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Venezuela : Tourmente entre le Venezuela et l’Union Européenne

1 Mars 2021, 18:12pm

Publié par Bolivar Infos

Coup d'oeil sur la semaine du 22 au 28 février 2021

 

2ème année article N° 32

 

Par Jesús A. Rondón, 28 février 2021

 

Les nouvelles mesures coercitives unilatérales imposées par l’Union Européenne au Venezuela ont marqué l'ordre du jour des informations vénézuéliennes car en réponse, le représentante de ce bloc dans le pays a été déclarée persona non grata et on lui a demandé de partir. Mais d'autres événements ont eu lieu comme l'interdiction faite à Juan Guaidó et à 27 autres anciens députés de l'Assemblée Nationale sortante d'exercer des charges publiques. Jusqu'à présent, c'est la mesure la plus dure qui ait été prise contre ces opposants qui travaillaient beaucoup avec l'ambassade des Etats-Unis au Venezuela qui a son bureau en Colombie. Et nous finirons en commentant une partie des actions de l'Assemblée Nationale et comme toujours, les nouveautés dans la gestion de la pandémie.

 

Les nouvelles agressions de l’Union Européenne ou un dialogue

 

Le Conseil des Affaires Etrangères de l’Union Européenne a émis une résolution contre 19 acteurs politiques vénézuéliens, y compris d'opposition, et fonctionnaires de l'Etat , aussi bien du pouvoir législatif que du pouvoir électoral ou des militaires. Avec cette nouvelle mesure coercitive unilatérale, on arrive à un total de 55 personnes touchées. Un communiqué de l’Union Européenne affirme que « les individus ajoutés à la liste sont responsables, en particulier, d'avoir réduit les droits électoraux de l'opposition et le fonctionnement démocratique de l'Assemblée Nationale, de sérieuses violations des droits de l'homme et d'avoir réduit les libertés fondamentales.

 

Au Venezuela, les réactions ne se sont pas faites attendre. En premier lieu, l'Assemblée Nationale, l'une des institutions les plus actives depuis le début de l'année, a rejeté à l'unanimité l'action conjointe des pays européens. Par conséquent, sur instructions du président Maduro, le chancelier vénézuélien a convoqué les ambassadeurs d’Allemagne, de France, des Pays Bas et de l'Espagne pour leur remettre une lettre de protestation. De même, le chancelier vénézuélien a rencontré l'ambassadrice de l’Union Européenne au Venezuela, Isabel Brillhante, à qui il a aussi remis une lettre de protestation et qu'il a informée qu'elle avait été déclarée persona non grata et avait 72 heures pour quitter le pays. A ce jour, 28 février, ce délai est épuisé et des sources diplomatiques ont fait savoir que pour des raisons logistiques, a diplomate n'avait pas pu quitter le pays.

 

L’opposition vénézuélienne dirigée par Juan Guaidó s'est félicitée de cette mesure et a rejeté la mesure prise par le Gouvernement bolivarien tandis que l’Union Européenne lançait un appel au Gouvernement vénézuélien pour qu'il reconsidère sa décision d'expulser sa représentante en disant que s'il la maintenait, le pays serait de plus en plus isolé et déclarait à son tour persona non grata la représentante du Venezuela devant l’Union Européenne, Claudia Salerno. Mais celle-ci n'a pas l'obligation de quitter le territoire européen car elle est aussi ambassadrice suppléante en Belgique et au Luxembourg et ce sont ces Etats qui doivent demander son départ.

