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Venezuela : L'information comme arme politique

28 Février 2021, 17:41pm

Publié par Bolivar Infos

Dans la plupart des médias internationaux, on publie tous les jours des informations, des rapports et des opinions sur le Venezuela qui ne s'appuient sur aucun concept et ne sont destinés qu'à diaboliser le Gouvernement de Nicolás Maduro et le chavisme en général.

 

On a dénoncé sans arrêt le fait qu'il s'agit d'une orchestration (à la Goebbels) qui manipule les faits, les données ou les déclarations en provenance de la République Bolivarienne pour attendrir ceux qui reçoivent les média set justifier n'importe quelle agression étasunienne et européenne économique, diplomatique et même militaire ou armée.

 

A ce propos, le chancelier vénézuélien Jorge Arreaza a interpellé monsieur Christoph Jumpelt, le directeur général de Deustche Welle (DW), l'agence de presse de l'etat allemand dans une lettre publiée sur Twitter.

 

Sur le ton de la diplomatie, le ministre des Relations Extérieures du Venezuela a détaillé les principes les plus basiques du journalisme comme faire la différence entre les faits et les opinions, le contraste entre information et objectivité en optant pour un traitement de l'information qui se caractérise par les fausses informations, la violence symbolique, le blanchiment des acteurs des multiples agressions que nous avons subies et la simplification du blocus économique, financier et commercial dont souffre le pays tout entier.

 

Immédiatement, il en déduit que le média allemand ne prend pas en considération la « culture de la guerre » dans laquelle se développent les schémas et les récits sur le Venezuela et d'autres pays assiégés par les Etats-Unis et leurs alliés les plus proches sur le plan international parce qu'on a « rendu normale l'utilisation de l'information comme arme politique. »

 

Par exemple, le chancelier évoque « le divorce entre communication et information » qui est apparu après la première Guerre du Golfe (1990-1991) et l'invasion de l'Irak (2003) en renforçant « l'utilisation des médias comme instrument de conquête et de domination. » Et il poursuit :

 

« Ces événements ont eu une grande importance sur la façon d'informer : la Guerre du Golfe fut la première guerre télévisée et diffusée en direct, couverte dans une logique de saturation de l'information qui estompait la frontière entre cruauté et spectacle mais aussi entre événement et représentation. Celle d'Irak, bien qu'elle n'ait rien de particulier en soi, car de nombreuses guerres ont été déclenchées grâce à de fausses informations, a eu comme trait principal le soutien monolithique des médias qui ont agi comme des institutions au service des ambitions du pouvoir occidental en divulguant un contrat d'interprétation qui consistait à souligner le mission « civilisatrice » despays riches contre la «barbarie» des pays pauvres du Sud qui ne se sont jamais fait remarquer, précisément, en bombardant des pays avec des « armes de destruction massive. »

 

Cette utilisation belliciste des médias hégémoniques, le ministre Arreaza l'appelle « couverture de l’information » qui se consacre à « fabriquer une représentation uniforme d'un certain pays du point de vue de l'Occident pour justifier n'importe quelle agression. » C'est ce que fait DW sur le Venezuela : avec d'autres agences de communication, d'information et de propagande, elle avance dans une « stratégie combinée de désinformation, de propagande et de terrorisme de l'information » contre la République Bolivarienne « en prolongeant les dégâts psychologiques et moraux contre notre peuple et ses institutions dans le but évident de saper l'image publique du pays. »

 

Dans sa lettre, il décrit les « 2 instruments de guerre et de reconquête utilisés en parallèle » : 1) la guerre politique, économique et internationale qui « cherche à s'approprier nos ressources naturelles et à affaiblir l'intégrité de nos institutions et de notre territoire » et 2) la guerre de l'information qui « poursuit a soumission de l'âme et de l'esprit des Vénézuéliens en blanchissant, en même temps, la cruauté des agressions extérieures et en faisant en sorte que le monde ne puisse pas voir la réalité du pays de façon objective. »

 

