Cuba : Que s'est-il passé à l'assemblée générale de l'ONU à propos du blocus ?
Por Francisco Delgado Rodríguez
Traduction Françoise Lopez pour Amérique latine–Bolivar infos
Le vote du 29 décembre dernier laisse, comme d'habitude, ses propres évidences. Cette fois, étant donné la terrible situation que le monde vit, les seules voix contre la résolution ont été celles des pays engagés dans les massacres des habitants du Moyen-Orient, qui cherchent à transformer cette grande région, en une sorte de Gaza géant. Il n'y a pas de mots pour un pareil mauvais tour, et cela met en évidence quel est le côté correct de l'histoire, de cette histoire.
L'un des aspects les plus sinistres de la guerre économique mise en place par les Gouvernements nord-américains successifs contre Cuba est de la présenter de telle sorte que les conséquences de cette agression soient vues comme les conséquences de l'incompétence des agressés et en particulier du Gouvernement qui, par mandat constitutionnel, et sens commun, est appelé affronter cette hostilité. Affronter cette guerre économique passe entre autre chose, par le fait de déployer une politique soutenue de dénonciation de cette attaque contre tout un peuple, dans tout les endroits où les conditions ou les opportunités, le permettent.
C'est justement ce que Cuba a fait ce 29 octobre, dans l'espace le plus vaste de l'ONU, l'assemblée générale des Nations unies (AGNNUU). 32 fois, le monde a de nouveaux étaient d'accord pour condamner le blocus contre l’île rebelle sauf, évidemment, les États-Unis et son satellite génocide au Moyen-Orient, Israël. 187 voix pour, 2 contre et 1 abstention. Le Venezuela, victime de plus de 900 sanctions n'a pas pu voter, car ce droit lui a été retiré. En tout cas, personne ne peut douter de son soutien à la résolution.
Cette résolution est un document que présente à l'AGNNUU le secrétariat général de l'ONU à la demande de Cuba et auparavant, les pays sont invités à donner individuellement leur opinion, un processus qui permet de présager du vote final. En tant que tel, deux particularités du document en question se détachent. Premièrement, il aborde l'un des problèmes qui intéressent le plus le reste des membres de l'ONU et qui génère aussi le plus de sympathie. En d'autres termes, la condamnation du blocus exprimée dans ce document unit le monde. D'autres part, c'est le seul texte de ceux qui sont approuvé à l'ONU qui mentionne explicitement le nom du coupable, les États-Unis.
De même, le fait que l'agresseur reste isolé, ce qui suppose, une défaite politique et diplomatique totalement inhabituelle, pour le dire d'une certaine façon, explique que Washington mettre en place n'importe quelle pression ou n'importe que chantage en usant de son énorme pouvoir économique et politico-militaire. Il est donc facile de comprendre la dimension presque épique de ces votes et le soutien écrasant à Cuba qui s'ajoute au fait que la condamnation universelle remet en question, de fait, les arguments que les Nord-américains ont utilisé traditionnellement pour justifier cette guerre économique, comme l’a qualifiée le commandant en chef, il y a 30 ans en signalant que le blocus est « une persécution tenace, constante de toute la gestion économique de Cuba dans n'importe quelle partie du monde. »
Précisément, cette nature extra territoriale du blocus peut, et à l'habitude d'être l'un des motifs qu’ont de nombreux pays pour soutenir la résolution cubaine. À un moment ou pendant longtemps, des institutions, des banques, des entreprises et des patrons de pays, tiers ont subi l'attaque du diplomate Nord-américain de service ou directement du département du trésor, pour avoir exercé librement le commerce, ou n'importe quel sorte d'affaires avec Cuba, comme l'établit le « monde basé sur des règles », pour employer le concept biaisé de la diplomatie états-unienne qui, elle, le viole de façon soutenue. Le fait que l'approbation de la résolution n'ait pas un caractère contraignant ne lui ôte aucun mérite. Il faut prendre en compte la terrible valeur politique, pas seulement diplomatique, du soutien universel à Cuba, et l'importance d'exposer l’infamie impériale, rien moins qu'à New York, siège de l'ONU, et à la vue de tous, avec un évènement d'une telle importance que les grands médias ne peuvent pas l'ignorer, sauf, aux États-Unis même où la seule information est la campagne électorale, basée, semble-t-il, sur le fait de savoir que faire des ordures.
