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Venezuela : Il faut employer toutes les armes à notre disposition pour défendre la Révolution Bolivarienne

1 Mai 2016, 14:38pm

Publié par Bolivar Infos

Par Carlos Aznárez, Resumen Latinoamericano/ 24 avril 2016 .-

traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos

Carmen Bohórquez, est philosophe et historienne vénézuélienne et une figure essentielle de la coordination de la Rencontre des Intellectuels et des Artistes en Défense de l'Humanité qui s'est déroulée récemment à Caracas.

Bohórquez a signalé que « le bilan de la Rencontre a été très positif. Depuis notre position de peuple bolivarien, de peuple vénézuélien, nous sommes très reconnaissants envers tous les participants qui sont venus au Venezuela manifester leur solidarité et aussi très émus parce que ce niveau d'engagement a été très profond. Ce n'est pas seulement un engagement en mots mais aussi un engagement de cœur et de conviction rationnelle. La Révolution Bolivarienne est vitale, aujourd'hui, pour l'avenir de Notre Amérique et il faut employer toutes les armes à notre disposition pour défendre cette Révolution et éviter que les Etats-Unis réussisse sa mission d'en finir avec elle, de la vaincre ».

  • Quelle est votre opinion sur le carrefour où se trouve aujourd'hui la Révolution Bolivarienne ?

  • Je pense que c'est le moment le plus difficile qu'ait vécu la Révolution et depuis qu' Hugo Chávez a pris le pouvoir, il ne s'est passé un jour sans que la droite internationale unie à la droite nationale ne nous ait attaqués. Il y a eu des moments très durs comme le coup d'Etat d'avril 2002 et ensuite, nous avons vécu la grève pétrolière : 3 mois terribles de harcèlement, une guerre économique très forte où pratiquement il n'y avait pas de nourriture ni d'essence pour faire marcher les voitures et nous avons réussi à surmonter cela. Maintenant, toutes les sphères de la vie quotidienne sont traquées par cette attaque de al droite. Et comme nous avons encore la force spirituelle que nous a donnée le Commandant Chavez – parce que à ces moments que nous avons vécus et qui ont été aussi très difficiles, on sentait qu'on allait en sortir parce que le Commandant Chavez avait le don de te faire sentir en sécurité et on disait : Chavez résout cela – mais après sa mort, nous sommes restés seuls, nous sommes devenus orphelins et bien que le président Maduro et tout son gouvernement fasse du mieux qu'il peut, celui-ci avoue : « Je ne suis pas Chavez » et lui aussi, il sent qu'il lui manque ce grand soutien qui fut celui du Commandant Chavez. En ce moment, l'attaque a été mieux conçue, alors la droite nationale ne semble pas seule à attaquer mais il y a une orchestration de toute la droite continentale et européenne contre le gouvernement bolivarien. Nous, au moins, avons résisté à ces attaques mais nous comprenons qu'il ne faut pas seulement résister parce qu'ils viennent avec tout et nous sommes convaincus que les Etats-Unis leur a déjà donné le feu vert pour qu'ils emploient n'importe quelle méthode pour en finir avec la gouvernement bolivarien.

  • Face à cette attaque, quelle est la voie possible ?

  • Nous avons besoin de passer à une contre-offensive victorieuse et c'est en cela que nous sommes engagés en ce moment. Sur le plan personnel, je pense que c'est le moment le plus difficile que nous ayons traversé, il y a beaucoup d'incertitude en ce qui concerne ce qui pourrait arriver et il nous manque cette certitude que représentait Chavez, alors, il nous faut jouer le tout pour le tout et faire notre possible pour arrêter ce coup d'Etat qui est en plein développement. Nous avons aussi une profonde conscience de la responsabilité historique qui nous revient, nous comprenons que s'ils en finissent avec la Révolution Bolivarienne, la droite internationale et le Département d'Etat qui la dirige savent qu'à partir de là, il sera plus facile d'en finir avec les autres processus en construction dans Notre Amérique. De ce point de vue, ce moment est très complexe parce qu'il a trop de difficultés et que c'est un moment décisif pour notre avenir immédiat.