On arrive ainsi à une conclusion catégorique en prenant en compte la réalité internationale qui influe sur la réalité vénézuélienne : « Le blocus est également médiatique » et il achève : « Ses motivations sont les mêmes que celles du blocus économique : fabriquer une crise qui « exige » comme « solution » l'ingérence unilatérale et abusive des pays occidentaux. »

 

Le chancelier Arreaza interpelle directement Jumpelt pour la façon clairement biaisée et tendancieuse dont DW a traité les informations sur le Venezuela dernièrement. Concrètement, sa couverture des événements qui se produisent au Venezuela mêle désinformation,mise en avant vociférations soutenant clairement un changement de régime, généralisation de faits partiels, prosélytisme idéologique déguisé en analyse journalistique, diabolisation du Gouvernement Bolivarien et utilisation d’informations incomplètes et biaisées pour déformer la réalité.

 

Il commente en particulier 3 articles publiées récemment sur le site allemand. Il commence par l'article du 14 janvier « sur uen soi-disant « école d'opérations spéciales » dans laquelle des agents cubains et iraniens « entraînent » des militaires vénézuéliens à diverses « techniques de torture » pour qu'elles soient employées contre la population civile » en citant comme source un rapport de l'Institut Casla, dirigé par Tamara Suju.

 

Suju a fait partie des délégations internationales du bref faux Gouvernement de Juan Guaidó et l'a « représenté » devant la République Tchèque jusqu'à il y a quelques mois et elle a soutenu ouvertement l'application de la R2P au Venezuela, « plus de sanctions, plus de traque » et a soutenu la comparution du président Nicolás Maduro devant la Cour Pénale Internationale (CPI). Quelqu'un qui a le profil de Suju ne peut être une source fiable sans qu'on ait vérifié ce qu'elle affirme, surtout si c'est une information sensible pour la population vénézuélienne. 

 

A propos du rapport de l'Institut Casla présenté devant l'Organisation des Etats Américains (OEA) et repris par DW, le chancelier a déclaré : «DW a donné une crédibilité à ce rapport, elle a cité ses informations et, sans vérifier la craisemblance des « sources » a présenté au public le produit sous un tire qui affirmait : « Des officiers iraniens et cubains entraînent des militaires au Venezuela pour « manipuler » la société. »

 

Ainsi, on donne une information qui n'est pas passée par les filtres standards du journalisme traditionnel mais qui est recouverte d'un vernis « d'information, » une rumeur médiatique évidente destinée à associer le Venezuela à d'autres pays de « l'axe du Mal » comme Cuba et l’Iran, tout cela conformément au manuel de propagande d'e Edward Bernays. Qui donc est celui qui manipule ?

 

Après avoir exposé la fausse structure de cet article donné pour « article d'information », la lettre donne un autre exemple du « schéma de désinformation » utilisé par DW avec un article publié le 12 janvier dernier, un rapport dans lequel DW 

 

… accuse le Gouvernement Bolivarien d'attaquer les médias privés » en unifiant des faits épars pour simuler une espèce d'attaque systématique contre lapresse et donner un sens à ce présupposé. Ils ont pris des déclarations du magnat hondurien Jorge Canahuati, président de la Société Inter-américaine de Presse (SIP) dont ils passent sous silence la contribution au coup d'Etat contre le président du Honduras Manuel Zelaya, en 2009, un précédent antidémocratique qui lui interdit de porter un jugement sur le Venezuela.

 

Le président hondurien  Porfirio Lobo avait même dénoncé, en 2012, un complot du patron Jorge Canahuati, patron des journaux La Prensa et El Heraldo (du Groupe OPSA), pour essayer de le renverser comme il l'avait fait avec le Gouvernement précédent en 2009. Canahuati a beaucoup soutenu Roberto Micheletti (responsable du coup d'Etat contre Zelaya et président illégitime jusqu'à l'arrivée démocratique de Lobo) et le groupe de médias qu'il préside a été dénoncé pour sa persécution des paysans et son soutine aux putschistes.

 

Une fois de plus DW utilise des sources clairement proches de groupes séditieux et du terrorisme médiatique sans les confronter à d'autres visions du conflit vénézuélien.C'est l'équilibre que prônent tant les médias occidentaux.

