Venezuela : La guerre de communication des médias espagnols
Telesur, 27 mai 2016
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Les médias espagnols, dans leur majorité de droite, cherchent à discréditer le Gouvernement vénézuélien pour détourner l'attention des problèmes que vit actuellement la nation européenne.
La presse espagnole, dans un pays où la liberté d'expression est descendue pour la troisième année consécutive pour attendre 6,58 points sur 10 en 2015, attaque tellement le Gouvernement vénézuélien que les informations sur le Venezuela semblent plus faire partie de la politique nationale que de la politique internationale.
Qui est derrière ces attaques ?
Des analystes internationaux sont d'accord sur le fait que les relations diplomatiques entre le Venezuela et l'Espagne ont radicalement changé après le coup d'Etat contre le président Hugo Chávez en avril 2002. Ensuite, le « Pourquoi tu ne te tais pas ? » du roi Juan Carlos au leader vénézuélien en 2007, qui a fait le tour des médias, les ont détériorées encore plus.
Récemment, la situation s'est beaucoup rafraîchie puisque la couverture des médias espagnols sur le Venezuela est non seulement particulièrement fascinante mais est arrivée comme dans le cas du journal ABC à lui consacrer 10 couvertures en 3 mois, 1 tous les 9 jours.
Selon l'analyste politique José Antonio Egido, l'attaque incessante contre le Venezuela cherche à cacher les graves problèmes sociaux de l'Espagne et l'échec politique du Gouvernement de Mariano Rajo sous un slogan « d'ennemi international ».
Actuellement, 28,6% des habitants de l'Espagne ne parviennent à subvenir qu'à leurs besoins de base.
Investissement dans le discrédit du Venezuela
« On n'écarte pas l'idée que la droite espagnole investisse de fortes sommes d'argent pour attaquer et chercher une intervention au Venezuela », a expliqué le spécialiste Egido.
Cette information a été confirmée par le président vénézuélien Nicolás Maduro qui a dénoncé mardi le soutien éventuel de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) à une intervention militaire et que derrière cela, se trouve le président de l'Assemblée Nationale du Venezuela Henry Ramos Allup et le premier ministre espagnol Mariano Rajoy.
L'attaque des médias espagnols dominés la plupart du temps par des personnalités de la droite espagnole reflète l'incapacité de son Gouvernement à s'occuper de ses propres affaires, a expliqué Egido.
« En Espagne, mon nom est l'objet d'une campagne de guerre puisque tous les jours, sa gestion du pays latino-américain fait les gros titres des médias dans le pays européen », a dénoncé le président vénézuélien Nicolás Maduro.
Un exemple clair a été la nouvelle la plus importante du 18 mai en Espagne : une marche de l'opposition à Caracas et non la fait que l'objectif fixé de déficit n'avait pas été atteint ou le nouveau record historique atteint par la dette de l'Espagne qui, ce jour-là, a dépassé les 100% pour la première fois depuis 1909.
Rajoy, à plusieurs occasions, a manifesté son inquiétude en ce qui concerne « l'urgence humanitaire » au Venezuela. Cependant, le site internet La Sexta rapporte qu'en Andalousie, plus de 14 000 enfants otn faim tous les jours alors qu'aux Canaries, la communauté autonome la plus pauvre, 112 000 enfants ont des problèmes malnutrition.
Manipulation des médias
Le journaliste Alberto Padrilla a assuré que le Venezuela finit par rejeter dans l'imaginaire ce qui se joue dans la politique intérieure espagnole.
En ce sens, les hommes politiques de droite comme par exemple le représentant du parti espagnol Ciudadanos, Albert Rivera lors de sa récente visite, manipulent la réalité vénézuélienne pour l’utiliser à son profit et pour jour à celui qui est le plus anti-bolivarien, explique Padrilla.
« C'est une stratégie bien définie pour attirer les votes et gagner l'électorat de droite en compétition avec Rajoy », assure-t-il.
La visite de Rivera au Venezuela cette semaine a été largement répercutée par les médias au point que les titres sur ce pays plaisantent avec des expressions comme « DERNIERE HEURE : TVE prépare un concours pour trouver l'Espagnol qui sait le plus de choses sur le Venezuela grâce au Tééjournal », publié par @amaliorodriguez.
Une personne clef dans ce panorama est la femme du porte-parole de l'opposition Leopoldo López (en prison pour avoir été le responsable intellectuel de 43 morts au Venezuela en 2014 Lilian Tintori, accusée par plusieurs porte-paroles de promouvoir une image négative de ce pays dans le monde et de créer l'angoisse parmi le peuple vénézuélien dans l'intention de provoquer une explosion sociale, avec d'autres personnages de la droite vénézuélienne et de la droite internationale.
Les Etats-Unis attaquent de nouveau
Le sociologue et politologue Marcos Roitman assure que le Gouvernement espagnol est immergé dans la stratégie de déstabilisation mise en place par les Etats-Unis, par le Pentagone et par la droite latino-américaine contre les pays progressistes.
L'attaque des médias espagnols dominés la plupart du temps par des personnalités de la droite espagnole reflète l'incapacité de son Gouvernement à s'occuper de ses propres affaires, par conséquent, ils utilisent le Venezuela pour détourner l'attention de leurs problèmes intérieurs », indique Roitman.
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