Argentine: Le pays paiera 4 000 millions de dollars aux fonds vautours
Cubadebate, 29 février 2016
traduction Françoise Lopez
Le Gouvernement de Maricio Macri a pactisé avec le fonds NML Capital, Aureluis et d'autres créanciers pour payer 4 653 millions de dollars, a annoncé le médiateur judiciaire de cette affaire, Daniel Pollack.
"Les parties ont signé dans la soirée un accord de principe après 3 mois d'intenses négociations contre la montre sus ma supervision", a indiqué dans un communiqué le médiateur qui a précisé que l'Argentine paira tout ce que réclament le district de New York et le monde entier".
Pollack a ajouté qu'avec cet accord, s'il se concrétise, la nation sud-américaine "solde 85% de ses dettes".
Cet accord doit être approuvé par le Congrès qui, en plus, devra abroger les lois Verrou et de Paiement Souverain sur demande expresse des demandeurs, ce qui met en jeu la souveraineté politique de la nation, selon les experts.
Pour faire face au paiement de plus de 4 000 millions de dollars, le Gouvernement Macri s'endettera de milliers de millions de dollars avec des bons aussi bien sur le marché local qu'à l'étranger.
L'Argentine pourrait payer 20 000 millions de dollars aux fonds vautours
Malgré le récent accord obtenu avec Capital NML, les représentants du Président argentin continueront à tenir des réunions à New York, Etats-Unis, pour obtenir des accords avec les autres créanciers.
Le ministre des Finances Alfonso Prat-Gay a signalé que pour accomplir les règlements que demandent les détenteurs de bons à New York, l'administration paierait une somme estimée à environ 20 000 millions de dollars.
Le nouveau Gouvernement argentine continue à négocier avec les plaideurs des principaux holdouts et avec les détenteurs de bons qui n'ont pas encaissé dans les échanges de dette de 2005 et de 2010. A eux seuls, ils représentent 7% de tous les détenteurs de titres car les 93% restants sont entrés dans la restructuration.
Dans des déclarations à l'agence de presse Télam, l'économiste Aldo Ferrer a signalé que la sentence du juge Thomas Griesa demandant d'abroger la Loi Verrou et de Paiement Souverain comme condition pour obtenir un accord avec les créanciers qui ne sont pas entrés dans les échanges "affecte la souveraineté nationale".
Pour Ferrer, le Congrès devrait revoir les détails de cet accord étant donné qu'il s'agit d'une "décision qui peut engager l'avenir des Argentins".
"Il n'est pas possible qu'un juge de New York dise au pays qu'il faut abroger une loi pour obtenir un accord. Cela affecte la souveraineté nationale et la division des pouvoirs".
A qui l'Argentine devrait-elle payer?
Aldo Ferrer a expliqué que le Congrès devrait soumettre à évaluation le prochain accord pour analyser en tant qu'Etat indépendant et souverain s'il est approprié d'abroger une loi.
L'Argentine est déjà arrivée à des accords avec la majorité des créanciers, il ne manque plus que les 4 grands vautours Aurelius, Blue Angel et Olifant, ceux qu'on appelle les “me too” ("moi aussi") et les "détenteurs de bons bébés".
Bien que les “me too” et les "détenteurs de bons bébés" n'aient pas engagé d'actions contre le Gouvernement argentin, un ordre du juge Thomas Griesa leur permettra de recevoir le même traitement que les fonds vautours.
On sait que tous les accords qu'obtient Macri avec les créanciers vont dépendre de la signature du juge Griesa.
Macri fait avancer les actions avec les fonds vautours parce qu'il a intérêt à ce que le marché des capitaux lui ouvre les portes pour demander de nouveaux prêts et s'endetter.
Entre 2011 et 2012, les fonds vautours composés par différents créanciers étrangers ont réclamé le paiement de la dette de 1 300 millions de dollars, c'est à dire 100% de celle-ci, faite par l'Argentine, en plus de l'annulation des intérêts, un fait avalisé par le juge de New York Thomas Griesa.
L'Argentine n'a jamais refusé de payer sa dette. Cependant, elle a fait appel de la décision du Tribunal états-unien pour obtenir la restructuration des paiements.
En 2014, sous le mandat de Cristina Fernández, on avait obtenu de revenir sur la décision de Griesa en gelant le paiement de 700 millions de dollars additionnels à la dette bien qu'il reste le litige entre les créanciers et le pays sud-américain.
Après l'arrivée de Mauricio Macri à la Présidence, en décembre 2015, on a fait connaître la renégociation avec les fonds vautours mais celui-ci a admis que les réunions avec les créanciers cherchaient à mettre l'Argentine en défaut (de paiement) et qu'elles ne se déroulaient pas "aussi bien" qu'on l'espérait.
(Extrait de Telesur)
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