 

Mais le démontage de cette information par leplus haut diplomate de la République Bolivarienne ne s'achève pas là : 

 

En plus de généraliser des faits isolés et de diverses origines, natures et intensité (comme les investigations de VPI ou la validité de la loi contre la haine, etc...) DW tombe dans la falsification évidente en affirmant : « un débat sur le journalisme du Syndicat National des Travailleurs de la Presse, à l'ambassade de Grande Bretagne au Venezuela a suffi au régime pour protester contre le Gouvernement de Boris Johnson pour soi-disant « financement illégal. »

 

A cette dérive de l'information, Areazza répond par un travail d'investigation réalisé par Declassified UK qui démontre que ce financement illégal n'a rien de « supposé », bien au contraire : Londres est impliqué dans le financement de plans secrets destinés à déstabiliser le Gouvernement du Venezuela grâce à 2 projets : un programme qui propose jusqu'à 250 000 livres sterling (quelques 340 000 $ environ) à des secteurs du journalisme pour « influer sur les agendas des médias locaux et nationaux » vénézuéliens et d'autres qui « promeuvent la démocratie » que le ministère des affaires étrangères du Royaume Uni finance à travers la fondation Westminster pour la démocratie.

 

Depuis 2016, on a déboursé 750 000 livres sterling ou leur équivalent en dollars, plus d'1 000 000, dans des opérations discrètes dans le cadre de ce programme.

 

« Par cette omission délibérée, DW a cherché à saper la crédibilité des dénonciations faites par le Venezuela chaque fois qu'elles concernent les actions illégales du Gouvernement du royaume Uni, » dit le chancelier.

 

Pour en finir avec les exemples de l'intoxication médiatique réalisée par DW, il rejette un article d'opinion du 23 janvier dernier signé par un correspondant du nom de Johan Ramírez qui défend fermement le blocus et l'embargo appliqués au pays bien qu'ils constituent des crimes contre l'humanité envers la population vénézuélienne.

 

Ce correspondant emploie un style agressif, démesuré et criminalisant contre le président Nicolás Maduro, le qualifie de dictateur et accuse le chavisme d'accorder « des privilèges aux Forces Armées en échange du contrôle et de la répression » et de chercher à « faire diminuer le mécontentement social grâce à des bons et à des travaux publics. »

 

Le journaliste répète ce que les porte-parole anti-chavistes ont dit sans cesse depuis 20 ans : que les politiques publiques et les programmes d'investissement social développés par le Gouvernement bolivarien sont « des mécanismes de contrainte sociale. » De plus, dans cet article, s'exhibe un « prosélytisme éditorial très fort » dans lequel, bien qu'il admette l'échec de la « stratégie Guaidó » pour renverser le président Maduro, il n'a pas de point de vue critique sur l'auto-proclamation de l'ex-député comme « président par intérim, » de toute évidence anticonstitutionnelle et illégale de n'importe quel point de vue.

 

A propos des contradictions contenues dans cet article d'opinion, le ministre Arreaza déclare : « Il faut supposer suer le correspondant exprime la position partisane de DW et l'esprit revanchard provoqué par la multiplication des attaques de propagande contre le Venezuela ces dernières semaines. »

 

A la fin de sa lettre, il conclut : « DW développe un ordre du joru d'attaques symboliques qui englobe tous les domaines de al vie du Vénézuélien en essayant de représenter la République Bolivarienne du Venezuela comme quelque chose hors des paramètres « civilisés » de l'Occident, c'est la raison pour laquelle les agressions seraient « justifiées » par des causes « nobles » et il invite le média allemand à « revoir sa ligne éditoriale à propos du Venezuela, à avoir plus de rigueur journalistique, à enquêter et à confronter les données, des actes qui ocnstituent, comme vous le savez, les bases fodnamentales de l'exercice journalistique. »

 

La réponse de Jumpelt

 

Cette interpellation incisive a eu une réponse faible qui était plus une position défensive et sans intention de réfléchir sur ce que dit la lettre du diplomate vénézuélien.

