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Venezuela : l’Union Européenne se mêle du dialogue , Guaidó ne veut pas renoncer au butin

4 Octobre 2021, 17:45pm

Publié par Bolivar Infos

Par Geraldina Colotti

 

Briser le blocus et désactiver le sabotage intérieur pour se consacrer au rétablissement du pays fortement frappé par les nombreuses attaques de l’impérialisme, c’est l’intention déclarée du Gouvernement bolivarien. Un engagement qui se situe à plusieurs niveaux. Le front de dialogue avec l’opposition putschiste qui avance au Mexique malgré les ingérences et les désintérêts est central. Lors de la dernière ronde de réunions, des accords pour la défense de la souveraineté du Venezuela sur l’Esequibo Guyanais et sur la protection du peuple dans une optique de genre ont été obtenus.

 

Pendant ce temps la machinerie électorale du PSUV, dirigée par le vice-président du parti, Diosdado Cabello, avance à toute vitesse vers les élections du 21 novembre dans la joie et la détermination. Que toutes les composantes de la droite aient décidé d’inscrire leurs candidats aux postes de maires et de gouverneurs est déjà une grande victoire. La déclaration de l’Union Européenne qui a rendu publique sa décision d’envoyer des observateurs est un premier résultat important.

 

Le représentant pour la politique étrangère Josep Borrel a nommé Isabel Santos, députée au Parlement Européen, à la tête de la mission d’observation électorale de l’Union Européenne.

 

Le communiqué diffusé par Bruxelles définit le 21 novembre comme « des élections sans précédent avec la participation de la majorité des forces politiques pour la première fois pendant ces dernières années, destinées à élire plus de 3000 représentants régionaux et municipaux. »

 

Le noyau de la mission est composé par 11 experts électoraux et arrivera à Caracas en octobre. Fin octobre, jusqu’à 62 observateurs à long terme rejoindront la mission et se déplaceront dans les régions. De plus, environ 34 observateurs à court terme renforceront la mission le 21 novembre avec 20 autres observateurs à court terme engagés sur place. La mission de l’union européenne restera dans le pays jusqu’à la fin des élections.

 

L’union européenne, rappelle le communiqué, « n’a pas été présente au Venezuela avec une mission d’observation électorale pendant 15 ans. » Maintenant, elle pense que sa présence pourrait « être un apport important pour soutenir une issue pacifique conçue par les Vénézuéliens pour la crise et, en conséquence, une voie vers des élections crédibles, inclusives et transparentes. » Une allusion non voilée à la position soutenue par les lobbys qui opèrent au Parlement Européen qui, pendant ces dernières années, ont poursuivi le banditisme mis en marche par le député européen Leopoldo López Gil en soulignant le refrain de « la fin de l’usurpation, le Gouvernement de transition » de Guaidó.

 

Il ne reste plus aux autoproclamés qu’à aboyer à la lune, à menacer d’inexistantes « manifestations dans tout le pays » et surtout, à s’accrocher au butin volé aux ressources du peuple Vénézuélien saisies à l’étranger avec la complicité de Gouvernements soumis à Washington. C’est le véritable enlisement des négociation au Mexique. Le vice-président vénézuélien pour le secteur de l’économie et ministre du pétrole, Tarek El Aissami, a annoncé que le Venezuela se proposait d’entreprendre des démarches au niveau international pour récupérer les entreprises CITGO et MONOMEROS, filiales de PDVSA aux États-Unis et en Colombie qui, à cause des « sanctions » étasuniennes, ont été confiées à Guaido.

 

Etant donnée la gestion de Guaido et de ses complices, aussi bien CITGO qui exploitait 3 raffineries de pétrole au Texas, en Louisiane et dans l'Illinois, que MONOMEROS, un complexe pétrochimique de haut niveau, traversent une grave crise de production et de liquidités qui les a amenées au bord du gouffre. Un membre de la bande, Humberto Calderón Berti, président de PDVSA en 1983, nommé « ambassadeur » en Colombie par Guaidó, a aussi pensé sortir les torchons sales de l'extrême-droite vénézuélienne : « La plus grande responsabilité de ce qui se passe dans l'entreprise MONOMEROS revient à Leopoldo López, » a-t-il dit en décrivant la carrière de « dirigeants de l'opposition consacrée à demander des faveurs et à chercher à faire des affaires avec l'entreprise » sans un minimum d'expérience.

 

Un autre point critique dans les négociations qui se déroulent au Mexique est l’arrestation arbitraire du diplomate Alex Saab qui est détenu depuis 400 jours sur l’île du Cap-Vert et est sur le point d’être extradé vers les États-Unis dans une violation flagrante de ses droits. Au Mexique, la délégation du Gouvernement vénézuélien a réalisé un acte symbolique pour le défendre en déployant des pancartes avec sa photo et en l’incorporant à la table de négociations en tant que médiateur.

 

Jorge Rodriguez, président du Parlement, sur un ton angoissé mais fier, a lu une lettre dans laquelle Saab, qui est également très malade, explique qu’il a subi des tortures physiques et psychologiques et des pressions et des chantages pour qu'il cesse d’envoyer des aliments au Venezuela par l’intermédiaire de son entreprise. Mais, il a répondu : « Comment pourrais-je être complice d'un génocide ? »

 

Son enlèvement met en évidence la pratique des “Estraordinary rendition”, les « remises extraordinaires » employée par les Etats-Unis après les attaques du 11 septembre 2001 pour capturer, déporter et arrêter clandestinement de présumés « combattants ennemis .» L'ambassadeur russe au Venezuela, Mélik-Bagdasárov, a rappelé cela : « Des tortures ? Des pratiques atroces à Guantánamo? » D'autres diplomates de ces pays qui, à commencer par la Chine, avancent vers la construction d'un monde multipolaire et à plusieurs centres, ont  également élevé la voix à l'ONU contre l'enlèvement de Saab.

 

Pourquoi les Etats-Unis ont-ils tellement intérêt à ce que Saab parle ? Parce que, comme l'a insinué la revue Forbes, ils veulent comprendre comment le Venezuela échappe à leur siège. « Alex Saab est la clef qui ouvre le mystère monétaire vénézuélien ou comment un pays qui affronte des sanctions des Etats-Unis, du Royaume Uni et de l'Union Européenne peut-il exporter de l'or ou du pétrole. C'est le seul homme qui peut expliquer comment le pays survit. »

 

Mais pendant ce temps, le mouvement international pour exiger sa libération augmente.

 

Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/10/03/venezuela-dialogo-en-mexico-la-ue-entra-en-el-terreno-guaido-y-compinches-no-quieren-renunciar-al-botin/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/10/venezuela-l-union-europeenne-se-mele-du-dialogue-guaido-ne-veut-pas-renoncer-au-butin.html