Bolivie : Interview d'Evo Morales, après la tentative d’assassinat
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
« Le fait que les policiers n'étaient pas en uniforme nous a surpris. Ils n'étaient pas dans des voitures de police pendant cette opération. Certaines voitures étaient des voitures saisie lors d'opérations contre le trafic de drogue. »
Première interview accordée par Evo morales à des médias internationaux. Après l'attentat contre sa vie a été accordé au journal uruguayen l’Humanité.
(…)
Evo Morales: Généralement, le dimanche, je me consacre à mon émission du jour, mais face à la situation politique, sociale, économique, je me suis senti obligé d'accorder les interviews nécessaires.
Andres Silva: Bon, merci beaucoup, Evo. Pour pouvoir comprendre ce moment par lequel passe la Bolivie, il faut pouvoir comprendre d'où nous venons, pas vrai ? Et je vais te demander que tu nous fasses un point là-dessus pour que les gens puissent comprendre. Jusqu'au coup d'Etat dont tu as été victime de la part de la droite internationale et de l'impérialisme des États-Unis.
Parce que la Bolivie était en train de se projeter économiquement comme l'un des pays les plus puissants de la région au niveau des infrastructures. Elle se projetait aussi comme le pays qui avait le plus d'investissement. Alors, raconte-nous un peu cela et comment est la Bolivie après le coup d'état dont ton gouvernement a été victime.
Evo Morales: Voyons, je vais essayer de résumer une paire d'informations à ce média, en particulier, ses aimables auditeurs. Quand Lucho a prêté serment en tant que président, le 8 mai, le 8 novembre 2020, le 9 novembre, lorsqu'il a pris possession de son cabinet, il avait déjà supprimé quatre ministères. À ce moment-là, je pensais que Lucho allait pencher à droite. Vous savez très bien que c'est la politique de l'élite mondiale, de réduire l'État, de rétrécir l'Etat, un Etat minimum. Cet Etat minimum ne fait que réguler, il n’investit pas. Et qui investit ? Les transnationales pas seulement en privatisant les ressources naturelles, mais aussi les services de base. Le temps passe, cela se confirme, et là commencent les différends de caractère programmatique et idéologique (avec Arce). Dans un évènement public public du Maxi–PSP, Lucho nous a dit : « il ne faut pas avoir peur du pluralisme idéologique. Et vous savez bien, le pluralisme idéologique… » L'indépendance syndicale est la recette de la Banque mondiale ou de l’impérialisme.
Une autre donnée, cette année-là, il y a eu un auto–coup d'Etat. Les militaires patriotes, des amis qui me disaient cet auto-coup d’Etat est contre vous, faites attention à vous.
Mais pendant ce qu'on appelle le coup d'Etat du Gouvernement, un auto coup d'état du peuple, ces jours là, deux Twitter: l'ambassade des États-Unis défendant Lucho, l'OEA défendant Lucho, le président et le Gouvernement.
Dans quelle partie du monde, en particulier en Amérique latine, l'ambassade défend-elle un président de gauche ou un Gouvernement de gauche ? C'est ainsi qu'ils préparent le coup d'Etat ou le coup d'Etat doux. Il faut revenir en arrière. En 2021, depuis le ministère de l'intérieur, il préparait le plan noir pour discréditer, anéantir, politiquement Evo et Andronico Rodriguez, le président actuel du Sénat.
Plus Léonardo Loza, notre sénateur du tropique, mais aussi député le député brillant Alberto Arispe qui vit des Juventudes. le député le mieux élu de toute la Bolivie. J’ai réclamé, bon, ce document, le plan noir, il est arrivé dans mes mains en janvier 2022 de la main de l'équipe de communication du ministère de l’Intérieur.
Le temps passe. Entre mai et juin 2022, une réunion. Non, c'était en août, septembre.
J'ai dit à Lucho, regarde Lucho, président, un plan noir pour le discréditer politiquement, il est là. C'est l'équipe de communication du ministère de l'intérieur qui me l'a remis. Il était ennuyé, mais il m'a dit, je vais enquêter. Et ça c'est terminé là.
Le temps passe. Message., Là, nous sommes divisés en députés arcistes et évistes.
