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Venezuela : Bruxelles continue à saper le dialogue 

6 Mars 2021, 19:04pm

Publié par Bolivar Infos

Après la Seconde Guerre Mondiale, la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier a envisagé de créer une plateforme d'union entre les pays européens pour s'assurer une paix durable. Après des négociations et la signature de traités, on a réussi à concrétiser ce que nous connaissons aujourd'hui sous le nom d'Union Européenne (UE).

 

La « paix durable » était l'objectif cadre de cette proposition et aujourd'hui, devrait continuer à être un pilier de cette communauté politique internationale dans ses actes.

 

On met ce passage sur le tapis pour rappeler et mettre en valeur toute initiative d'intégration et d'union en faveur de la paix en y ajoutant même les expressions de reconnaissance de la part du président Hugo Chávez en 2005, de ces efforts d'intégration en Europe.

 

Bon, étant donné la politique d'ingérence récurrente de l'UE qui impose des mesures coercitives unilatérales à 19 fonctionnaires vénézuéliens, le Gouvernement vénézuélien a déclaré persona non grata l'ambassadrice de l'UE accréditée au Venezuela, Isabel Brilhante Pedrosa. De sorte qu'une fois de plus, le blocus européen tombe dans une contradiction flagrante qui porte atteinte aux efforts pour le dialogue et la paix.

 

C'est ce que nous rappelle l'ambassadrice du Venezuela devant le Royaume de Belgique et du Luxembourg, Claudia Salerno, dans une interview accordée à Sputnik le 26 février dernier :

 

« L'Union Européenne remplit toujours et termine toujours ses communiqués en lançant un appel pour qu'au Venezuela, il y ait un dialogue, pour que les problèmes soient résolus à travers le vote, pacifiquement, mais une liste de sanctions n'a rien à voir avec ce message qu'ils disent partager. »

 

En réponse à la déclaration de l'Etat vénézuélien, l'UE a déclaré persona non grata la chef de mission du Venezuela à Bruxelles, considérant que la décision du Venezuela était injustifiée. Mais comment poursuivre un processus de dialogue si sur le chemin, on ne respecte pas et on ne reconnaît pas l'Etat vénézuélien ?

 

L'ambassadrice précise que dans ce cas, le terme de «persona non grata » s'applique uniquement à sa fonction en tant qu'ambassadrice devant l'Union Européenne et pas en tant que chef des légations   de Belgique et du Luxembourg.

 

Ensuite, elle explique la situation et note d'autres faits pertinents :

 

Le Venezuela n'a pas pris cette décision de gaîté de cœur. Nous, nous n'aurions jamais voulu en arriver là avec l'Union Européenne.

 

Le Venezuela a utilisé toutes les ressources de la diplomatie et toutes les voies politiques pour tenter de rétablir un dialogue constructif avec l'Union Européenne.

 

On se souvient qu'avant les élections législatives du 6 décembre, le Venezuela avait invité l'Union Européenne à envoyer des observateurs internationaux aux élections, une proposition que le bloc européen n'a pas acceptée car il considérait qu'on devait ajourner les élections de 6 mois sans aucune raison. En refusant totalement de reconnaître ce que dit notre Constitution, comme l'a écrit le président Nicolás Maduro sur Twitter:

 

« Nous, nous voulons avoir les meilleures relations avec toute l'Europe mais nous n'acceptons pas que qui ce soit agresse le Venezuela. Je réaffirme que l'Union Européenne est la bienvenue dans notre pays mais elle doit respecter les institutions démocratiques et légitimement établies. Notre Patrie doit être respectée ! pic.twitter.com/bqA2mVKtmZ

 

  • Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) 25 février 2021

     

L'ambassadrice a aussi expliqué le fond de dette affaire :

 

« Au moment où nous étions en train de construire un pont solide pour établir les critères d'un dialogue, d'un rapprochement de coopération respectueuse, par surprise, 4 pays qui se font appeler « groupe central d'intérêts du Venezuela » dans le bloc européen ont décidé de mettre en place une liste de sanctions contre 19 fonctionnaires vénézuéliens sans consulter les autres pays, sans faire aucune sorte de communication et sans accorder de droit légitime à la défense. »

