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Argentine: Qui sont les principaux fabricants de pauvres

12 Octobre 2024, 17:51pm

Publié par Bolivar Infos

 

 

Par Alfredo Zaiat

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Les périodes politique, avec stagnation ou chute du produit intérieur brut et qui avance sur les droits sociaux et les droits du travail, en plus de privilégier découper économique, locaux et internationaux, provoque une augmentation du nombre de pauvres. Ils définissent en même temps un seuil de pauvreté plus élevé que les moments de retournement du pendule ne peuvent pas briser.

 

Il y a des controverses sur la méthode de mesure de la pauvreté depuis des décennies, mais n'importe quelle série de cette variable sensible en termes sociaux et politiques montre que depuis 1976, avec le coup d'Etat militaire et jusqu'à maintenant, les sauts abrupts sont enregistrés dans des cycles économiques conservateurs pendant ou au moment d'une explosion dans des crises dévastatrices.

 

Ces périodes ne sont pas comparables à cause des modifications réalisées dans la méthode de mesure de la pauvreté. De toute façon, avec différents présupposés pour rendre comparables ces données, on peut conclure que les périodes politiques avec stagnation ou chute du produit intérieur brut et qui avance sur les droits sociaux et les droits du travail, en plus de privilégier des groupes économiques locaux et internationaux, provoque une augmentation de la pauvreté.

 

Un autre facteur et important, est qu’ils définissent en même temps un seuil de pauvreté plus élevé que les moments de retournement du pendule ne peuvent pas briser… Ainsi, s'est configuré une société dont le trait distinctif dans la région est la mobilité sociale ascendante avec des noyaux de plus en plus important de pauvreté structurelle.

 

Les chiffres

 

Même si le discours conventionnel a installé l'idée que les mouvements politiques, appelé nationaux et populaire sont une fabrique de pauvres, les données sèches reflètent une autre réalité. Au contraire, les faits sont irréfutables et ne mériteraient pas d'être débattus s'il n'y avait pas ce vaste réseau de confusion délibérée destiné à tourmenter la population.

 

Sur la base de diverses études académiques qui se sont consacrés à essayer de rendre comparables les séries statistiques, ceux qui ont été les promoteurs du retard avec une augmentation de la quantité de pauvres par revenus, peuvent s'identifier dans la séquence temporelle suivante :

 

–La pauvreté en 1975 était de 5 % avant le renversement violent d'un Gouvernement démocratique par les Forces Armées.

 

–En octobre 1982, à la fin de la dictature militaire, elle avait augmenté de 22 %.

 

–3 ans plus tard (en octobre 1985), sous le Gouvernement d'Alfonsin, elle avait baissé jusqu'à 14 % pendant ce cycle politique (elle n'est pas revenue au 5 % qui existaient avant la dictature mais en mai 1989 (le début de l’hyper-inflation) elle  atteignait les 20 %.

 

–Les 10 ans et demi du gouvernement de Menahem. Ce sont achevées avec un niveau de pauvreté de 27 %.

 

–En octobre 2001, sous le Gouvernement de Fernando de la Rua, elle a augmenté à 46 % et avec l'éclatement de la convertibilité grâce à une méga dévaluation, elle a atteint le record de 65,5 % en 2003.

 

–Le cycle politique du kirchnérisme qui a développé une active politique sociale, de prévention et du travail, s'est achevé avec un indice de pauvreté de 30 %. (On n'a pas pu revenir aux 27 % qui avaient été le seuil sous le Gouvernement de Menem).

 

–Le gouvernement de Mauricio Macri s'est achevé avec un indice de pauvreté, dans la seconde moitié de 2019, de 35,5 %, atteignant ainsi un nouveau seuil plus élevé.

 

–Le mandat d'Alberto Fernandes, au second trimestre de 2023, s'achève avec un indice de pauvreté de 41,7 %.

 

–Aujourd'hui, en à peine 6 mois de gouvernement de Javier Milei, il a atteint les 52,9 %.

 

Dans cette longue période, la pauvreté par revenue augmente avec des moments de recul à cause de la stabilité des prix (avec le plan Austral d'Alfonsin et avec la convertibilité de Menem) ou à cause de la croissance économique, grâce à des mesures de redistribution (assignation universelle par enfant, moratoire préventif et création d'emplois sous le kirchnérisme) et définit en même temps un univers de plus en plus élevé de foyers pauvres par revenus.