Entre 2022 et 2023, celui qui avait organisé l’auto-coup d'Etat, le général Zuñiga, disait sans arrêt dans ces réunions d'état-major :
« Il faut descendre Evo, il faut descendre ! En terme militaire, descendre, s'est tué. » Je l'ai dénoncé publiquement et au bon moment.
Cette année-là, le 25 juillet, le député arciste Cuellar était à l'agence ANF. « Si Evo ne veut pas partir dans un cercueil de Sencata, il devrait suspendre son auto proclamation. »
Je suis invité par la ville de alto pour le 26 juillet. Alors, il fallait partir dans une caisse. Il avait préparé comment nous agresser physiquement.
Dans un chat du directeur de la communication du ministère de l'intérieur, José Llorente, le 24 juin, de cette année-là, parle avec son personnel, mais dit textuellement : « Evo est très vivant », il répond que « il faut le tuer. » parce qu'il est vivant, il faut le tuer. « Si nous ne le faisons pas, nous tombons. Il faut le tuer. »
Chat, nous l'avons enregistré, nous l'avons dénoncé de façon abrupte et le ministre de l'Intérieur n'a rien fait. Le 14 août, j'avais déjà une grande concentration, plus de 20 000 camarades à Kararabi.
Et quand je me suis rendu dans une station-service, l'agence a NH n'a pas voulu me donner d’essence.
Je n'ai pas la liberté de me déplacer
Car je dois me rendre dans un département ou un autre, des autorités, des maires, des assemblées, ils vont engager un petit avion privé, et quand on leur dit que c'est Evo qui doit voyager, il n'y a pas d'autorisation de vol.
Et là, qu'est-ce qu'ils ont dit quand il y a eu une semblable concentration ? Ils ont dit, tous les médias des yungas, ils ont menacé les médias parce que ils en parlaient tous parce que c'était une manifestation, la manifestation était énorme. C'est Evo, là. Il le dit, c'est le chef de la communication du Gouvernement, le ministre de l'intérieur José Llorente et il doit se passer quelque chose.
Un fonctionnaire actuel. J'avais 65 ans le samedi. Je pense que je suis plus jeune que vous, peut-être.
Un qui travaillait au ministère de l'intérieur, Mauricio, Cuentas, a écrit : « Qu’il fête bien son 65e anniversaire. Peut-être qu'il ne pourra pas en fêter d'autres. »
Après les évènements du dimanche, un autre fonctionnaire du ministère de l'intérieur n'a pas voulu donner les chiffres, textuel.
Ouvre nous en avons presque tué un. La semaine prochaine, nous allons y arriver. Leurs jours sont comptés, au cassique et assez laqués. » « Tuer, c'est faire la Patrie. »
Et ainsi, j'ai pu commenter plusieurs des messages sur leurs réseaux mais aussi dans les journaux.
Oui, je veux que vous me compreniez. Ce qui s'est passé le dimanche n'était pas fait isolé.
Mais je vous dois un scoop.
En ce moment, un policier qui est en service actif est en train de m’informer.
« Nous avons été surpris que les policiers ne soient pas en uniforme. Ils n'étaient pas dans des voitures de police lors de cette opération. Certaines voitures étaient des voitures saisies pendant des opérations contre le trafic de drogue. »
Je me suis demandé pourquoi. Ce n'était pas non plus des policiers du FEDCN, la force spéciale de lutte contre le trafic de drogue. Mais qu'est-ce qu'ils me disent ? C'était te tuer et dire que c'était un règlement de compte.
Mettre de la drogue dans ma voiture et dire : nous l'avons tué.
Ah, alors, ce n'étaient pas des policiers. Un scoop, je vous ai donné dans cette information.
Andres Silva : Vous, Evo , vous dénoncez Eduardo de Castillo, le ministre de l'intérieur, Eduardo de Castillo, qui a son tour hier, à quelques heures de l'attentat, a lancé cela comme un résultat d'une enquête. Et il dénonçait le fait que vous aviez tiré contre une voiture, comme un montage, comme ce que vous venez de dénoncer. Le même Eduardo de Castillo qui a été dénoncé par le trafiquant de drogue uruguayen Marset qui s'est échappé de Bolivie. Et vous, maintenant, vous nous dites que c'était des voitures saisies dans des opérations contre le trafic de drogue.
