Brésil : Cunha menace de ne pas tomber seul s'il est condamné
Resumen Latinoamericano / Telesur / 15 juin 2016 –
traduction Françoise Lopez pour Bolivar Infos
Le fonctionnaire menace de compromettre des hommes politiques liés au gouvernement par interim et avertit qu'il ne tombera pas seul.
Le président suspendu de la Chambre des Députés du Brésil Eduardo Cunha a menacé d’impliquer 150 députés, 1 ministre et 1 sénateur proche du chef de l'Etat par interim du pays Michel Temer s'il est condamné par la justice.
Le fonctionnaire qui est accusé d'avoir menti sur ses comptes secrets dans des banques suisses a déclaré qu'il n'est pas disposé à se laisser emporter par les dénonciations contre lui et a demandé aux émissaires du président par interim qu'ils lui disent : « si tu es condamné par tes pairs ou si on te condamne à de la prison au Tribunal Fédéral Suprême, tu ne tomberas pas seul ».
Les étapes du procès contre Cunha.
Mardi, le Conseil d'Ethique de la Chambre des Députés a approuvé le rapport qui recommande d'ouvrir une procédure de destitution contre Cunha, suspendu de cette instance par 11 voix pour et 9 contre.
Le rapport passera devant la session plénière de la Chambre Basse qui décidera de son avenir après avoir enquêté sur le fait de savoir s'il est effectivement impliqué dans le complot de corruption de Petrobras après avoir été l'un des organisateurs du procès politique contre la présidente de ce pays Dilma Rousseff qui est aussi suspendue de ses fonctions provisoirement pour 180 jours.
Malgré toutes les annonces officielles, rien ne prouve que cette session aura effectivement lieu.
Aussi bien le « noyau dur » de Michel Temer que les alliés de Cunha considèrent qu'à ce niveau, sa situation est pratiquement irréversible.
S'il réussit à échapper à ses pairs et à garder son mandat de député, il échappera difficilement aux juges du Tribunal Fédéral Suprême.
Une liste d'accusations
Cunha est également accusé de malversations pour 5,7 millions de dollars dans le mouvement de comptes non déclarés.
Ce n'est pas la première fois que le président suspendu du Parlement recourt aux menaces pour obtenir les résultats qu'il attend. Précédemment, il a rappelé à Temer que sans son soutien, aucun gouvernement ne pourra faire adopter de projet à la Chambre des Députés.
De même, pour affirmer que son pouvoir reste intact, Cunha a créé un groupe réunissant des députés de partis obscurs et de peu d'impact mais en nombre suffisant pour contrôler la Chambre, selon Página 12.
La semaine dernière, une nouvelle plainte est apparue contre Cunha. En plus des comptes secrets en Suisse, apparemment, il a ouvert un autre compte en Uruaguay pour au moins 20 millions de dollars dont l'origine se trouve dans le réseau de corruption implanté à Petrobras et dont le parlementaire est l'un des contrôleurs et l'un des bénéficiaires.
Le contexte :
Lundi, le Bureau du Procureur de l'état de Paraná (Sud du Brésil) a demandé la suspension pour 10 ans de tous les droits politiques de Cunha pour des irrégularités administratives. Cette demande répondait à la certitude du procureur que Cunha a été « un bénéficiaire direct » du réseau de l'entreprise pétrolière Petrobras, selon un communiqué du Ministère Public.
Selon le Ministère Public, l'homme politique s'est servi de sa charge de député pour « conserver le réseau de corruption et obtenir des avantages illicites, discréditant ainsi le but de la fonction de député pour avoir obéi à des intérêts particuliers ».
La semaine dernière, le procureur général du Brésil Rodrigo Janot a demandé au Tribunal Fédéral Suprême une peine de prison pour Cunha.
Le 26 avril, le Tribunal Fédéral Suprême (STF) du Brésil a autorisé l'ouverture de 2 nouvelles enquêtes contre Eduardo Cunha, pour des accusations de corruption.
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