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Colombie : Discours du président Gustavo Petro à l’ONU

26 Septembre 2024, 18:37pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Mesdames et Messieurs les présidents du monde,

 

Dans cette enceinte, la capacité de communication d'un président dépend de la quantité de dollars qu'il a dans son budget, de la quantité d'avions de guerre qu'il a et, au fond, de la capacité de son pays à détruire l’humanité.

 

Le pouvoir d'un pays dans le monde ne s'exerce plus grâce au type de système économique, politique ou des idées qu’il irradie, mais par le pouvoir de détruire la vie de l’humanité.

 

Ceux d'entre nous qui n'ont pas ce pouvoir de destruction, au contraire, ceux d'entre nous qui ont le pouvoir de soutenir la vie sur la planète, parlons sans qu'on nous accorde beaucoup d'attention, et souvent peut-être seulement pour nos propres peuples.

 

C'est pourquoi on ne nous écoute pas quand nous votons pour que s'arrête le génocide à Gaza bien que nous soyons la majorité des présidents du monde et les représentants de la plus grande partie de l'humanité. Une minorité de présidents qui peuvent arrêter le bombardement ne nous écoute pas, c’est-à-dire que ne nous écoutent pas les présidents des pays qui peuvent détruire l’humanité. Si nous demandions qu'on change la dette pour l'action climatique, les minorités puissantes ne nous écouteraient pas. Si nous demandions qu'on arrête les guerres pour se concentrer sur la transformation rapide de l'économie du monde pour pouvoir sauver la vie et l'espèce humaine, on ne nous écouterait pas non plus. C'est le pouvoir de destruction de la vie qui donne son ampleur à la voix dans l'enceinte des Nations unies et on n’écoute pas la voix des Nations qui demandent d’unir les efforts humains pour l'existence. Ici, nous nous parlons mais on nous écoute pas.

 

Mais peut-être ne parlons-nous pas pour que les présidents du pouvoir mondial nous écoutent et pour pouvoir discuter avec eux mais pour que les peuples du monde nous écoutent.

 

Aujourd'hui, les choses sont pires qu'il y a un an. 11 000 000 d'hectares de forêt amazonienne ont brûlé en seulement un mois à cause du réchauffement climatique et de la crise climatique. Les scientifiques ont dit que si on brûlait la forêt amazonienne, nous en arriverions au point de non retour climatique où les décisions humaine pour arrêter l'effondrement serait déjà sans effet. Mais bon, la forêt amazonienne brûle. Le glas sonne déjà sur toute la planète pour toi, pour nous, pour la vie et pour l'humanité comme dirait Ernest Hémingway. Le glas sonne non seulement pour toi, mais pour toute la vie. C'est le début de la fin.

 

Il y a un an, j'ai demandé une conférence de paix pour la Palestine, avant que la première bombe est éclatée. Aujourd'hui, nous avons 20 000 enfants assassinés sous les bombes et les présidents des pays de la destruction humaine rient dans ces couloirs. Avec l'aide du pouvoir de communication des médias mondiaux propriété des grands capitaux, ils réordonnent  le monde, sans démocratie, sans liberté.

 

Le projet démocratique de l'humanité est en train de mourir avec la vie pendant que les racistes, les suprémacistes, ceux qui croient stupidement que les aryens sont la race supérieure s'apprêtent à dominer le monde en semant la terreur des bombes sur les peuples.

 

Le contrôle de l'humanité sur la base de la barbarie est en construction et sa démonstration, c’est Gaza. Quand Gaza mourra, l’humanité mourra. Il en résulte que le peuple de Dieu n'est pas Israël ni les États-Unis d'Amérique du Nord mais que c'était l'humanité tout entière et les enfants de Gaza en étaient : l'humanité, le peuple et élu de Dieu. Ils sont en train de tuer le peuple élu de Dieu : les enfants de l’humanité.

 

Il y a une raison à cet Armageddon du monde contemporain. Dans la déraison des Gouvernements qui applaudissent le génocide et qui n'agissent pas rapidement pour changer les économies vers la décarbonisation, il y a une logique. La logique n'est pas dans le monde politique ni dans cette arène où parlent tous les présidents.