Evo Morales: Hier, j'ai écouté avec tristesse les mensonges du ministre de l’intérieur.
Il a attendu presque 30 heures pour monter un mensonge, 30 heures. En tant qu'ancien président, je le sais très bien, quand ce genre de problème se présente, au maximum une ou deux heures.
Il faut éclaircir, informer, dire la vérité et point. Il a tenté de faire, avant-hier, une conférence de presse. Il a suspendu sa conférence de presse. Il est allé à Santa Cruz à une conférence de presse. Il l’a suspendue. Hier dans la matinée. Ils ont dit à 7h, conférence de presse. Je l'attendais. Ça a été suspendu, et aussi à midi. Et il dit que j'étais armé. Que j'ai tiré, moi. Que j'ai organisé l'embuscade. Maintenant, je suis poursuivi. La victime, poursuivie.
Regarde, je veux vous le dire, chers journalistes. Je n'ai pas de formation universitaire. Je suis de la Bolivie profonde. Je suis arrivé de la Bolivie profonde sans formation universitaire, à la présidence, grâce a la vérité, et grâce a l’honnêteté. Je suis aymara aymara, je vis dans la zone quechua. Souvent, nous ne parlons pas parfaitement le castillan.
Et certain font des montages pour nous diffamer. Je ne pouvais pas croire, quand je l’ai entendu, quel genre de ministre nous avons avec un tel mensonge. Qui le croit? Personne ne le croit.
Quel est mon délit ? Que le peuple revienne à la présidence. Pour la seconde fois, sauver économiquement (le pays). Quand nous sommes arrivés au gouvernement, la Bolivie était détruite, un État mendiant.
Grâce, au peuple mi, grâce au vote, grâce à l'instrument politique, nous donnons un autre visage, nous sauvons la Bolivie. Les gens du peuple se sont impliqués.
Nous avons rétabli la démocratie à travers la lutte. Et nous avons amené une mission que Lucho devrait améliorer, rétablir l’économie.
Quand je suis arrivé à la présidence, en 2005, l'investissement public était d'à peine 600 000 000 de dollars. sur ces, 600 millions de dollars, 70 % des crédits, 30 % du TRESOR. En 2019, j'ai laissé plus de 8 000 000 000 de dollars d'investissements publics programmés. En 2021, 4 000 000, 4 000 000 000.Ce n'est pas en hausse.
Aujourd'hui, il n'y a pas de combustible. En 14 ans, il n'y a pas eu de dollars parallèle.
Le panier de base de la ménagère a augmenté jusqu'à 300 % pour certains produits.
La nourriture, la nourriture. Les gens protestent. Je suis en train de créer le péché. J’ai besoin de combustible pour oxygéner.
2,3 jours de queue, une file. C'est le grand problème que nous avons. Alors, le peuple dit : Evo, reviens.
Et je veux juste dire, j'ai organisé la marche, une marche pacifique pour sauver la Bolivie. Des actes électoraux. Des actes électoraux.
Ça s'est passé à partir de septembre. Une fois le chemin bloqué, marcher. Il dit textuellement, il lit les données:
« La marche intitulée « marche pour sauver la Bolivie » , dirigée par l'ancien président Evo Morales, est arrivée à réunir 3 400 000 personnes, selon notre analyse, en utilisant l'outil Mapchecking. »
La marche se passe, des procès. Hier, il a annoncé un autre procès.
J'ai déjà 12 procès. Après la marche. Une semaine, tout contre moi.
Des actes électoraux. Après samedi, une enquête rapide. Seulement les villes, ma force se trouve dans les champs.
Il dit textuellement, des données flash. Selon notre dernier sondage, 87,6 % des personnes interrogées pensent que la dénonciation contre l'ancien président Evo Morales est un acte de persécution politique. Et 71,4 % pensent que Evo Morales redeviendra président.
Avoir reçu tant d'appui m'a ému. Je le disais là-bas, ils étaient 2 000 000 . Selon Atlas électorale, plus de 3 000 000.
