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Venezuela : La relève de la direction de l'opposition

18 Juillet 2020, 17:44pm

Publié par Bolivar Infos

par Jesús A. Rondón

Dans la cadre de sa campagne électorale, Trump a déjà commencé à discréditer un de ses dauphins enfants gâtés en disant que Juan Guaidó « est en train de perdre un peu de pouvoir. » Que d'autres voix arrivent avec des plaintes similaires. Un clown qui ne nous fait pas rire est un clown à remplacer. Déjà, l'un des machinistes de ce cirque comme Bolton, apparemment tombé en disgrâce, révélait dans ses mémoires ce qui s'est passé dans la pièce, en mettant l'accent sur l'action erratique concernant le Venezuela. Précisons que les mémoires d'un individu comme Bolton sont toujours douteuses.

 

Ceci dit, le plus raisonnable est de penser que depuis longtemps, dans les chaudrons de la politique étasunienne, on prépare la relève de la direction de l'opposition au Venezuela. Souvenons-nous qu'avant l'apparition surprise de Juan Guaido, nous avons longtemps vu l'opposition vénézuélienne avec une direction dévalorisée car ici, on brûle celui qu'il faut brûler jusqu'à la dernière minute. De sorte que la phrase de Trump: « Il va se passer quelque chose au Venezuela et nous y sommes très impliqués » peut être en rapport avec cela.

 

En politique, le calcul est tout, car il précède l'action qui est modelée par le champ où dans lequel les intérêts opposés s'annulent. Grâce à un bon calcul, nous assistons à une avancée politique du chavisme au Venezuela. A cause d'un calcul limité ou réduit, le Gouvernement des Etats-Unis et ses subordonnés sont comme sil sont bien qu'ils aient un « renseignement » de premier ordre. Bon, les Yankees restent fermes sur leurs positions et ont une patience impériale qui va au-delà du temps humain.

 

Ce qui nous amène à nous demander comment cette nouvelle direction est en train de se tisser. Est-ce qu'elle sera le porte-parole d'une nouvelle direction ? Peu de gens sont prêts à donner une réponse en ce moment puisque la discrétion fait partie de la recette bien que de nombreux préparatifs aient été faits sous nos yeux. La conception de cette nouvelle direction et une éventuelle nouvelle direction est loin d'être l'intérêt du pays mais elle se construit sur notre territoire dans un processus qui demande une synchronisation forcée ou non à l'intérieur et à l'extérieur de l'opposition.

 

Beaucoup sont convoqués à cette synchronisation, même ceux qui, ayant été chavistes, rêvent d'un rôle important dans une éventuelle transition et qui pendant des années ont flirté en secret mais en ont vu beaucoup sortir au mauvais moment. Elle convoque aussi les ignorés et les ambitieux de l'opposition à la Révolution Bolivarienne qui ont une bouffée d'oxygène avec la nomination de directions “ad hoc” des principaux partis d’opposition par le Tribunal Suprême de Justice.

 

Dans cette étape, il est téméraire de publier des noms, ce ne seraient que des spéculations mais on ne peut pas affirmer que les agents qui aujourd'hui se disent modérés et critiques envers la direction actuelle de l’opposition ne pourraient pas jouer un rôle important dans cette nouvelle configuration. Ce secteur cherche, dans la situation actuelle, à capitaliser l'ouverture d'élections par le chavisme et il est insensé de penser qu'il agit dans le dos de Washington. Les modérés comprennent que toute transformation par la voie pacifique passe par la reconnaissance du chavisme comme une force vive qui fait partie de tout accord à venir. Y a-t-il des gens, au Nord, qui pensent la même chose ?

 

Pour ceux qui doutent encore de « l'implication » des Étasuniens et de leurs alliés, je leur dirais que récemment, j’ai lu une synthèse d'un livre intitulé "La CIA en Espagne", écrit par Alfredo Grimaldos, dans lequel se trouvent différents témoignages qui montrent comment l'Agence Centrale de Renseignement et les services de renseignement allemands ont construit une direction au Parti Socialiste Ouvrier Espagnol destinée à diriger la transition vers la mort de Franco au détriment du Parti Communiste Espagnol qui avait acquis une grande importance et un pouvoir d’organisation dans le pays et s'assurer que l'Etat Espagnol serait aligné sure les intérêts de l'occident.

 

Pendant que je lisais la longue synthèse du livre publiée sur le site Politika, je n'ai pas cessé de penser à notre pays (et évidemment à d'autres), à ce qui se passe en ce moment et à ce qui s'est passé. Le récit des événements survenus au Royaume d'Espagne à cette époque-là n'est pas très différent de ce qui s'est passé à la fin des années 50 au Venezuela quand les 2 partis politiques Action Démocratique et le COPEI ont isolé le Parti Communiste du Venezuela et signé un pacte à New York qui a été ensuite connu sous le nom de « Pacte de Punto Fijo » et a défini le fonctionnement du système politique pendant 4 décennies. L'histoire se répèterait-elle ? Nous devrons attendre pour le savoir...

 

Pour l'instant, je conclurais en disant que les chaudrons de l'Empire n'ont pas cessé de préparer des agressions contre le Venezuela maintenant que son dernier cobaye est sorti nu, ils sont à l'oeuvre pour trouver leur prochain épouvantail.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

Jesús A. Rondón

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/07/venezuela-la-releve-de-la-direction-de-l-opposition.html