Venezuela : Le Brésil allait soutenir l'entrée du Venezuela dans les BRICS mais la chancellerie a changé sa position
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, un déclaré que le Gouvernement du Brésil allait soutenir l'entrée du Venezuela dans le groupe de pays BRICS, et que le chancelier Mauro Viera l’avait confirmé personnellement lors de la réunion qui a eu lieu à Kazan, Russie, entre le 22 le 20 24 octobre mais qu'un fonctionnaire de la chancellerie brésilienne a finalement approuvé le veto.
Dans son émission « avec Maduro plus » de ce lundi, Maduro a signalé que, dans les conversations privées avec le Brésil pour l'entrée du Venezuela dans les BRICS, la chancellerie brésilienne avait déclaré que le Brésil ne mettrait pas son véto : « Ils l'ont dit une, deux, trois, quatre fois, de nombreuses fois. Le chancelier Mauro Viera m'a dit en face que le Brésil ne mettrait pas son veto. Il y a eu des réunions entre ce chancelier, le chancelier de la Russie, notre chancelier, la vice-présidente et le Brésil, étant le seul pays de la région, a déclaré haut et clair qu'il ne mettrait pas son veto au Venezuela. »
« Quand on allait annoncer la liste des pays invités à participer en tant que partenaires, est apparu un fonctionnaire du nom d’Eduardo (Eduardo Paes Saboia), à l’obscur et triste passé bolsonariste très critiqué au Brésil par différents secteurs de la société, » a expliqué le président vénézuélien. Ce monsieur « avait été chef de négociation » pour les différents documents « et il a affirmé directement : « Le Brésil met son veto au Venezuela, le Venezuela n'entre pas » et il a exercé un pouvoir de véto absolument inexplicable contraire aux principes constitutionnel du Brésil, aux principes de la CELAC, de l'UNASUR et aux principes qu'a défendus le président Lula pendant des années.
« C'est la réalité ! C'est au dernier moment, presque à la fin du sommet, », à expliquer Maduro. « Eduardo Paes Saboia est le fonctionnaire qui a parlé au nom du Brésil pour établir devant la table de négociations que son Gouvernement mettait son veto à l'entrée du Venezuela en tant que partenaire de BRICS. » il ajoute que ça a été « un coup de poignard dans le dos », d'un fonctionnaire « intransigeant, bolsonariste et fasciste. »
Maduro signale que, quand le sommet s'est achevé et qu'il est parti, il a vu le chancelier brésilien Mauro Viera, qui disait au revoir à Poutine. Quand il s'est retourné, il a vu Maduro devant lui, il s'est presque décomposé, Maduro lui a dit : « Vous avez mis votre véto au Venezuela ! » et Viera l’a regarder, effrayé, a nié avoir mis son véto, et est parti rapidement.
À propos du président Lula, Maduro a dit : « Je préfère être prudent et attendre (…) je ne suis pas naïf, mais une bonne personne. Je préfère attendre que Lula observe, soit bien informé des évènements et qu'en tant que chef d'État, quand il voudra, il dise ce qu'il a à dire. »
La chancellerie brésilienne est liée depuis des années au département d’État
D'autre part, le président a donné ses impressions sur la chancellerie brésilienne connues sous le nom d’Itamaraty.
« Je n'apprends rien à personne quand je dis qu’Itamaraty a été un pouvoir à l'intérieur du pouvoir au Brésil. » il rappelle que le dirigeant cubain Fidel Castro a dit une fois que le Brésil était le seul pays gouverné par un édifice, en évoquant la chancellerie, très liée au département d'État des États-Unis depuis les années 60, après le coup d'Etat contre João Goulart. Depuis cette époque, toutes les écoles diplomatiques du Brésil ont été installées et influencées par le département d'État des États-Unis. »
Itamaraty « a toujours conspiré et mis des obstacles », à l'entrée du Venezuela au MERCOSUR, qui s'est faite par la volonté de la présidente Dilma Rousseff. » Itamaraty, à l'époque de Bolsonaro, « à été le grand promoteur de l'exclusion illégale du Venezuela du MERCOSUR, une souillure dans la diplomatie brésilienne, combinée avec la diplomatie de droite du Gouvernement argentin de l'époque, cette ordure de Mauricio Macri. » il signale qu'ils ont une idéologie très anti-bolivarienne et anti-vénézuélienne.
« Ils ont mis le véto dans les mêmes termes que le Gouvernement de Jair Bolsonaro. Ils n'ont pas changé un point, un mot, ni une virgule du veto » que Jair Bolsonaro a mis pendant ses quatre années de gouvernement « pour que nous ne nous rapprochions pas des BRICS. » l'année dernière, au sommet des BRICS en Afrique du Sud, je n'ai pas pu y aller parce que j'avais une très forte otite et ils ont conspiré et profité de mon absence pour qu'on n'approuve pas ce qu'on allait approuver, qui était de faire du Venezuela un membre de plein droit. » Il signale qu'ils ont maintenu les mêmes termes que Bolsonaro.
« Je le dis, je le répète : le Venezuela appartient aux BRICS avec un B majuscule, le B de Bolivar, mais depuis 200 ans et personne ne va nous chasser du monde auquel nous appartenons, personne ne va nous en chasser », a déclaré Maduro.
« C'est une stupidité de penser qu'ils peuvent mettre leur veto au droit du Venezuela d'appartenir à un monde nouveau, d'être libre, d'être souverain. Nous, nous appartenons aux BRICS depuis 200 ans parce que, à nous, personne ne nous a fait cadeau de l'indépendance. »
Il a aussi rappelé que la première personne que j'ai entendu–je ne l'avais jamais vu dans un livre ou un document–parler d'un monde multipolaire été Hugo Chavez », qui ensuite a changé le concept en « pluripolaire », plus que « multipolaire », parce que « ce devait être un monde dans lequel il y aurait une pluralité de civilisations. Pluralité culturelle, politique, religieuse, de valeurs. » et Maduro a ajouté : « Nous allons vers un monde, multicentrique, aux multiples centres de pouvoir, anti-impérialiste, anticolonialiste, du sud mondial, un monde sans hégémonie. »
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