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Cuba : La face cachée de la crise de l’électricité

22 Octobre 2024, 16:48pm

Publié par Bolivar Infos

Par José Manzaneda

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Le département du trésor des États-Unis persécute et sanctionne les navires qui amènent du combustible aux centrales thermoélectriques de Cuba.

 

Il persécute tes sanctionne toute banque internationale qui ose faire des transferts à partir des institutions cubaines ou accorder des crédits pour le paiement des fournitures. Les sanctions des États-Unis, ont réduit à néant, en cinq ans, 90 % de la production pétrolière du Venezuela, auparavant, principal fournisseur de combustible à Cuba.

 

De plus, la Maison-Blanche a réussi à impacté toutes et chacune des sources de rentrée de devises de Cuba : l'envoi d'argent de l'émigration cubaine a été interdite pendant plus de trois ans. Le tourisme européen à Cuba a baissé à cause des pénalités concernant l'obtention des visas alors que l’américain reste fermé à clef et l’application intégrale de la loi Helms-Burton a coupé à la racine le flux d’investissements étrangers à Cuba.

 

Nous ajoutons à tout cela l'augmentation des prix de toutes les importations cubaines à cause du blocus commercial traditionnel des États-Unis, les pénalités et les pressions exercées sur les entreprises et les pays qui font du commerce avec l'île ou l'impossibilité pour Cuba d'accéder à des crédits pour le développement, pour moderniser, par exemple, son système électrique, à cause de la voix prépondérante des États-Unis à la Banque Mondiale ou à la Banque Inter-américaine de Développement.

 

La crise de l'électricité que subit Cuba est la conséquence de la somme de tous ces éléments. Mais on n’en trouvera pas une seule mention dans la presse corporative internationale. Une partie de cette presse nous décrit la situation cubaine telle qu'elle est, sans doute. Une réalité dramatique, à la limite insoutenable. Mais, qu'en est-il des causes, de la politique criminelles qui a conduit à cette situation ? Pas un mot.

 

Une autre partie des médias prend parti… pour donner son aval au crime. C'est le cas du journal «El Pais » dont la spécialiste de Cuba est Carla Gloria Colomé qui, auparavant, a travaillé au média El Estornudo à la solde du Gouvernement des États-Unis. Elle nous parle avec suffisance de « décennies d'absence d’investissement », d’un « système électrique obsolète » qui « dépend encore des combustibles fossiles », comme si c'était une décision bureaucratique ou un caprice de La Havane. Tout pour couvrir la guerre économique imposée par le Gouvernement qui a payé son salaire pendant des années.

 

Un autre média espagnol,El Confidencial, mentionne certaines raisons de la crise. Premièrement, le pétrole vénézuélien. : « Caracas n'est plus capable d'envoyer à La Havane même 50 % de ce qu'elle  envoyait », nous dit-il. Mais, pourquoi n'explique-t-il pas qu'elle ne peut plus le faire parce que le blocus des États-Unis a réduit à néant 90 % de sa production et de ses revenus? Deuxièmement, le tourisme : « Le régime cubain a perdu une grande partie de ses liquidités financières à cause de la décadence du tourisme, une de ses principales sources de revenus. » Mais, pourquoi tait-il le fait qu'une des raisons fondamentales réside dans les pénalités imposées par les États-Unis aux touristes européens qui se rendent sur l'île ?

 

Taire la guerre économique que subit Cuba est la seule façon de la justifier et ainsi de faire endosser ses conséquences à « 60 ans de gestion communiste » ou à la « centralisation économique » (curieusement, au moment où celle-ci est plus faible que jamais dans l'histoire après un processus d'ouverture au secteur privé.)

 

Et, dans tout cela, il y a des médias qui laissent déjà tomber cette ligne d'attaque : la soi-disant répression. L'avertissement du président Miguel Diaz-Canel, disant qu'il ne va pas permettre « de faits de vandalisme », en profitant de la panne, si elle était arrivée dans un autre pays, serait rapportée comme l'action normale d'un État qui défend les propriétés publiques ou privées. Mais si c'est à Cuba, les choses changent. On nous dit que « le régime (…) a menacé d'augmenter la répression contre ceux qui protestent », ou que « le Gouvernement avertit qu'il ne tolèrera aucune protestation. »

 

Le peuple cubain subit une guerre inhumaine avec l'aval des médias internationaux. Une guerre qui n'avait jamais atteint une telle intensité. C'est pourquoi il faut activer, plus que jamais, la solidarité du monde entier. Pour arrêter les pieds des criminels… Et de ses organes de propagande.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/10/21/cuba-crisis-electrica-la-cara-oculta/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2024/10/cuba-la-face-cachee-de-la-crise-de-l-electricite.html