Impressionnant. Quand nous sommes arrivés à El Alto, les gens sortaient, pleurer, et vos doigts revenir. Et les gens qui ont marché une semaine pleuraient aussi.
A un moment, j’ai dit, j’ai condamné mes parents. Dans quel monde m’ont-il amené pour faire pleurer le peuple ? De tendresse, de respect. Et, à partir de ce moment-là, procès, procès, procès, procès.
C'est la réalité. C'est la vérité.
Diego Ramirez : C'est quelque chose qui est à la mode en Amérique latine. La persécution grâce à des procès. En reprenant un peu le thème dont tu parlais récemment, la mobilisation des masse et des peuples autour de ton image, ces derniers jours, a été exacerbée. Que penses-tu en ce moment ? Quel panorama vois-tu pour que Evo redevienne vraiment président ?
Evo Morales: Le char d'assaut, c'est le Gouvernement qui l’a, la droite.
Le Gouvernement allié à la droite est sous la tutelle de l'empire. On connaît l'histoire de notre grand-père, Tupac Katari. Ils l'ont écartelé entre quatre chevaux espagnols avant la fondation de la république.
En 1781. Regardez, maintenant, les quatre chevaux ont été remplacés par l'empire, le Gouvernement, la droite et la plupart des médias. Ce n'est pas contre Evo, c'est contre le mouvement indigène. Il y a une nouvelle politique de re-colonisation. Ils disent en public que Evo est disqualifié dans le pays et à l'étranger. Mensonge.
Evo est habilité dans le pays et l’étranger. Il s'accroche à la CDH, comment l'appelle-t-on ? Ceux qu’on consulte. Voyons, je suis parti.
Diego Ramirez : Le plébiscite.
Evo Morales: Un plébiscite, la consultation qu'ils organisent. C’est évidemment interdit, l’élection indéfinie.
Pas l'élection discontinue. C'est permis pour un avis consultatif, désolé. Je condamne l'élection indéfinie, pas l'élection discontinue.
Par la constitution, je suis habilité à être candidat. Ils essaient de faire que Évo ne soit pas candidat. Ils essaient de nous démoraliser.
Il le sait, Lucho, le président. J'ai été très radical contre la corruption. J'ai mis le ministre en prison.
En tant que second homme du MAS, je l'ai mis en en prison.
Parce que dans la culture andine, aymara, quechua, el Ama Shua , Ama Llulla, Ama Quilla, maintenant, constitutionnalisée, qu'est-ce qu'on dit ? Ne pas voler, ne pas mentir, ne pas être lâche.
J'ai gouverné avec les trois principes de l'éthique du mouvement indigène. Si le Gouvernement gouvernait, ce serait bien. Alors, là, il y a une trahison, une corruption institutionnelle, familiale.
Mauvaise gestion, c'est pourquoi le dollar parallèle existe. Du coup, protection du trafic de drogue du ministre.
Le ministre n'est pas seulement corrompu, c'est un trafiquant de drogue.
Et je suis sincère, dis la vérité avec des documents, pas avec des mensonges. Cela ne vous dérange pas ici. Il ne veut pas que nous élevions la voix.
C'est ça, mon empêcher. Et en plus de ça, ils m'ont déjà proclamé candidat. Non, ici il va y avoir un sondage, par exemple.
Vous savez ? Un sondage. 94 % mets un doute le Gouvernement. Ipsos Mori, vous avez dû le voir.
4 % approuvent Lucho. 4 % d'image positive.
Malheureusement, je le répète, Lucho, au lieu de sauver, de rétablir l'économie, lui a fait faire un naufrage.
Et après, quatre ans, après, il m'en rend responsable, moi. C'est la faute de Evo, Evo, Evo. Quand nous, nous avons créé le ministère de l'énergie, justement pour changer le schéma énergétique et accélérer l'investissement dans les secteurs rythmiques.
Maintenant, tout est paralysé.
Andres Silva : Donc, Evo, l'instrument politique, le MAS, en ce moment, à propos de la candidature de Èvo Morales, comment est-il à l'intérieur ?
