Brésil : Ingérence de procureurs étasuniens et suisses
Brasilia, 19 avril (Prensa Latina) L'ancien président Luiz Inácio Lula da Silva a dénoncé l'ingérence de procureurs nord-américains et suisses au Brésil lors d'un entretien accordé à la chaîne de télévision qatari Al Jazeera, et repris aujourd'hui par les médias locaux.
Nous avons des enregistrements de vidéos de procureurs des Etats-Unis applaudissant mon arrestation. Nous disposons de vidéos de procureurs exprimant qu'il était nécessaire de m'arrêter, et nous conservons des documents prouvant l'implication de procureurs suisses", a révélé Lula lors de l´interview.
Le fondateur du Parti des travailleurs a accusé l´ancienne opération Lava Jato, aujourd´hui dissoute, d´avoir supprimé 4,4 millions d'emplois et agi moyennant l'aide du Département de la Justice des États-Unis et de procureurs suisses.
“Je suis sûr qu'il y avait des intérêts politiques brésiliens, des intérêts politiques étasuniens et des intérêts de procureurs suisses", a-t-il insisté.
Il a manifesté qu'il y avait beaucoup d'argent en jeu. Petrobras était la troisième plus grande compagnie pétrolière du monde. "Il y avait donc des intérêts en jeu, mais le temps nous le dira", a-t-il prédit.
Au sujet d'un éventuel retour au pouvoir, il a répondu que "les hommes d'affaires, les propriétaires de fonds et les banquiers brésiliens devraient prier tous les jours et payer une promesse pour que je revienne gouverner le Brésil".
Il a cité les réalisations économiques de son mandat (2003-2011) dans le but d'affirmer qu'il serait le mieux placé pour reconstruire le pays après la pandémie de Covid-19.
Mais, une fois de plus, l'ancien leader syndical a répété qu'il n'avait pas l'intention de parler d'élections.
De fait, “il est humainement impossible que vous imaginiez qu'un homme politique, qui figure dans le débat électoral avec de bonnes chances de l´emporter, dise qu'il n'est pas candidat”, a-t-il commenté.
Lorsque le moment sera venu de choisir, si je suis dans les conditions et que les partis progressistes du Brésil estiment que mon nom peut être le meilleur (pour l´emporter), il est évident que je serai prêt à être candidat ; je dis simplement que ce n'est pas ma priorité maintenant de discuter de la candidature, a-t-il expliqué.
Sur les récentes annulations de ses condamnations et le rôle de l'ancien juge Sérgio Moro, il a assuré qu'il n'était pas un juge. "C'est un menteur parce qu'il ment sur moi depuis que la procèdure me concernant a été traitée à Curitiba".
“Cela fait cinq ans que nous affirmons la fausseté de l'accusation portée à mon encontre et ce n'est que maintenant que la Cour suprême a décidé de prendre une décision", a-t-il constaté.
En ce qui concerne l'administration du président Jair Bolsonaro, l'ancien dirigeant ouvrier a commenté que celui-ci n´a jamais pris la pandémie au sérieux, qu´il a prescrit des médicaments sans efficacité prouvée et n´a pas adopté de mesures restrictives pour empêcher la propagation du virus, qui a fait à ce jour plus de 373 mille morts dans le géant sud-américain.
La crise que nous vivons est en partie due à l'irresponsabilité totale de notre gouvernement. Il (Bolsonaro) n´a pas été responsable face au peuple brésilien, à la science, au système de santé. Et c'est pourquoi le Brésil est devenu aujourd'hui l'épicentre de la Covid-19, a-t-il souligné.