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Cuba : La droite vénézuélienne a cherché à acheter des médecins cubains

25 Décembre 2019, 18:15pm

Publié par Bolivar Infos

C'est l'un des programmes dont Cuba est la plus fière et, pendant ces dernières années, l'un de ceux qui ont été le plus controversés : les missions médicales cubaines à l'étranger. Les chiffres qui circulent sont impressionnants : en ce moment, plus de 30 000 médecins cubains travaillent dans 67 pays du monde. Seulement au Venezuela, en comptant aussi les infirmiers, l'autre personnel sanitaire et le personnel logistique, ils sont des milliers. Au Brésil, d'où ils se sont retirés en décembre de l'année dernière à cause de désaccords avec le président Jair Bolsonaro, ils étaient 8 000. Et s'agissant de Cuba, ce sujet n'est pas seulement humanitaire mais politique.

 

Au Venezuela, on a accusé les missions médicales de cacher la présence parmi elles de membres du renseignement et de militaires cubains. Au Brésil, Bolsonaro a dit qu'ils font « un travail d'esclaves. » Pendant les 10 dernières années, le médecin cubain Emmanuel Vigil Fonseca a travaillé en Afrique (pour combattre l'ébola), en Equateur, en Haïti et au Pérou lors de désastres humanitaires en tant que membre de la Brigade Henry Reeve, un « groupe de choc humanitaire » que le Gouvernement cubain envoie en cas d'urgence. Il a aussi travaillé 4 ans au Venezuela.

 

Fonseca est en visite au Royaume Uni, invité par le Comité de Solidarité avec Cuba et avec le soutien de l'ambassade de son pays, pour parler de ses expériences en tant que médecin volontaire qui parcourt le monde. Avec BBC Mundo, il a parlé des missions et des différentes accusations qui ont été faites sur les missions de médecins cubains dans le monde.

 

Vous avez commencé au Venezuela il y a presque 10 ans. Comment a été cette expérience ?

 

Oui, j'ai commencé en mai 2010 dans l'état de Miranda, contigu à Caracas, sur les coteaux bien à l'intérieur, des zones rurales très pauvres avec peu d'accès à la santé.

 

Vous souvenez-vous de combien de médecins sont arrivés avec vous ?

 

Je ne peux pas te le dire exactement mais sur mon vol, nous étions plus de 300.

 

Et les missions avaient déjà commencé, vous les rejoigniez.

 

Oui, nous étions la relève.

 

Qu'avez-vous trouvé au Venezuela ?

 

D'abord, des gens merveilleux. Avec un grand désir d'être aidés. Et c'est pour cette raison que nous étions là : leur apporter l'accès à la santé, cohabiter avec eux. Nous n'avons pas besoin de grandes demeures, loin de là. S'ils n'en avaient pas, pourquoi est-ce que j'allais en avoir une, moi ? Je suis un simple médecin qui vient d'un pays pauvre comme n'importe quel pays pauvre du monde.

 

Quels problèmes de santé avez-vous trouvé ?

 

Chez les enfants, surtout des problèmes respiratoires. Beaucoup de malnutrition. Des maladies chroniques non transmissibles : hypertension, diabète, asthme. L'obésité a aussi été un gros problème. Mais des choses dont nous avons réussi à faire baisser les indicateurs avec le travail quotidien et la prévention, qui est notre drapeau.

 

Etes-vous toujours resté dans cette zone ?

 

Non, après Villa Tatiana, ils m'ont envoyé à la Dolorita, puis à Palo Verde, où j'ai fini ma mission. C'est très intéressant parce que chaque région a ses caractéristiques mais finalement, c'est pareil. Nous étions des médecins cubains avec le désir d'aider et les gens nous ouvraient leur porte, aussi bien ceux qui étaient pour le Gouvernement de Chávez que ceux qui étaient contre. Là, il n'y avait pas de distinction. Je n'ai jamais eu un oui ou un non avec aucun d'entre eux.

 

Pourquoi avez-vous quitté le Venezuela?

 

Parce que ma mission s'est achevée.

 

Elle dure un temps particulier ?

 

Souvent, c'est 2 ou 3 ans. Je suis parti 2 ans et à la fin de ces 2 ans, on m'a demandé si je restais. On m'a dit que j'avais fait du bon travail et que j'étais bien accepté par la population : « tu veux rester ? » m'ont-ils demandé. Et j'ai dit : « Evidemment, je suis là pour ça. »

 

Combien de médecins cubains y avait-il au Venezuela à ce moment-là ?

 

Quand nous parlons du Venezuela et que nous donnons des chiffres importants, c'est le nombre de médecins, d'infirmiers, de techniciens, de spécialistes, du personnel administratif... Des gens qui travaillent avec nous. C'est pourquoi nous donnons des chiffres importants mais dire un chiffre...