Je conteste le fait que la meilleure façon de résoudre les problèmes internes, en tant que parti, soit d'organiser des élections internes à huis clos. Je défie même publiquement, des élections internes ouvertes, qui seraient comme des élections.
Il ne veut pas (Arce). Il sait qu'il va perdre. Alors, comme je suis plus radical dans la lutte contre la corruption, il ne veut pas que Evo soit président.
Parce que je l'ai dit de façon interne, à son cabinet, dans un monde si petit, tout se sait. Et si Evo gagne, avec Evo, nous ne pouvons pas négocier. Tu ne vas pas pouvoir négocier.
Comment pourrais-je négocier avec la corruption ? Je ne peux pas. J'ai une famille, mon éducation vient de ma famille, de mes parents. Que me disait mes parents ? Evito, si un jour tu as besoin d'argent, il vaut mieux demander un prêt.
Si tu sais que tu ne vas pas pouvoir le rendre, il faut dire, aide-moi, fais m'en cadeau. C'est plus simple et plus honnête, ne pas mentir. C'est ce que j'ai appris. Je ne l'ai pas appris au collège, à l'école. Non, dans ma famille, mais aussi dans la lutte syndicale.
Andres Silva : Evo, revenons à l'attentat dont vous avez été victime dimanche matin.
Ces gens, c'est policier, habillé en civil, dans des camionnette, ont été évacués par hélicoptère. Cette information est-elle correcte ?
Evo Morales: Passons, nous avons à peine survécu grâce à la terre mère, adieu et en particulier à mes parents. Je crois à mes parents, j'embrasse mes parents.
J'ai survécu et nous nous sommes échappés. Ils ont continué à tirer sur nous. C'est un véritable film.
Je ne pouvais pas comprendre. Et les gens se levaient, ils allaient à la caserne. Cela s'est passé devant la porte de la neuvième division de l’armée.
Un gros régiment. Non ? Comme les gens se levaient, ce qui me tirait dessus, se sont échappés à la caserne. Et trois hélicoptères sont sortis pour les emmener.
Il y avait un blessé, mais on ne connaît pas le nom du blessé. Ah, deux blessés. Et la veille, il y avait une cérémonie, un lieutenant a amené un hélicoptère à l'hôpital de troisième niveau de Villa Tunari.
Mets la non. Alors, les gens se sont levés. Quand ils se sont échappés dans la caserne, il voulait prendre la caserne, et ils avaient négocié avec son commandant de rendre deux.
Mais pas ici. Les gens se sont donc levés. Quand ils se sont échappés vers les casernes, ils se sont échappés, ils voulaient prendre les casernes et ils avaient déjà négocié avec leur commandant le retour de deux mobilités.
Et parfois cinq mobilités. Là-bas, les trois mobilités. Et vraiment, j'ai gagné la présidence de la fédération en 1988 quand Víctor Paz Estensolo terminait son mandat.
J'étais le plus jeune du comité exécutif. Aujourd'hui, je suis la plus âgée du comité exécutif. Je continue à être ratifié.
Et, je le dis, j’ai supporté les procès. Je ne sais pas, je suis très rebelle, mais j'aime dire la vérité. Tous les présidents m'ont poursuivi, sauf le Dr Eduardo Rodríguez Belsi.
Tous. Et maintenant Lucho. Comme Añez, il est pire qu'Añez.
Lucho, voilà Lucho pour voir, pour comprendre. Comment l'État a été déclaré en faillite. Quand ils déclarent l'État en faillite parce qu'il ne peut pas payer sa dette extérieure, il n'a pas d'argent pour payer les salaires, les primes de Noël, alors, les transnationales reviennent.
Il rend un mauvais service au Gouvernement. Il n'y a pas de politiques d'austérité. Il y a beaucoup de corruption.
La corruption tue notre chère Bolivie.
En fait, ils veulent interdire le MAS et éliminer Evo. détruire le mouvement paysan indigène originaire.
Ce mouvement politique, le MAS et le PSP, et le mouvement politique le plus important de l'histoire. Maintenant, je le dis, il est unique au monde. Vous le savez très bien, vous, en tant que chercheurs.