 

La logique est en dehors et elle s'appelle inégalités sociales. Oxfam dit que le 1 % le plus riche de l'humanité est plus riches que les 95 % de toute l'humanité ensemble. C'est dans les inégalités que nous avons atteintes, les plus importantes de notre histoire en tant que espèce, que se trouve la logique de la destruction massive déchaînée pendant la crise climatique et la logique des bombes qu'un criminel comme Netanyahu a l'habitude de lancer sur Gaza. Netanyahu est un héros pour le 1% le plus riche de l’humanité parce qu'il est capable de montrer que les peuples peuvent être détruit sous les bombes.

 

Si nous mesurions la richesse en CO2 émis et non en dollars, nous aurions la réponse : le 1 % le plus riche de l'humanité est responsable de la crise climatique qui avance et s’oppose à la fin du monde du pétrole et du charbon parce que c'est la source de sa richesse. Les politiciens, même les présidents des pays les plus puissants de la terre, leur obéissent simplement. Ils payent les campagnes, ils sont les patrons des médias, ils sont ceux qui cachent la vérité de la science, comme dans le film. « ne regarde pas en haut ». ils sont ceux qui disent ce qu'on pense, qu'on dit, et ce qui doit être interdit et passé sous silence. Dans leur pouvoir d'interdiction et de censure, ils crient « vive la liberté, merde ! » mais c'est seulement la liberté du 1 % le plus riche de la population mondiale qui, dans son sentiment mercantile et libre, nous amène à la destruction de l'atmosphère et de la vie. Le libre marché n'était pas la liberté mais l'aggravation de la mort.

 

C'est 1 % le plus riche de l'humanité, la puissance oligarchie mondiale, est celle qui permet qu'on lance des bombes sur les femmes, les vieux et les enfants de Gaza, ou du Soudan, ou qu'on bloque économiquement les pays rebelles qui n'entrent pas dans leur contrôle  parce qu'ils ont besoin de montrer leur pouvoir de destruction aux 99 % restants de l'humanité pour qu’ils les laissent diriger le pouvoir du monde et s'approprier de plus en plus ses richesse et les accumuler.

 

L’ oligarchie mondiale conduit l'humanité à sa propre extinction. Et la politique lui rend hommage en abandonnant complètement l'idée de liberté et de pouvoir des peuples, l'idée de démocratie.

 

La question qu'il faut se poser depuis cette tribu, et s'il les peuples se laisseront faire.

 

Il ne reste déjà plus beaucoup de temps, les Gouvernements sont incapables d'arrêter l'extinction de la vie. Aujourd'hui, il faut choisir entre la vie et la cupidité, entre l'humanité et le capital.

 

Je ne peux pas mieux dire aux peuples du monde avec la voix faible d'un pays sans arme de destruction massive, mais beau dans sa diversité naturelle et culturelle, le pays de la beauté et des papillons de toutes les couleurs, que ce n'est plus le moment des Gouvernements, mais le moment des peuples. Le temps est fini, ou nous levons le drapeau de la vie ou nos village se rempliront de cimetières comme nous l’a montré l’épidémie.

 

C'est l'heure des peuples. Il faut agir localement et se concerter mondialement. Le capital fossile ne peut continuer. Les peuples doivent l'arrêter. Le venin rejeté dans l'atmosphère est fatal et les cheminées qui l’émettent doivent s'arrêter. Chaque coin du monde peut-être une bataille contre ces cheminées.

 

Il y a I siècle, des multitudes d’ouvriers brandissaient le drapeau rouge en parlant d'une révolution contre le capital. Ce monde est fini. Perdu dans le gigantisme des Etats et l'absence de liberté, le drapeau rouge n'a pas trouvé sa place dans l'histoire de l’humanité.

 

Mais aujourd'hui, avec plus de raison, pas pour défendre une classe, un système d'idée, mais pour défendre la vie collective, on a besoin de brandir un nouveau drapeau, peut-être qu'il ne sera plus rouge mais de toutes les couleurs, un drapeau de toute l'humanité pour défendre sa propre existence sur la planète.