 

Mais ils étaient des milliers.

 

Oui, environ 4 000.

 

Après ça, avez-vous eu des contacts avec le Venezuela, avec vos anciens camarades ?

 

Mais bien sûr ! C'est pour toute la vie. Une mission fait que tu rencontres des frères de toute Cuba là-bas.

 

Comment sont à présent les missions médicales de Cuba au Venezuela?

 

Elles y sont toujours.

 

Au même niveau ?

 

Au même niveau ou à un niveau supérieur. Nous, nous continuons à soutenir la République Bolivarienne du Venezuela. Nous n'allons pas hésiter.

 

La crise qui se déroule au Venezuela ne vous a pas affectés ? Surtout dans son aspect économique, elle n'a pas affecté le paiement des médecins ou le nombre de médecins qu'on envoie ?

 

Non, cela ne va pas nous affecter. Nous, nous ne sommes pas ici pour gagner de l'argent, nous sommes là pour la solidarité. Nous, nous ne laissons pas nos frères de côté.

 

Maintenant, nous allons parler de la partie économique qui, de toute façon, est une composante importante des missions mais vous assurez qu'elles n'ont pas baissé au Venezuela...

 

Non, en rien. La volonté est de maintenir notre présence ici. Et ça ne va pas changer. Nous allons être là jusqu'à ce que le pays dise : « Maintenant, votre présence ici n'est plus nécessaire. » Nous formons même des médecins vénézuéliens aussi bien à Cuba qu'au Venezuela.

 

Après le Venezuela, vous êtes allé combattre l'ébola en Afrique. Comment c'était ?

 

Je me souviens que j'avais quitté le Venezuela à peine 3 mois plus tôt. J'étais à Cuba avec ma famille, dans mon centre de travail et un jour, on m'a appelé et on m'a dit : « Regarde, il y a cette situation en Afrique. Et nous demandons des volontaires. »

 

Aller au Venezuela avait aussi été volontaire ?

 

Oui, évidemment. Tout cela est volontaire. Ici, personne ne te met un pistolet que la tempe ni rien d'autre. Toutes les missions internationalistes à Cuba se font sur la base du volontariat. Et si tu dis « non, » il ne se passe rien.

 

Alors, on demande des volontaires pour l'ébola...

 

Nous étions environ 400 à ce moment-là. Il fallait choisir les personnes qui étaient aptes physiquement et mentalement à affronter cette situation. Nous avons eu une préparation terrible à l'Institut de Médecine Tropicale Pierre Curie et à d'autres endroits qui ont collaboré parce que c'était une maladie que nous, à Cuba, nous ne connaissions pas. Nous avions des collaborateurs de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) qui venaient à Cuba nous apprendre comment utiliser les tenues, les mesures de biosécurité... Nous sommes allés au Libéria, en Sierra Leone, en Guinée.

 

Je suis allé en Sierra Leone, dans une zone rurale. Nous sommes restés là 3mois, en permanence. Beaucoup de médecins et d'infirmières d'autres pays restaient entre 5 et 7 semaines, les Cubains venaient pour 6 mois. Au total, nous étions 256 répartis en 3 brigades.

 

Après ça, vous êtes allé en Equateur, en Haïti et au Pérou... A partir de cette expérience, que diriez-vous de l'état de la santé en Amérique Latine, quels sont les gros problèmes ? 

 

L'accès à la santé qui devient compliqué quand ce sont des systèmes de santé privés. Quand il faut payer pour ce qui, pour moi, est un droit. Et moi, je suis totalement contre la médecine privée. C'est aussi l'ignorance au moment d'affronter une maladie. Nous pensons que parce que nous avons internet, nous allons tout trouver là : traitement, avertissements, conclusions.

 

 


Beaucoup de gens croient qu'ils sont médecins, ils lisent sur internet, vont dans une pharmacie, achètent quelque chose et le prennent. C'est comme ça que viennent les résistances et les intoxications. C'est aussi la malnutrition et l'obésité.

 

Pour changer de sujet, on peut toujours faire une interprétation politique de ces missions médicales cubaines, non ? Vous parlez de solidarité, d'humanitaire mais cela peut amener une charge politique forte comme c'est arrivé, par exemple, au Brésil de Bolsonaro... Cela vous attire-t-il beaucoup d'ennuis ?

 

A moi personnellement, ça ne m'a causé aucun problème. Moi, je n'étais pas au Brésil. Mais vous m'avez demandé si c'était volontaire ou non. A moi, on m'a proposé le Brésil et j'ai dit que je préférais aller à Cuba avec ma famille. Et il ne s'est absolument rien passé.

 

Maintenant, avec ces questions politiques, ils vont toujours chercher à démolir Cuba. Quand la brigade Henry Reeve part, elle part avec tout : sa logistique, ses médicaments, ses maisons de campagne, ses usines électriques... Avec tout. Et nous ne disons pas : maintenant que nous sommes ici, il faut qu'on nous paie.