 

Les cycles de relance sociale ont manqué de gaz (c'est-à-dire de dollars) pour continuer à stimuler la croissance et, en fin de compte, n'ont pas été en mesure de continuer à réduire la pauvreté, et ont même enregistré des augmentations par rapport aux niveaux les plus bas atteints au cours de ces années.

 

En définitive, pour ne pas tomber dans les pièges des analyses des forces politiques  et médiatiques conservatrices, l'Argentine est devenu un pays avec une population de plus en plus pauvre à cause de l'expansion de projets politiques régressifs. Ils ont été et continuent à être une fabrique de pauvres.

 

Comment on  mesure la pauvreté par revenu

 

Les résultats du premier semestre de 2024 présenté par l'INDEC, correspondant au total des agglomérations urbaines, disent que le pourcentage de foyers en dessous du seuil de pauvreté a atteint 42,5 %. Dans ceux-ci résident 52,9 % des personnes.

 

À l'intérieur de cette ensemble, on distingue 13 % de foyers en dessous du seuil d'un indigence qui comprennent 18,1 % des personnes.

 

Cela implique que, pour les 31 ensembles urbains de l'enquête permanente sur les foyers, 4 319 760 foyers sont en dessous du seuil de pauvreté. Cela représente 15 685 603 personnes et à l'intérieur de sept ensemble, 1 378 142 foyers sont en dessous du seuil d'indigence, ce qui implique 5 379 588 personnes indigentes.

 

Cette mesure monétaire de la pauvreté est réalisée sur la base de l'EPH, que l'INDEC élabore et mesure deux variables :

 

  1. Elle détermine s’i les revenus d'une famille sont suffisants pour couvrir un panier de base d'aliments qui contient certains nutriments qui ont pour objectif de couvrir un éventail minimum de besoins énergétiques. Cela s'appelle « seuil.d'indigence. »
  2. Ça ajoute à cela des dépenses de base pour d'autres besoins non alimentaires, comme le logement, l'éducation, la santé ou le transport. Cela s'appelle panier de base total (CBT) et détermine le « seuil de pauvreté. »

 

Plus pauvres que dans les pays pauvres ?

 

La pauvreté monétaire se mesure en Argentine, comme dans d'autres pays de la région : en valorisant un panier de base d’aliments, en lui donnant une valeur monétaire et en comparant cette valeur avec le revenu que perçoivent les familles. Mais le calcul en Argentine n'est exigeant que le reste.

 

Pour cette raison, on obtient des niveaux de pauvreté similaires et même supérieurs à ceux de pays qui ont eu historiquement une plus grosse quantité de pauvres.

 

Pour déterminer la composition du panier de base alimentaire, on pondère les besoins énergétiques de la population et le type de produits utilisé traditionnellement pour couvrir ces besoins.

 

Ces données viennent de l'enquête de dépenses des foyers et actuellement, ce sont les résultats publiés en 2005, évidemment, on a actualisés, qui sont utilisés et, par conséquent, cela affaiblit l'évaluation de l'amplitude et de la profondeur de la pauvreté.

 

Grâce à cette information, on sélectionne un panier de produits de base dont la valeur monétaire est actualisée chaque mois sur la base de l'indice des prix aux consommateurs (IPC).

 

Ce niveau  d’exigence excessive dans les paniers de consommation est le résultat d'une décision politique arbitraire de L'INDEC de Macri - grâce à la modification de la méthode d'élaboration de l'indicateur - pour obtenir un niveau de pauvreté plus élevé, attribué comme héritage du Gouvernement de Cristina Fernández de Kirchner.

 

Dans ce cas d'altération de la production d'indicateurs statistiques, il y a eu une large complicité pour l'approuver, motivée par le conflit permanent avec les statistiques sous le kirchnérisme.

 

Qu'est-ce que la pauvreté multidimensionnelle ?

 

Une façon d'éluder la discussion sur les chiffres de la pauvreté par revenu est d’introduire dans le débat un indicateur qui permet une évaluation de la qualité de vie de la population : l'indice de pauvreté multidimensionnelle.

 

Il est complémentaire de la mesure de la pauvreté monétaire et identifie directement les carences, sans dépendre d’aucune hypothèse concernant le comportement des ménages avec leurs ressources monétaires pour satisfaire les besoins essentiels.