  • Quels sont, à votre avis, les motifs ou les erreurs qui ont amené la défaite du chavisme aux élections législatives de décembre dernier ?

  • Plusieurs éléments : Je pense qu'en premier lieu, le fait que le président Maduro ait été tellement harcelé par la droite qu'elle ne lui a pas laissé une minute pour respirer même quand il était vice-président de la République, quand le Commandant Chavez était encore en vie. Et après la mort du Commandant Chavez, dans cette campagne électorale de 10 jours, je crois qu'il a commis une erreur dans la façon dont il a envisagé celle-ci parce qu'il n'a pas pris en compte que nous n'étions pas dans un processus démocratique normal et il n'a pas eu non plus conscience de l'ennemi que nous affrontions. Heureusement, nous avons gagné mais comme l'a dit le vice-président (Adolfo) Istúriz, celui qui a gagné, c'est Chavez. La force de Chavez était encore vivante. A partir de là, la droite a commencé à attaquer durement le président Maduro, cela peut avoir influé sur le fait que pour se défendre de toutes les attaques de la droite, il ne s'est pas occupé de certaines choses. Par exemple, il est clair qu'il a perdu le contact avec le peuple et cela a été mis en évidence le 6 décembre. Pour essayer de donner des réponses constantes aux attaques, il a abandonné le soutien au gouvernement, qui est le peuple même. Sans le peuple, la Révolution Bolivarienne n'a pas de sens.

Ensuite, il y a eu des attaques, même des propres forces de gauche qui, ou bien n'ont pas réussi à surmonter correctement la disparition du Président Chavez ou bien , une fois le fort leadership qu'exerçait Chavez disparu, ont pensé avoir la possibilité de contester la direction du mouvement de gauche et cette gauche – nous allons l'appeler radicale – s'est unie au choeur des critiques qu'on faisait au président Maduro et a commencé à renforcer l'idée que Maduro ne ressemblait pas à Chavez, qu'il n'accomplissait pas l'héritage de Chavez. Cela a fait qu'une partie du peuple qui le soutenait a commencé à avoir des doutes et n'a pas agi immédiatement dessus, le renforcement de l'image du président, qui était Maduro à ce moment-là, a été un peu négligé. Maintenant, cela a été corrigé, nous avons pris conscience qu'il faut défendre le président Maduro de toutes les façons parce que c'est le leader de ce processus et c'est un leader qui, de plus, s'efforce de garder vivant l'héritage du Président Chavez.

La troisième erreur a été de ne pas avoir agi à temps contre des affaires de corruption très graves qui ont commencé à apparaître dans le contrôle du change. Là, les chefs d'entreprises vénézuéliens qui n'avait jamais été de véritables producteurs, qui n'avaient jamais investi, mais qui avaient l'habitude de vivre de la rente pétrolière et de s'approprier cette rente comme maintenant, ils ne pouvaient plus le faire, ont découvert qu'avec ce contrôle du change – c'était le gouvernement qui autorisait d'utiliser les devises pour importer – ont réussi à concevoir une stratégie pour conserver une grande quantité de ces dollars qu'on leur assignait. Ainsi se sont volatilisés environ 30 000 millions de dollars et on n'a pas agi fermement les gens attendaient encore une réponse ferme et veulent savoir qui sont les responsables. Il y aune enquête ouverte au Bureau du Procureur Général de la République de laquelle on n'a rien dit. On ne sait pas si elle avance ou non et dans toutes les manifestations publiques, le peuple mentionne « le combat contre la corruption ». On ne s'est pas occupé de cela et maintenant, si on agit contre cela, il reste encore beaucoup d'affaires qui ont besoin d'être éclaircies.

