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Bolivie : Entre la récupération de l'État Plurinational et le néocolonialisme des Etats criminels

11 Novembre 2024, 18:06pm

Publié par Bolivar Infos

 

Par Cynthia Cisneros Fajardo 

 

Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos

 

Après19 jours de barrages routiers à Cochabamba et Santa Cruz, la prise du régiment militaire 9 du Tropique de Cochabamba, du régiment d'infanterie RI-31 et du régiment militaire 32, ainsi que la prise de la base navale de Puerto Villarroel, dans le département de Cochabamba, et dans lequel, selon les rapports des membres de la communauté, des prises pacifiques ont été effectuées, y compris la veille de ces régiments, à la suite de conversations entre les cadres et les commandants, on sait aujourd'hui que la présence de policiers et de militaires fait partie d'un plan de répression dans lequel des agents de la CIA seraient intervenus lors d'une réunion avec des fonctionnaires du ministère des affaires étrangères pour mettre en œuvre cette nouvelle forme de néocolonialisme des Etats-unis qui aurait commencé dans la région du triangle du lithium, avec le renversement du président Castillo au Pérou et qui se poursuit apparemment en Bolivie après le pillage des ressources du peuple péruvien sous le Gouvernement génocidaire de Dina Boluarte en 2022, et aujourd'hui en Bolivie sous le Gouvernement de Luis Arce contre le peuple bolivien qui proteste par des barrages contre la pénurie de carburant et la hausse des prix du panier de la ménagère. Une protestation qui est déformée par l’agenda médiatique comme la lutte pour déplacer sur l’ancien dirigeant Evo Morales les responsabilités judiciaires du Gouvernement que Morales accuse d’avoir perpétré ces derniers jours une tentative d’assassinat contre lui, ce qui aurait renforcé le blocus en relançant d’anciennes luttes du peuple contre l’Etat néocolonial. Un État représenté, paradoxalement, par représentant du MAS, Luis Arce, dont les mesures économiques sont en train d’étrangler l'économie du pays et dont la négligence du Gouvernement aurait permis la pénurie de combustible, provoqué l'inflation et une récession dans l'économie du peuple bolivien aujourd'hui dans les rues. Un président qui a fait un discours révolutionnaire au 16e sommet des BRICS, qui a eu lieu récemment dans la ville de Kazan, Russie, et qui semble jouer sur les deux tableaux en imposant des mesures économiques propres aux États-Unis pour la région.

 

Cette double stratégie du président Arce qui répondrait aux intérêts corporatifs et aux intérêts de classe répond, sans aucun doute, au nouveau contexte géopolitique de multipolarité, qui ouvre de nouvelles perspectives de croissance économique d'un côté et, de l’autre, une fois de plus, la soumission d'une caste oligarchique à l'aliénation de nos ressources aux USA, en fonction de la situation et tant qu'elle permet de faire prévaloir les privilèges de cette caste dominante, aujourd'hui camouflée sous le gouvernement du MAS.

 

Alors, si nous analysons le nouveau scénario économique, nous voyons que, selon le rapport récent du FMI 2024, les États-Unis ont un taux de croissance de 2,8 %, le meilleur des pays du G7, l'Allemagne, une croissance négative et à l'opposé, la croissance économique de l'Inde est de 7 %, celle de la Chine de 4,8 % celle de la Russie de 3,9 %, celle du Brésil de 2,8 % et celle de l'Afrique du Sud de 0,9 %, avec une perspective de croissance future qui va se renforcer avec une nouvelle infrastructure économique alternative des BRICS, évidemment avec la présence de plus en plus importante de la Nouvelle Banque de Développement des BRICS, sous la direction de l'ancienne présidente du Brésil, Dilma Rousseff, et d'un nouveau Fonds Monétaire International alternatif au FMI et à la Banque Mondiale des États-Unis qui, pendant ces dernières décennies, ont constitué l'arme la plus efficace contre le sud mondial dans la mesure où les États-Unis avaient le privilège de l'impression du dollar et le contrôle du système économique mondial sur lequel il affirmait son impérialisme sur le reste des pays dans le monde entier. Mais, selon Michael Hudson dans une interview accordée à Richard Wolff sur les BRICS publiée le 24 octobre sur son site www.mitchaelhudson.com,  nous voyons qu'il reste beaucoup de défis pour renforcer ce que celui-ci appelle un modèle économique civilisateur alternatif.