 

Cette mesure cherche à mettre en évidence les dimensions dans lesquelles la population souffre de carences et montre comment elles sont liées dans une réalité sociale complexe. Cela fermer aux fonctionnaires chargés des politiques de l'État d'assigner les ressources et de concevoir les actions d'une façon plus efficace. Ce ne serait pas le cas dans le Gouvernement de Milei qui, non seulement pulvérise les revenus monétaires de la majorité de la population mais cesse de financer des plans destinés à développer certains domaines (la santé, l'éducation, les services publics, les travaux publics) qui améliorent le bien-être des familles.

 

Aborder une analyse de la pauvreté sur le critère multidimensionnel permet d'observer les conditions de vie des personnes et des familles dont les droits sont attaqués et ainsi d'avoir une incidence plus appropriée sur la prise de décisions sur les politiques publiques.

 

Un point de vue intégral

 

Ces dernières années, divers pays ont commencé à développer des processus de modernisation et d'actualisation de la méthode. À partir de là, ils ont réussi à mettre en place le point de vue de la pauvreté par revenu avec un point de vue de privation multidimensionnel.

 

Il existe un consensus sur la nécessité pour les pays de disposer de mesures multidimensionnelles de la pauvreté afin d'avoir des informations complémentaires à celles qui sont obtenues par les mesures basées sur les revenus monétaires.

 

Divers pays, particulièrement en Amérique latine, ont opté ces derniers temps pour avancer dans la mise en place du point de vue traditionnel de pauvreté. par revenu avec un point de vue de pauvreté multidimensionnelle.

 

En Colombie, en Équateur, au Costa Rica, au Chili, au Salvador et au Brésil, on a pris les foyers comme unité d'analyse, alors que le Mexique prend les personnes. L'Uruguay présente deux exercices, l'un en prenant comme unité d'analyse les personnes et l'autre en prenant les foyers. Dans la majorité des cas, la présentation de la pauvreté multidimensionnelle est complétée par la pauvreté par revenus.

 

Les indicateurs impliqués concerne le logement, l'habitat et les services de base, l'éducation, l'emploi et la protection sociale et la santé. À l'intérieur de chacun de ces secteurs, sont définis : la précarité des matériaux du logement, le surpeuplement, l'insécurité de l'occupation du logement, les conditions sanitaires déficientes, la localisation du logement dans une zone vulnérable, la non-scolarisation dans un établissement d'enseignement aux âges obligatoires, le retard scolaire des élèves, l'insuffisance des résultats scolaires, les difficultés d'accès à l'emploi salarié, la précarité de l'emploi des travailleurs, le déficit de couverture sociale pour les personnes âgées et l'absence de double couverture santé (sécurité sociale ou prépayée).

 

Ce n'est pas pour savoir s’il y a plus de pauvres, mais pour comprendre l’ampleur de la pauvreté

 

Comme on peut le constater, chacune de ces conditions définissent la qualité de vie des foyers et de leurs membres, ce qui implique des critères plus globaux que celui du revenu monétaire de la famille.

 

Une façon de rendre compte de la multi dimensions de la pauvreté, et si un foyer présente des privation dans au moins deux indicateurs de différentes dimensions. Par exemple, une privation dans la dimension logement (surpeuplement) et une autre dans l’éducation (retard scolaire).

 

Comme il n'existe pas d'élaboration officielle périodique de cet indicateur, on récupère celui publié par le système d'information, d'évaluation et de contrôle des programmes sociaux (SIEMPRO) au second semestre de 2020 avec une méthode intégrée (comprenant l'aspect monétaire), ce qui permet de croiser la pauvreté monétaire avec la pauvreté multidimensionnelle. En considérant cette méthode, 58,1 % de la population. (45,9 % des foyers) présentent au moins une de ces deux situations de pauvreté, monétaire ou non monétaire. L'indicateur traditionnel de l'INDEC concernant la pauvreté par revenu était de 42 % de la population.

 

Si, maintenant avec Milei, la pauvreté que mesure l'INDEC a atteint 52,9 %, quel serait le pourcentage de la pauvreté multidimensionnelle si elle a atteint la même proportion qu'en 2020 dans un contexte d'abandon de l'État et de détérioration de chacune des conditions de cette indicateur ?

 

Source en espagnol :

https://www.pagina12.com.ar/772672-quienes-son-los-principales-fabricantes-de-pobres

URL de cet article :

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