 

Et dans le cas des missions ?

 

Les grandes missions sont des accords entre Gouvernements. Ce sont eux qui en règlent les termes : tu me donnes les ressources humaines et je vais te payer une certaine somme. Le collaborateur sait qu'il reçoit une partie de la somme et l'autre va au Système National de Santé, au Gouvernement. Pas dans une poche qui va enrichir quelqu'un personnellement. C'est une façon d'être auto-soutenables. 

 

Au Venezuela, on entend des voix qui critiquent beaucoup la présence cubaine et parlent non seulement de médecins mais de conseillers politiques et même d'espionnage... 

 

Je vais te raconter quelque chose : lors de ma seconde mission au Venezuela, on a essayé de m'acheter avec une valise pleine d'argent. Ils sont arrivés un jour où j'étais et ils m'ont dit : « Ici, il y a une valise pleine d'argent. Il y avait beaucoup d'argent.

 

Ce que je devais faire, c'était de remettre mon passeport et de déserter de la mission pour créer de l'instabilité. A ce moment-là, 1000 choses te passent par la tête mais la première, c'est ta dignité. Où tu vas si tu acceptes cet argent.

 

L'objectif de cette action est de discréditer la mission à l'étranger et de laver les cerveaux comme le Gouvernement des Etats-Unis l'a toujours fait pour Cuba avec des programmes comme le programme « Parole, » le fameux, qu'ils ont abandonné à un moment et qu'ils cherchent à réactiver maintenant.

 

C'est exposer le personnel cubain à quelque chose dont Dieu sait quand et comment ça finira. Je ne peux pas accepter cet argent. Quelqu'un a des besoins ? Evidemment. L'argent manque ? Bien sûr mais ce n'est pas tout dans la vie. Il y a d'abord la dignité.

 

Et tes collègues qui, eux , ont déserté ?

 

Ça dépend de chacun. Chacun est maître de sa vie. Si tu décides de t'en aller, bonne chance, vas-y. J'en connais beaucoup qui sont enragés pour rentrer (à Cuba) mais qui ne peuvent pas encore revenir. J'en connais d'autres qui sont là-bas (aux Etats-Unis, en Espagne, au Chili) et qui réussissent.

 

Est-il arrivé que quelqu'un avec qui vous avez eu une discussion à ce sujet ait des doutes ?

 

Non, jamais. Quand je parle avec ces collègues (qui ont déserté) parce qu'ils sont médecins comme moi, nous parlons en termes professionnels. Et nous n’abordons pas le problème politique. « Ecoute comment est ta famille, prends bien soin de toi, une accolade. » Parce qu'ils continuent à être aussi cubains que moi.

 

Et jamais quelqu'un ne vous a dit : « Ecoute, je ne veux pas revenir, je veux trouver une vie meilleure, me casser d'ici ? »

 

Personnellement, non.

 

Le retrait du Brésil a-t-il beaucoup affecté le programme ? Ils étaient 8000

 

Bien sûr, qu'il l'affecte. Mais c'est une preuve de plus que nous n'hésitons pas quand il s'agit de notre dignité. Ce que Jair Bolsonaro a tenté de faire, c'était une ingérence dans notre mission là-bas. En critiquant nos contrats... Il en est venu à dire que nous étions des esclaves...

 

Il a défini votre travail comme « travail d'esclaves, » oui.

 

Frère, nous, les médecins, ne sommes esclaves, exclusivement, que de nos patients. 

 

Sur les missions, il y a des dénonciations sérieuses qui ont des répercussions. L'une d'entre elle est qu'ils gardent les passeports des médecins après leur départ de Cuba.

 

Quand je suis parti, je me souviens que les 3 premiers mois, le chef de la brigade a gardé mon passeport pour le mettre en sécurité. Après, ils l'ont photocopié et me l'ont rendu. Et pendant la mission, j'avais mon passeport. Au Venezuela, en Sierra Leone, au Pérou… Partout.

 

Moi, personnellement, pour ne pas sortir avec mon passeport parce que je pouvais le perdre ou que tu peux te faire agresser, je faisais une photocopie, je la plastifiais et je sortais avec. Et mon passeport, je le donnais au chef.

 

Mais c'était volontaire ou ils l'exigeaient ?

 

Tu le lui donnes parce que le chef met ces choses en sécurité comme l'argent ou les passeports qui sont des papiers officiels et si tu le perd, tu as des problèmes. Mais ils ne le retenaient pas.

 

Une autre des critiques est que les médecins ne reçoivent que 10% à 25% de ce qu'on les paie et que le Gouvernement garde le reste.