 

À cet égard, comme il a été souligné lors de la réunion de Kazan, en Russie, les dirigeants seraient très préoccupés par l’effet perturbateur et illégal des mesures coercitives appliquées unilatéralement avec des sanctions illégales dans le monde de l’économie mondiale, dans le commerce international et la réalisation des objectifs du développement durable, ainsi que dans les accords climatiques et leur impact négatif sur la croissance économique, l’énergie, la santé et la souveraineté alimentaire, exacerbant la pauvreté et la crise climatique.

 

Mais certains des problèmes dont on a pas délibéré, sont ceux qui concernent deux contradictions fondamentales, une dans le nord avec l'émission de bons et l'option de « les vendre à ton autorité monétaire et lui permettre d'imprimer l'argent avec lequel elle achètera les bons du Gouvernement. » Comme le signale l'auteur, ce jeu conçu pour empêcher les Gouvernements de simplement imprimer de l’argent selon leur désir, aurait déchaîné un surendettement et à présent, le Gouvernement des États-Unis devra affronter pendant les prochaines années ce problème, pour lequel il devra dépenser beaucoup pour payer sa dette, et ceci, de fait, ne laisse pas beaucoup pour la dépense non seulement dans la population, mais aussi dans les investisseurs, encore plus quand il s'agit d'arrêter le déficit fiscal, ce qui implique nécessairement une réduction de la dépense publique.

 

À ce problème s'ajoute l'inquiétude des acheteurs de bons, parce qu'une façon de résoudre ce problème est de cesser de payer les bons, quelque chose qui ne devrait pas arriver, affirme l'auteur. Alors, « il reste deux choses absurdes : un, tu ne peux pas cesser de payer les propriétaires des bons et tu ne peux même pas imposer les riches et les corporations. Ainsi, nous arrivons à un point de tension dans lequel les contradictions se sont accumulés. Par conséquent, actuellement on ne paye pas les propriétaires de bons mais on n’impose pas non plus les riches » ou les grandes corporations.

 

C'est pourquoi la position des États-Unis va chanceler si on considère le pourcentage de dollars que possède actuellement la banque centrale, même si le dollar continue encore à être important. La perte des États-Unis de la guerre contre le Vietnam, l’Afghanistan, l’Irak et l'Ukraine met en évidence une erreur déterminante.

 

Tout d'abord, les États-Unis n'ont pas compris les options que la Russie avait avec les BRICS. En voulant isoler la Russie avec les sanctions, ils n'ont réussi qu'à s'isoler plus, signale Wolff en stimulant la désindustrialisation de l'Allemagne où se trouve le cœur économique et industriel de l'Union européenne, ils n’ont réussi qu’à s'isoler encore plus.

 

Il convient de rappeler qu'un phénomène similaire s'est produit avec la Chine, qui a connu une croissance exponentielle avec le processus de désindustrialisation mené par les États-Unis, lequel, avec l'ouverture d'usines et de systèmes de production dans d'autres parties du monde, a permis l'appropriation du savoir-faire dont la Chine a définitivement tiré parti pour surpasser même les États-Unis en matière de technologie militaire et d'avancées scientifiques et technologiques.

