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Venezuela : Le Gouvernement espagnol légitime  Guaidó et Leopoldo López

11 Novembre 2020, 19:44pm

Publié par Bolivar Infos

Par Marcos Roitman Rosenmann

 

Le vol privé qui transporte Leopoldo López de Miami à Madrid a décollé. Le Gouvernement de coalition respire, soulagé. L’opération ourdie entre l’ambassadeur à Caracas, Jesús Silva, la chancellerie de Madrid et les services d’espionnage a réussi.  Il est déjà possible de lui donner une visibilité.  Les médias s’en font l’écho et cherchent Leopoldo López à l’aéroport de Barajas. Ils n’auront pas de chance. On le transporte clandestinement au centre de la ville. C’est Arantxa González Laya, la ministre des affaires étrangères, qui informe le président du Gouvernement Pedro Sánchez. Leopoldo López a l’assentiment du Gouvernement de coalition pour entreprendre ses actions de déstabilisation depuis Madrid.

 

Il organise une conférence de presse à laquelle il n’invite pas son ennemi personnel Antonio Ledesma. Cela marque les distances. A cette occasion, il fait l’éloge de l’ambassadeur pour son courage, remercie le Gouvernement, s’autoproclame héraut des libertés, discrédite les élections du 6 décembre et, dans la foulée, donne son aval à la décision de l’Union Européenne (UE) de ne pas envoyer d’observateurs aux prochaines élections en faisant allusion à une fraude anticipée et à l’absence de garanties démocratiques.

 

Jusque là, rien de nouveau. Pour sa part, le Gouvernement, sous couvert de la politique de l’UE envers le Venezuela, lui souhaite la bienvenue. Le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, était au courant de cette opération. Le groupe du Parti Populaire Européen était également informé par l’intermédiaire du père de Leopoldo López, à ce moment-là eurodéputé du groupe populaire. Tout cela sous le regard attentif des Etats-Unis, protecteurs de l’opération. Trop de peines pour amener en Espagne un putschiste notoire.

 

Il n’y a pas de protestations publiques des ministres d’Unidas Podemos au Gouvernement. Pendant ce temps, les médias diffusent de fausses informations. Ainsi, ils révèlent de soi-disant arrestations de fonctionnaires vénézuéliens à l’ambassade d’Espagne par les services de renseignement vénézuéliens. Un prétexte pour attaquer le Gouvernement constitutionnel du président Nicolás Maduro. Cependant, l’arrivée de Leopoldo López en Espagne devait être couverte rapidement.

 

Le débat sur les budgets, la seconde vague de la pandémie, le chômage, les protestations des négationnistes et, en politique étrangère, les élections aux Etats-Unis étaient de bons arguments. L’important, sa conversation avec le président du Gouvernement,  Pedro Sánchez, et le président du Parti Populaire,  Pablo Casado, avait été couvert. Sur sa réunion avec Sánchez, il a déclaré : « J’ai vu en lui, dans son gouvernement et dans son parti, la détermination d’accompagner la lutte pour la liberté et pour des élections libres au Venezuela». Et sur sa réunion avec Pablo Casado, il souligne leur proximité et l’offre faite par son organisation pour déstabiliser les élections du 6 décembre. Les saluts du maire  de Madrid, de la présidente de a communauté, de Felipe González, José María Aznar et Mariano Rajoy ne passernt pas non plus inaperçus.

 

Leopoldo López développe son ordre du jour, donne une consistance au lobby vénézuélien en Espagne. Unir l’opposition et être la navette d’un éventuel Gouvernement « en exil » formé autour du président « par intérim » Juan Guaidó.

 

Les déclarations faites par  la ministre des affaires étrangères González Laya à la télévision espagnole, le 6 novembre, vont dans ce sens.

 

La journaliste l’interroge sur son voyage à l’investiture du nouveau président de la Bolivie et introduit le thème du Venezuela: « Après le départ de Leopoldo López et son arrivée en Espagne, comment sont ces relations ? La réponse est une somme d’inepties. D’abord, elle ment en disant qu’en Espagne  résident un demi-million de Vénézuéliens : selon les données de l’institut national de statistiques, au 1er janvier 2020, il y avait 187 268 Vénézuéliens. Ensuite, elle met l’accent sur « les profondes divergences avec le régime de Maduro dans ce qui touche aux violations des dorits de l’homme. »

 

La journaliste ne rate pas une occasion et conclut : Pour vous, ministre, et pour l’Espagne, Juan Guaidó, est président en charge du Venezuela ou dirigeant de l’opposition ? Réponse : « C’est une très vieille polémique inutile. Je reste sur les mots de Juan Guaidó lui-même et de son représentant en Espagne, Leopoldo López, qui ont déclaré que c’est les 2 à la fois : un président en charge du Venezuela et […] un dirigeant qui regroupe l’opposition au régime de Maduro. »

 

Si nous faisons le compte : le Gouvernement de coalition, le Parti Populaire, Citoyens, Vox, PNV et la droite catalane donnent leur approbation aux activités mafieuses de Leopoldo López et définissent ainsi la politique étrangère de l’Espagne envers le Venezuela. Il existe aujourd’hui un lobby identique à la la mafia anti-cubaine  de Miami à Madrid. Il possède des immeubles, des affaires, il investit dans des capitaux à risque, dans le tourisme, l’hôtellerie et la banque. López en tant que commissaire délégué de Juan Guaidó, cherche à être son « don Corleone. »

 

En Espagne, ils le savent et espèrent être récompensés, c’est-à-dire se répartir les richesses du Venezuela si les traîtres triomphent.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2020/11/10/venezuela-el-gobierno-del-reino-de-espana-legitima-a-guaido-y-a-leopoldo-lopez/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2020/11/venezuela-le-gouvernement-espagnol-legitime-guaido-et-leopoldo-lopez.html