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Venezuela : Facebook ou les méthodes d’intervention des Etats-Unis

17 Novembre 2021, 18:08pm

Publié par Bolivar Infos

Avec les années, les Etats-Unis ont perfectionné leurs méthodes d’intervention et de changement de régime dans les pays qui ne se soumettent pas à leurs desseins. Pour cela, il sont bénéficié, entre autres choses, d’une puissante machinerie composée de grandes corporations de médias et d’organisations qui font office de bras du Gouvernement étasunien sous d’autres latitudes.

 

L’une de ces formes d’ingérence pas si silencieuse que ça est réalisée grâce au financement de partis politiques d’opposition des lestais dans lesquels ils veulent intervenir et d’organisations non gouvernementales qui défendent les droits fondamentaux, des sortes de chevaux de Troie.

 

C’est pourquoi il n’est pas surprenant qu’un travail journalistique de Jacobin révèle qu’après la mort du président Hugo Chávez, l’Institut National Démocrate qui opère indépendamment du Gouvernement des Etats-Unis et a été créé « pour financer et soutenir des partis politiques à l’étranger d’une manière plus officielle que l’Agence Centrale de Renseignement, a financé des membres de l’opposition vénézuélienne pour qu’ils utilisent. le géant des réseaux sociaux [Facebook] pour mobiliser ses partisans et attirer des partisans du Gouvernement socialiste « de l’autre côté. »

 

En 2015, la NED triomphe

 

A la rédaction du média étasunien sont parvenus des documents du Gouvernement des Etats-Unis concernant une demande à propos de la loi sur la liberté de l’information (FOIA) dans laquelle il était prouvé que le Gouvernement avait développé un programme centré sur l’utilisation de Facebook pour aider l’opposition vénézuélienne lors des élections municipales de 2013 et des élections législatives de 2015. A la base, ce document confirme qu’on a utilisé activement les réseaux sociaux pour s’immiscer dans les élections d’autres pays.

 

Ainsi, l’empire opère comme un élément qui s’ajoute aux processus électoraux des pays dans lesquels il veut intervenir. Mettra-t-il cette machinerie en marche pour les élections du 21 novembre prochain?

 

Il suffit que s’installe un Gouvernement autonome par rapport aux desseins de l’empire pour que les Etats-Unis, par l’intermédiaire de leurs agences, commencent à soutenir, conseiller et financer les campagnes des partis d’opposition. Il existe des preuves que les agences comme l’USAID non seulement ont dépensé des millions de dollars dans les campagnes des divers candidats d’opposition tout au long de ces années de gouvernement bolivarien mais a aussi investi dans l’opposition bolivienne dès qu’Evo Morales est arrivé au pouvoir.

 

«A partir d’octobre 2013, le Fonds National pour la Démocratie (NED), une agence gouvernementale créée par le Gouvernement Reagan, a fourni presque 300 000 $ à l’Institut National Démocratique (NDI) pour un programme intitulé Venezuela: une meilleure formation et plus de possibilités » de communication pour les activistes politiques. » Le NDI a également été fondé sous le Gouvernement Reagan en tant que bras international du Parti Démocrate ainsi que son homologue républicain, l’Institut Républicain International, » dit le média étasunien.

 

Il faut souligner que les 2 instituts ne sont pas rivaux et poursuivent les mêmes objectifs de l’empire et même travaillent souvent ensemble et soutiennent les mêmes agents.

 

Le média signale aussi que la NED jour le rôle de maison mère des 2 groupes et reçoit presque tous ses fonds des contribuables. Bien que la NED et le NDI proclament leur indépendance vis-à-vis du Gouvernement des Etats-Unis, tous 2 doivent informer de leurs activités le Congrès qui reste sujet aux demandes de la FOIA.

 

La NED justifie l’existence du programme en disant que le Gouvernement vénézuélien a cherché à « contrôler les médias » du pays pour les utiliser comme un outil de contrainte des citoyens. Par conséquent, l’organisme étasunien,; parmi ses tâches, doit signaler que « les activistes politiques ont des défis particuliers pour communiquer avec les citoyens et pour organiser et mobiliser leurs partisans » et rapporte que les réseaux sociaux sont « moins vulnérables aux restriction du Gouvernement et sont un outil utile pour que les activistes politiques indépendants au Venezuela diffusent des messages et s’organisent.

 

Jacobin signale que, même si la NED décrit avec soin ces activistes comme indépendants, il est évident que ce programme a été conçu pour des activistes et des membres de la Table de l’Unité Démocratique (MUD), une organisation qui regroupe certains des partis d’opposition les plus importants du Venezuela.

 

Souvenons-nous que, dès 2008, la MUD a cherché le moyen de rendre le pouvoir politique grâce à un candidat qui ferait consensus contre les membres du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV) aux élections présidentielles.

 

Le média étasunien indique qu’après la mort de Chávez en mars 2013 et la victoire de Nicolás Maduro aux élections présidentielles qui l’a suivie le mois suivant, l’opposition a commencé à élaborer des stratégies en, vue des élections municipales de décembre 2013 et, plus important encore, des élections législatives de 2015.

 

Il s’en est suivi une féroce campagne qui a provoqué l’affaiblissement et la peur pour lesquels des éléments qui ont eu un impact certain sur la société comme les pénuries, la faim, l’inflation entre autres, ont été utilisés.

 

Facebook au service de l’empire

 

C’est là que la NED et les grandes corporations de médias ont conçu la feuille de route. Elles ont joué un rôle important dans le renforcement de la victoire de la MUD aux élections législatives de 2015 qui a provoqué la crise politique et oscille qui les a suivies.

 

La NED raconte qu’à ce moment-là, même si les réseaux sociaux étaient très importants pour orge aider apolitique, l’opposition vénézuélienne n’était pas équipée pour « utiliser les réseaux sociaux et d’autres technologies de l’information et de la communication (TIC). »

 

En réponse, la NED a financé le NDI pour qu’il fournisse différents services à l’opposition vénézuélienne. Son premier travail a consisté à planifier et à organiser « un séminaire hors du Venezuela sur l’utilisation de la technologie et des réseaux sociaux pour la participation et pour la participation des citoyens. »

 

 

Le NDI a également créé une « caisse à outils virtuelle » placée sur i-un site intitulé Réseau Innovation, également financé par la NED et qui donne un « cours personnalisé en ligne sur le développement des capacités dans une variété de sujets concernant l’innovation politique. » Selon l’enquête de Jacobin, ce site et ses cours existent toujours.

 

Après les élections municipales de décembre 2013, dit le média, le personnel du NDI a organisé une « session de révision des stratégies » avec des membres de l’opposition « pour développer  des stratégies à plus long terme pour garder le contact avec les citoyens et améliorer leurs capacités à communiquer entre eux et à diffuser des informations en utilisant les TIC, » un suivi qui s’est transformé en perfectionnement des stratégies que la victoire de 2015 renforcera par la suite. en outre, le NDI a en gagé un conseiller pour la formation permanente.

 

« Avec le financement et la formation du NDI, la MUD « a mis en place une base de données d’électeurs qu’elle a identifiés et a noté les indécis grâce aux réseaux sociaux » et en effet, en décembre 2015, l’opposition a obtenu la majorité à l’Assemblée Nationale du Venezuela pour la première fois depuis que Chávez est arrivé au pouvoir en 1999. Le NDI décrit la façon dont la MUD a créé une base de données d’électeurs, ce qui lui a permis de « tirer des conclusions sur les inclinaisons politiques de grandes parties de l’électorat… de calculer les probabilités qu’un électeur soit partisan du PSUV, partisan de la MUD ou indécis, » dit Jacobin.

 

Ensuite, cette base de données a servi à classer les électeurs selon leur inclinaison politique. A partir de là, le NDI décrit la façon particulière dont la MUD a utilisé Facebook pour atteindre ces groupes: les cavistes, les opposants et les indécis.

 

« La MUD a mené à bien sa campagne sur les réseaux sociaux grâce à Facebook où elle s’est adressée aux électeurs avec divers messages tenant compte de leur inclinaison politique. En utilisant sa base de données, cette campagne a également identifié 8 500 000 électeurs sur Facebook et les a visés avec des messages spécifiques. Les indicateurs de Facebook ont noté que ces messages atteignaient plus de personnes que les campagnes précédentes. Pour le jour des élections, la campagne a atteint 6 300 000 électeurs et et 2 900 000 électeurs ont réagi au contenu de la campagne sur Facebook au moins une fois » précisent-ils.

 

Il est évident que le succès de l’opposition en 2015 est dû au financement des bras interventionnistes des Etats-Unis, des organismes qui se sont alliés avec l’un des géants de la Silicon Valley dans la stratégie de l’empire destinée à chasser le chavisme du pouvoir. Un élément qui s’ajoute au dossier d’espionnage et à la vente d’informations concernant les utilisateurs qui est devenu un scandale qui a causé des millions de pertes à l’entreprise de Mark Zuckerberg.

 

Finalement, l’Institut National Démocratique s’attribue le mérite du succès de l’opposition et déclare que sa stratégie« finalement, a joué un rôle important dans. la grande victoire aux élections de 2015, » une réussite due au financement et à la formation de la MUD par les Etats-Unis. Il est très peu probable qu’elle puisse avoir le même succès malgré le soutien de l’empire.

 

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

 

source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2021/11/16/venezuela-facebook-o-los-metodos-de-intervencion-estadounidense/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2021/11/venezuela-facebook-ou-les-methodes-d-intervention-des-etats-unis.html