 

D'abord, il trouve la lettre du chancelier « étrange » bien qu'il ne dise pas pourquoi. Pourquoi le chancelier vénézuélien a-t-il daigné lui écrire directement ? Pour l'examen minutieux auquel a été soumise la ligne éditoriale de DW? Pour les 2 ?

 

Bien que Jumpelt affirme que les accusations vénézuéliennes sont « insoutenables », il ne justifie pas sa réponse avec les mêmes arguements piquants mais il décrit timidement tous les produits que la chaîne d'information élabore chaque jour, quelque chose que tout le onde sait, en même temps qu'il soutient des mensonges comme la phrase : « DW informe sur le Venezuela avec l'impartialité journalistique et objectivement. »

 

Concernant les articles d'opinion, Jumpelt affirme qu'ils sont « l'expression du droit universel à la liberté d'opinion et par conséquent, ne peuvent refléter « une attitude de la Deutsche Welle. » Si vous avez eu l'occasion de lire nos articlesd'opinion sur lapolitique du Gouvernement allemand, peut-être avez-vous saisi le large spectre d'opinions publiées et l'importance de la liberté d'opinion pour DW. »

 

Cela ne correspond pas à la réalité quand dans les reportages et les rapports sur le Venezuela, les mêmes codes qui sont sous-jacents dans les pièces d'opinion se répètent. De plus, le chancelier évoque particulièrement la ligne éditoriale de DW contre la République Bolivarienne (et non celle concernant le Gouvernement d'Angela Merkel) dans laquelle il y a très peu de contrastes surtout dans les commentaires et les interprétations émanant de ses articles.

 

Sur l'utilisation du magnat Jorge Canahuati comme source principale de la note sans fondement sur la soi-disant censure des médias privés au Venezuela, Jumpert «argumente» que son rapport n'est pas nécessaire aux buts du média, « quelque chose qui n'affecte en rien la charge de ce monsieur et qui est cité justement pour cela » comme s'il y avait réellement une différence et des nuances entre le Canahuati journaliste et le Canahuati agent politique. L'histoire confirme qu'il n'existe pas de scission dans le caractère de l'individu en question.

 

Ensuite, cyniquement, l'Allemand dit qu'il « est très reconnaissant » au chancelier Arreaza « de nous confirmer ici que sa protestation n'était pas seulement [sic] motivée par la débat [de l'ambassade britannique] avec le syndicat de la presse mais en réalité par les aides financières britanniques aux médias indépendants. Nous en tiendrons compte dans nos informations futures. »

 

Cette accusation de financmeent étranger, d'abord, avait été faite par le Gouvernement Bolivarien en son temps après que les investigations journalistiques pertinentes aient été publiées et deuxièmement, met en lumière le fait que les médias privés vénézuéliens n'ont rien « d’indépendant. » Ce mot est une coquille vide dans le cadre de la guerre de l'information contre le Venezuela. 

 

Bien qu'il préfère ne pas « commenter en détails » les arguments contre l'article d'opinion de Johan Ramírez (residant en Colombia, selon Jumpert lu-même),il entreprend de défendre fermement le personnel sous ses ordres en alléguant qu'il n'y a pas de différence d'opinions entre ses journalistes et qu'il produit des articles qui démontrent leprofil équilibré et impartial de DW.

 

Mais le bilan des articles qui montrent des visions contrastées est difficile à faire dans les archives du média allemand, une chose que Jumpelt n'évoque pas seulement pour justifier saposition en tant que directeur d'un appareil de propagande aussi biaisé que Deutsche Welle.

 

Pour cette sorte de comportement qui n'admet pas les preuves de ce dont on accuse quelqu'un, peu importe qu'elles soient primitives, au Venezuela et dans les Caraïbes, nous aovns une expression lapidaire : « Tire la pierre et cache la main. » Cette fois, celui qui cache la main répond aux ordres allemands et probablement, par derrière, anglo-saxons.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/02/12/venezuela-dw-y-el-uso-de-la-informacion-como-arma-politica/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/02/venezuela-l-information-comme-arme-politique.html