Venezuela : Des banques et des entreprises yankees derrière les sanctions
Resumen Latinoamericano/ 06 mai 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Bien qu'elles doivent encore être approuvées par la Chambre des Représentants du Congrès des Etats-Unis et ensuite signées par le président Barack Obama, il semble que la prolongation jusqu'en 2019 de la « Loi pour la Défense des Droits de l'Homme et de la société Civile au Venezuela soit vraiment une formalité.
Le mythe que les sanctions n'affectent pas le pays
Les médias corporatifs et leurs antennes répétitrices au niveau local (La Patilla, El Nacional, etc.) font des efforts impressionnants pour montrer que les sanctions contre de hauts fonctionnaires du Gouvernement vénézuélien n'ont pas pour but de causer des dégâts au pays. Cependant, quand on fait une brève liste des gens qui ont été sanctionnés et qu'on continuera sans aucun doute à sanctionner dans cette nouvelle ronde d'agressions, nous trouvons d'importants cadres du chavisme (Henry Rangel Silva, gouverneur de l'état de Trujillo), des membres du haut commandement militaire (le Général Antonio Benavides, chef de la REDI du Guyana) et des piliers de l'appareil de sécurité de l'Etat ( le Général Gustavo González López, ministre de l'Intérieur, de la Justice et de la Paix du Pouvoir Populaire).
Juste au moment où les agents politiques du Commando Sud au Venezuela (la MUD) soulèvent l'Assemblée nationale dans le seul but de refuser de reconnaître (au niveau national et international ) les autorités légitimes de l'Etat vénézuélien et grâce au soulèvement de ses principaux dirigeants apparaît une nouvelle ronde de sanctions pour apporter tous les soutiens juridiques, politiques et diplomatiques nécessaires pour promouvoir un isolement du chavisme et de ses dirigeants : un facteur indispensable pour que la manœuvre du referendum révocatoire pour acquérir le schéma tronqué et dénaturé et de « l'unité nationale ».
Une (nouvelle ) incursion si ouverte dans la situation politique nationale par le gouvernement des Etats-Unis et son appareil de politique étrangère a seulement un but à court terme : augmenter la situation d'instabilité politique en faveur de la médiocre caste d'opposition.
Parce que même si le Décret d' Obama est le support légal pour qu'au Venezuela, les bien pétroliers de PDVSA aux Etats-Unis soient mis sous embargo, les sanctions du Congrès des Etats-Unis sont aussi le support pour blinder et légitimer n'importe quelle action violente dans la rue organisée par les acteurs de la MUD.
Profiter de l'impulsion du Brésil et du remaniement de l'OEA
La nécessité d'appliquer la Charte Démocratique de l'OEA contre le Venezuela, planifiée par le Commando Sud des Etats-Unis avec Luis Almagro selon l'Opération Liberté-2 fonctionne en soi-même comme une bascule pour calibrer l'offensive diplomatique qui depuis l'OEA est organisée autour du Venezuela.
Que ce projet de sanctions appraisse justement après le choc provoqué par le coup d'Etat parlementaire au Brésil, qu'à son tour, il fasse partie d'une manœuvre à grande échelle pour enlever toute marge et toute capacité d'influence à des fronts de pouvoir régional comme l'UNASUR, le MERCOSUR, l'ALBA et la CELAC définit l'une de ses caractéristiques essentielles : discipliner et replier des pays alliés dans l'orbite de Washington dans la région pour qu'ils votent au bon moment pour cette mesure par laquelle on cherchera à rendre pus intense la « stratégie de siège et d'asphyxie » internationale contre le Venezuela.
Ne les appelez pas hommes politiques, appelez-les employés de banques et de corporations
Il est faux que les principaux organisateurs de ce projet de sanctions (le sénateur Marco Rubio, le représentant Paul Ryan, le représentant Ed Royce et le sénateur Bob Menéndez) veuillent le leur appliquer à cause de son inquiétude pour les « droits de l'homme » au Venezuela. Parce que si c'était le cas, alors Hillary Clinton, John McCain et l'ambassadrice yankee devant l'ONU, Samantha Power, auraient déjà 350 condamnations à perpétuité et un billet pour la chaise électrique à cause de leur soutien ouvert à l'Etat Islamique, pour la cruelle invasion de la Libye et pour la guerre peu civile qui a causé plus de 200 000 morts en Syrie.
Derrière chaque personnalité politique états-unienne qui soutient ce projet de sanctions, il n'y pas ses bonnes intentions mais les grands groupes d'entreprises et les importantes banques qui paient leurs campagnes électorales pour que, une fois arrivés au pouvoir, ils fassent accomplir leurs objectifs stratégiques : dans ce cas, ouvrir toutes les options et toutes les possibilités pour destituer le chavisme du pouvoir par la voie du siège international. Voyons-les 1 par 1 :
Le congressiste républicain Paul Ryan qui a rencontré Lilian Tintori pour faire pression depuis al Chambre des Représentants pour que soit mis en marche le projet de sanctions, a pour principaux financiers Pfizer (une des entreprises qui a le plus causé de dégâts à l'approvisionnement en médicaments du Venezuela) et le fonds de capital privé Blackstone Group qui, selon le site International Business Times et Reuters affronte 2 procédures judiciaires de la part d'organismes de régulation du Gouvernement états-unien pour avoir escroqué des centaines d'investisseurs grâce à la diminution unilatérale du prix des bons et des actifs contrôlés par Blackstone Group. C'est à dire par des groupes d'entreprises mafieuses qui, des coulisses, utilisent leur vivier d'hommes politiques pour assiéger internationalement le Venezuela. Blackstone Group apporte aussi son soutien financier à Hillary Clinton.
Pour sa part, le représentant Ed Royce qui a rencontré Luis Florido and Company est financé par AES Corporation. Rien d'autre ni plus ni moins que 'entreprise propriétaire du système électrique national avant la nationalisation mise en œuvre par le commandant Chávez qui a donné naissance à Corpoelec. Le calendrier de la « crise électrique » et son exacerbation médiatique dans le cadre de la « crise humanitaire » a aussi des liens corporatifs et des personnalités politiques aux Etats-Unis. AES Corporation ne bouge passes pions gratuitement pour essayer de mettre la main sur ses affaires et de se présenter comme la seule « alternative » à la crise électrique.
La banque la plus importante de Wall Street et l'une des grandes responsables de la crise financière globale de 2008, Goldman Sachs, finance le chef politique de María Corina Machado, Marco Rubio. Bob Menéndez, en échange, finance Norpac, une des principales entreprises d'exportation agro-alimentaire des Etats-Unis. La guerre financière contre le pays et le récit de la « crise alimentaire » a ses promoteurs directs au-delà de nos frontières. Ces entreprises et ces banques, principales intéressées dans le départ du chavisme du pouvoir, utilisent les sanctions comme stratégie d'affaires pour prendre la tribune principale quand le festin tant espéré de la privatisation commencera à faire éclater le panier de la rente pétrolière. Il est tout à fait dans cette logique que l'entreprise pétrolière yankee Chevron ait financé directement les premières sanctions contre le Venezuela fin 2014.
Mais que de grandes entreprises mafieuses et des banques qui ont brisé le système financier global à plusieurs occasions utilisent la politique étrangère états-unienne pour imposer leurs intérêts privés au Venezuela ne représente pas un acte d'ingérence ou de corruption. Le système légal yankee a légalisé ces pratiques pour fausser ses procédures et ses méthodes d'intervention. Tout se vaut dans un monde conçu par des organisations criminelles pour leurs propre bénéfice.
Source : Mission Verdad
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