Bolivie : Le Brésil complice du coup d'Etat contre Evo

L'ex-président Evo Morales affirme qu'il existe des preuves de la participation du Gouvernement de Bolsonaro au coup d'Etat de novembre 2019.

Morales, qui a été obligé de démissionner le 10 novembre 2019 après un coup d'Etat contre son Gouvernement, a déclaré mardi que derrière cet événement dirigé par l'opposition bolivienne, il y avait aussi l'ambassade du Brésil.

Dans une interview accordée au journal Página 12, il a expliqué qu'il a une information officielle et confirmée qui dit qu'environ 1 heure après que sa démission ait été rendue publique, l'ambassadeur du Brésil a participé à une réunion dans laquelle il a été décidé que Jeanine Áñez serait la présidente par intérim du pays.

« Le 11, quand je cherchais à quitter le tropique pour l'étranger, il n'y avait pas encore de présidente (…) Alors, comment se fait-il que l'ambassade du Brésil a participé à là réunion à une heure de ma démission, où ils ont dit qu'Áñez serait la présidente ? » a-t-il demandé.

Selon lui, en plus de l'ambassadeur du Brésil, ont participé à cette réunion le représentant de l'Union Européenne (UE), l'activiste de droite Waldo Albarracín, le dirigeant civique de droite Fernando Camacho et les ex-présidents boliviens Carlos Mesa (2003-2005) y Jorge Quiroga (2001-2002).

Il a également affirmé que le Gouvernement du Brésil a effectivement participé au coup d'Etat et pas seulement ce jour-là. « Le lendemain, l'ambassadeur du Brésil a participé à cette réunion avec Mesa, Quiroga, Camacho, je ne sais pas mais ces individus et certains dignitaires de l'Eglise catholique ont été des acteurs du coup d'Etat. »

L'ex-président a fait ces déclarations après que le journal ait publié dimanche une série de vols de l'avion présidentiel de la Bolivie vers le Brasil quelques heures après le coup d'Etat contre Morales.

Pour le dirigeant du mouvement Vers le Socialisme (MAS), l'attitude actuelle du Gouvernement brésilien présidé par Jair Bolsonaro est dans la ligne de ce que les Etats-Unis veulent pour l'Amérique Latine et il a expliqué que la droite américaine obéit aux mandats du pays du Nord et que c'est celui-ci qui a réactivé les politiques du consensus de Washington et l'ALCA (Zone de Libre Commerce des Amériques).

La Bolivie a vécu des jours de grande tension après la démission de Morales destinée , comme il l'a dit, à « préserver la paix dans le pays » après des semaines de violentes protestations de l’opposition qui, avec l'aide de la Force Armée , a fait un coup d'Etat.

Après la démission de Morales, la sénatrice d’opposition Jeanine Áñez s'est autoproclamée présidente par intérim de la Bolivie bien qu'elle n'ait pas rempli les conditions fixées par la Constitution pour cela, ce qui a provoqué des protestations massives des partisans de Morales et une brutale répression policière.

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/06/09/bolivia-morales-revela-complicidad-de-brasil-en-el-golpe-en-su-contra/

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