Venezuela : Lettre ouverte à Luis Almagro, secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA)
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Monsieur,
Nous, qui signons la présente, venons vers vous pour vous exprimer notre réclamation légitime et notre protestation légitime pour votre malheureux et erratique comportement en tant que Secrétaire Général de l'Organisation des Etats américains (OEA). Nous considérons que, loin de contribuer aux fins stipulées par la Charte fondatrice, votre action a laissé systématiquement de côté les postulats de l'Organisation que vous devriez développer impeccablement par mandat des Etats membres qui vous ont élu pour cela.
Vous, Monsieur Almagro, êtes un salarié du système inter-américain – pour lequel nous, les travailleurs du continent, apportons d’invariables et continuels quotas périodiques de notre salaire et nous soutenons vos dépenses personnelles – pour que vous accomplissiez strictement et sans divagations les fonctions qui vous ont été assignées dans le Chapitre XVI de la charte de l'OEA. Comme on sait, vous tentez d’accommoder votre mandat légal dans l’institution à votre vision politique et idéologique très particulière et extravagante.
Les Etats Américains, en créant l'Organisation des Etats Américains, ont décidé dans l'article 1 de la Charte Fondatrice qu'elle devait servir à « obtenir un ordre de paix et de justice, à fomenter la solidarité, renforcer sa collaboration et défendre sa souveraineté, son intégrité territoriale et son indépendance ». De plus, ce même Article est catégorique dans son second paragraphe en signalant que « L'Organisation des Etats Américains n'a pas plus de facultés que celles que lui confère expressément cette Charte dont aucune disposition ne l'autorise à intervenir dans les affaires de la juridiction intérieure des Etats membres ».
Cette disposition constitue la protection essentielle de l'OEA et c'est, précisément, celle que vous avez engagée en évitant et en souillant de façon réitérée par votre obsession et votre obstination à intervenir de façon insolente, intéressée et partiale dans les affaires intérieures de la République Bolivarienne du Venezuela.
Etant le représentant légal et politique de l'OEA, vous devriez, alors, respecter cette obligation de ne pas intervenir ni permettre l'intervention d'autres puisqu'avec vos actions, vos omissions et vos déclarations, vous mettez en grave danger non seulement la Démocratie mais aussi l'ordre de Paix et de Justice, la Souveraineté, l'Intégrité Territoriale et l'Indépendance d'un Etat membre de l'OEA alors qu'il est de votre devoir de les préserver comme le commande la Charte fondamentale.
Votre obscure et insolente servilité envers les plus obscurs intérêts de l'empire offense à l'excès les peuples latino-américains en vous prêtant au jeu des Etats-Unis et de la droite du continent et de l'étranger pour attaquer sans cesse le Venezuela pour le déstabiliser et, si possible, renverser le président Nicolás Maduro Moros et contribuer au projet des transnationales d'éliminer le modèle socialiste incarné par la Révolution Bolivarienne.
Il est inouï et indécent que vous, Monsieur Almagro, vous fassiez le porte-parole et assumiez le rôle d'Ambassadeur de la droite putschiste vénézuélienne qui contrevient aux postulats de la Charte Démocratique Inter-américaine et prétend troubler les institutions et déstabiliser le Gouvernement du Président Maduro.
Ce qu'a déclaré sur vous l'ex Président José Mujica reflète fidèlement le sentiment de frustration que commence à provoquer le rejet unanime de votre conduite dont nous pensons que vous ne la reconsidèrerez pas ou que vous ne la corrigerez pas étant donné votre engagement envers les pouvoirs factuels du continent.
Un peu de dignité, Monsieur Almagro, vous obligerait à retirer vos infâmes accusations contre le système électoral vénézuélien. Votre conduite, reconnaissez-le, n'est pas impartiale et votre attitude déconcertante n'augure rien de bon pour la démocratie en ce qui concerne les peuples du sud qui souffrent, si ce n'est pire.
Nous savons que le Département d'Etat nord-américain et les « lobbystes » des grandes transnationales paient des sommes importantes pour le processus politique, économique et dans le domaine de la communication, un processus déjà long, conçu pour en finir avec la Révolution Bolivarienne et ainsi revenir s'emparer des énormes réserves de ressources naturelles (énergétiques, hydriques, minières, forestières, maritimes etc...) que possède notre cher Venezuela pour essayer d'imposer le modèle néo-libéral de privatisation.
Il est honteux de voir comment vous déchirez vos vêtements en essayant de justifier l'injustifiable en défendant la tentative manquée pour faire passer la Loi d'Amnistie qu'a proposée un odieux secteur de la droite putschiste vénézuélienne en cherchant l'impunité pour des crimes graves et des délits contre la société et l'Etat vénézuélien, y compris des homicides, des blessures graves et très graves, le trafic de drogues, le terrorisme, l'escroquerie bancaire et immobilière, l'incendie, l'instigation à la haine et l'apologie du délit et même l’utilisation d'enfants et d'adolescents parmi plus de 40 délits non politiques qui resteraient impunis et reconnaissant, en outre, des passe-droits aux hommes politiques qui ont choisi des voies non démocratiques pour chasser les gouvernements qui leur sont contraires ou qui les gênent comme c'est le cas de Carmona, López, Ledezma, Ceballos, Rosales, Machado et d'autres putschistes reconnus coupables et qui ont avoué au Venezuela.
Votre intention de déstabiliser le Venezuela est claire. Nous qui avons suivi votre gestion néfaste en tant que Secrétaire Général de l'OEA, nous le voyons quotidiennement dans vos déclarations, dans vos réunions et dans vos attitudes de conspirateur. Une conduite déplorable et antidémocratique que nous devons souligner est votre attachement à l'extrême droite du continent et votre mépris des pauvres et des opprimés. Refuser de tous les écouter vous fait apparaître comme un homme injuste.
Cette intention est également claire dans votre silence complice face aux abus des gouvernements de droite du continent : nous n'avons rien entendu sur l'arrestation de la députée et dirigeante indigène Milagro Salas en Argentine, l'assassinat de la camarade Berta Cáceres au Honduras, la disparition forcée de milliers de personnes au Mexique et en Colombie, les plus de 120 000 travailleurs licenciés par le gouvernement argentin, la censure des médias que prétend imposer ce même gouvernement avec des décrets-lois ou la volonté de fermer et de faire taire la voix de Telesur dans ce pays. Elle est également claire dans votre silence face aux abus de la police envers les Noirs aux Etats-Unis, les Mapuches au Chili, les Indigènes au Pérou, dans votre silence face à la torture à Guantánamo et à la non restitution de ce territoire cubain par les Etats-Unis, dans votre complicité silencieuse avec la corruption des élites politiques et des chefs d'entreprises au Honduras, au Chili, au Brésil et dans tous les autres pays que nous connaissons grâce à la filtration des Papiers de Panamá.
Quand il semblait improbable que les Etats-Unis obtiennent une meilleure relève de complices serviles, vous êtes apparu pour exécuter leurs basses œuvres en tant que sbire du satrape chargé de la concrétisation et de l'application du Décret de Barack Obama qui a qualifié le Venezuela de « menace inhabituelle et extraordinaire pour la sécurité nationale et pour la politique étrangère des Etats-Unis » et, par conséquent, autorise leur gouvernement et même vous en tant que Ministre non gratuit à mettre en oeuvre toutes les sortes d'actions et à prendre toutes les sortes de mesures pour affronter la digne République Bolivarienne.
Nous signons la présente
Envoyer les signatures (nom/pays) à solidaridadvenezuela2016@gmail.com
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