Et le quatrième élément a été la guerre économique bestiale qu'ils ont lancée contre nous. Cela a transformé la vie quotidienne du Vénézuélien de al rue pratiquement en chaos, en enfer, quelque chose de terrible. Les gens doivent passer des heures et des heures à faire la queue pour trouve run produit subventionné par le gouvernement mais que s'approprient ceux que nous appelons aujourd'hui au Venezuela « bachaqueros », quisont des gens comme les « bachacos » qui sont ces fournis géantes qui empotent chacune une petite feuille d'un arbre mais quand elles attaquent un arbre ensemble, elles l'effeuillent en quelques minutes. Alors, ces bachaqueros viennent le matin faire la queue dans les supermarchés et les lieux de ravitaillement et sont les premiers à entrer et à acheter tous les produits subventionnés. Ils les emportent et quand les gens normaux arrivent pour les acheter, il n'y en a plus et ensuite, ils les revendent à des prix exorbitants. Cela a été en augmentant, stimulé par la droite. Au début, ils payaient les gens le splus nécessiteux pour qu'ils fassent la queue, ils leur offraient 5 000 bolivars par jour. Cette somme, pour une personne qui gagne un salaire minimum est une fortune et alors, elle gagne en un jour ce qu'auparavant, elle gagnait en un mois. Ainsi, ils ont attiré de plus en plus de gens pour faire ce travail d'accaparement des aliments des supermarchés et ensuite pour les revendre sur le marché illégal à des prix 10 000 fois plus hauts que ce qu'ils coûtaient normalement. Il y avait une limite pour acheter : 2 kilogs de riz, 2 kilogs de farine de maÏs, ils allaient en « cambote », ils amenaient toute la famille et entraient plus chaque fois et sortaient 2 produits d'un supermarché et le remettaient à ceux qui les avaient engagés et de là, ils allaient dans un autre supermarché, sortaient 2 autres produits et dans la soirée, avec 8 produits, ils gagnaient encore les 5 000 bolivars.

  • Pourquoi croyez-vous que les sanctions soient si légères ?

Au début, parce qu'on est parti de l'idée que ce peuple pauvre qui faisait cet accaparement n'en était pas le responsable et qu'il fallait attaquer les chefs de ces mafias qui s'étaient formées. On a fait ainsi mais les mafias se sont diluées dans la quantité d'intermédiaires qui interviennent dans ces opérations. Il y avait un grand chef qui engageait, par exemple, 50 intermédiaires. Ces intermédiaires engageaient chacun 100 personnes pour aller accaparer. Alors, reconstituer le fil qui était derrière est devenu très compliqué. On a arrêté beaucoup de gens, c'est ce que ne disent pas les médias. Actuellement, il y a 2 500 personnes accusées, emprisonnées et jugées pour faits de corruption mais cela n'est pas mentionné comme si le gouvernement ne faisait rien contre la corruption. La gouvernement a agi, il n'a pas réprimé directement ceux qui accaparaient à cause de l'engagement du gouvernement envers le peuple et parce qu'il est difficile de démontrer, dans une queue, qui est un bachaquero et qui est une personne qui a besoin de ce produit. Par exemple, quand on a décidé que pour acheter un produit, on allait faire le numéro final de la carte d'identité, que le lundi, pouvaient acheter ceux dont le numéro se terminait par 0 et 1, le mardi ceux dont le numéro se terminait par 2 et 3, le mercredi ceux dont le numéro se terminait par 4 et 5 etc... on a arrêté des personnes qui, dans leur poche, avaient 40 cartes d'identité différentes. C'est que l'imagination pour tricher est terrible.

Source en espagnol :

http://www.resumenlatinoamericano.org/2016/04/25/entrevista-a-carmen-bohorquez-coordinadora-de-la-red-de-intelectuales-y-artistas-en-defensa-de-la-humanidad-es-necesario-emplear-todas-las-armas-a-nuestra-disposicion-para-defender-la/

URL de cet article :

http://bolivarinfos.over-blog.com/2016/05/venezuela-il-faut-employer-toutes-les-armes-a-notre-disposition-pour-defendre-la-revolution-bolivarienne.html