 

Dans le cadre de ces tensions diplomatiques, la ministre des affaires étrangères espagnole Arancha González Laya, s'est rendue en Colombie pour parler des relations de coopération entre les 2 pays dont l'intérêt prioritaire est le soutien au processus de paix et l'assistance apportée aux migrants vénézuéliens dans le pays voisin, assistance à laquelle le Gouvernement espagnol a destiné 120 000 000 d'euros pour les 4 prochaines années. Au cours de cette visite, la ministre espagnole s'est rendue dans la ville frontalière de Cúcuta pour voir quelle assistance le Gouvernement colombien apportait aux migrants vénézuéliens. Le Gouvernement bolivarien dénonce le fait que le Gouvernement colombien utilise le problème des migrants comme mécanisme pour accéder aux fonds de la coopération internationale sans qu'il y ait une garantie totale que ces fonds soient utilisés dans les buts déclarés. D'après les porte-parole du Gouvernement vénézuélien, ces fonds finissent dans les mains des mafias. A la suite de la visite de González Laya, le président Maduro a ordonné de réviser les relations avec l’Espagne et en réponse, la ministre a affirmé qu'elle adhérait à la politique de l’Union Européenne.

 

Pour comprendre la décision de mettre en place une nouvelle mesure coercitive unilatérale, il faut dire que cette politique vient des secteurs conservateurs de droite qui en ce moment ont une corrélation de forces en leur faveur dans les espaces de l’Union Européenne et qu'ils sont traditionnellement contre la Révolution Bolivarienne. En outre, ces secteurs sont activement liés à l'opposition vénézuélienne qui veut un changement de Gouvernement rapide et sans conditions et exercent de fortes pressions sur les députés, les ambassadeurs, les ministres et d'autres personnes d'influence.

 

Le fait que le chancelier européen Josep Borrell, déclare que l'Europe encourage le dialogue alors que cette mesure est destinée à affecter ceux qui en sont des interlocuteurs clefs comme le chavisme et les secteurs d'opposition qui ont participé aux récentes négociations qui remplacent celles organisées par le Gouvernement de Norvège et le Groupe de Contact de l’Union Européenne attire l'attention. Il est très difficile d'avancer dans le dialogue à cause de ces actions mais il ne faut pas écarter l’idée que ce soit une tactique mise en place pour dans un but qu'on ignore.

 

A cette date, plus de 450 mesures coercitives unilatérales ont été mises en place par les Etats-Unis et l’Union Européenne contre le Venezuela. Elles sont illégales et ont un impact négatif multiple sur la population vénézuélienne, comme l'a affirmé récemment al rapporteuse spéciale des Nations Unies Alena Douhan.

 

Interdiction de briguer des charges publiques pour une partie de l'opposition et des réunions avec les Etasuniens

 

Cette semaine, l'Inspection Générale de al République a interdit d'exercer des charges publiques aux parlementaires de l'Assemblée Nationale en place pendant la période 2015-2020 qui n'ont pas présenté leur déclaration de patrimoine sous serment devant celle-ci. La législation vénézuélienne oblige ceux qui occupent des charges publiques, ont été élus ou désignés, à présenter une déclaration sous serment de leur patrimoine au début et à la fin de la période pendant laquelle ils ont occupé la charge en question. S'ils en le font pas, ils peuvent avoir interdiction d'exercer des charges publiques pour une période déterminée. Parmi les anciens députés touchés par cette mesure se trouvent Juan Guaidó et 27 autres députés. Il faut souligner que cette mesure a été la plus dure qui ait été prise contre le dirigeant d'opposition et son cercle le plus proche alors que différents secteurs du chavisme et de l'opposition même demandent qu'on engage des procédures judiciaires pour établir leur responsabilité dans divers délits dans lesquels on les suspecte d'être impliqués.

 

Parallèlement, l'équipe politique de Juan Guaido a de nombreuses réunions à Bogotá, organisées par l'ambassade des Etats-Unis. Les détails ont été révélés par le président de l'Assemblée Nationale Jorge Rodríguez juste avant l'arrivée des opposants en Colombie. Parmi les activités prévues, il y a des réunions virtuelles avec diverses isntances gouvernementales des Etats-Unis d'Amérique. Le but de ce voyage était de revoir l'action de l'opposition et d'ajuster la stratégie ainsi que les prochaines actions. Une preuve de plus de la soumission de ces secteurs de l'opposition à la politique étrangère étasunienne.

