Venezuela : Collision de bateaux près des côtes vénézuéliennes , un hasard ?
Par Volker Hermsdorf
Après que la Marine des États-Unis ait envoyé des bateaux de guerre près des côtes du Venezuela le 1er avril, les médias allemands ont expliqué cette mission par des « rapports» sur une collision de bateaux deux jours auparavant. « La Marine du Venezuela emboutit un croiseur allemand, » titre le 3 avril la station publique étrangère Deutsche Welle (DW). Spiegel online, Bild, Welt et d’autres « médias de qualité » ont donné à ce rapport des titres similaires et diffusé de fausses nouvelles.
Sans mener à bien leurs propres investigations, ils se sont fait l’écho d’un communiqué de presse de l’entreprise de Hambourg « Columbia Cruise Services GmbH & Co. KG» (CCS) » qui parmi d’autres bateaux, possède le croiseur «RCGS Resolute» qui navigue sur pavillon portugais. Ce bateau, qui opérait auparavant dans les eaux de l’Arctique sous le nom deux « Hanseatic » est entré en collision le 30 mars avec le patrouilleur « Naiguata» de la Marine vénézuélienne et ensuite, s’est enfui. Deux jours plus tard, la CCS a cherché à faire croire que les seuls responsables étaient les Vénézuéliens. De nouveau, deux jours plus tard, DW et d’autres se sont fait l’écho des accusations de la CCS sans les vérifier et les ont présentée dans leurs titres comme des faits avérés. La communication par radio entre les parties concernées publiée samedi dernier ainsi que les vidéos de la collision indiquent que c’est exactement le contraire.
Étrange manœuvre
La première phrase de l’information de DW contenait déjà une déclaration fausse. Bien que les médias locaux aient donné l'information peu après l’incident et que la vice-présidente du Venezuela, Delcy Rodriguez, ait protesté officiellement contre « l’acte de piraterie » le 1er avril, la station étrangère affirmait : « seulement après un retaird de plusieurs jours, on prend connaissance d'un incident maritime près des côtes du Venezuela. » Le journal portugais Publico avait déjà cité le 1er avril le ministre des Affaires Etrangères du pays, Augusto Santos Silva , qui exigeait qu’on enquête sur cet incident. Comme le « RCGS Resolute » avait fait demi-tour à toute vitesse vers Willemstad (Curaçao) après la collision, Santo Silvai a demandé aux autorités de l’île des Antilles hollandaises de faire une enquête exhaustive.
Le site spécialisé Marineschepen.nl avait donné des informations détailées le 1° et le 2 avril en décrivant le demi-tour et les manœuvres du croiseur les jours précédant la collision comme « étranges ». L'enquête a révélé que le «RCGS Resolute» était resté quelques temps dans les eaux territoriales vénézuélienne et ensuite, « complètement contre les règles », a éteint son Système d’Identification Automatique (AIS) pendant des heures. L’organisation maritime internationale a rendu obligatoire ce système pour les bateaux de plus de 20 m. Les bateaux de guerre, dont les transmetteurs AIS peuvent être éteints, ne sont pas assujettis à ces règles.
Caracas proteste
En plus de ces caractéristiques évidentes, l’équipement du «RCGS Resolute», avec 14 canots gonflables de type « Zodiak Mark V HD » avait suscité la suspicion des garde-côtes. Ces canots, équipés de moteurs électriques presque silencieux et de 36 chevaux, sont décrits par le fabricant dans la foire sur Internet«Nauticexpo» comme « des bateaux militaires pour les forces et les commandos spéciaux » et comme « parfait pour les missions extrêmes. »
Mais les « curiosité » facilement vérifiables qui avaient amené les garde-côtes à faire une inspection ont été occultées par DW et consorts. La position du Venezuela qui s’appuie sur de nombreuses preuves est réduite aux phrases courtes : « Comme la société, le président du Venezuela, Nicolas Maduro, veut maintenant qu’on fasse une enquête. Dans son entourage, on parle de piraterie. » Le Gouvernement de Caracas a protesté lundi dans une lettre officielle destinée à la chaîne contre « la suppression de la version d’un État indépendant. » Le journaliste et vice-ministre pour la communication William Castillo a critiqué dans cette lettre le fait que le reportage de DW n’était pas « compatible avec l’éthique et l’exercice responsable de la profession. »
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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