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Bolivie : «Chato» Peredo, un guérilléro de la Grande Patrie, parle du Che

17 Janvier 2021, 17:29pm

Publié par Bolivar Infos

Né en 1941, dès l'adolescence, il a milité dans la gauche radicale avec ses frères Antonio, Inti et Coco. Inti et Coco ont participé à la guérilla du «Che» Guevara en Bolivie.

 

Après la mort au combat de ses 2 frères, il a organisé la seconde incursion de la guérilla guévariste en 1970 dans la zone de Teoponte en levant les drapeaux de la libération natioanle et du socialisme. Sur cette expérience,il a écrit un livre : « Nous sommes revenus dans les montagnes. »

 

En prison, il fut le médecin de tous les détenus et c'est là qu'il a développé la technique, les postulats et la philosophie qu'il expose dans « Le chemin vers la maison, » un témoignage sur sa pratique et son « militantisme » scientifique.

 

En 2008 Chato Peredo, ex-conseiller du MAS à Santa Cruz, la ville la plus opposée au Processus de Changement, a été la cible de plusieurs attentats de la part de la droite terroriste bolivienne. Une fois, ils ont essayé de le lyncher et de le pendre lors d'une session du conseil municipal. Une autre fois, ils ont essayé de l'enlever. Ils ont aussi lancé des cocktails Molotov sur sa maison et non content de cela, une autre fois, ilsont lancé des grenades sur le toit de son logement et ontpresque tué sa fille. Une autre fois, ilsont essayé de l'incendier.

 

Comme une grande partie du peuple bolivien, Chato Peredo a accompagné l'ascension du MAS au gouvernement sous la présidence d' Evo Morales mais ensuite, il a durement critiqué certains fonctionnaires liés à Evo, surtout l'ex-vice-président García Linera. Réfugié dans son centre d'opérations que fut la Fondation Che Guevara et le Mouvement guévariste qu'il a organisé, Peredo n'a jamais cessé de militer et pendant le coup d'Etat militaire d'Añez, il a résisté activement en cherchant à unir toutes les forces de la gauche politique et sociale. Aux dernières élections qui ont porté au pouvoir le binôme Arce-Choquehuanca, il a exprimé son soutien total à ceux-ci et fêté la victoire avec son peuple.

 

Il est mort mardi 12 janvier à son domicile de Santa Cruz.

 

Chato Peredo parle du Che

 

Le Che pensait que la Bolivie était le maillon faible de la chaîne impérialiste, par conséquent, il devait commencer à construire là ce second Vietnam. Evidemment, le mouvement social, politique, syndical justifiait à ce moment-là la début de ce processus en Bolivie. Le mouvement ouvrier de l'époque conduisait les changements révolutionnaires de façon hégémonique. Il avait une thèse socialiste. Ce n'était pas un parti politique, c'était la Centrale Ouvrière Bolivienne qui regroupait même les paysans. Ils pariaient sur une arrivée au socialisme mais comme ils ne pouvaient pas arriver au socialisme pacifiquement, ils devaient y arriver par la voie de l'insurrection. C'était ça, la thèse de la Centrale Ouvrière Bolivienne.

 

Le Che considérait que le mouvement politique et syndical en Bolivie était très mûr, beaucoup plus que dans d'autres régions de l'Amérique Latine. La grande Centrale Générale des Travailleurs d'Argentine, qui regroupait des millions de travailleurs, avait uen thèse simplement syndicale, pas politique, pas avec cette idée que le peuple commence à construire un nouvel Etat. La grande Centrale Unique des Travailleurs du Chili avec Dávila en 1932, la République Socialiste, n'avait pas une thèse aussi avancée que le mouvement ouvrier bolivien.

 

De toute évidence, le maillon faible de la chaîne impérialiste se trouvait en Bolivie. Le Che vient, pas pour lutter dans le Gouvernement, pour installer un Gouvernement révolutionnaire socialiste là, en Bolivie. Le Che vient pour construire ce second Vietnam par la convergence de tous les mouvements sociaux révolutionnaires d'Amérique Latine pour affronter l'impérialisme nord-américain. Il devait le faire parce que, dans les faits, l'impérialisme nord-américain était en train de montrer qu'il avait une action dans tous les pays, par conséquent, il fallait répondre par une action de tous les pays. Mais les Gouvernements ne l'entendaient pas ainsi parce que c'étaient des Gouvernements pantins, c'étaient des Gouvernements qui ne pouvaient pas aller au-delà de ce que les États-Unis envisageaient et à ceux qui osaient aller un eu au-delà, ils leur coupaient la tête.

 

Ici, en Bolivie, il y eut 4 tentatives de changements nationalistes, nous n'allons pas dire socialistes ou révolutionnaires et toutes ont été éjectées par l'impérialisme nord-américain. Le premier changement a été celui de Cárdenas au Mexique, celui de Gouralt au Brésil, celui de Perón dans sa première étape en Argentine et celui du MNR aussi dans sa première étape en Bolivie. Ces 4 expériences nationalistes n'ont pas été autorisées par l'Empire.

 

Le Che était sûr qu'il fallait créer un pôle de convergence de tous les pays contre l'impérialisme. Que même la Révolution cubaine, malgré sa clarté et sa résistance, était en danger dans la mesure où il n'existait pas en Amérique Latine d'autres processus. Et elle a été en danger jusqu'au moment où est apparu le Venezuela, ensuite la Bolivie et d'autres pays qui se libèrent, qui sont dans un processus, nous n’allons pas dire socialiste pour certains mais socialistes pour d'autres avec beaucoup de netteté comme c'est le cas duVenezuela, de la Bolivie, de l'Equateur, du Nicaragua. 

 

C'est pourquoi le Che est chaque jour plus vivant. Comme les Argentins disent «Gardel chante mieux tous les jours », je dirais, le Che combat mieux tous les jours.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/01/12/bolivia-el-adios-a-un-gran-revolucionario-osvaldo-chato-peredo-encabezo-al-frente-del-eln-la-guerrilla-que-sucedio-al-asesinato-del-che/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/01/bolivie-chato-peredo-un-guerillero-de-la-grande-patrie-parle-du-che.html