 

Mais selon Hudson, le problème de la charge de l'impôt nécessite une discussion sur qui devra avoir la charge de cet impôt, et il signale que, selon l'économie classique du XIXe siècle, le problème était qui charger de l'impôt, raison pour laquelle le débat se centrait sur ceux qui touchent un salaire et ceux qui n’en touchent pas et le fait de ne pas avoir cette discussion dans les BRICS et de vouloir projeter la nouvelle Banque de Développement localisée dans la ville chinoise de Shanghai comme une alternative économique au FMI et à la Banque Centrale sans toucher à ces obligations qui doivent être respectées, ne met évidence que les contradictions géo-économiques et géopolitiques internes, encore plus alors qu'ils ont signalé qu'il n'existait pas un cadre de loi militaire ou économique. Ce problème se répercute sur celui d'un pays qui serait attaqué par les États-Unis et ne pourrait se défendre en tant que bloc tant qu'on n’a pas touché à ces contradictions internes.

 

Quelque chose qui est pourtant compréhensible avec des États-Unis qui visent à faire pression pour déclencher une troisième guerre mondiale, une Chine qui ignore ses menaces et continue à parier sur le dialogue et une Russie qui refuse de déployer tout son arsenal militaire de dernière génération dans le même objectif d’éviter une guerre mondiale. Et soit dit en passant une Arabie Saoudite qui va permettre l’avancée d’Israël tant qu’ils ne touchent pas à sa caste.

 

C’est pourquoi Hudson conclut qu’il n’y aurait aucun moyen de faire face aux actions illégales de l’Occident contre les BRICS, sauf que les BRICS pourraient lui dire: nous n’allons pas exporter plus de nos matières premières ni nos minéraux comme le Gallium ou le Germanium ou l’aluminium raffiné, que la Chine et la Russie pourraient dire: nous n’exportons pas notre pétrole et notre gaz à l’ouest, à cause du fait qu'un thème central comme celui du système fiscal n’a pas été abordé.

 

Par exemple, note l’auteur de Super Impérialisme, que se passerait-il s’ils mettaient des impôts sur la location de la matière première et la location de la terre aux compagnies pétrolières et aux compagnies minières là-bas, que se passerait-il s’ils imposaient le revenu du monopole ou avaient une position anti monopole sur les bénéfices publics privatisés que le FMI a forcé à vendre dans les pays du sud global dans l’objectif d’augmenter l’argent pour payer les propriétaires de leurs bons à l’étranger ? Aucun commentaire n'a été fait lors de la réunion des BRICS sur la façon de résoudre Ces problèmes.

 

Mais l'auteur ajoute que par exemple, dans le cadre de la Grande-Bretagne, pour faire fructifier l'économie industriel, on impose une taxe au propriétaire terrien et qu'ils ont financé le Real State isolé, mais quand c'est investisseurs et ceux du secteur financier sont venus dans le monde depuis l'empire ottoman jusqu'à en Amérique latine, ils se sont approprié les voies ferrées et les matières premières et les services publics, le canal de Panama, le canal de Suez où ils ont aliéné les ressources énergétiques et soutenu le locataire ou la rente ou le bail de ces ressources et le vol. Telle est la contradiction interne à laquelle Hudson affirme que les BRICS seront également confrontés.

 

En ce sens et étant donné le contexte actuel de crise en Angleterre, sur la crise de l'état réel et de la dette excessive de la valeur des édifices dans la cité financière de Londres, comme dans le cas des gratte-ciel qui atteignent 700 000 000 de dollars, et qu’on cherche à offrir à 500 000 000 de dollars. La même crise sévit aux États-Unis ou le commerce de l'état réel s'est effondré parce que maintenant, les banques possèdent les hypothèques sur ces biens et si les valeurs prédéterminées sont à la hausse pour le commerce des biens immobiliers en Angleterre, aux États-Unis, et aussi en Chine, face à ce problème, que faisons-nous ? Allez-vous renflouer les banques ? demande Hudson, et si ce n'est pas le cas, qu'arrivera-t-il aux dépôts des riches, allons-nous les sauver ? Ce problème se pose également dans les BRICS.

