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Bolivie: Communiqué du Collectif ALBA-TCP France

1 Novembre 2024, 18:57pm

Publié par Bolivar Infos

Le Collectif Alba–TCP France condamne fermement la tentative d'assassinat de l'ancien président de la Bolivie, Evo Morales Ayma lors de laquelle son chauffeur a été blessé par balle. Aucun différend politico-social ne justifie la violence que représente l'assassinat d'un chef d’État.

 

Même si la démocratie participative de l’État Plurinational de Bolivie se détériore depuis le coup d'Etat contre Evo Morales, en 2019, la réorganisation des forces du Mouvement Vers le Socialisme–IPSP a donné la possibilité à sa base fondatrice, sous la direction d’Evo Morales Ayma, légitimé par ses luttes et ses positions lors de ses deux mandats de gouvernement de proposer à Luis Arce Catacora et David Choquehuanca d'être le duo de la campagne de 2020. Une élection qui a été remportée par le MAS–IPSP.

 

Après cet épisode électoral, des tentions se sont fait sentir entre le MAS–IPSP et le Gouvernement  de Arce, en particulier, parce que tous les programmes et les projets qui avaient été réalisés à partir des périodes de gouvernement 2005-2019 ont été supprimés. Les institutions ont commencé à s’éroder: l'Assemblée nationale, le Pouvoir Electoral, le Système Judiciaire, sous la forte pression de la présidence et de la vice-présidence de la Bolivie qui a pris en otage les institutions par une hyper-concentration du pouvoir destiné à construire un projet personnel, loin du mandat que leur avait donné le MAS–IPSP.

 

La situation politique et sociale depuis 2023 s'est effondrée quand le MAS–IPSP a expulsé Arce  de ses rangs sous prétexte qu'il n'avait pas respecté le processus de souveraineté et de nationalisation des ressources naturelles de la Bolivie, qu'il avait amené l'économie à des niveaux d'inflation qui ne se sont répercutés que sur les secteurs populaires : les travailleurs des champs et des peuples originaires ; privatisé le secteur de l'exportation qui contrôle les devises qui ne reviennent pas dans le pays (fuite de capitaux) ; des actes de corruption de personnalités publiques et de membres de sa famille et ses alliances avec les secteurs de la droite de Sainte Cruz. La distance progressive qu'il a prise avec les secteurs populaires et le début de la stigmatisation et de la persécution du mouvement social qui dénonce ce tournant économique et politique du Gouvernement de Arce; les menaces, les insultes, les calomnies et de la persécution judiciaire contre la personne d’Evo Morales ; et de la présence et l'ingérence de la chargée d'affaires de l'ambassade des États-Unis  dans les affaires internes de la Bolivie, protégée par le Gouvernement de Arce et qui insinue que le MAS–IPSP est impliqué dans le trafic de drogue alors que c'est le contraire qui est prouvé par l'action des personnalités publiques et privées dans ces affaires sales et illégales ; le financement des médias nationaux internationaux par la publicité de petites inaugurations éloignées des véritables besoins du peuple bolivien et de ses revendications permanentes envers le Gouvernement qui ne s'occupe pas de lui ; la non obtention de réussites substantielles dans l'économie bolivienne et les messages de haine et de rancœur de Arce envers et Evo Morales, imputant à celui-ci la responsabilité de ses échecs et de son inertie économique depuis qu'il a été élu président montre l'absence de loyauté politique et humaine que Evo Morales avait placé en lui et que ce n'est pas la technocratie qui garantit un projet de transformation en faveur du bien-être du peuple.

 

Les appels au dialogue social et politique lancés par le MAS–IPSP et par Evo Morales lui-même, les dénonciations, l'organisation de la marche unitaire vers La Paz et maintenant de ce qu'ils appellent le blocage des routes ont été des stratégies qui n'ont obtenu aucune écoute de la part du Gouvernement de Arce.

 

Cette situation montre une logique de guerre contre un dirigeant incontestable de la Bolivie qui a toujours été loyal envers le peuple et ses organisations de base ; une escalade d'agression dans laquelle le système judiciaire est impliqué, mais avec des échecs consécutifs, aussi bien contre Evo Morales que contre les dirigeants et les organisations sociales du MAS–IPSP (malgré les morts, les coups et la prison de certains dirigeants paysans) qui mettent en évidence la perte de confiance du peuple bolivien en Arce (il n'arrive pas à 4 % d'opinions favorables, le taux historiquement le plus bas, le même que celui du Gouvernement péruvien de Boluarte).

 

Conscients que les problèmes des Boliviens doivent être résolus par les Boliviens eux-mêmes ; conscients des luttes historiques des Boliviens qui ont réussi à obtenir le droit de participer à la société, à l’économie et à la politique depuis la rue, et depuis l'organisation ; conscients que la solidarité internationale peut être perturbée par les rideaux de fumée que le Gouvernement de Arce montre dans « son progressisme » qui se rapproche plus d'un centrisme souriant à la droite conservatrice bolivienne ; conscients que le niveau de violence ont augmenté, tandis que le Gouvernement de Arce appelle la police et l'armée à agir contre le mouvement social organisé ; conscients qu’être « président » donne un pouvoir provisoire et limité quand il s'éloigne des intérêts du peuple et conscients que nous ne pouvons pas nous taire face à une telle trahison envers un projet de transformation sociale et politique que le MAS.–IPSP a dirigé depuis sa fondation

 

Nous exigeons la condamnation internationale -sans restrictions- de la tentative d'assassinat de l'ancien président Evo Morales et l'ouverture d'une enquête indépendante qui garantisse les droits de l'homme d’Evo Morales et de toute la population bolivienne, aujourd'hui stigmatisée et persécutée par le Gouvernement de Luis Arce et David Choquehuanca.

 

Vive l'État Plurinational de la République de Bolivie, fille chérie du Libérateur Simon Bolivar, qui a montré ses luttes pour la souveraineté, l'indépendance et l'autodétermination du peuple face aux tentatives d'installer un modèle néolibéral contre le modèle social de production que conduit le MAS–IPSP.

 

Paris, 1er novembre 2024

 

source:

Collectif ALBA-TCP France

URL de cet article:

/2024/11/bolivie-communique-du-collectif-alba-tcp-france.html