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Venezuela : La rébellion nécessaire (2° Partie)

30 Juillet 2020, 15:33pm

Publié par Bolivar Infos

Par Adán Chávez Frías

 

Depuis le 3 janvier 1992, quand j'ai dit au revoir à Hugo à Barinas, après que nous ayons passé Noël ensemble, jusqu’au matin du 4 février de cette année, les jours et les nuits m'ont semblé interminables. Je ressentais une angoisse terrible, je m'attendais à ce que, d'un moment à l'autre, on m'apprenne par l'un des moyens que nous avions fixés, la date exacte de l'insurrection.

 

Comme je l'ai dit précédemment, cette information ne m'est jamais arrivée et j'ai appris le début des événements comme la plupart des Vénézuéliens. Dans mon cas, vers 3 heures du matin par un appel téléphonique de mon frère Argenis qui travaillait alors à Caracas et vivait dans un appartement du complexe urbain Parc Central.

 

Il soupçonnait « qu'il allait se passer quelque chose » mais n'en savait pas plus car il ne participait pas directement au Mouvement même si nous lui avions donné à certains moments des tâches ponctuelles et si nous avions fait des réunions clandestines dans son appartement sans lui.

 

Quand j'ai répondu au téléphone, Argenis me dit : « … Il semblerait qu'il y ait un coup d'Etat, on entend beaucoup de coups de feu, les médias donnent déjà certaines informations mais très peu. Je suis sûr qu'Hugo est impliqué là-dedans. » Je lui ai répondu de rester en alerte pour obtenir plus de détails sur ce qui se passait.

 

II

 

Au début, je doutais vraiment que ce soit l'insurrection de notre Mouvement, surtout parce qu'on ne m'avait pas prévenu et qu'Hugo faisait toujours ce qu'il décidait. J'en suis venu à penser qu'il pouvait s'agir d'un coup d'Etat de droite fait par des généraux très conservateurs qui conspiraient également. Nous avions eu cette information et dans nos réunions, nous étions en train de l'analyser et c'était l'un des éléments qui nous avaient fait décider que l'insurrection bolivarienne ne pouvait plus attendre.

 

D'autre part, je pensais qu'il était possible que certains obstacles se soient présentés au dernier moment et que cela avait précipité les choses et m'avait empêché d'être prévenu du début de la rébellion ce qui était vraisemblable étant donné qu'en réalité, le petit groupe d'arrière-garde que nous formions à Barinas ne jouait pas un rôle déterminant dans l'action militaire.

 

C'est ce qui s'était vraiment passé : bien qu'Hugo ait donné des instructions, les événements se sont déroulés de telle manière que la camarade à qui cette mission avait été confiée n'a pas pu la remplir.

 

III

 

Vers 5 heures du matin, ce 4 février, un collègue de l'université qui faisait partie du groupe en question a appelé pour m'informer qu'il avait entendu sur Radio Caracol de Colombia que les actions à Caracas étaient dirigées par le commandant Hugo Chávez Frías. A partir de ce moment-là, il n'y a plus eu de place pour le doute : les Bolivariens étaient sortis pour faire ce qu'il fallait pour la Patrie, conformément au )plan que nous avions conçu et la rébellion civique et militaire qui devait diviser en 2 l'histoire du Venezuela était en marche.

 

Comme le commandant Chávez l'a raconté ensuite, le déroulement des événements avait imposé ce jour-là étant donné que la situation qui a le plus influé sur la décision était que le président adeco de service, Carlos Andrés Pérez, qui avait assisté au Forum Économique Mondial de Davos, Suisse, rentrait au pays le 4 février au matin selon un officier qui était des nôtres et était assigné à la Maison Militaire. En tenant compte de l'objectif politique du plan, il partait du fait de pouvoir faire prisonnier le président, le montrer au pays dans les médias, annoncer qu'il u aurait un nouveau Gouvernement et appeler les commandants de garnison qui ne s'étaient pas joints à la rébellion, à se rendre.

 

A propos de cette décision, Chávez a dit à Ignacio Ramonet: « … Sachant que l'avion présidentiel devait atterrir dans la matinée du 4 février, nous avons décidé de mettre en œuvre l'opération et que l'action se produirait le soir même, avant le matin du 4. »

 

L'action principale consistait à ce que , pendant que les camarades dirigés par Chávez partaient de Maracay, état d'Aragua, vers Caracas, des officiers du MBR-200 qui étaient à des postes de commandement dans certaines villes importantes du pays prennent le contrôle des points les plus stratégiques. Dans le cas de la capitale, on avait défini comme objectifs qui devaient être contrôlés par des commandants insurgés dont la mission était de faire prisonnier le Haut Commandement Militaire, l'aéroport de La Carlota, Fuerte Tiuna et le Ministère de la Défense, le Palais de Miraflores, la Résidence du President La Casona et les principales chaînes de télévision.

 

Le commandant Chávez comme prévu, s'est dirigé avec ses hommes vers le Musée Historique Militaire (aujourd'hui Caserne de la Montagne). Sa mission était de coordonner de là toutes les opérations de l'insurrection civique et militaire au niveau national.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/07/29/venezuela-adan-chavez-frias-la-rebelion-necesaria-2da-parte/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/venezuela-la-rebellion-necessaire-2-partie.html