Bolivie : Une guerre médiatique et psychologique
Par Verónica Zapata
« Actuellement, je travaille, j'écris beaucoup et je fais des vidéos documentaires pour essayer de briser le blocus et de montrer ce qui se passe en Bolivie, » a dit Zapata.
Pendant la quarantaine, sur radio La Milagrosa, on a interviewé Verónica Zapata, journaliste et psychologue bolivienne sur la situation de la Bolivie à propos du COVID-19, du système de santé, du report des élections et de la situation critique du peuple bolivien depuis le coup d'Etat.
A propos du COVID-19, elle a déclaré que « la situation est alarmante, les hôpitaux et le système de santé boliviens sont saturés. Il n'y a pas de chambres pour loger les patients, les gens meurent dans la rue comme à Guayaquil, comme nous l'avons vu sur toutes les vidéos qui vont arriver. Il n'y a pas de médicaments ni de matériel de biosécurité, tout est absolument saturé et le peuple complètement abandonné » et elle a ajouté : « une bande de criminels gouverne et ils provoquent la contamination pour pouvoir manipuler encore plus le délai et continuer à retarder les élections générales qu'on exige tellement en Bolivie. »
« En fait, on a fait une grande marche pour pouvoir exiger et orienter le pays vers la voie démocratique, le 28 juillet, dans tous les départements de la Bolivie, il y en a 9, pour exiger que les élections qui avaient été repoussées pour la troisième fois aient lieu le 6 septembre. Ils les ont repoussées au 3 mai, puis au 6 septembre et ensuite ils ont fixé la date du 18 octobre qui n'est pas non pus certaine parce que quand ils fixent une date pour les élections, le Ministre de la Santé vient dire que juste à cette date, il va y avoir un pic de contagion, » a-t-elle déclaré et elle a ajouté : « Ils ont prouvé qu'il y a une contradiction entre les rapports que possèderait le Tribunal Suprême Electoral et celui du gouvernement qui utilise les sources du Ministère de la Santé. Souvenons-nous que le président du Tribunal Suprême Electoral a été mis en place par Añez en personne et par la CIA et qu'ils travaillent en coordination pour continuer à repousser les élections, et rester au pouvoir et renforcer un Etat terroriste. »
Sur les difficultés provoquées par le coup d'Etat, Zapata a été catégorique : « Ils ont provoqué un désastre au niveau de l'éducation, de l’économie et de la santé. C'est un coup d'Etat qui doit alarmer toute la région, un coup d'Etat comme celui qu'ils ont fait en Equateur où ils ont interdit le parti de Correa. Ils sont en train de le faire en Bolivie, interdire le Mouvement Vers le Socialisme et ce qui est en train de se jouer en Bolivie, ce sont les démocraties de toute la région. Ils cherchent à renforcer un coup d’Etat totalement violent avec une chasse aux militants, aux dirigeants et aux fonctionnaires, dans laquelle il y a déjà eu des auto-attentats qu'ils ont réalisés eux-mêmes comme par exemple celui du Tropique de Chochabamba, pour en rendre responsables les mouvements sociaux. Ils sont même en train de planifier des actes terroristes pour pouvoir continuer à repousser les élections et ils provoquent le peuple bolivien pour provoquer des troubles dans le pays. »
« Ils se sont trompés dans la vision politique de ce qui aurait pu se passer et pas seulement le Gouvernement, c'est quelque chose de régional. En effet, il est arrivé des Gouvernements qui ont détruit ce qu'était l'UNASUR. Mais toute la région est dans un fort blocus médiatique, nous sommes soumis à une guerre médiatique et psychologique forte, c'est pourquoi nous ne voyons pas tout ce qui se passe dans la région. Il y a un coup d'Etat au Honduras, au Paraguay et au Brésil, des coups d'Etat doux, et ce qui se passe au Venezuela, qui est soumis à un blocus génocide et effrayant pendant une pandémie pendant laquelle les Etats-Unis cherchent à attaquer sa démocratie, pendant laquelle ils ont mis à prix la tête de Maduro. Et ils y sont venus depuis les années précédentes pendant lesquelles, au Venezuela, il y a eu les guarimbas pendant lesquelles ils brûlaient vifs les chavistes et incendiaient toutes les institutions, » a expliqué Zapata et elle a glissé : « On pouvait s'en rendre compte quand il y a eu une tentative de déstabilisation qui a été freinée en 2019. Il était évident qu'ils allaient s'en prendre à un Gouvernement comme celui d'Evo Morales qui a placé la Bolivie à la première place pour la croissance économique, en seulement 14 ans après 500 ans de soumission. »
Le journaliste dit aussi que « la Bolivie, c'est un peuple qui possède les richesses les plus importantes de al région, elle a 60% du lithium et cela en faisait une grande puissance régionale et même mondiale. Aujourd'hui, le pays qui a les réserves de lithium, sera dans l'avenir une puissance parce que le lithium est utilisé pour les ordinateurs, les téléphones portables, les avions, les bateaux, les pièces de rechange électroniques, alors, celui qui gère ce marché c'est celui qui, dans l'avenir, gèrera le pouvoir » et elle a expliqué que « c'est pourquoi ils ont brisé ce processus de changement dirigé par le premier président indigène de l'histoire, parce que cette révolution qui a débuté avec Evo Morales en 2005 était inédite sur le continent et a touché les peuples originaires du monde entier et cet exemple symbolique que le président a donné a beaucoup gêné. »
« Ce coup d'Etat a été un coup d'Etat contre l'Indien parce que l'un des grands drapeaux de lutte du peuple originaire, ce sont les ressources naturelles. Jamais un Gouvernement dirigé par un indigène n'allait se défaire des ressources naturelles. »
A propos des élections, Zapata a déclaré : « En tenant compte de ce coup d'Etat qui a provoqué 2 massacres et fait plus de 35 morts et a investi de l’argent pour acheter des hommes politiques et les Forces Armées, ils ne vont pas rendre le pouvoir de cette façon. Nous sommes face à un Gouvernement qui gouverne depuis les Etats-Unis dirigés par un autre criminel, Trump, où se jouent les intérêts d'énormément d'argent, » et elle a ajouté : « S'il y a des élections, ils préparent une fraude, une épuration des modèles des zones indigènes où le Mouvement Vers le Socialisme a son plus important soutien et ils savent que rien ne leur est favorable parce que les sondages disent que le Mouvement Vers le Socialisme va gagner au premier tour parce que le peuple bolivien est fatigué de tout ce qui se passe. »
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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