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Venezuela : Silence sur Trump, vociférations sur le Venezuela

9 Juin 2020, 17:00pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Pablo Jofre Leal

 

Quand il s'agit de comparer les réactions des organismes internationaux, des institutions qui défendent les Droits de l'Homme et des Gouvernements en général, nous constatons l’hypocrisie qui existe avec ce silence obséquieux quand les Droits de l'Homme sont violés aux Etats-Unis et un tapage strident quand on condamne le Venezuela.

 

Les Etats-Unis, sous l’administration Trump, vit des heures funestes que ce soit à cause de la pandémie de COVID-19 qui en fait le pays avec le plus grand nombre de malades (1 800 000) et de morts (110 000), 30% des chiffres mondiaux sans que cette catastrophe sanitaire ne montre de signes de diminution. Ses conséquences économiques ont amené 40 000 000 de citoyens à demander des indemnités de chômage.

 

Aujourd'hui s'ajoute à cela une révolte sociale qui se propage comme une traînée de poudre dans tout le pays après la brutale arrestation et la mort, à Minneapolis, de George Floyd, un citoyen étasunien de race noire, qui a rallumé les feux de la lutte raciale dans le pays. Les manifestations, avec des centaines de milliers de personnes dans les rues, ont déjà atteint 150 villes du pays et même Washington DC où des propriétés ont été brûlées à quelques mètres de la Maison Blanche. Des villes aujourd'hui sous couvre-feu, avec 20 000 membres de la Garde Nationale et des dizaines de milliers de policiers dans les rues, une répression sociale militarisée.

 

L'explosion sociale aux Etats-Unis dont la catalyseur a été l'assassinat de George Floyd par l'agent de police blanc Dereck Chauvin (qui a déjà été l'objet de 18 dossiers de brutalité policière) permet de démontrer, parmi de multiples éléments d'analyse, que la société étasunienne continue à être profondément discriminante dans la domaine de la race et de la société concernant ses citoyens en particulier noirs et latinos. Cela révèle que les grandes mobilisations pour les droits civiques des années 60 du XX° siècle reviennent mettre sur le tapis les besoins revendicatifs des secteurs les plus défavorisés du pays.

 

Aveugles, sourds et muets

 

Quand il s'agit des Etats-Unis, l'analyse des protestations et des violations des Droits de l'Homme est habituellement traitée par les organismes internationaux de façon hypocrite et lâche. Comprenez, les institutions comme l'Organisation des Nations Unies (ONU) et son Bureau de la Haute Commissaire aux Droits de l'Homme (ACNUDH), l'Organisation des Etats Américains (OEA) et sa Commission Inter-américaine des Droits de l'Homme (CIDH), l'église catholique à travers le Vatican, l'Union Européenne qui a l'habitude de parler des Droits de l'Homme dans le monde entier, Human Rights Watch, qui critique en permanence les Gouvernements comme celui de la République Bolivarienne du Venezuela par exemple. Silencieux quand il s'agit du gouvernement du pays où se trouvent leurs principaux bureaux.

 

Aucune de ces organisations, en dehors d'une vague inquiétude exprimée par Amnesty International et par l'ex-présidente chilienne, actuellement haute commissaire aux Droits de l'Homme de l'ONU, Michelle Bachelet, n'ont appelé à dénoncer au niveau international le Gouvernement de Donald Trump et la brutalité policière de la Garde Nationale au moment où le nombre de morts, de blessés et de personnes arrêtés, augmentent en même temps que les déclarations incendiaires du président Donald Trump.

 

Nous n'avons ni vu ni lu et encore moins entendu ces organismes et ces institutions qui défendent les Droits de l'Homme exiger une convocation du Conseil de Sécurité de l'ONU pour analyser l'explosion sociale aux Etats-Unis et la répression de l'Etat et sortir une résolution condamnant ces événements qui portent clairement atteinte aux Droits de l'Homme d'une partie importante de la population étasunienne, Le traitement de la communication, politique et diplomatique de ce qui se passe aux Etats-Unis et l'analyse faite et les mesures prises quand il s'agit du Venezuela sont la preuve d'un deux poids deux mesures honteux. Une hypocrisie qui touche le rôle que jouent les gouvernements et les institutions internationales.