 

Dans sa perspective d'analyse, le problème est, par conséquent, de savoir comment construire une civilisation alternative, qui implique nécessairement de parler, du problème, des impôts, des relations d'endettement, des relations monétaires, du système de défense, de la monnaie, du système politique pour éviter ses contradictions au moment de créer une nouvelle infrastructure économique alternative. C'est pourquoi Hudson conclut : tu parles de te battre déjà non pas contre la Chine ou la Russie mais avec un système économique différent.

 

Dans le scénario de guerre géopolitique des États-Unis, contre Gaza, le Liban et la région d'Arabie, de la part d’Israël que nous vivons actuellement, ainsi que de la guerre en Ukraine, et des coups d'Etat « doux » avec des Gouvernements génocidaire au Pérou et, semble-t-il, en Bolivie avec Luis Arce. Hudson les résume à une lutte de civilisation d'un système économique contre un autre. Ainsi, les tensions décrites comme internes en France, en Europe et aux États-Unis se refléteront au niveau géopolitique, où les intérêts des entreprises ont une double caractéristique, puisqu'elles (les grandes entreprises) ne sont pas les seules à se battre contre les réformateurs qui ne veulent pas donner tout l'argent aux détenteurs de bons et aux banques, qui constituent la classe des rentiers, qui ne vivent que des intérêts, soit 1 % de la population, mais elles se battent aussi contre la capacité des BRICS à dire : « Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi, nous pouvons créer notre propre infrastructure économique alternative et éviter l'appauvrissement et la polarisation économique que la classe financière et les détenteurs de bons ont provoqués ». C'est le cauchemar des États-Unis. D'où leur besoin effréné de s'assurer le contrôle de la chaîne d'approvisionnement, non seulement à Gaza et au Moyen-Orient par l'intermédiaire d'Israël, mais aussi dans notre propre Amérique latine par l'imposition de gouvernements génocidaires tels que Boluarte au Pérou et, semble-t-il, en Bolivie avec Luis Arce.

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Dans ce scénario, la guerre géopolitique à laquelle nous assistons actuellement de la part des États-Unis contre Gaza, le Liban et la région arabe par Israël, ainsi que la guerre en Ukraine et les coups d'État « doux » avec des gouvernements génocidaires au Pérou et, semble-t-il, en Bolivie avec Luis Arce. Hudson les résume à une lutte civilisationnelle d'un système économique contre un autre. Ainsi, les tensions décrites comme internes en France, en Europe et aux États-Unis se refléteront au niveau géopolitique, où les intérêts des entreprises ont une double caractéristique, puisqu'elles (les grandes entreprises) ne sont pas les seules à se battre contre les réformateurs qui ne veulent pas donner tout l'argent aux détenteurs d'obligations et aux banques, qui constituent la classe des rentiers, qui ne vivent que des intérêts, soit 1 % de la population, mais elles se battent aussi contre la capacité des BRICS à dire : « Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi, nous pouvons créer notre propre infrastructure économique alternative et éviter l'appauvrissement et la polarisation économique que la classe financière et les détenteurs d'obligations ont provoqués ». C'est le cauchemar des États-Unis. D'où leur besoin effréné de s'assurer le contrôle de la chaîne d'approvisionnement, non seulement à Gaza et au Moyen-Orient par l'intermédiaire d'Israël, mais aussi dans notre propre Amérique latine par l'imposition de Gouvernements génocidaires tels que celui de Boluarte au Pérou et, semble-t-il, en Bolivie, celui de Luis Arce.

 

Source en espagnol :

https://www.resumenlatinoamericano.org/2024/11/08/bolivia-entre-la-recuperacion-del-estado-plurinacional-y-el-neocolonialismo-de-los-estados-criminales/

URL de cet article :

/2024/11/bolivie-entre-la-recuperation-de-l-etat-plurinational-et-le-neocolonialisme-des-etats-criminels.html