Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Amérique Latine : Néocolonialisme et redéploiement impérialiste

14 Août 2021, 17:46pm

Publié par Bolivar Infos

Por Fernando Esteche

 

Ces jours-ci, les principaux acteurs du Département d'Etat nord-américain qui cherchent la soumission politique de Notre Amérique ont rencontré les dirigeants politiques de l'Argentine et du Brésil.

 

Jacob “Jake” Sullivan, le principal conseiller à la sécurité pour l'hémisphère occidental du président Biden, chef de la délégation, a été reçu par les présidents du Cône Sud avec des gestes éloignés de la sécheresse diplomatique et ressemblant plus à une génuflexion soumise et des membres du Congrès lui ont rendu visite à ses ambassades.

 

Ce que Sullivan et son groupe ont pu avancer au Brésil n'est pas seulement prévisible mais a la précarité propre à l'étape finale du bolsonarisme. C'est une manœuvre d'anticipation du soft-power mondialiste démocrate qui coordonne avec un pouvoir de Rio de Janeiro qui se caractérise par sa grossièreté et a été modelé par le suprématisme trumpiste, un pouvoir dépassé.

 

En ce qui concerne l'Argentine et la façon dont la diplomatie des Fernández revient sur ses pas, nous pourrions voir l'impact de celle-ci et la possibilité ou non d'avoir dans la région une diplomatie autonome et non soumise.

 

Ce qu'on a publié sur ce que les Nord-américains sont venus dire à nos dirigeants n'a pas été différent des tirades grâce auxquelles Trump cherchait des alliances : la conflit technologique, commercial et des investissements avec la Chine, l'inquiétude due aux cyberattaques de la Russie et l'inquiétude suscitée par la situation au Venezuela, à Cuba et au Nicaragua, principales figures de proue du redéploiement impérialiste dans notre région.

 

Les positions claires et fermes à propos des attaques que subissent le Venezuela, Cuba et le Nicaragua montrent si on applique une politique autonome ou soumise.

 

Ce qu'ils viennent faire, ils l'ont écrit dans leur principal document de prospective stratégique « Orientation Stratégique de la Sécurité Nationale Prévisionnelle (iNSS) » dans lequel ils indiquent ce que pensent les commandements militaires, le Pentagone, la communauté du renseignement et le président Joe Biden qu'il faut faire pour récupérer l'espace perdu par les Etats-Unis dans un monde qui tend de plus en plus vers des relations d'un nouveau type caractérisées par la multipolarité. Le document dit : «  Ce moment est un point d'inflexion. Nous sommes dans un débat fondamental pour la future direction de notre monde. Pour dominer, nous devons démontrer que les démocraties peuvent encore donner des résultats pour notre peuple. Cela n'arrivera pas par accident, nous devons défendre notre démocratie, la renforcer et la renouveler. Cela signifie reconstruire mieux nos bases économiques. En récupérant notre place dans les institutions internationales. En élevant nos valeurs chez nous et en parlant pour les défendre dans le monde entier. En modernisant nos capacités militaires tandis que nous dominerons grâce à notre diplomatie. En revitalisant la réseau d'alliances des Etats-Unis et les associations qui ont fait que le monde soit plus sûr pour tous nos peuples. »

 

Il y en a encore qui pensent que Biden est Perón, avant, ils pensaient que Trump était Perón. La vérité, c'est que Perón n'était pas président des Etats-Unis et que dans son esprit, loin de l'ingérence et des bombardements d'autres peuples, se trouvaient la Troisième Position et l'ABC comme axe Sud destinés à renforcer le régionalisme autonome de Notre Amérique.

 

On pense à Perón ou à Braden. Ceux qui ne peuvent pas comprendre cette étape comme une controffensive impérialiste seront incapables de voir dans ces visites agressives les Braden du XXI ème siècle, les Canning, les Thomton.

(NOTE de la traductrice :

Spruille Braden : le « taureau de la démocratie » chargé d'empêcher l'accession au pouvoir de Peron. Ambassadeur Colombie Cuba1942-1945 sa présence coïncide avec des crises politiques ou des coups d'Etat.)

 

La délégation étasunienne a été dirigée par le propre conseiller à la Sécurité Nationale, Jake Sullivan, qui faisait déjà partie de l'équipe d' Obama, et par le directeur du Conseil de la Sécurité Nationale pour pour l'hémisphère occidental Juan González qui avait mangé des grillades dans l'arrière-cour de la maison de Sergio Massa (le président de la Chambre des députés argentine candidat à la présidence il y a 2 ans) et était composée par le directeur pour la Technologie et la Sécurité Nationale, Tarun Chhabra, et le responsable de la cybersécurité, Amit Mital.