Pourquoi dénoncer le blocus ?
Le blocus économique, commercial et financier de Cuba par les États-Unis, en vigueur depuis plus de 62 ans, empêche le développement normal de l'économie et rend difficile le développement intégral de la société cubaine. Les chiffres en dollars américains des effets tangibles du blocus sur l'économie, la santé, l'éducation et aussi moins quantifiable, l'impact psychologique de se savoir victime d'une guerre non conventionnelle depuis le temps le plus long qu'on connaisse à propos de cette sorte d'agression contre un pays sont écrasants.
Il se peut que quelqu'un ne comprenne pas l'effet concret de plus de 1 000 milliards, avec M, de dollars de pertes, mais il s'agit certainement d'un chiffre si important qu'il tient à peine sur une ligne. En apparence abstraite, avec ce chiffre, on pourrait mettre presque une infinité d'exemple quotidiens de l'effet de cette pénurie sidérale de ressources financières. L'un des plus frappants, à propos de la situation de déficit d'énergie dont on souffre aujourd'hui à Cuba, est qu’en un an seulement, 53 bateaux ont été sanctionnés ou bloqués pour avoir transporté du combustible à Cuba. Imaginez-vous que la réparation de toutes les usines thermoélectriques du pays nécessite quelques 300 000 000 de dollars états-uniens par an, quelque chose qui serait à la portée de l'économie du pays si elle n'était pas bloquée.
Les sanctions vont non seulement à l'encontre de la liberté du commerce, mais aussi de la liberté de mouvement étant donné que les touristes nord-américains peuvent aller en Corée du Nord, en Russie, sur la planète Mars, mais pas à Varadero, à seulement 45 minutes de vol de la Floride. Elles vont à l’encontre le droit de l'homme à vivre en paix de tout un peuple et du principe universel de non-ingérence dans les affaires intérieures de pays tiers, l'un des piliers de la charte des Nations unies, à la Rédaction de laquelle les Nord-américains eux-mêmes ont eu un rôle actif, c'est-à-dire, si quelqu'un sait ce qu'elle dit, c’est bien eux.
Dans la rigueur, l'agression est multidimensionnelle. Tous les Gouvernements nord-américains ont protégé, financé, ou en tout cas toléré des agressions, des provocations et des actes terroristes pour lesquels ils nous doivent des milliers de victimes entre morts et mutilés.
Dépourvus de toute légitimité, quelques faiseurs d'opinion stipendiés scrutent les raisons prétendument juridiques ou politiques de cette absurdité criminelle. Ils remontent à un passé lointain, quand le Gouvernement révolutionnaire a décidé de nationaliser les propriétés de certaines transnationales nord-américaines en exerçant sa souveraineté et conformément à la Constitution. Dans le cadre de ce processus, il a offert des indemnisations mais, dans sa proverbiale arrogance, les autorités nord-américaines ont refusé de les toucher, jusqu'à présent.
De sorte qu'il faut justifier l’injustifiable. C'est pourquoi la guerre économique ne se limite pas à ses effets tangibles et calculables. Elle est accompagnée de campagnes médiatiques dirigées contre les agressés, d'actions dans le domaine international destinées à isoler le pays, en arrivant même à l'extrémité perverse d'attaquer les actions de solidarité reconnues de Cuba envers le reste du monde, en particulier les brigades médicales cubaines. Ces campagnes dans le domaine de la communication sont basées sur deux axes fondamentaux : d'un côté, elles nient l'existence du blocus jusqu'à dire que c'est un prétexte du Gouvernement cubain pour couvrir sa soi-disant incompétence, raison pour laquelle on a demandé qu'ils abandonnent le prétexte et tout serait éclairci. Et d'autre part, ils inventent en permanence des raisons pour le maintenir, en donnant la prééminence à des récits sur une soi-disant violation des droits de l'homme à Cuba, la plus longue dans le temps ; une absurdité venant d'un pays dans lequel cette violation est l'état naturel des choses.