 

Contre le Venezuela et sa défense de la Révolution Bolivarienne, aussi bien sur le plan intérieur qu’extérieur, de multiples processus de déstabilisation sont organisés qui sont menés à bien avec le soutien de pays comme les Etats-Unis eux-mêmes, le Groupe de Lima composé des Gouvernements américains de droite et avec l'aval des pays de l'Union Européenne et même la participation active d'organismes comme l'OEA. Mais au lieu de condamner ces actions, des campagnes de pression maximale sont mises en place contre le Gouvernement vénézuélien qu'on accuse de violer le droit de réunion alors qu'en vérité, l'opposition manifeste et se réunit avec de moins en moins d'adhérents et se consacre à pontifier et à appeler à renverser le Gouvernement sans rencontrer aucune difficulté.

 

Des opposants qui s’exhibent aussi souvent qu'ils le souhaitent, leurs médias appellent à assassiner le Président de la République mais c'est contre le Gouvernement présidé par Nicolás Maduro que s’organisent les attaques dans lesquelles les lois internationales sont falsifiées, on fait pression sur le pays dans tous les domaines, on met en place des blocus, des sanctions, on le persécute dans les forums internationaux, on l'empêche de se développer économiquement pour réduire son soutien parmi le peuple. Et comme si cela ne suffisait pas, on appelle à conspirer, à saboter, à l'envahir avec des mercenaires étasuniens payés par l'opposition qui trahit son propre pays en utilisant l'argent volé aux entreprises vénézuéliennes qu'on a spoliées de leurs réserves à l'étranger.

 

Aux Etats-Unis, la répression a été encouragée par le propre président d'un Etat policier raciste qui a écrit dans l'un de ses classiques twitts incendiaires à propos des manifestants qu'il accuse d'être des radicaux et des gauchistes que « ces gorilles déshonorent la mémoire de George Floyd et je ne vais pas le permettre. Je viens de parler avec le gouverneur (de l'état) Tim Walz et je lui ai dit que l'Armée sera avec lui jusqu'au bout. Nous assumerons le contrôle si les difficultés commencent mais quand les pillages commenceront, les tirs commenceront. Merci ! » Et les organismes internationaux et régionaux comme l'ONU et l'OEA sont restés muets. Nous sommes aux portes de voir accusés le Gouvernement du Venezuela, de Cuba,de la Russie et même de l’Iran d'être derrière ces incidents.

 

L'entreprise Twitter elle-même a indiqué que ce message était une apologie de la violence et a décidé de mettre un avertissement sur ce message disant « Ce twitt ne respecte pas les règles de Twitter relatives à l'apologie de la violence mais Twitter considère que l'intérêt public peut être que ce twitt reste accessible. » Cette décision a déchaîné la fureur de Trump déjà engagé dans une rude dispute avec l'entreprise qu'il accuse de faire une campagne contre lui avec d'autres groupes liés aux réseaux sociaux et qu'il désire fermer, il l'a dit en public.

 

Le 28 mai dernier, Trump, que sa personnalité mégalomane empêche d'accepter les défaites, a signé un ordre exécutif pour effectuer des changements dans le section 230 de la loi fédérale connue sous le nom de Communications Decency Act (CDA) qui dégage les plateformes digitales de responsabilité légale concernant le contenu publié par leurs usagers. Une décision qui prouve que le président étasunien n'aime que les informations qui le glorifient, les entreprises et les Gouvernements qui soutiennent sa vision du monde inconditionnellement. S'il n'en est pas ainsi, ils doivent accepter d'avoir ce président tourmenteur sur le dos.

 

Trump a aussi qualifié de « faibles «  les gouverneurs des états où les protestations ne se sont pas arrêtées et a dit que si ces gouverneurs n'en finissent pas avec la violence, il utilisera l'Armée pour éteindre ce qu'il a qualifié de « terrorisme domestique. » C'est dire qu'il considère la population comme un ennemi intérieur . C'est le propre de la doctrine de sécurité nationale qui a causé tant de dommages aux peuples d'Amérique Latine, fait tellement de morts, de blessés, de personnes arrêtées disparues, torturées, exilées et de pays privés de leur démocratie. Selon la chaîne CBS les mots exacts de Trump destinés aux gouverneurs étaient : « vous devez être capables de dominer sinon, vous perdez votre temps. Ils vont vous passer par-dessus et vous allez rester comme une poignée d'imbéciles. » Et il s'est donné en exemple : « Vous devez arrêter les gens et les juger et ils doivent aller en prison pour longtemps. Nous le faisons à Washington DC. Nous allons faire quelque chose que les gens n'ont jamais vu avant. »

 

Et face à ces mots, les organismes internationaux et régionaux comme l'ONU et l'OEA sont restés muets.

 

Trump est décidé à passer dans l'histoire comme le shérif qui tire le plus de balles, l'homme qui soi-disant ramènera la tranquillité dans la société qui vit les plus importantes mobilisations sociales depuis celles qui demandaient la fin de la guerre du Vietnam ou celles pour les droits civiques des Noirs. Trump ne parle pas de comprendre les revendications, d'avancer dans la voie du dialogue pour réconcilier une société profondément divisée, non, ce qui caractérise Trump, c'est la gifle, le coup de pied, la balle dans le dos, la main de fer. Le bagarreur mégalomane sait qu'il jouit de l'impunité et de la complicité de ces organismes internationaux qui craignent plus que Trump coupe le flux de financement de leurs organismes et de perdre de juteuses rémunérations qu'ils ne sont préoccupés par la justice, un concept qu'ils ont oubliés depuis longtemps.

 

Les mots de Trump ne sont pas resté de simples déclarations, il a décidé de proclamer l'organisation ANTIFA (antifasciste) qui a activement participé aux manifestations « organisation terroriste » bien que, d'après certains et d'après des médias, cela pose problème car les Etats-Unis ne possèdent pas de législation concernant le terrorisme intérieur et ANTIFA n'est pas une organisation qu'on peut qualifier d'une organisation avec un dirigeant, une structure qui se place dans les règles traditionnelles et selon une ex-fonctionnaire du Département de a Justice des Etats-Unis, Mary McCord « Trump ne pourrait pas la qualifier d'organisation terroriste cat toute tentative pour le faire poserait de gros problèmes concernant le Premier Amendement. » ANTIFA a été défini comme un groupe composé de cellules locales avec une idéologie d'opposition à l'extrême-droite, contre le racisme et le sexisme. Avec un discours anticapitaliste, elle est habituellement plus liée à des groupes anarchistes qu'à des groupes de gauche traditionnels.

 

Ce qui est contradictoire, c'est qu'une série de reportages émanant de médias comme Vice News et le New York Times, entre autres, disent que des milices d'extrême-droite profitent de la situation de crise sociale pour mener à bien son propre ordre du jour de violence. Une conduite qui, sans aucun doute, apporte de l'eau au moulin de la politique répressive de Trump qui se sent comme un poisson dans l'eau quand il s'agit de proposer de combattre ceux qui développent « la violence de gauche ou ceux qui sont liés à des agents étrangers » comme il a l'habitude d’appeler ceux qui le critiquent en n'offrant que plus de répression, plus de tirs d'armes à feu, plus de morts.

 

La violence d'extrême-droite suprémaciste est l'oxygène de Trump car elle lui permet de montrer une situation de chaos généralisé dans lequel « lui seul est capable d'apporter la paix. » L'objectif de l'extrême-droite est clair : provoquer le chaos, avancer vers une guerre raciale en commettant des actes de violence contre des Noirs, des Latinos et d'autres minorités comme l'ont dit sur les réseaux sociaux des groupes qui s'intitulent eux-mêmes « accélérationnistes » dans le sens de catalyser les affrontements, provoquer des tensions dans les conflits et ouvrir la voie au contrôle social.

 

Les dénonciations concernant le présence d'infiltrés de ces groupes racistes dans les manifestations qui ont lieu à cause de l'assassinat de George Floyd se sont multipliées, s'ajoutant à d'autres expressions de groupes violents liés à la droite comme ceux qu'on appelle les Boogaloos Boys qualifiés par les médias étasuniens de « libertaires » mais dont certains possèdent des milices armées de tendance suprémaciste et antigouvernementale.

 

La solution, pour Trump, que ce soit en politique intérieure ou en politique étrangère, c'est les balles, les bombardements, la mort, les destructions. C'est la consigne pour que l'ordre hégémonique dans la société étasunienne et l'ordre qu'il veut imposer dans le monde ne succombent pas bien que tout indique que leurs actions soient en baisse. La mort de Noirs tués par la police ne sont pas des incidents isolés. Les citoyens afro-descendants sont 3 fois plus facilement victimes de tirs de policiers que les Blancs. Ils représentent 14% de la population étasunienne mais 40% de la population des prisons et 24% des victimes tuées par balles par des policiers dans le pays. Un corps de police dont beaucoup de membres ont été accusés d'être membres ou sympathisants de groupes de haine, d’organisations opposées à l'immigration et d'autres, ouvertement fascistes.

 

Le 2 poids 2 mesures

 

La mort de George Floyd a suscité une grande indignation mais aucune condamnation réelle de Trump, qui est un catalyseur de la haine raciale, de la violence mise en œuvre par le pouvoir en utilisant le Gouvernement et ses institutions répressives. Il est intéressant de rendre compte de ces études sur des stéréotypes raciaux réalisées aux etats-Unis même. Par exemple, le stéréotype qui associa race noire et crime dans le cadre de ce qu'on a appelé la « psychologie biais » qui a permis de démontrer qu'on a plus tendance à voir les Noirs comme une menace que les Caucasiens. Une question qui ne concerne pas que la vision des minorités qu'ont les corps de police ou les organismes de gouvernement mais aussi celle de nos propres sociétés.

 

Lorie Fridell, professeur associé de criminologie à l'Université du Sud de la Floride affirme : « Suspecter une personne d'une certaine race à cause du stéréotype associé à cette race produit un comportement discriminant, même chez des individus qui condamnent tous les préjugés. Dans les premières études menées à bien par des experts en psychologie du biais, un sujet s'asseyait devant un ordinateur et on lui montrait très rapidement des photos d'hommes blancs et noirs. Chacun d'eux avait un pistolet ou un objet neutre en mains. On disait au sujet que, s'il percevait une menace, il appuie sur le bouton « tirer » et s'il ne la percevait pas, il appuie sur le bouton « ne pas tirer. » Les résultats de cette étude suggèrent que les biais implicites touchent la décision de tirer ou non. Certains d'entre eux démontrent que les participants « tirent » plus vite sur un homme noir désarmé que sur un blanc armé. »

 

L'assassinat de Floyd (qualifié médecins légistes d'homicide consécutif à une asphyxie) s'ajoute à celui de beaucoup d'autres Noirs aux Etats-Unis, tués par la police ou par des suprémacistes blancs. Des afro-descendants comme Eric Garner, Alton Sterling, Breonar Taylor, Tamir Rice, Philando Castile, Cedric Chatman, Stephon Clarck, Keith Scott, Emantic Bradford, Vonderrit Myers, Terence Crutcher, Antonio Martin, Freddie Gray. Normal Cooper, Michael Brown. La mort de Floyd a le même sens et provoque le même sentiment d'impunité qui fait partie de la chronique habituelle contre ceux qui sont considérés comme des citoyens de second ordre, une partie de la minorité qui semble ne pas avoir de droits. Des Noirs et des Latinos sans distinguo.

 

Le crime de haine dont a été victime George Floyd et les diverses réactions suscitées par ce crime ma semblent rappeler l'assassinat d'Orlando Figuera, un jeune Vénézuélien de race noire poignardé et brûlé vif parce qu'il était chaviste par des hordes d'opposants dirigées par ceux-là même qui soutiennent les coups d'Etat et les invasions du Venezuela. Dans les 2 cas, Floyd et Figuera : l'objet de la haine est le même mais le traitement médiatique est différent comme la réaction des Gouvernements, des sociétés influencées par la propagande de l’opposition au Gouvernement vénézuélien et des institutions internationales, en particulier celles qui se consacrent à la promotion et à la défense des Droits de l'Homme.

 

Orlando Figuera a été assassiné à Caracas, près de la Place Altamira, en mai 2017, sans qu'un main internationale ne se lève pour défendre la vie à la différence des multiples soutiens politiques, monétaires et communicationnels qu'ont reçu ces opposants vénézuéliens dont les actions étaient qualifiées de « lutte pour la démocratie, » qui cachaient au monde leurs mains ensanglantées. Aucune des institutions dont nous nous sommes dotés pour faire respecter les lois dans le monde n'a élevé la voix pour condamner le crime dont ont été victime Figuera et une dizaine de policiers, de civils et de militants chavistes mais dans une conduite méprisable, de génuflexions, elles se sont consacrées à attaquer, sanctionner, mettre sous blocus, sous embargo et conspirer contre le Gouvernement vénézuélien et son peuple.

 

Pour Floyd, afro-descendant étasunien et pour Figuera, afro-descendant vénézuélien, il n'y a eu aucune pitié et aucun organisme international qui veille pour ses droits après sa mort, agissant toujours rétrospectivement quand il s'agit des minorités, de ceux qui sont considérés comme des marginaux, des personnes dont les droits sont violés, des citoyens de seconde classe. Mieux encore, dans le cas de l'assassinat de Figuera, les critiques se sont centrées sur le Gouvernement bolivarien, pas sur l'opposition, ce qui a été habituel pendant tout le processus de déstabilisation du pays, on a même déformé son militantisme chaviste en prétendant que c'était un délinquant qui avait été attrapé au cours d'un vol et qui était poursuivi par la bande d'opposition pour lui donner ce qu'il méritait. Les premières informations sur Floyd n'étaient pas très différentes : on disait de lui qu'il était soupçonné d'avoir payé dans un magasin avec un faux billet de 20$. Pour les Noirs, feu et asphyxie, pour les Noirs, les maux de l'enfer car peu importe, ils sont noirs, marginaux, de sous-hommes, dans l'imaginaire suprémaciste étasunien qui n'est pas très différent de la pensée politique de l'opposition vénézuélienne d'extrême-droite.

 

Les Etats-Unis et l'Europe (y compris ses alliés inconditionnels comme le sionisme et le wahabisme, par exemple), se permettent les plus viles violations, non seulement dans leurs propres pays mais dans ces parties du monde sur lesquels ils referment leurs serres. Et il ne se passe rien, absolument rien ! Et la vue de l'esprit internationale qu'on appelle Organisation des Nations Unies, au-delà d'argumentations insignifiantes pour que son action ne soit pas recouverte totalement pr un manteau de honte, finit par enterrer la nécessité de justice et d'équité sans distinction. Nos sociétés n'ont personne qui nous représente face aux abus de l'Etat et de ses corps militaires, policiers et en général de ceux qui ont le monopole de la force.

 

Nous demandons que les institutions internationales comme l'ONU et ses organismes de défense des Droits de l'Homme ainsi que les entités non gouvernementales n'occultent pas et ne minimisent pas les violations de ces droits et que leur action soit la même qu'il s'agisse d'un Etat puissant ou d'un plus faible. Rappelons que Guantánamo fonctionne toujours en tant que prison, sans aucun contrôle des défenseurs du Droit International et des Droits de l'Homme, considérant, qu'en outre, c'est un territoire usurpé à la souveraineté cubaine. Abu Ghraib a été, par ailleurs, un symbole de la dégradation des troupes étasuniennes qui ont envahi l'Irak sous la cécité intéressée du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU, de la ACNUDH, d'Amnesty International, de Human Rigths Watch, qui ont l'habitude de ne faire que constater quand il s'agit des Etats-Unis. Une prison où on t commis les plus atroces violations des Droits de l'Homme ceux-là même qui pontifiaient en disant qu'ils allaient en Irak installer la démocratie.

 

Jusqu'à présent, personne n'a fait appel au Conseil de Sécurité pour qu'on parle, dans cette instance, de l'explosion sociale aux Etats-Unis, de la répression de la population, de l'instauration d'un couvre-feu dans des centaines de villes, de l'envoi des troupes de l'Armée. On n'a pas entendu les Gouvernements européens, par exemple, demander qu'on sanctionne le Gouvernement de Trump pour les violations des Droits de l'Homme , la limitation de la liberté d'expression, la répression des manifestations et la qualification comme « terroriste » d'organisations de la société. Aucune voix n'a exigé l'expulsion des Etats-Unis de l'OEA pour non respect de sa Charte Démocratique ou qu'e le Conseil des Droits de l'Homme de l' ONU ou la CIDH prenne des résolutions. Un comportement vil et bas qui a été mis en place contre le Venezuela sans aucune vergogne.

 

C'est le 2 poids 2 mesures hypocrite et effronté car quand il s'agit du Venezuela, bien qu'il soit victime d'attaques, de conspirations, d'un blocus et de sanctions des Etats-Unis et de leurs alliés regroupés dans le Groupe de Lima, les médias qui en sont proches et les Gouvernements qui ont l'habitude d'obéir aux orientations de Washington mettent en œuvre toutes sortes d'actions contre le Gouvernement de Nicolás Maduro. Il y a, contre le Venezuela, des appels urgents au Conseil de Sécurité, on travaille pour l'aide humanitaire, on appelle les Gouvernements à mettre en place des attaques, des blocus et même à fournir des troupes pour une éventuelle attaque, on appelle à essayer de faire entrer des camions soi-disant chargés d'aide humanitaire, on finance des opérations militaires d'invasion du territoire vénézuélien. Tout est prétexte à attaquer le pays. Quand il s'agit des Etats-Unis, les « vaillants » défenseurs des Droits de l'Homme reculent de façon indigne et baissent la tête comme seuls savent le faire les lâches et les adorateurs.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/06/03/silencio-con-trump-vociferantes-con-venezuela/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/06/venezuela-silence-sur-trump-vociferations-sur-le-venezuela.html