 

Peut-être le mot « socialisme » a-t-il aujourd'hui une nouvelle signification. Les cerveaux qui sont la base véritable du travail sont aujourd'hui plus connectés que jamais. Aujourd'hui, le savoir humain et plus collectif que jamais. Nous aider toujours a été la magique qui nous a permis de survivre pendant 1 000 000 d'années. Les individus seuls sont faibles, et finissent aux mains du fentanyl, de la défaite humaine. Nous, les personnes, sommes fortes si nous nous aidons et cette aide atteint l'échelle planétaire. L'aide mutuelle, la construction collective du savoir, l'humanité comme nouveau sujet politique sont la base d'une nouvelle du socialisme.

 

Nous sommes les plus avancés de la vie, la vie intelligente. La vie intelligente doit se défendre et défendre les autres vies contre l'oligarchie mondiale. Une nouvelle richesse doit se construire non basée sur le pétrole mais sur l'intensité, sur le travail créateur et libre qui permet d'atteindre une très haute productivité, y compris l'intelligence artificielle qu'il faut contrôler grâce à un pouvoir public mondial.

 

La productivité procure du temps libre et créateur, la jonction des cerveaux humains en réseaux, la plus grande puissance jamais atteinte et ce réseau de neurones de l’humanité est ce qui peut nous permettre de vaincre avec notre drapeau levé, le drapeau de la vie.

 

Je ne parle plus à Biden, Macron, Scholz, Xi Jin Ping ou Poutine. De la Chine, j’ai repris l’idée de dialogue entre les civilisations, de l'Europe son projet de pacte social, des États-Unis son amour pour la démocratie originelle de ses pères fondateurs, de l'Amérique du Sud sa diversité cyclonique, son cavalier porte-drapeau, son Simón Bolívar, de l'Afrique ses tambours qui nous appellent à communiquer avec les esprits de la nature, de Jésus l'idée de l'amour universel, son union de la lumière et de la vie.

 

De ces sources de civilisation qui sont dans tous les peuples du monde, nous devons tirer les forces de la plus grande bataille pour la vie de l'histoire humaine. Cette bataille est indubitablement une Révolution Mondiale.

 

Nous avons besoin de construire la plus grande armée de tous les temps, composée de guerriers pour la vie. L'armée de la vie n'aura pas les armes de l'oligarchie mondiale, n'aura pas d'armes nucléaires, ne se battra pas avec des armes et n'aura pas les mains pleines de l'argent des banques, ni le pouvoir de détruire les enfants dans les génocides de l’oligarchie mais elle aura le plus grand pouvoir de tout, le pouvoir d'une humanité uni qui ne se laissera pas ôter son existence sur la planète.

 

Il n'y a qu'un point de vie Infinity mal en million d'années-lumière autour de l'univers et il s'appelle la terre et sur cette terre, il y a une vie supérieure qui est la vie intelligente, l'humanité. Nous ne pouvons pas laisser cette perle de l'univers s'éteindre. Sans la vie, seul l'obscurité inerte, dominerai et cette obscurité inerte qui remplit le cœur de l'oligarchie mondiale et de ses idoles d’argile.

 

Il revient à l'humanité de livrer cette bataille, c'est le moment des peuples.Si les Gouvernements ne peuvent pas et choisissent de jouer avec des bombes et à des guerres insensées, à des jeux de pouvoir inoffensifs, alors il est temps de remettre la solution des grands problèmes de l'humanité entre les mains des peuples eux-mêmes. Au lieu de nous adresser à des Gouvernement l'insensibles, adressons-nous à nous-mêmes, le commun, adressons-nous au peuple, pour concrétiser les actions communes, les démonstrations d'un autre pouvoir démocratique. Au milieu de ce pouvoir de l'humanité transformé en conscience agissante apparaîtront les nouveaux Gouvernements, les nouveaux dirigeants. Si la vie vainc son extinction, ce ne sera plus l'oligarchie qui  gouvernera, elle sera vaincue pour construire la démocratie mondiale. Une nouvelle histoire, par conséquent, est en train de commencer.

 

source en espagnol:

https://www.wradio.com.co/2024/09/24/este-fue-el-discurso-del-presidente-gustavo-petro-en-la-asamblea-general-de-la-onu/

URL de cet article:

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/09/colombie-discours-du-president-gustavo-petro-a-l-onu.html