Aux temps de la colonie, ils exterminaient le mouvement indigène. Aux temps de la république, les plus ignorés, les plus haïs, les plus méprisés. Ce secteur, depuis la lutte communale, nous avons fait naître ce mouvement politique . Il ne vient pas d'un groupe d'intellectuels, de professionnels, ici, nous respectons, il y avait un parti communiste, un parti socialiste, un groupe de professionnels, nous respectons, ils étaient nos guides, ils nous ont enseigné, maintenant, c'est fini, c'est le premier parti politique de gauche qui a gagné les élections à la tête du mouvement, cela, on ne nous le pardonne pas, c'est aussi notre droit.
Diego Ramirez : mets la force arrive de tous les côtés. Maintenant, le Mexique exige aussi de l'Espagne qu'elle demande pardon, et bien qu'elle ne le fasse pas, au moins, les peuples se sont libérées et ont montré leur auto détermination et une personne parmi celles qui ont été l'étendard de la libération de l'Amérique latine, c'est justement toi, Evo Morales. Nous manquons de temps, espérons que nous pourrons nous rencontrer bientôt pour parler de ces questions et de bien d'autres, et espérons que nous rencontrerons à nouveau un Evo président plus tard.
Evo Morales: Ecoute, pour terminer, qu'est-ce que la plurinationalité ? C'est l'unité dans la diversité. Qu'est-ce que le mouvement indigène ? Original, millénaire, maître de cette terre.
Qui sont ceux qui sont venus avec Christophe Colomb après la première guerre mondiale, la seconde guerre mondiale, après la guerre civile en Espagne ? Ils sont aussi contemporains, ils sont originaires mais contemporains. C'est la plurinationalité, l'unité dans la diversité pour affronter l'adversité unie. En Bolivie, la diversité culturelle est la richesse de notre identité, de notre dignité.
C'est ce que nous envisageons, l'unité. Alors, nous avons fait notre révolution avec le vote, avec la confiance et pas avec des balles ni avec des armes. J'ai un agréable souvenir, un jour, j'ai eu une longue discussion avec Fidel de 6 heures du soir à 5h du matin. Il me parlait révolution, Evo, santé, éducation. Il n'était pas le président.
«Evo, éducation, santé, éducation, santé, éducation… »
Et son aide est entré et a dit : « commandant, Evo doit aller à l’aéroport. »
Il était déjà 5h du matin. Et moi, je dis, j'en profite : « Commandant, où est-ce que je peux acheter des armes et des balles pour faire la révolution ? Et le commandant Fidel me dit : « Evo, ce n'est plus le moment. »
Maintenant, la révolution se fait avec le peuple, comme Chavez l’a faite. Pendant tellement d'heures j'ai attendu en vain que Fidel me parle d'armes et de balles.Un autre jour, je pourrai vous en parler, car j'ai passé des heures dans des réunions avec Fidel et Chávez.
Nous sommes les auteurs de l'Alba, du CEPE. C'est une belle histoire. C'est pourquoi je suis convaincu que l'unité est si importante.
Merci beaucoup pour cette interview.
Andres Silva : La révolution et culturelle, maintenant, non ?
Evo Morales: Je ne donnais pas d'interview à la presse internationale. Maintenant j'ai décidé, je veux que vous le sachiez, je ne vais pas quitter la Bolivie.
Comme vous disiez en 2019, c'était d'autres temps. Alberto Fernandez m'a sauvé, l'ancien président du Mexique, m'a sauvé, Maduro, bon, Diaz-Canel, de Cuba, tous. Maintenant je vais rester là même s'ils m’arrêtent.
Pourvu qu’ils ne me tuent pas! Je vais résister parce que le mouvement indigène va donner sa vie pour notre chère Bolivie. Merci beaucoup, frères et sœurs.
Andres Silva : Bon, merci beaucoup à toi, Evo. Merci, Diego. Merci beaucoup aux auditeurs qui nous accompagnent de l'autre côté.
Nous avions le président de la Bolivie, Evo Morales, c'est un honneur, la vérité, un honneur d'avoir eu sa présence. Et nous espérons que la prochaine fois, ce sera avec lui à nouveau comme président. Non ?
Evo Morales: Merci beaucoup.
Source en espagnol:
URL de cet article: