obtenions sa libération.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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