 

Le « groupe central d'intérêts du Venezuela » est composé par l'Allemagne, la France, l'Espagne et les Pays Bas. Pour l'ambassadrice, la participation de l'Allemagne est liée à la visite de Leopoldo López à Berlin qui a débutée au mois de février :

 

« Nous remercions a @MiguelBergerAA, le secrétaire d'Etat du ministère fédéral des Affaires Etrangères de l'UE que nous avons rencontré au début du mois, pour son soutien aux forces démocratiques du Venezuela contre le régime de Maduro. https://t.co/DmjxRhSWGh

 

  • Leopoldo López (@leopoldolopez), 22 février 2021

 

D'autre part, l'ambassadrice Salerno a mis en avant, dans la position du Venezuela, la défense de la souveraineté et de plusieurs points du Droit International :

 

  • La contradiction est au sein des institutions européennes et pas au Venezuela. Nous, pendant ce temps, nous continuons à envoyer le même message : les présidents du Venezuela ne sont pas élus à Bruxelles.

  • Nous, nous envoyons le même message depuis 200 ans, nous n'avons pas changé notre discours d'un centimètre : nous sommes libres, nous sommes indépendants, nous n'avons absolument rien à voir avec eux, nous les respectons mais ils ne vont pas décider pour nous, rien du tout.

  • Le Droit International non seulement ne prévoit pas mais interdit expressément qu'un organisme régional, sous-régional ou de coopération puisse prendre des « sanctions » contre un pays.

  • Tout ce qui se passe en ce moment va contre tout ce que nous nous sommes nous-mêmes donné comme lois. C'est ça la première grande transgression et c'est ce qui fait le lit du fascisme.

     

 

En ce qui concerne la réponse au prétexte de l'application des sanctions à des individus, Salerno a déclaré :

 

« L'impact est collectif du moment qu'elles touchent une personne qui exerce une fonction publique parce que l'Exécutif exerce parce qu'il a été élu par le peuple qui a décidé que le gouvernement sera exercé par une personne et par conséquent, par une équipe que cette personne élue choisit. C'est la nature même de la démocratie. »

 

L'Union Européenne considère que les « sanctions » sont un instrument essentiel de la politique étrangère et elle les utilise dans une perspective globale et arrive ainsi à avoir une incidence sur des pays qui ne font pas partie de l'Union Européenne.

 

Cette condition semble inhabituelle et dans ce cas, ils pourraient s'appliquer à eux-mêmes ce mécanisme de « sanctions » s'ils appliquaient les règles du bloc. De plus, il semblerait qu'au sein de cette instance, on confonde les fonctions d'un organisme supranational avec une association entre pays.

 

De même, les « sanctions » de l'Union Européenne, qui datent de 2017, ont été prorogées récemment car le bloc européen les a étendues jusqu'en novembre 2021.

 

Le long et grand objectif du Venezuela est et sera toujours la paix, comme l'a dit et prouvé le Gouvernement de la République Bolivarienne. Si cette vertu est la base de la formation de l'Union Européenne, il faut que cette instance le prenne au sérieux et serve comme il se doit de pont pour la résolution des conflits. Salerno conclut :

 

« Aujourd’hui, en 2021, avec les défis mondiaux que nous avons à affronter, lepremier geste de l'Union Européenne envers un pays qui vient d'élire une nouvelle Assemblée Nationale ne peut pas être de sanctionner au lieu de construire un pont, de faire une visite officielle, de nommer une délégation et de construire la paix. »

 

A cause des dernières décisions de l'Union Européenne concernant le Venezuela, il ne nous reste pas d'autre choix que l'attitude souveraine que le pays a face à une campagne transatlantique de guerre hybride destinée à saper la stabilité sociale et économique dans la corne des Caraïbes.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/03/05/venezuela-bruselas-insiste-en-socavar-el-proceso-de-dialogo/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/03/venezuela-bruxelles-continue-a-saper-le-dialogue.html