La nouvelle visite de personnalités étasuniennes se déroule dans le cadre des nouvelles donations de doses de vaccin par le Gouvernement nord-américain. Il s’agit de vaccins que les États-Unis n’ont pas donné à temps à leur population et qui ont une durée d'utilisation limitée. C’est une sorte de diplomatie des vaccins destinée à vaincre. Ce geste est utile à cause de l’échec de la tentative destinée contrecarrer l’avancée chinoise et russe et pour que les conversations commence avec un remerciement des amphitryons envers des invités aussi gênants et imposés.

 

La schizophrénie de la politique étrangère argentine inquiète Biden et face au départ de notre pays du Groupe de Lima (cette association de pays destinée à construire un consensus pour attaquer le Gouvernement du président Maduro de Venezuela), la Maison Blanche cherche à arrêter ce qu'elle pense être une offensive chinoise en Argentine – dont elle pense qu'elle se réalise à travers les vaccins, le swap de 18 500 000 000 de $ et leur intention de contrôler la route fluviale Hydrovia – ainsi que la présence croissante russe. C'est pourquoi elle déchaîne une offensive diplomatique de dissuasion qui se traduit par un nombre obscène de visites de hauts fonctionnaires yankees dans notre pays qui défilent avec leurs diatribes anti chinoises et anti-russes et se répandent en promesses de soutien et d'aides.

 

Parmi les premiers visiteurs se trouvait Craig Faller, le chef du Commandement Sud en personne. Au mois d'avril, Lloyd Austin, Secrétaire à la Défense de Biden soutient l'idée que « l'armée étasunienne n'est pas destinée à rester à l'écart mais à renforcer la diplomatie étasunienne et à promouvoir une politique étrangère qui utilise tous les instruments de notre pouvoir national. »

 

Lors de ces visites, ils promettent aussi de l'aide face aux négociations avec le FMI concernant la dette extérieure frauduleuse et impayable souscrite par l'Argentine désendettée auprès de cet organisme pour financer la campagne électorale du macrisme et a servi à assurer les indemnités de chômage des fonctionnaires qui ont cessé d'être un Gouvernement grâce à la fuite de devises.

 

Les Nord-américains ont averti qu'ils considèrent l'autonomie diplomatique comme dangereuse et destinée à s'achever envers les Chinois et les Russes, les 2 principales causes éventuelles de conflits figurant aujourd'hui dans les documents du Pentagone et du Département d'Etat.

 

L'annonce du retrait du Pérou du Groupe de Lima, faite à Lima par le nouveau chancelier Héctor Béjar Rivera, semble coïncider avec les réflexions faites depuis Chapultepec par le président López Obrador sur la nécessité de renforcer la CELAC et avec les déclarations du président Fernández disant que « l'OEA n'était pas un lieu de rencontre pour l'Amérique Latine » et que c'est un « escadron » créé pour attaquer les Gouvernements du peuple qui « tel qu'il n'est, ne sert à rien. »

 

Le problème, à présent, est d'agir en conséquence mais entre l'analyste et l'homme d'Etat, dans ces parages, il y a habituellement un abîme.

 

J'appartiens à la génération qui a vu un président dire aux Yankees : «  Yankees de merde, rentrez chez vous ! » celui-là même qui avait dit : « que l'ALCA aille se faire foutre ! ». La génération qui a pu voir un président bolivien expulser non seulement l'ambassadeur qui pratiquait 'ingérence mais tout l'échafaudage de l'USAID. Je suis de ceux qui savons qu'on peut être anti-impérialiste, que ce n'est pas une vaine illusion. Quand nous voyons ceux qui s'agenouillent devant ces visiteurs, nous savons que ces attitudes ne sont pas un stratagème... Cela fait peine et les montre à nu.

 

Il leur manque la connaissance de l'histoire s'ils ne comprennent pas ce que dirait Bolívar, répèterait Chávez et que nous savons tous : « Les Etats-Unis semblent destinés par la Providence à emplir l'Amérique de misères au nom de la liberté. »

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/08/12/nuestramerica-neocolonialismo-y-redespliegue-imperialista/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/08/amerique-latine-neocolonialisme-et-redeploiement-imperialiste.html