 

L'Assemblée Nationale en marche

 

L'Assemblée Nationale continue à avoir une activité intense qui n'a pas été affectée par les tensions diplomatiques. Parmi d'autres activités, elle a approuvé à l'unanimité un accord qui rejette les mesures de force adoptées par le Gouvernement de la Républqiue du Pérou contre les migrants vénézuéliens qui passent ses frontières. Souvenons-nous que pendant ces dernières semaines, une violente campagne de xénophobie s'est développée contre les Vénézuéliens au Pérou snas que le Gouvernement péruvien prenne fermement position contre. Elle a également approuvé à l'unanimité, en première discussion, l'abrogation de la Loi sur la régularisation des périodes constitutionnelles et légales des pouvoirs publics de l'Etat et des municipalités, une étape clef pour la réalisation des élections régionales et municipales qui doivent avoir lieu cette année. Elle a aussi annoncé que jeudi, le délai pour inscrire les candidat aux postes de recteurs du Conseil National Electoral (CNE) s'est achevé.

 

Parallèlement, les commissions législatives continuent à agir. Par exemple, la commission permanente des finances, de l'économie et du développement national de l'Assemblée Nationale (AN) a rencontré les autorités de la Banque Centrale du Venezuela (BCV) pour trouver des solutions aux problèmes de lapolitique monétaire et du change. La commission spéciale pour la défense du territoire de l'Esequibo guyanais a rencontré le haut commandement militaire pour évaluer les problèmes géostratégiques du pays. La commission permanente de politique étyrangère, pour la souveraineté et l'intégration a réalisé une session lors de laquelle des propositions de lois ont été présentées pour la période 2021-2022, en particulier le projet de loi sur la coopération internationale et le loi spéciale de statut du personnel en service à l'étranger.

 

Rentrée des classes en temps de pandémie

 

Dans le schéma d'assouplissement hebdomadaire, nous commençons une semaine dans laquelle les restrictions sont levées. Et on attend que les activités présentielles reprennet dans les écoles. Parallèlement, le président Maduro a annoncé qu'on allait commencer à vacciner les maîtres.

 

Les autorités ont fait savoir que, dans le cadre de la période d'assouplissement élargi du carnaval, du 15 au 21 février, les secteurs de l'économie ont été actifs à 63% : le commerce traditionnel à 76 %, le secteur des services à 68%, le commerce industriel à 36% et celui des loisirs à 76%.

 

Février s'achève avec 6 557 cas actifs de COVID-19, ce qui représente 6 % des 139 076 cas diagnostiqués dans le pays à cette date. Et il y a eu 1344 morts à ceuse du virus. En fonction de ces indicateurs, le président Maduro a ordonné de mettre en place un plan spécial pour la capitale, à cause de la légère augmentation des cas.

 

Brèves:

 

- La haute commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a souligné cette semaine les progrès réalisés dans le traitement des détenus au Venezuela, en particulier un meilleur accès aux soins médicaux et elle a exprimé sa confiance dans une augmentation de la coopération entre son bureau et le Gouvernement de Nicolás Maduro.

 

  • Le président Nicolás Maduro, lors de sa participation virtuelle à la 46° session du Conseil des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies (ONU), a réaffirmé que l'Etat vénézuéliens travaillera fermement avec les acteurs de cette isntance multilatérale et que « nous n'accepterons l'ingérence ou l'intervention d'aucun mécanisme d'inquisition contre la Patrie vénézuélienne. »

     

  • Le président Nicolás Maduro a autorisé l'ouverture de comptes en devises convertibles dans diverses banques du pays. Un pas en direction de l'officialisation d'un environnement économique dans lequel coexistent plusierus monnaies parallèlement au Bolívar.

 

 

 

Si vous souhaitez commenter ce texte, demander qu’on approfondisse un sujet ou poser tout autre question en rapport avec ce texte, vous pouvez écrire à l’auteur : jesusalbertorondon@gmail.com

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

Jesús A. Rondón

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/03/venezuela-tourmente-entre-le-venezuela-et-l-union-europeenne.html