Pérou: 18 morts à cause de la répression des manifestations
Au moins neuf personnes sont mortes jeudi au Pérou à la suite de la répression policière des manifestations, portant à 18 le nombre de morts lors des marches contre la présidente Dina Boluarte, le Congrès et pour la convocation d'une assemblée constituante.
La direction régionale de la santé du département d'Ayacucho a indiqué qu'au moins 7 personnes sont mortes dans les manifestations enregistrées dans cette région. 2 morts ont également été signalés au cours de la journée dans la région de La Libertad.
Néanmoins, le ministère de la Santé du Pérou (Minsa) place actuellement le nombre de morts à 14 personnes.
Les incidents dans la ville d'Ayacucho ont eu lieu lorsqu'un groupe de personnes a envahi l'aéroport local, forçant la police à réagir, faisant 7 morts et 52 blessés.
Le gouvernement d'Ayacucho a tenu la présidente Boluarte, les ministres de l'Intérieur et de la Défense responsables de la mort des 7 manifestants, affirme qu'ils doivent « quitter immédiatement leurs fonctions", et appelle également à la censure de la direction du Congrès de la République afin de pouvoir installer un Gouvernement de transition.
Pour sa part, la coordinatrice nationale des droits de l'homme (Cnddhh) du Pérou a demandé une enquête sur les responsables des morts à Ayacucho. "Nous exigeons la cessation de l'intervention militaire et rendons les plus hautes autorités politiques du pays responsables de ces crimes", a-t-elle déclaré sur Twitter.
Pendant ce temps, l'armée péruvienne s'est déployée dans les provinces d’Huamanga, Huanta et La Mar pour soutenir les forces de police dans le contrôle des mobilisations contre la présidente Dina Boluarte qui exigent la libération de Pedro Castillo, qui a été condamné à 18 mois de détention provisoire.
La défenseur du peuple a exigé du commandement conjoint des forces armées "la cessation immédiate de l'utilisation d'armes à feu et de bombes lacrymogènes lancées par des hélicoptères".
Face à l'augmentation des manifestations et des protestations dans plusieurs régions du pays, le Gouvernement péruvien a décrété le couvre-feu à partir de vendredi dans les départements d'Arequipa, La Libertad, Ica, Apurímac, Cusco, Puno, Huancavelica et Ayacucho.
"Déclarer pour le délai de cinq jours calendaires l'immobilisation sociale obligatoire de toutes les personnes à leur domicile dans le cadre de l'État d'urgence au niveau national", indique le décret.
On estime que le nombre de morts et de blessés au cours du dernier jour pourrait augmenter dans les prochaines heures, car des manifestations et des répressions ont été enregistrées dans la capitale péruvienne et dans d'autres villes du pays tard dans la nuit.
Le Pérou connaît de fortes journées de manifestations et de mobilisations qui ont commencé le 7 décembre dernier après la destitution de l'ancien président Pedro Castillo et se sont intensifiées dimanche dernier, lorsque les deux premiers décès ont été signalés dans le département méridional d’Apurímac.
Traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
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