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Colombie : Le pilote d'un cartel de la drogue donnait de l'argent pour faire réélire Uribe au Sénat
Le pilote Samuel David Niño Cataño, disparu le 24 novembre 2019 dans l'accident d'un bimoteur qui transportait de la cocaïne en provenance de Colombie pour le cartel de Sinaloa « avait donné 20 000 000 de pesos à la campagne de 2018 pour faire réélire Álvaro Uribe Vélez sénateur, » ont fait savoir les journalistes Gonzalo Guillén et Julián Martínez sur le site La Nueva prensa.
Selon Guillén et Martínez, l'entreprise Llanera de Aviación S.A.S. dont Niño Cataño pilotait les avions pour Uribe Vélez – l'ex-président aujourd'hui détenu pour fraude – est actuellement l'objet d'une enquête de al Direction Spécialisée dans l'Extinction du Droit Territorial DEEED du Bureau du Procureur Général de la Nation. Un bureau de cette unité à Medellín enquête sur lui pour blanchiment d'argent.
Les journalistes révèlent également qu'à cause de la relation d'amis intimes que lui a procuré son travail de pilote d'Álvaro Uribe, Niño Cataño passait pour être le pilote officiel de la campagne présidentielle d'Iván Duque même si celui-ci le nie aujourd'hui.
L'information est basée sur une image du registre des donations de l’Organisation Electorale du Conseil National Electoral du Fonds de Financement Politique qui porte Samuel David Niño Cataño comme le numéro 61 des donateurs.
Guillén et Martínez signalent également que Niño Cataño disparut le 21 novembre 2019 mais que sa famille ne l'a signalé que le lendemain comme l'indique le Système d'Information Réseau de disparus et de Cadavres de l'Institut Colombien de Médecine Légale.
Le 3 décembre, l'Armée du Guatemala a trouvé les restes de l'avion qui est tombé et a brûlé dans lequel voyageaient Niño Cataño et un pilote vénézuélien dans la zone de Laguna del Tigre, département de Petén.
Le journaliste Irving Escobar a publié le registre de l'endroit où l'avion est tombé parmi 15 photos dans le journal Prensa Libre de Guatemala, le 24 novembre 2019.
« … J'ai publié 15 photos sur lesquelles on voit les restes de la cocaïne que l'avion transportait, de l'argent en partie calciné et la carte de crédit et le passeport du pilote vénézuélien qui voyageait avec Niño, Lino Nevado Sthormes, un ancien officier de l'Armée de l'air vénézuélienne. »
Parmi les preuves qu'on voit sur les photos se trouve un téléphone I phone de forte puissance dont, selon Guillén y Martínez, on ne connaît pas les informations qu'il contient.
Dans cette enquête, les journalistes ont mis en évidence le fait qu'à partir de la publication du journal La Nueva Prensa sur la disparition du pilote Niño Cataño, ses comptes sur les réseaux sociaux et ceux des membres de sa famille proche ont été fermés ou bloqués.
Enfin, ils ont rappelé que le dernier message de Niño Cataño sur le réseau social @samuelninoc a été écrit le 21 novembre 2019 et que ce compte a été fermé.
Samuel David Niño Cataño est un pilote colombien qui a disparu en décembre 2019. Des reportages colombiens ont fait savoir qu'il a pu mourir au Guatemala dans l'accident d'un avion transportant de la cocaïne mais ici, les autorités n'ont pas identifié ses restes.
Selon le journal La Nueva Prensa, Niño a été, en 2018, le pilote de la campagne de l'actuel président colombien Iván Duque et a même été invité à sa cérémonie d'investiture. Il a aussi transporté Álvaro Uribe, l'ex-président dont la Cour Suprême a ordonné l'arrestation pour une affaire d'espionnage de témoins.
D'autre part, Niño Cataño est le frère d'Hernán Gómez Niño, un dirigeant politique qui a été candidat au poste de gouverneur du département de Meta.
Le journal évoque l'accident d'une avionnette d'allure illégale, le 4 décembre 2019 dans la forêt de Sayaxché, Petén. A ce moment-là, les autorités n'ont pas dit avoir trouvé de la drogue ou un autre produit illégal. 2 cadavres ont été trouvés mais jusqu'à présent, l’Institut National de Médecine Légale du Guatemala (INACIF) n'a pas identifié le sien.
Quelques jours après l'accident au Guatemala, selon La Nueva Prensa, le journal Villavicencio jour après jour, de Villavicencio, la capitale du département de Meta, toujours en Colombie, a fait savoir qu'il craignait que l'un des morts soit Niño Cataño.
La Nueva Prensa a rapporté, en citant des sources politiques de Mesa, que Niño Cataño a disparu pendant un « vol noir » (illégal) qui transportait de la cocaïne en Amérique Centrale mais, selon les mêmes sources, la famille est très discrète que cette information.
Niño Cataño et le Guatemala
L'INACIF a fait savoir ce 4 août à Prensa Libre que dans la base de données sur les cadavres identifiés par les légistes ces derniers mois, Niño Cataño n’apparait pas.
L'institution a confirmé que le le 4 décembre 2019, on a trouvé 2 cadavres dans une avionnette qui a explosé et ensuite a brûlé à Sayaxché mais 8 mois plus tard, les corps n'ont pas été identifiés. La Nueva Prensa affirme que l'autre mort est le Vénézuélien Lino Nevado Sthormes, un ancien pilote de l'Armée de l'Air vénézuélienne et continue son analyse légale.
A propos du processus d'identification, selon le journal el Espectador, les autorités vénézuéliennes ont demandé au Guatemala de faire l'analyse génétique des corps. Selon cette information, l'INACIF avait déjà le prélèvement mais la famille de Niño Cataño n'a pas poursuivi la procédure.
A ce sujet, Fanuel García, directeur de l'INACIF, a dit à Prensa Libre que le Ministère Public a demandé une autopsie de l'un des corps parce qu'il semblerait qu'il y ait un membre de sa famille en Colombie avec qui faire l'analyse génétique. Cela pourrait se faire de 2 façons : que le Guatemala ait remis le prélèvement à la Colombie ou que la Colombie l'ait envoyé au Guatemala mais pendant ce temps, les restes, qui ont entre 25 et 46 ans et entre 40 et 60 ans, les os, restent là.
L'Armée du Guatemala a dit à Prensa Libre qu'elle a participé à l'opération au cours de laquelle l'avionnette brûlée a été trouvée mais que la procédure est coordonnée par le Ministère Public. Selon le bureau de communication du MP, le Procureur contre la Drogue a ouvert une enquête sur laquelle il ne peut pas donner d’informations.
Le journal el Tiempo, de Colombie, fait savoir pour sa part que ni la Présidence du pays ni le Centre Démocratique, le parti qui a amené Duque au pouvoir ni la famille du pilote ne se sont prononcés à ce sujet.
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Source en espagnol :
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