 

Je ne peux pas te parler de pourcentages parce que je ne connais pas le pourcentage que garde le Gouvernement mais tous ceux qui partent lisent un contrat. Il lit celui qu'il va signer. 

 

Il y a toujours un contrat avant le départ ? 

 

Oui, oui. Il dit que tu vas gagner telle somme et qu'une partie va revenir et être distribuée à la société. C'est pour ma tranquillité. Moi, je suis là mais derrière, il y a ma famille, alors, c'est une injection dans l'économie de Cuba.

 

Parce que c'est là que Bolsonaro a parlé de « travail d'esclave, » le problème du paiement... 

 

Oui, c'est par là qu'il a commencé. Mais le programme médical, c'est Dilma Rousseff qui l'a engagé puisqu'elle était en place. Tout le monde savait ce qu'il allait recouvrir et qu'une certaine quantité d'argent allait entrer dans le pays.

 

Une autre critique est qu'on ne vous laisse pas fréquenter les gens du pays, qu'on vous isole et que vous êtes sous la garde d'une sorte de commissaire politique.

 

C'est totalement faux ! J'arrive quelque part et je marche, je cherche, je me fais des amis. Qui va m'en empêcher ? Qui va me dire, à moi, avec qui je peux parler et avec qui je ne peux pas ? Personne ! Il n'est pas logique de penser ça.

 

Maintenant, une chose très différente : si tu es dans une zone rouge comme quand j'étais à Miranda (Venezuela) où il ne faut pas être dans la rue à minuit bien que personnellement, je sois sorti dans la rue après cette heure mais moi, les gens m'aimaient. Même les voyous m'aimaient, ils me protégeaient.

 

Tu vois, le Venezuela est dans mon cœur parce que là-bas, j'ai connu les gens les plus beaux. Les Vénézuéliens sont incroyables. Ils s'occupent de toi dès que tu te lèves avec le café du petit déjeuner jusqu'à ce que tu te couches.

 

Quelque chose qu'on dit beaucoup à propos du Venezuela, c'est qu'en plus des médecins, il y a du personnel de renseignement et des militaires cubains. Que sais-tu à ce propos 

 

Je le sais par les déclarations récentes du Gouvernement des Etats-Unis. Je crois que c'est John Bolton (conseiller à la sécurité de Donald Trump) qui a dit qu'au lieu de la mission de médecins, ce qu'il y a, c'est plus de 20 000 soldats.

 

Excuse-moi si je ris mais c'est le chose la plus absurde du monde. J'ai cohabité 4 ans avec eux et j'ai connu beaucoup d'endroits au Venezuela et an aucun endroit, j'ai su que l'un de nos médecins était un militaire. C'est une mission complètement de santé. La nôtre, il y a une mission de culture, de sports, d'éducation...

 

Au Brésil, pour les chiffres que je connais, il y avait 8 000 médecins. 2 500 sont restés. C'est un très grand nombre. C'est très important du point de vue du nombre.

 

Mais aujourd'hui, Cuba a plus de 95 000 médecins, en 60 ans de Révolution. En 59, il y en avait un petit peu plus de 6 000...

 

Je ne dis pas que ces médecins sont nécessaires à Cuba mais qu'il y a 2 500 personnes qui ont décidé de ne pas rentrer au pays. Moi, je ne suis pas dans la peau de ces gens. Chacun est un monde différent.

 

Une chose que je peux te dire parce que notre Gouvernement le dit publiquement : ceux qui veulent rentrer peuvent parce qu'on connaît les mensonges de Bolsonaro pour qu'ils restent. Mais beaucoup ont dit qu'ils avaient peur de rentrer.

 

Mais peur de quoi ?

 

Qu'on les isole socialement, de ne pas pouvoir continuer à travailler... Non, tu as le même poste de travail qu'avant, le même salaire. Tout ce mythe de persécution dont on parle sur les réseaux, « je suis resté et on a refusé à ma mère une ordonnance. » C'est faux.

 

Je te parle à cœur ouvert comme un médecin qui travaille là. La vérité, c'est pas ça. Je peux te dire ça maintenant et un autre peut venir demain et te dire le contraire. Mais la vérité, ce n'est pas ça.

 

Celui qui veut en savoir un peu plus, qu'il aille à Cuba, qu'il nous connaisse, qu'il marche dans les quartiers, qu'il aille dans les polycliniques, dans les écoles. Que nous ayons des problèmes ? Oui mais ce sont nos problèmes et nous voulons les résoudre nous-mêmes sans l'ingérence de personne.

 

Seulement avec l'aide des gens et des Gouvernements qui veulent vraiment nous aider.

 

(BBC)

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2019/06/25/entrevista-a-medico-cubano-sobre-las-misiones-internacionales-la-derecha-venezolana-intento-comprarme-con-un-maletin-de-dinero/

URL de cet article :

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