Concernant la première affirmation, qu'il n'y a pas « de blocus », les points de vue sur la soi-disant liberté de Cuba d'importer des aliments et même des véhicules des États-Unis prolifèrent. La vérité, c'est que par exemple, les importations de poulet pour le panier de base subventionné, ce que fait l'État cubain pour des millions de compatriotes, affronte d'innombrables obstacles pour son acquisition, pour le transport et le paiement d'avance et sans crédit. Ce n'est pas mieux pour les automobiles, aucune n'est une ambulance pour le système de santé, elle ne sont destinées qu'à un petit secteur explicitement autorisé et identifié par le Gouvernement nord-américain pour être favorisé, dans le but de l’intégrer dans le secteur social appelé à en finir avec la révolution. Il est bon de préciser que là aussi, ils échoueront. Certaines des justifications utilisées pour maintenir le blocus sont schizophrènes comme celle qu'ils utilisent pour maintenir Cuba dans la sale liste des pays terroristes, une chose qui renforce le blocus, et parallèlement, affirmer que l’île collabore à la lutte contre ce fléau. Ceci nous rappelle que dans la politique nord-américaine, ce qui est absurde a l'habitude de prédominer.
Dans cette tâche néfaste, ils ont embarqué un groupe de mercenaires de lointaine origine cubaine, mus par un sordide souhait de lucre, sans tenir compte des conséquences de cet hostilité pour les Cubains qui continuent à vivre sur l'île, même pour les membres de leur famille. Ils disent aux Cubains: « Il faut faire des sacrifices pour en finir avec la dictature » alors qu'ils sont tranquillement au-delà du détroit de Floride, dans des lieux confortables, financés par les impôts des contribuables nord-américains. Dans le domaine du débat lui-même, la quantité écrasante de mensonges à laquelle a fait appel le représentant nord -américain au moment où on discute de la résolution n’a échappé à personne. Conscients du ridicule, ils ont donné cette tâche ignoble à un fonctionnaire de quatrième catégorie qui a lu avec diligence un document duquel probablement, il ne croyait pas un mot. Le reste des assistants non plus comme l’a mis en évidence le fait qu'ils ont fait peu de cas ou aucun cas de sa réponse contre la résolution.
Ce diplomate a été capable d'affirmer qu'ils ont investi plus de 100 000 000 000 de dollars étasuniens, a gonflé les données sur les licences pour la vente qu'ils approuvent, sachant que les lois du blocus empêchent que dans la plupart des cas, elles se concrétisent et, le comble, insiste sur le fait qu'il existe un commerce entre les deux pays, alors que Cuba ne peut ne peut vendre même pas une aiguille aux États-Unis. Ils s’agitent sous le concept immoral de « trompe et tu vaincras. »
Le vote du 29 décembre dernier laisse, comme d'habitude, ses propres évidences. Cette fois, étant donné la terrible situation que le monde vit, les seules voix contre la résolution ont été celles des pays engagés dans les massacres des habitants du Moyen-Orient, qui cherchent à transformer cette grande région, en une sorte de Gaza géant. Il n'y a pas de mots pour un pareil mauvais tour, et cela met en évidence quel est le côté correct de l'histoire, de cette histoire.
Une autre évidence, la pertinence et la nécessité que Cuba continue cette sorte d'exercice político-diplomatique. demander que nous supportions le blocus, et en plus, que nous nous taisions, et une absurdité et une félonie.
Le mérite de cette victoire à l'AGNNUU, c’est le peuple cubain entraîné à résister et à ne pas attendre que les Yankees lèvent le blocus, qui l’a obtenue. Celui-ci tombera irrémédiablement par son propre poids, il s'effondrera à cause du poids de l'ignominie que suppose son existence. Les États-Unis ont la capacité de nous bloquer, on ne peut le nier, mais Cuba, malgré eux, continuera à avancer, et tôt ou tard, la justice s'imposera. Ne pas oublier qu'être digne est la seule façon d'être libre.
Source en espagnol:
URL de cet article: